1) AINS et paracétamol
La prise des AINS et du paracétamol doit être au début de la crise = non spécifiques et de première intention.
Les opioïdes ne sont pas recommandés car ils peuvent aggraver les troubles digestifs. Ils augmentent
le risque de céphalées par abus médicamenteux. Et il y a aussi un risque de mésusage et de dépendance.
Il y a un grand risque de céphalées médicamenteuses (CCQ) :
- Fréquent +++ : environ 1,5 millions de personnes
- > 15 jours de céphalées / mois
- Prise quotidienne d’antalgiques / AINS, opiacés
- Disparition au sevrage médicamenteux
2) Les triptans
Chef de file : Sumatriptan (mais le médicaments le plus utilisé est le Zolmitriptan)
a) Les récepteurs
Ce sont des agonistes des récepteurs 5HT1B/D.
Ils sont situés au niveau des artères méningées et au niveau présynaptique. Ce sont des médicaments vasoconstricteurs Cela va limiter la survenue de méningite aseptique. On va donc avoir une diminution de l’excitation des nocicepteurs au niveau trigéminal et donc une moindre douleur. Certains triptans vont passer la barrière hémato-méningée et vont avoir une action centrale pour diminuer l’inhibition du générateur de cette crise de migraine. Les récepteurs postsynaptiques ont des effets vasoconstricteurs sur les artères méningées (pas du cerveau !!!) et sur les artères coronaires. Un effet indésirable peut être l’infarctus du myocarde.
b) Les propriétés des triptans
Pharmacodynamie : agoniste des récepteurs 5HT1B/D et médicaments vasoconstricteurs des artères méningées (mais pas des artères du cerveau !!), coronaires et systémiques.
Pharmacocinétique :
- biodisponibilité variable par voie orale (sumatriptan biodisponibilité faible)
- Demi-vie variable (sumatriptan : 2h ; frovatriptan : 24h) : action rapide sur une période brève (demi-vie f récidives+)
- Métabolisme médié par MAO-A ou CYP3A4
Effet indésirables :
- récidive
- syndrome des triptans : somnolence (sans sédation), paresthésies des extrémités, oppression thoracique
- effets vasoconstricteurs : HTA, spasme coronarien, angor, IDM, syndrome de Raynaud, AVC
Contre-indications :
- patients à risque cardiovasculaire
- l’association avec des dérivés ergotés
- l’association aux IMAO (inhibiteurs de la monoamine oxydase) car métabolisation par la MAO donc possible accumulation
- ATCD d’AVC
- maladie de Raynaud
- ATCD d’IDM/ cardiopathie ischémique
- HTA non contrôlée
Indications : traitement de la phase céphalalgique de la crise migraineuse. (Il faut attendre la douleur)
Principes d’utilisation :
- Max 2 prises/24h, avec un intervalle minimal de 2h entre 2 prises, max 8 jours/mois
- Délai à respecter entre la prise d’un triptan et d’un dérivé ergoté (et inversement)
- Migraine avec aura : attendre le début de la céphalée pour prendre le triptan
- Inefficacité du triptan si ≥ 3 essais lors de crises différentes
Formes galéniques multiples :
- Sumatriptan : orodispersible (prise sans eau donc pratique), pulvérisation nasale (évite la voie orale pour les nausées et vomissements), injection sous-cutanée (auto-injection)
- C’est à peu près la même chose pour tous les autres médicaments.
Triptans et grossesse :
Les triptans sont des médicaments vasoconstricteurs.
Pendant la grossesse, les triptans entrainent une vasoconstriction qui peut conduire à une hypoperfusion placentaire et donc peuvent entrainer une mort foetal/avortement et retard de croissance intra-utérin.
c) Les dérivés ergotés
Ces médicaments ont une double potentialité : agonistes des récepteurs 5HT1 B/D et des récepteurs α1-adrénergique. Ils induisent une vasoconstriction des artères méningées et coronaires mais aussi au niveau de toutes les artères de l’organisme grâce aux récepteurs α1-adrénergique. Ce sont donc des effets moins spécifiques/sélectifs.
Les dérivés ergotés sont le tartrate d’ergotamine et dihydroergotamine qui sont des médicament
dérivés de l’ergot de seigle.
Indication : traitement de dernière intention utilisé uniquement en situation d’échec thérapeutique des antalgiques, des AINS et des triptans
Pharmacodynamie :
- agoniste des récepteurs 5HT1B/D et α1-adrénergiques
- vasoconstricteurs
Pharmacocinétique :
- administrés par voie orale (ergotamine) ou par voie nasale (dihydroergotamine, spray)
- Biodisponibilité faible : en association avec la caféine
- Action prolongée (longue 1/2vie) accumulation si crises fréquentes (ergotisme chronique)
- Métabolisme médié par les CYP3A4 : s’il est associé à un inhibiteur de CYP3A4, il peut y avoir un ergotisme aigu (= vasoconstriction majeure du coeur, du cerveau et des extrémités pouvant provoquer un IDM et également des gangrènes au niveau des membres où c’est gravissime)
Effets indésirables :
- Troubles digestifs
- Effets vasoconstricteurs : ergotisme aigu (HTA, spasme coronarien, angor, IDM, Syndrome de
Raynaud, AVC) et ergotisme chronique (HTA, céphalées, gangrène des extrémités) → une
prise par semaine max
Contre-indications : association aux autres dérivés ergotés et aux triptans pour ne pas additionner les effets vasoconstricteurs et dépasser la dose efficace.
d) Pharmacologie de la sérotonine (syndrome sérotoninergique)
Syndrome sérotoninergique :
- Psychiques : agitation, confusion, hypomanie et éventuellement coma
- Neurologiques : tremblements, MYOCLONIES, hyperréflexie, rigidité, hyperactivité
- Neuro-végétatifs : hypo- ou hypertension artérielle, tachycardie, hyperthermie, frissons,
diarrhées, nausées, vomissements...
Moyen mnémotechnique des médicaments qui augmentent le risque de syndrome sérotoninergique :
MATELO(T) -> Millepertuis, Antidépresseurs, Triptans (ergotés), Ecstasy, Lithium, Opiacé : Tramadol