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Lycée
Première

Cahiers de Douai, ARTHUR RIMBAUD

Qui est Arthur RIMBAUD


Arthur Rimbaud naît à Charleville, dans les Ardennes, en 1854.

En 1870, à seulement 16 ans, il fugue à deux reprises et remet 22 poèmes à Paul Demeny, un ami : ce sont ces textes de jeunesse qui seront publiés à titre posthume dans Cahiers de Douai.

En 1871, Rimbaud noue une relation passionnée et orageuse avec un autre poète, Paul Verlaine, puis publie Une saison en enfer en 1873.

À l'âge de 20 ans, il s'arrête d'écrire pour mener une vie d'aventure et de négoce à travers le monde.

En 1886, Verlaine fait publier le recueil Illuminations composé de poèmes en prose et en vers libres rédigés entre 1871 et 1875.

Souffrant d'une tumeur au genou, Rimbaud rentre à Marseille en 1891 où il meurt à l'âge de 37 ans.

Cahiers de Douai


Cahiers de Douai est composé de deux cahiers, de respectivement 15 et 7 poèmes, présentés dans l'ordre chronologique.

Une partie de ces poèmes relate l'éveil des sens et de l'adolescence comme « Sensation », « Roman »,« Au cabaret vert »,

« La Maline ».

D'autres textes ont une visée politique. Ils évoquent l'univers militaire de la guerre franco-prussienne des années 1870 comme dans « Le Mal » ou « Le Dormeur du Val » qui dénoncent l'irruption délétère de la guerre dans la vie des jeunes gens.

Rimbaud se dresse contre la tyrannie et n'hésite pas à vilipender

Napoléon III, dans « Rages de César » ou « L'éclatante victoire de

Sarrebrück ».

L'adolescent manie également une plume satirique comme le montre la critique de la bourgeoisie dans « À la Musique » ou

« Roman ».

Les poèmes « Ophélie », « Bal des pendus », « Le châtiment de Tartufe », « Vénus anadyomène » effectuent un voyage dans la littérature :

  • Dans « Ophélie », Rimbaud nous offre son regard sur un personnage d'Hamlet de Shakespeare.
  • « Le Bal des pendus » constitue une réécriture parodique de « la Ballade des pendus » de François Villon.
  • Dans « Le Châtiment de Tartufe », le poète convoque le personnage créé par Molière.
  • « Vénus anadyomène » constitue un contre-blason conformément à la tradition littéraire du XVIème siècle.

Enfin, dans « Ma Bohème », le poète s'affranchit des règles poétiques traditionnelles et construit son propre mythe du poète vagabond, à mi-chemin entre Orphée, qui anime la nature de sa lyre, et le Petit-Poucet, figure errante qui sème des rimes.

Thèmes principaux

Nature


La nature est l'occasion pour Rimbaud d'une rencontre sensuelle avec le monde, d'où l'important champ lexical de la perception, qui souligne la symbiose du poète avec la nature: « picoté », « fouler», « j'en sentirai la fraîcheur», « baigner ma tête nue »

(« Sensation »).

La nature apparaît souvent comme une figure féminine maternelle, bienveillante et protectrice, comme dans « Ma Bohème » (« Mon auberge était à la Grande-Ourse») ou « Le Dormeur du Val » (« Nature, berce-le chaudement »). Elle prend une dimension presque érotique dans « Sensation » où Rimbaud se sent avec elle « heureux comme avec une femme. ».

Dans « Soleil et Chair », la nature divinisée acquiert le statut de Déesse-Mère de la mythologie, incarnation de la profusion et de l'abondance.

Le désir amoureux


Dans « Roman », « Première Soirée », « Sensation », « Les réparties de Nina », Rimbaud évoque les premiers émois amoureux, envisagés sous le prisme de la sensualité.

