[INTRODUCTION]
Théophile de Viau est un poète de l’âge baroque, auteur de poèmes lyriques. Brillant poète de cour, il fut néanmoins persécuté pour son libertinage. Accusé de ne pas respecter la religion, il fut emprisonné et mourut peu après sa libération.
Dans ces Stances, composées de cinq sizains d’octosyllabes, le poète se trouve en présence de sa bien-aimée, Cloris, qui s’est endormie près de lui.
Nous chercherons à comprendre quels procédés permettent au poète d’exprimer la complexité du sentiment amoureux.
Dans une première partie, nous étudierons l’expression de la douceur du plaisir qu’il éprouve, puis celle de la violence du désir qui l’accompagne.
[ Axe 1] : L’expression de la douceur du plaisir
La scène décrit une situation intime, le repos de deux amants. Tout d’abord dans le premier sizain le poète s’adresse directement à sa bien-aimée, Cloris, a qui le pronom personnel de deuxième personne « tu » fait référence. Il évoque la douceur de leurs caresses. Nous pouvons relever le champ lexical du corps : « bras » (v.1), « sein » (v.3), « main » (v.4), « bouche » (v.11) et celui du sommeil « draps » (v.2) et « couche » (v.9). Il renforce l’intimité des deux personnages, dans une ambiance calme et reposante, comme le fait également l’adverbe « doucement » (v.27), « murmurer » (v.18) et « soupirer » (v.27).
La sensualité est particulièrement soulignée dans ce poème. Le poème évoque la sensualité de façon explicite, grâce à des verbes de perception visuelle comme « voir » (v.1) ou tactile comme « baiser » (v.1), « poser » (v.2), « sens » (v6).Le verbe « sentir » est également employé au sens figuré où il évoque le sentiment dans « Tu sens bien Cloris que je t’aime ».Le poète se décrit par l’hyperbole « Pressé de mille ardents désirs » . Elle exprime l’intensité de la scène qui contraste avec l’ambiance reposante qui était décrite au début du poème.
La dame apparaît divinisée par le poète. Tout au long du poème ce dernier célèbre en effet les beautés de sa dame. Il décrit de façon hyperbolique les bras de son amante qui sont « bien plus blancs que le linge même » (v.2). La blancheur de la peau est un critère de beauté, qui n’est pas sans rappeler le marbre dans lequel étaient sculptées les divinités.
Les hyperboles et les métaphores : Viau emploie des hyperboles pour exagérer l'intensité de ses sentiments, comme dans "Pressé de mille ardents désirs" (v. 12). Les métaphores, telles que "feu" et "flamme", sont récurrentes et symbolisent la passion dévorante qui consume le poète. Ces images de feu et de chaleur traduisent la violence intérieure du désir.
La tension entre douceur et violence : Le contraste entre la douceur des moments intimes et la violence du désir crée une tension palpable dans le poème. Par exemple, alors que le poète décrit la douceur des caresses et du sommeil de Cloris, il juxtapose ces moments de calme avec des expressions de désir intense et presque douloureux. Cette dualité souligne la complexité des sentiments amoureux, où la douceur peut rapidement se transformer en violence.
La divinisation de l'amante : En plaçant Cloris sur un piédestal et en la comparant à des divinités, le poète intensifie son désir. Cette idéalisation crée une distance entre lui et son amante, rendant son désir encore plus violent et inassouvi. La comparaison à des êtres mythologiques comme les Naïades et les Grâces renforce cette idée de perfection inaccessible, alimentant ainsi la violence du désir
[INTRODUCTION]
Théophile de Viau est un poète de l’âge baroque, auteur de poèmes lyriques. Brillant poète de cour, il fut néanmoins persécuté pour son libertinage. Accusé de ne pas respecter la religion, il fut emprisonné et mourut peu après sa libération.
Dans ces Stances, composées de cinq sizains d’octosyllabes, le poète se trouve en présence de sa bien-aimée, Cloris, qui s’est endormie près de lui.
Nous chercherons à comprendre quels procédés permettent au poète d’exprimer la complexité du sentiment amoureux.
Dans une première partie, nous étudierons l’expression de la douceur du plaisir qu’il éprouve, puis celle de la violence du désir qui l’accompagne.
[ Axe 1] : L’expression de la douceur du plaisir
La scène décrit une situation intime, le repos de deux amants. Tout d’abord dans le premier sizain le poète s’adresse directement à sa bien-aimée, Cloris, a qui le pronom personnel de deuxième personne « tu » fait référence. Il évoque la douceur de leurs caresses. Nous pouvons relever le champ lexical du corps : « bras » (v.1), « sein » (v.3), « main » (v.4), « bouche » (v.11) et celui du sommeil « draps » (v.2) et « couche » (v.9). Il renforce l’intimité des deux personnages, dans une ambiance calme et reposante, comme le fait également l’adverbe « doucement » (v.27), « murmurer » (v.18) et « soupirer » (v.27).
La sensualité est particulièrement soulignée dans ce poème. Le poème évoque la sensualité de façon explicite, grâce à des verbes de perception visuelle comme « voir » (v.1) ou tactile comme « baiser » (v.1), « poser » (v.2), « sens » (v6).Le verbe « sentir » est également employé au sens figuré où il évoque le sentiment dans « Tu sens bien Cloris que je t’aime ».Le poète se décrit par l’hyperbole « Pressé de mille ardents désirs » . Elle exprime l’intensité de la scène qui contraste avec l’ambiance reposante qui était décrite au début du poème.
La dame apparaît divinisée par le poète. Tout au long du poème ce dernier célèbre en effet les beautés de sa dame. Il décrit de façon hyperbolique les bras de son amante qui sont « bien plus blancs que le linge même » (v.2). La blancheur de la peau est un critère de beauté, qui n’est pas sans rappeler le marbre dans lequel étaient sculptées les divinités.
Les hyperboles et les métaphores : Viau emploie des hyperboles pour exagérer l'intensité de ses sentiments, comme dans "Pressé de mille ardents désirs" (v. 12). Les métaphores, telles que "feu" et "flamme", sont récurrentes et symbolisent la passion dévorante qui consume le poète. Ces images de feu et de chaleur traduisent la violence intérieure du désir.
La tension entre douceur et violence : Le contraste entre la douceur des moments intimes et la violence du désir crée une tension palpable dans le poème. Par exemple, alors que le poète décrit la douceur des caresses et du sommeil de Cloris, il juxtapose ces moments de calme avec des expressions de désir intense et presque douloureux. Cette dualité souligne la complexité des sentiments amoureux, où la douceur peut rapidement se transformer en violence.
La divinisation de l'amante : En plaçant Cloris sur un piédestal et en la comparant à des divinités, le poète intensifie son désir. Cette idéalisation crée une distance entre lui et son amante, rendant son désir encore plus violent et inassouvi. La comparaison à des êtres mythologiques comme les Naïades et les Grâces renforce cette idée de perfection inaccessible, alimentant ainsi la violence du désir