Partie I
a. Chapitre 1
En une chaude journée du mois de juin, Georges Duroy erre dans Paris. Cet ancien sous-officier qui travaille aux chemins de fer du nord est sans le sou. Il se balade sur les grands boulevards, non sans maudire les bourgeois qui se prélassent aux terrasses des cafés.
Sur la place de l'Opéra, il croise un ancien camarade de l'armée, Charles Forestier. Celui-ci ne le reconnaît d'abord pas puis c'est avec enthousiasme qu'il lui propose de l'amener avec lui à La Vie Française, le journal où il travaille et doit se rendre.
Au café, Duroy conte à Forestier ses médiocres conditions de vie : celui-ci lui propose de s'essayer au journalisme, malgré l'inexpérience de Duroy dans ce domaine. Forestier l'invite à venir dîner chez lui le lendemain soir afin de le présenter à quelques collègues.
Ils continuent leur balade jusqu'aux Folies Bergères où Forestier peut entrer gratuitement, grâce à son métier de rédacteur politique.
b. Chapitre 2
Duroy se rend au dîner de Forestier. Mal à l'aise, c'est la première fois de sa vie qu'il porte un costume (qu'il a pu louer grâce à l'argent prêté par Forestier). Dans le miroir du hall de l'immeuble de son ami, Duroy ne se reconnaît pas : ce reflet d'un élégant jeune homme le surprend à tel point qu'il pense avoir en face de lui une autre personne. Cela le rassure de se voir si différent.
C'est donc plein d'assurance qu'il entre chez les Forestier. Mme Forestier vient à sa rencontre et le présente aux autres convives : Mme de Marelle et sa fille Laurine, M. Walter, le président du journal et sa femme, Jacques Rival et Norbert de Varenne, journalistes au journal.
Duroy n'ose pas lors du repas rentrer dans les conversations mondaines dont il n'a pas l'habitude. Mais une discussion sur l'Algérie lui permet de prendre la parole et d'obtenir l'attention de tous. Duroy qui a passé deux ans en Algérie pour l'armée connaît bien le pays. Impressionné par sa verve et grâce à une intervention de Forestier, Walter propose immédiatement à Duroy de venir le voir dans son bureau le lendemain, afin que celui-ci travaille pour son journal. Il débutera donc en écrivant des articles sur l'Algérie, en cette période de tensions coloniales.
A la fin du repas, Duroy, de plus en plus en confiance, flatte Mme de Marelle et sa jeune fille Laurine.
Cette première entrée dans la société parisienne est un succès pour Duroy.
c. Chapitre 3
Duroy retourne dans sa chambre qu'il loue dans une pension malfamée. Il loge au 5e étage et a vue sur les chemins de fer, ce qui lui rappelle sans cesse son travail misérable aux chemins de fer du nord.
Il essaie de se mettre au travail et d'écrire l'article sur l'Algérie commandé par Walter. L'inspiration ne vient pas et c'est avec grand peine qu'il tente d'écrire quelques lignes. Découragé, il décide de remettre la rédaction de l'article au lendemain.
Le lendemain, de bonne heure, il essaye à nouveau d'écrire mais en vain. Dépité, il se rend chez Forestier pour lui demander de l'aide. Celui-ci, pressé, lui propose aimablement de se faire aider par sa femme Madeleine qui a l'habitude de seconder son mari dans la rédaction d'articles pour le journal. Grâce à son aide et sous son influence, Duroy réussit à rédiger l'article.
Tombé sous le charme de Mme Forestier, il ne se décide à partir qu'à l'arrivée dans l'appartement du comte de Vaudrec, un vieil et riche ami de Madeleine.
d. Chapitre 4
L'article de Duroy paraît dans le journal : une immense joie l'envahit. Attablé dans un café, il lit son propre article en s'exclamant et en louant les mérites de l'auteur...
Fort de ce premier succès, il démissionne de son poste aux chemins de fer du nord, non sans impertinence : il clame haut et fort qu'il est désormais journaliste et gagne 500 francs par mois, et considère sa démission comme une vengeance sociale. En réalité, Duroy a été engagé au journal pour 200 francs par mois, en tant que reporter.