L'atmosphère de ces poèmes est intimiste; la jeune fille aimée se montre réceptive et complice (« Elle jeta sa tête mièvre/ En arrière » dans « Première soirée » ou « Rieuse » dans « Au Cabaret-Vert »).

On note toutefois que l'initiation amoureuse reste souvent fantasmée. Ainsi, si « Rêvé pour l'hiver » dégage une atmosphère libertine, le titre suggère qu'il ne s'agit que d'une scène « rêvée » que le futur « nous irons / tu me diras » » déréalise.

Dans « Au Cabaret-Vert », la « fille aux tétons énormes, aux yeux vifs » disparaît de la fin du poème pour laisser place aux mets et à la boisson, qui semblent suffire au plaisir épicurien de Rimbaud.

On constate donc dans le recueil une hésitation permanente entre la réalité et la fiction de l'amour.

La liberté


Les Cahiers de Douai constituent une ode à la liberté comme en témoignent les nombreuses allusions au voyage et à l'errance

(« Au Cabaret-Vert », « Ma Bohème »).

La liberté est également envisagée dans une perspective sociale et politique.

Dans « Le Forgeron », l'ouvrier devient une allégorie du peuple qui défie l'aristocratie et Louis XVI.

Dans « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize... », Rimbaud fait l'éloge de la Révolution.

Le Second Empire et Napoléon III sont attaqués dans « Rages de César ». « L'Éclatante victoire de Sarrebrück » tourne en dérision les titres laudateurs des journaux à l'égard de l'Empereur.

La critique de la bourgeoisie


Rimbaud raille la bourgeoisie, empesée dans ses certitudes et son confort.

Dans « À la musique », le champ lexical de l'étouffement (« poussifs», « étranglent», « chaleurs», « bouffis») dresse le portrait d'une élite pédante et autosatisfaite.

Les termes relatifs au commerce (« rentiers», « bureaux», « airs de réclames », « en argent», « En somme!») envahissent la langue bourgeoise et suggère que la recherche du gain financier empêche l'expression du lyrisme et de la beauté.

Les caractéristiques de son écriture


Cahiers de Douai est une œuvre profondément lyrique.

69 %

L'omniprésence de la première personne du singulier place le moi au centre de la démarche du poète.

La forme exclamative traduit le surgissement de l'émotion (« Nuit de Juin! Dix-sept ans! » dans « Roman »).

L'écriture hyperbolique et les apostrophes, comme dans « Soleil et chair », relèvent également d'une écriture lyrique traditionnelle :

« Et tout croît, et tout monte! - Ô Vénus, ô déesse! ».

Néanmoins, impossible de passer à côté la verve satirique de Rimbaud. Le jeune poète s'en prend à Napoléon III dans « Rages de César » et « L'éclatante victoire de Sarrebrück » où l'empereur apparaît comme un vulgaire personnage burlesque « raide sur son dada ».

Dans « À la musique », Rimbaud cible les bourgeois, bafoués pour leur pesante fatuité et leur appât du gain.

Plus étonnant encore, la plume satirique de Rimbaud s'étend jusqu'à lui-même si l'on considère que le poète se présente souvent avec autodérision. Dans « Au-Cabaret vert » par exemple, le style épique du vers « J'entrais à Charleroi » est ironique: la solennité de cette annonce, qui fait songer au triomphe d'un empereur, porte un regard amusé de Rimbaud sur ses propres espoirs de voyage.

Que signifie le parcours « émancipation créatrices »


Pour bien comprendre ce parcours, il faut tout d'abord éclaircir le sens du terme « émancipation ». L'émancipation, c'est l'affranchissement d'une autorité, d'une dépendance morale, d'un préjugé.

Pourquoi ce terme est-il au pluriel dans le parcours ?

Tout simplement parce que Rimbaud s'affranchit de plusieurs types d'autorité: familiale, sociale, politique, poétique.

Ainsi, Les Cahiers de Douai peut se lire comme l'histoire abrégée des émancipations créatrices d'Arthur Rimbaud.


