Bernard de Clairvaux, né dans une famille noble de Bourgogne, rejoint l'Abbaye de Cîteaux en 1112, marquant le début de son engagement profond envers la réforme cistercienne. Son entrée au sein de cet ordre coïncide avec une période de renouveau spirituel où il incarne rapidement l'austérité et la rigueur qui caractérisent le mouvement cistercien.

Sous son influence, l'abbaye de Clairvaux devient un centre d'intense activité religieuse et intellectuelle. Bernard prêche un retour à l'ascétisme et à la pauvreté, dénonçant la richesse et le luxe qui gangrènent selon lui de nombreuses institutions religieuses de son temps. Cela lui permet d'attirer de nombreuses vocations et de fonder plusieurs monastères affiliés à Clairvaux.

Au-delà de sa réforme monastique, Bernard de Clairvaux a exercé une influence déterminante sur la théologie et la spiritualité médiévales. Il est l'auteur de nombreux sermons, écrits et traités théologiques où il explore des thématiques telles que l'amour divin, la grâce et l'humilité, tous des aspects centraux pour comprendre la spiritualité chrétienne du Moyen Âge.

Sa correspondance avec des dirigeants politiques et religieux témoigne de son rôle en tant que conseiller influent. Bernard s'implique également dans la lutte contre les hérésies de l'époque, notamment en combattant les doctrines d'Abélard, philosophe dont il critique les approches rationalistes au profit d'une foi pure et mystique.

Bernard de Clairvaux est aussi connu pour son rôle dans la promotion des croisades, notamment la Deuxième Croisade (1147-1149). Le pape Eugène III, ancien moine cistercien et disciple de Bernard, le charge de prêcher cette expédition militaire destinée à sécuriser les États latins d'Orient. Bernard répond à cet appel avec enthousiasme, voyant dans les croisades une entreprise sainte, et use de son charisme pour en défendre la cause à travers l'Europe.

Cependant, les résultats désastreux de la Deuxième Croisade terniront sa réputation et lui vaudront de vives critiques. Bernard assume néanmoins ses responsabilités en reconnaissant certains échecs et en appelant à une introspection spirituelle accrue dans ses écrits ultérieurs.

Bernard de Clairvaux est canonisé en 1174 par le pape Alexandre III. Sa vie et ses œuvres ont une influence continue sur la théologie chrétienne postérieure, et il est déclaré Docteur de l'Église en 1830. Son enseignement sur l'amour de Dieu, en particulier à travers la figure du Christ, reste une référence obligée dans l'étude de la mystique chrétienne.

Son influence perdure aussi à travers l'ordre cistercien qui, inspiré par sa vision rigoureuse, continue de prospérer bien au-delà de son époque, diffusant ses idées et ses réformes dans toute l'Europe.