Au journal, Forestier l'envoie suivre un reporter, Saint-Potin, pour qu'il apprenne son métier. Saint-Potin se trouve être un journaliste peu sérieux, qui ne fait jamais ses enquêtes ou interviews, et se contente d'écrire ses articles en s'inspirant d'anciens articles. Telle est la première image que Duroy aura du journalisme.
De retour chez lui, Duroy n'arrive pas, encore une fois, à écrire la suite de son article sur l'Algérie. Le lendemain, il repart chez Mme Forestier afin de lui demander à nouveau de l'aide. Mais Forestier est là et, exaspéré par le culot de Duroy qui comptait à nouveau se faire écrire l'article par Mme Forestier, le renvoie chez lui. Il doit se débrouiller seul mais cela lui est difficile : l'article sera refusé trois fois au journal.
Conscient de son échec en tant que journaliste, Duroy se concentre sur ses activités de reporter où il excelle. Cela lui ouvre les portes des soirées parisiennes, du monde du théâtre et de la politique. Mais ce métier ne lui apporte toujours pas la richesse qu'il espère tant
e. Chapitre 5
En septembre, trois mois après sa rencontre avec Forestier, Duroy est toujours sans le sou et en est désespéré.
Il devient l'amant de Mme de Marelle, avec laquelle il entame une relation fougueuse. Celle-ci lui loue un appartement rue de Constantinople. Ils sortent beaucoup, notamment dans les endroits populaires que Mme de Marelle affectionne beaucoup, ravie de « se déguiser en ouvrière ». Un jour qu'il se trouve aux Folies Bergères avec Mme De Marelle, Duroy rencontre une ancienne amante, Rachel : Mme de Marelle fait un scandale et renvoie Duroy de l'appartement qu'elle lui paie.
Pendant ce temps-là, Forestier, souffrant des poumons depuis son retour de l'armée, voit sa santé s'aggraver.
f. Chapitre 6
Duroy traverse une période difficile et emprunte de l'argent à toutes les personnes qu'il connaît.
Se retrouvant seul, Mme de Marelle l'ayant quitté, il retourne voir Rachel mais celle-ci l'éconduit.
Au journal, Forestier n'est pas tendre avec Duroy et pour se venger de son comportement, Duroy projette de devenir l'amant de Mme Forestier. Mais celle-ci, irréprochable, lui fait comprendre qu'il n'a aucune chance : elle n'est pas comme toutes ces femmes légères et frivoles de la société parisienne. Mme Forestier conseille à Duroy de s'introduire chez Mme Walter s'il veut monter en grade au journal. C'est vite chose faite et Duroy, qui connaît de mieux en mieux les femmes mondaines, se fait rapidement apprécier de Mme Walter.
Une semaine après sa visite à Mme Walter, il est nommé chef des échos, devenant ainsi responsable des reporters du journal. Cette ascension lui vaut d'être convié à une réception chez les Walter où il retrouve les Forestier, Jacques Rival, Norbert de Varenne et Mme de Marelle. Forestier est de plus en plus faible et s'apprête à partir pour le sud de la France pour se reposer.
Lors du dîner, Duroy fait la connaissance des deux filles de Mme Walter, Rose, et Suzanne. Celle-ci est aussi charmante et belle que sa sœur est sans charme. Il se réconcilie avec Mme de Marelle qui l'invite à déjeuner chez elle le lendemain même. En quittant la soirée, Duroy raccompagne Norbert de Varenne qui lui tient un discours fort pessimiste sur la vie et lui conseille de se marier afin de ne pas finir sa vie seul comme lui.
Le lendemain, chez Mme de Marelle, il fait la connaissance de son mari, M. de Marelle, un vieil homme qui part sans cesse pour son travail.
g. Chapitre 7
Forestier parti en convalescence à Cannes, Duroy en profite pour prendre une plus grande importance au journal.
Il est attaqué par un journal concurrent, La Plume, dont un rédacteur, Louis Langremont, l'accuse de perfidie et de mensonge. Duroy répond par un article à ces attaques, disant qu'il méprise ces insinuations. Langremont réplique encore une fois : aux yeux de Walter, il n'existe qu'une solution pour sortir de ce conflit, un duel entre Duroy et Langremont. Rival se charge d'organiser le duel, en prenant soin des intérêts de Duroy.