Lycée
Première

Cahiers de Douai, ARTHUR RIMBAUD

Qui est Arthur RIMBAUD


Arthur Rimbaud naît à Charleville, dans les Ardennes, en 1854.

En 1870, à seulement 16 ans, il fugue à deux reprises et remet 22 poèmes à Paul Demeny, un ami : ce sont ces textes de jeunesse qui seront publiés à titre posthume dans Cahiers de Douai.

En 1871, Rimbaud noue une relation passionnée et orageuse avec un autre poète, Paul Verlaine, puis publie Une saison en enfer en 1873.

À l'âge de 20 ans, il s'arrête d'écrire pour mener une vie d'aventure et de négoce à travers le monde.

En 1886, Verlaine fait publier le recueil Illuminations composé de poèmes en prose et en vers libres rédigés entre 1871 et 1875.

Souffrant d'une tumeur au genou, Rimbaud rentre à Marseille en 1891 où il meurt à l'âge de 37 ans.

Cahiers de Douai


Cahiers de Douai est composé de deux cahiers, de respectivement 15 et 7 poèmes, présentés dans l'ordre chronologique.

Une partie de ces poèmes relate l'éveil des sens et de l'adolescence comme « Sensation », « Roman »,« Au cabaret vert »,

« La Maline ».

D'autres textes ont une visée politique. Ils évoquent l'univers militaire de la guerre franco-prussienne des années 1870 comme dans « Le Mal » ou « Le Dormeur du Val » qui dénoncent l'irruption délétère de la guerre dans la vie des jeunes gens.

Rimbaud se dresse contre la tyrannie et n'hésite pas à vilipender

Napoléon III, dans « Rages de César » ou « L'éclatante victoire de

Sarrebrück ».

L'adolescent manie également une plume satirique comme le montre la critique de la bourgeoisie dans « À la Musique » ou

« Roman ».

Les poèmes « Ophélie », « Bal des pendus », « Le châtiment de Tartufe », « Vénus anadyomène » effectuent un voyage dans la littérature :

  • Dans « Ophélie », Rimbaud nous offre son regard sur un personnage d'Hamlet de Shakespeare.
  • « Le Bal des pendus » constitue une réécriture parodique de « la Ballade des pendus » de François Villon.
  • Dans « Le Châtiment de Tartufe », le poète convoque le personnage créé par Molière.
  • « Vénus anadyomène » constitue un contre-blason conformément à la tradition littéraire du XVIème siècle.

Enfin, dans « Ma Bohème », le poète s'affranchit des règles poétiques traditionnelles et construit son propre mythe du poète vagabond, à mi-chemin entre Orphée, qui anime la nature de sa lyre, et le Petit-Poucet, figure errante qui sème des rimes.

Thèmes principaux

Nature


La nature est l'occasion pour Rimbaud d'une rencontre sensuelle avec le monde, d'où l'important champ lexical de la perception, qui souligne la symbiose du poète avec la nature: « picoté », « fouler», « j'en sentirai la fraîcheur», « baigner ma tête nue »

(« Sensation »).

La nature apparaît souvent comme une figure féminine maternelle, bienveillante et protectrice, comme dans « Ma Bohème » (« Mon auberge était à la Grande-Ourse») ou « Le Dormeur du Val » (« Nature, berce-le chaudement »). Elle prend une dimension presque érotique dans « Sensation » où Rimbaud se sent avec elle « heureux comme avec une femme. ».

Dans « Soleil et Chair », la nature divinisée acquiert le statut de Déesse-Mère de la mythologie, incarnation de la profusion et de l'abondance.

Le désir amoureux


Dans « Roman », « Première Soirée », « Sensation », « Les réparties de Nina », Rimbaud évoque les premiers émois amoureux, envisagés sous le prisme de la sensualité.

L'atmosphère de ces poèmes est intimiste; la jeune fille aimée se montre réceptive et complice (« Elle jeta sa tête mièvre/ En arrière » dans « Première soirée » ou « Rieuse » dans « Au Cabaret-Vert »).

On note toutefois que l'initiation amoureuse reste souvent fantasmée. Ainsi, si « Rêvé pour l'hiver » dégage une atmosphère libertine, le titre suggère qu'il ne s'agit que d'une scène « rêvée » que le futur « nous irons / tu me diras » » déréalise.

Dans « Au Cabaret-Vert », la « fille aux tétons énormes, aux yeux vifs » disparaît de la fin du poème pour laisser place aux mets et à la boisson, qui semblent suffire au plaisir épicurien de Rimbaud.

On constate donc dans le recueil une hésitation permanente entre la réalité et la fiction de l'amour.

La liberté


Les Cahiers de Douai constituent une ode à la liberté comme en témoignent les nombreuses allusions au voyage et à l'errance

(« Au Cabaret-Vert », « Ma Bohème »).

La liberté est également envisagée dans une perspective sociale et politique.

Dans « Le Forgeron », l'ouvrier devient une allégorie du peuple qui défie l'aristocratie et Louis XVI.

Dans « Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize... », Rimbaud fait l'éloge de la Révolution.

Le Second Empire et Napoléon III sont attaqués dans « Rages de César ». « L'Éclatante victoire de Sarrebrück » tourne en dérision les titres laudateurs des journaux à l'égard de l'Empereur.

La critique de la bourgeoisie


Rimbaud raille la bourgeoisie, empesée dans ses certitudes et son confort.

Dans « À la musique », le champ lexical de l'étouffement (« poussifs», « étranglent», « chaleurs», « bouffis») dresse le portrait d'une élite pédante et autosatisfaite.

Les termes relatifs au commerce (« rentiers», « bureaux», « airs de réclames », « en argent», « En somme!») envahissent la langue bourgeoise et suggère que la recherche du gain financier empêche l'expression du lyrisme et de la beauté.

Les caractéristiques de son écriture


Cahiers de Douai est une œuvre profondément lyrique.

69 %

L'omniprésence de la première personne du singulier place le moi au centre de la démarche du poète.

La forme exclamative traduit le surgissement de l'émotion (« Nuit de Juin! Dix-sept ans! » dans « Roman »).

L'écriture hyperbolique et les apostrophes, comme dans « Soleil et chair », relèvent également d'une écriture lyrique traditionnelle :

« Et tout croît, et tout monte! - Ô Vénus, ô déesse! ».

Néanmoins, impossible de passer à côté la verve satirique de Rimbaud. Le jeune poète s'en prend à Napoléon III dans « Rages de César » et « L'éclatante victoire de Sarrebrück » où l'empereur apparaît comme un vulgaire personnage burlesque « raide sur son dada ».

Dans « À la musique », Rimbaud cible les bourgeois, bafoués pour leur pesante fatuité et leur appât du gain.

Plus étonnant encore, la plume satirique de Rimbaud s'étend jusqu'à lui-même si l'on considère que le poète se présente souvent avec autodérision. Dans « Au-Cabaret vert » par exemple, le style épique du vers « J'entrais à Charleroi » est ironique: la solennité de cette annonce, qui fait songer au triomphe d'un empereur, porte un regard amusé de Rimbaud sur ses propres espoirs de voyage.

Que signifie le parcours « émancipation créatrices »


Pour bien comprendre ce parcours, il faut tout d'abord éclaircir le sens du terme « émancipation ». L'émancipation, c'est l'affranchissement d'une autorité, d'une dépendance morale, d'un préjugé.

Pourquoi ce terme est-il au pluriel dans le parcours ?

Tout simplement parce que Rimbaud s'affranchit de plusieurs types d'autorité: familiale, sociale, politique, poétique.

Ainsi, Les Cahiers de Douai peut se lire comme l'histoire abrégée des émancipations créatrices d'Arthur Rimbaud.


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