La veille du combat, terrifié à l'idée de mourir lors du duel, Duroy ne trouve pas le sommeil et se réfugie dans l'alcool. Toute la journée, il a feint de ne pas être affecté par le duel qui se profilait, provoquant de la sorte l'admiration de tous ses collègues.
A l'aube, Rival vient le chercher. Tout se passe alors très vite pour Duroy, qui garde un souvenir très flou du duel, si ce n'est avoir entendu « feu », puis plus rien. Aucun des deux journalistes n'a été blessé ; Duroy rentre en vainqueur au journal, vivement félicité par Walter, pour qui Duroy a défendu l'honneur de la Vie Française.
Le soir, Duroy parade dans tous les cafés des grands boulevards et enjolive le récit de son duel, auprès notamment de Mme de Marelle qui redouble d'amour et de tendresse pour son amant. Duroy est cependant quelque peu lassé par le caractère fougueux et frivole de Mme de Marelle ; mais il en conclut qu'il a tout de même intérêt à rester avec elle, s'il veut se voir ouvrir les portes de la vie mondaine parisienne.
h. Chapitre 8
Duroy, qui s'est réinstallé rue de Constantinople, dîne tous les jeudis chez M. et Mme de Marelle. Il gagne la confiance de M. de Marelle et est toujours autant apprécié par Laurine qui le surnomme Bel-Ami.
Fin février, il reçoit un mot de Mme Forestier, toujours à Cannes, lui apprenant que Charles est agonisant. Elle lui demande de venir l'aider. Etre auprès de Charles Forestier lors de ses derniers jours permet à Duroy d'être estimé par Madeleine.
Forestier meurt. Duroy et Madeleine le veillent ensemble. Duroy n'hésite pas à rappeler à Madeleine qu'elle lui plaît et qu'il est prêt à l'attendre. Elle ne lui répond pas mais y réfléchit.
Duroy rentre à Paris ; les adieux sur le quai de la gare à Cannes avec Madeleine lui laisse espérer qu'il a une chance avec elle.
Partie II
a. Chapitre 1
A Paris, Duroy attend avec impatience le retour de Madeleine. Courant avril, un billet lui annonce enfin son retour de Cannes.
Elle fait comprendre à Duroy qu'elle souhaite l'épouser, à condition qu'il prenne un nom plus bourgeois : ce sera Du Roy du Cantel (Duroy est originaire de Canteleu, près de Rouen, en Normandie).
Les noces sont fixées au 10 mai. Entre temps, Duroy a rompu avec Mme de Marelle, stupéfaite d'apprendre son mariage avec son amie Madeleine. Duroy n'a guère de remords en la quittant, puisque son mariage avec Madeleine lui offre la vie de bourgeois dont il rêve.
Le mariage entre Georges et Madeleine Du Roy du Cantel a lieu dans l'intimité. Le soir-même, les époux partent en train pour Rouen, afin de voir M. et Mme Duroy, les parents de Georges. A leur arrivée, ils ne reconnaissent pas leur fils, devenu un homme de la ville, un bourgeois parisien.
Le séjour chez les parents de Georges, des fermiers de petite condition, est vite écourté, Madeleine ne supportant pas la cohabitation et la proximité avec les paysans.
b. Chapitre 2
De retour à Paris, Duroy prend la place de Forestier au journal, tout comme au foyer. Il se lie d'amitié avec le comte de Vaudrec, qui vient les voir tous les lundis soirs, comme au temps du mariage entre Madeleine et Charles.
Madeleine et Georges rédigent leur premier article ensemble, sur les problèmes coloniaux que rencontre la France au Maroc. L'article fait sensation, et Walter charge Duroy de la rédaction politique du journal, poste qu'occupait Forestier.
Duroy prend de l'importance dans la société mondaine et reçoit régulièrement chez lui. Il se rapproche de Laroche-Mathieu, un député qui ambitionne coûte que coûte de devenir ministre.
Au journal, Duroy est appelé par tous « Forestier », tant il prend sa place. Ceci l'irrite à tel point qu'il finit par ne plus supporter d'entendre le nom de Forestier, et se met à détester son ami défunt. Cela devient une obsession ; tout lui rappelle Forestier, jusqu'à sa femme qu'il harcèle de questions sur le défunt. Celle-ci trouve le comportement de Duroy puéril mais est flattée de sa jalousie évidente.
c. Chapitre 3
Mme Walter propose à Duroy de l'accompagner avec ses filles à une fête de charité organisée par Rival. Duroy accepte, Madeleine lui ayant appris auparavant que Mme Walter n'est pas insensible à ses charmes.
Le lendemain, il se rend chez Mme de Marelle où Laurine, jalouse de voir moins souvent Duroy, ne l'appelle plus « Bel-Ami » mais « M. Forestier ».
Le jeudi, il se rend à la soirée où peu à peu il gagne l'admiration de Mme Walter. Duroy s'aperçoit de l'attrait qu'a Mme Walter pour lui et décide de lui déclarer son amour. Il se rend le lendemain chez elle, à l'improviste : celle-ci est gênée mais néanmoins ravie. Duroy lui fait sa déclaration.
d. Chapitre 4
Duroy se rend à l'église de la Trinité, pour son rendez-vous secret avec Mme Walter, qui fréquente assidûment l'église. Nous sommes au mois de juillet et la chaleur est étouffante.
Dans un bas-côté de l'église, Duroy parle avec Mme Walter. Elle lui avoue qu'elle l'aime en secret depuis un an et qu'elle fait son possible pour ne pas céder. Perdue, ayant déclaré l'inavouable, elle se réfugie chez le prêtre pour se confesser. Elle quitte l'église en courant, sans revoir Duroy.
De retour au journal, Duroy se fait appeler par tous Bel-Ami, sous l'initiative de Walter.
La situation politique de la France s'aggrave. Laroche-Mathieu a été nommé ministre des Affaires étrangères. Duroy propose de faire un article en Une pour encenser le gouvernement : en fait, il reprend son tout premier article sur l'Algérie et le réécrit. L'article sera apprécié et Walter ne verra rien.
Le soir, Duroy reçoit un télégramme de Mme Walter qui souhaite le rencontrer au Parc Monceau : il comprend qu'elle cède et s'offre à lui.
e. Chapitre 5
C'est l'automne. Les Duroy ont passé tout l'été à travailler pour le journal, écrivant des articles en faveur du nouveau cabinet ministériel en place. Le journal devient très respecté et influent ; Duroy est le porte-parole de Laroche-Mathieu.
Duroy déjeune avec ce dernier qui lui demande d'écrire un article dans lequel on apprend que l'expédition au Maroc n'a jamais eu lieu.
Les réceptions de Madeleine deviennent très fréquentées.
L'amour de Mme Walter grandit et devient obsessionnel, à tel point que Duroy, déjà lassé de sa maîtresse, ne supporte plus ses minauderies. Il préfère de loin la fraîcheur de Mme de Marelle à la vieille Mme Walter, la « Patronne ».
Cependant, Mme Walter lui est toujours utile : elle lui apprend que son mari et Laroche-Mathieu lui ont menti car ils n'avaient pas confiance en lui. En fait, ils comptent s'emparer du Maroc sans le dire à Duroy. Mme Walter lui conseille de racheter l'emprunt.
Mme de Marelle, venue voir Duroy, découvre sur lui des cheveux bruns et blancs : elle devine que Duroy à une maîtresse âgée, mais ne se doute pas que c'est Mme Walter. Elle se vexe.
Le comte de Vaudrec, atteint de la goutte, est mourant. Madeleine assiste à ses derniers moments. Elle revient chez elle bouleversée. Duroy songe que Vaudrec a dû laisser un gros héritage.
f. Chapitre 6
C'est l'enterrement de Vaudrec et Duroy n'a qu'une question en tête : il se demande quel est son testament et qui va bénéficier de son héritage, Vaudrec n'ayant ni femme ni enfant.
De retour de l'enterrement, un télégramme les attend chez eux : un notaire demande à voir Madeleine. Elle s'y rend avec Duroy et apprend que Vaudrec lui a légué toute sa fortune (un million de francs). Vexé de n'avoir rien hérité, Duroy se persuade que sa femme était l'amante de Vaudrec.
Jaloux et craignant que le tout Paris ne soit intrigué par ce legs à Mme Duroy uniquement, il propose à celle-ci qu'elle lui cède la moitié de son héritage, afin de faire taire les mauvaises langues. Ainsi, tout le monde pensera que Vaudrec a légué sa fortune non pas uniquement à Madeleine mais aux deux époux. Lassée par l'entêtement de son époux, Madeleine accepte de partager l'héritage. Ce stratagème permet à Duroy d'empocher 500 000 francs. Le couple est devenu par fait millionnaire. Fier, Duroy offre à sa femme les plus beaux bijoux et parade dans les rues de Paris.
Le soir, irradiant de bonheur et de fierté, ils dînent chez M. et Mme de Marelle.
g. Chapitre 7
La conquête du Maroc a eu lieu ; Walter s'est enrichi, au point d'acheter l'hôtel de Carlsbourg, un magnifique et grandiose hôtel particulier. Il achète aussi pour une grosse somme un tableau que le tout Paris lui envie, Jésus marchant sur les flots.
Il organise une somptueuse réception chez lui afin de montrer à la fois le tableau et sa nouvelle demeure. Duroy enrage de l'enrichissement de Walter. Au cours de la réception, il se rapproche de Suzanne et regrette de ne pas l'avoir épousé. Rusé, il fait promettre à la jeune fille de le consulter chaque fois qu'on lui demandera sa main et de n'accepter aucun homme sans son consentement...
De retour chez eux, Madeleine remet à son mari la légion d'honneur, offerte par Laroche-Mathieu ; Duroy aurait préféré recevoir de l'argent plutôt qu'une médaille. Madeleine est agacée par l'insatisfaction permanente de son mari. Cette nomination au grade de chevalier de la légion d'honneur satisfera tout de même Duroy quand elle sera annoncée dans « L'officiel ».
Le soir, ils dînent chez les Walter qui désiraient le féliciter. Devant le tableau, tous s'étonnent de la ressemblance de Duroy avec le Christ. Mme Walter, très pieuse, sera stupéfaite en découvrant cette ressemblance entre son amant et son dieu.
h. Chapitre 8
Apprenant que Suzanne est sur le point de se marier, Duroy lui déclare sa flamme et son désir de l'épouser, bien qu'il soit lui-même marié. Il lui fait promettre de l'attendre encore un peu.
Duroy se rend seul aux réceptions mondaines car Madeleine est de plus en plus souvent absente. Cela l'intrigue. La soupçonnant d'adultère, il suit sa femme avec l'aide d'un commissaire de police et la découvre dans une chambre en compagnie de Laroche-Mathieu : le flagrant délit d'adultère est enregistré par le commissaire. Cela permet à Duroy de prétexter le divorce et de faire chanter Laroche-Mathieu.
Duroy devient un homme craint et respecté.
i. Chapitre 9
C'est le mois de juillet. Duroy a divorcé de Madeleine.
Il fait une partie de campagne avec les Walter. Depuis quelques mois, il n'a cessé de se rapprocher de Suzanne. Lors de cette journée à la campagne, il la persuade de braver son père et sa mère en leur expliquant qu'elle veut se marier avec Duroy et uniquement avec lui.
Duroy, ayant prévu que les Walter réagiraient mal (ils considèrent en effet Duroy comme un parti guère intéressant pour leur riche fille), notamment Mme Walter, toujours éprise de lui, enlève Suzanne juste après sa discussion avec ses parents. Cette fugue force les Walter à céder. Le projet de mariage imminent entre Duroy et Suzanne fait perdre la tête à Mme Walter qui tombe dans une dévotion extrême.
j. Chapitre 10
Mme de Marelle apprend le mariage de Duroy et Suzanne et s'offusque de la goujaterie de Duroy. Elle comprend qu'il avait tout manigancé depuis longtemps et que rien ne peut l'arrêter dans sa soif de richesse.
Le 20 octobre, le mariage est célébré à l'église de la Madeleine. C'est le triomphe de Duroy. Mme Walter n'acceptera jamais ce mariage, qui rassemble tout le beau monde parisien. Duroy, jubilant, se met à rêver de la conquête de la députation, au Palais-Bourbon, là-bas, juste derrière la Madeleine.
Varenne apprend à Rival que Madeleine s'est entichée d'un jeune journaliste à « La Plume », journal concurrent de « La Vie Française », et que celui-ci écrit des articles qui ressemblent étrangement à ceux de Forestier et de Duroy...
1. Les personnages masculins
a. Georges Duroy
C'est le personnage principal du roman. Bel homme, blond, à l'allure élégante et dynamique, il plaît aux femmes et va se servir de son charme pour réussir dans la vie.
Au début du roman, c'est un jeune homme sans le sou mais ambitieux avant tout. Originaire de Canteleu, près de Rouen, il vient d'une famille peu aisée. Ses parents tiennent une guinguette. Ayant échoué au baccalauréat, il est parti faire son service en Afrique. Avant d'avoir fini ses cinq années de service, dégoûté par l'armée, il vient à Paris avec le désir de réussir et faire fortune.
Deux tremplins vont assouvir sa soif de réussite : les femmes et le journalisme. Georges Duroy un homme malin et conquérant, prêt à tout pour réussir. Son esprit rusé et subtil lui permet de monter rapidement les échelons au journal La Vie Française. Il devient reporter, puis chef des échos, et enfin chef de la rédaction politique.
Il rêve constamment de richesse et surtout des procédés qui lui permettront d'atteindre cette richesse. C'est une humiliation pour lui de ne pas faire fortune aussi vite qu'il le souhaite.
Surnommé « Bel-Ami », il réussit grâce aux femmes qu'il séduit. Son ambition se retrouve dans le choix de ses maîtresses : c'est par intérêt qu'il devient l'amant de Mme de Marelle, une parisienne influente, puis de Mme Walter, la femme de son patron.
La mort de son ami Forestier lui permet d'épouser, sans scrupules, sa femme Madeleine. Il l'épouse sous le nom de Du Roy du Cantel, à la demande de Madeleine ; ce nouveau nom est pour lui une grande victoire. Ce mariage est une association aux yeux de Duroy, une « belle affaire » qui lui apporte richesse et appartement luxueux : en épousant Madeleine, il hérite de la fortune de Forestier mais aussi de son poste au journal. Il devient célèbre et influent dans le milieu journalistique et politique.
Opportuniste et manipulateur, il divorce de Madeleine, prétextant un flagrant délit d'adultère entre Laroche-Mathieu et celle-ci, non sans lui avoir extorqué une bonne partie de sa fortune.
C'est un être jaloux du succès des autres qui va prendre de l'assurance au cours du roman. Son mariage avec Suzanne Walter est sa plus belle réussite ; cela le propulse en haut de la société parisienne : il épouse la fille d'un richissime et influent homme d'affaire.
Duroy représente le héros du roman d'apprentissage. De sa province normande à son mariage avec la riche Suzanne Walter, le lecteur suit son évolution, sa réussite mondaine et financière et les moyens qu'il met en place pour y parvenir.
b. Charles Forestier
C'est un jeune homme corpulent, en mauvaise santé dès le début du roman. Il n'a que vingt-sept ans mais sa maladie et sa corpulence le font paraître plus vieux.
C'est un ancien camarade de l'armée de Duroy. Il le fait entrer au journal où il dirige la rubrique politique, La Vie Française. C'est un journaliste reconnu, souvent aidé dans la rédaction de ses articles par sa femme Madeleine.
Son état de santé se dégrade et son agonie, décrite sur plusieurs pages, permet à Maupassant de souligner l'angoisse de la mort.
c. M. Walter
Rond et petit, c'est le patron du journal La Vie Française. Député et homme d'affaire juif, il s'est enrichi grâce à son journal et à diverses corruptions.
Sous ses airs bienveillants, il est assoiffé de puissance et de richesse et ne s'entoure que de personnes qui peuvent être utiles à ses fins.
Il trouve Duroy, qu'il a nommé chef des échos, malin et précieux. Cependant, celui-ci n'est pas un assez bon parti et le mariage de Duroy avec sa fille sera pour lui vécu comme un gâchis.
d. Le comte de Vaudrec
Homme très riche, à la figure sévère et aux cheveux gris, il est très proche de Madeleine Forestier. Fidèle et dévoué, il lui léguera toute sa fortune.
e. Laroche-Mathieu
Député, ancien avocat, proche de Walter et de son journal, c'est un homme politique ambitieux mais sans grands moyens, à l'instar d'un grand nombre d'hommes politiques de l'époque. Il devient ministre des Affaires étrangères, grâce à ses relations dans le milieu journalistique.
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2. Les personnages féminins
a. Madeleine Forestier
Réservée, pudique, c'est une femme intelligente et indépendante.
Elle est d'une grande aide à Duroy : elle le pousse à gravir les échelons de la société par les femmes, notamment en lui conseillant au tout début du roman de séduire Mme de Marelle. A la mort de Forestier, Madeleine se marie avec Duroy, plus par passion pour le journalisme que par véritable amour pour Bel-Ami.
Cette femme, en héritant de Vaudrec et en devenant la maîtresse de Laroche-Mathieu, se révèle être un personnage malicieux qui se sert des hommes pour réussir. Elle tient un salon important et aide Duroy dans l'écriture de ses articles.
b. Mme Walter
Plus grande et beaucoup plus jeune que son mari, Virginie Walter est une belle femme, un peu grasse. Fille de banquier, elle est âgée d'une quarantaine d'années.
Elle a la réputation d'être une femme droite et honnête, et c'est une belle proie pour Duroy.
Parfaite mondaine, elle est très apprêtée. Très pieuse, c'est pourtant à l'église qu'elle donne son premier rendez-vous à Duroy. Elle a repoussé pendant une année son attirance pour Duroy mais cela tournant à l'obsession, elle cède à ses pulsions, à son grand désarroi. Vite, Duroy va se lasser de ses minauderies. Cette femme si sérieuse en public s'avère être une amante puérile. Elle souffre énormément quand Duroy la quitte. Elle ne se remettra pas du mariage de sa fille Suzanne et de Duroy, elle tombe dans une dévotion extrême, à la limite de la démence.
c. Laurine de Marelle
C'est la fille de Mme de Marelle. Drôle et vivace, elle est bienveillante et son insouciance de jeune fille plaît à Duroy.
Duroy lui plaît beaucoup. Jalouse de la relation entre sa mère et celui qu'elle a surnommé « Bel-Ami », elle se montre distante avec cet homme qu'elle considérait comme un ami.
d. Mme de Marelle
C'est une amie de Madeleine Forestier. Elle a une morale flexible de parisienne qui ne tient pas sa langue.
Clotilde de Marelle est l'amante de Duroy. Elle lui loue un appartement pour le voir ; c'est une femme libre et passionnée, mal mariée à un homme plus vieux qu'elle et souvent absent. Gaie, futile et intempérante, elle aime les endroits populaires, voir malfamés, là où s'amuse le peuple.
Elle ne supporte pas qu'on lui résiste et tolère mal le comportement de goujat de Duroy, quand il la délaisse pour d'autres femmes plus riches ou bien quand il se marie avec Madeleine puis Suzanne. C'est un être capricieux mais qui aime Duroy d'un amour sincère.
e. Suzanne Walter
C'est la plus jeune des deux filles des Walter. Petite et frêle, c'est une adolescente à l'allure de poupée. Rêveuse, c'est une personne fragile et facile à manipuler ; charmée par Duroy, enfermée dans sa vie bourgeoise, elle se laissera épouser par lui, malgré la foudre de ses parents.
f. Rachel
C'est une prostituée qui n'apparaît que très peu dans le roman. Elle fréquente les Folies-Bergères où elle a connu Duroy quand il était sans le sou, et où elle le croisera plus tard en compagnie de Mme de Marelle. Elle est sans gêne et grossière mais c'est un personnage symbolique de l'époque où plaisir facile et divertissement mondain étaient le lot de la société parisienne.