Depuis le Moyen-Âge, les rois de France successifs sont censés détenir leur pouvoir directement de Dieu et sont considérés comme des intermédiaires que le Pape sollicite pour influer sur les autres souverains européens. Pour les juristes, depuis le règne de Louis IX (St Louis), le roi n'a aucun supérieur temporel (renforcé sous le règne de François 1er). Les phases de la cérémonie du sacre sont ainsi fixées depuis le XIII° siècle (1250 Ordonnance de St Louis) => Établit la puissance du roi élu de dieu, d’un Roi « très chrétien » [ Le roi est sacré en la cathédrale de Reims par l’évêque de la ville, représentant du Pape] Une publicité importante est donnée à l'événement (entrées/ gravures/ récits...) => « Le Roi te touche, Dieu te guérit » (on parle de roi thaumaturge) Les rois Louis XII (1498 – 1515) et François 1er (1515 - 1547) vont renforcer le poids de l’image du Roi auprès de la population. François Ier n’est pas destiné à être roi lorsqu’il naît en 1494, mais il bénéficie au fur et à mesure de son enfance et de son « adolescence » des incertitudes sur la succession du roi Louis XII. Ce dernier n’a pas d’héritier mâle plus proche que lui. Le roi le fait venir à la Cour puis le choisit comme héritier officieux puis officiel dès 1512. 1.1. François Ier et le renforcement de l’administration royale [FICHE d’ACTIVITÉS point de passage 1539-L’ordonnance de Villers-Cotterêts et la construction administrative française] Le pouvoir royal, déjà qualifié d’absolu par l’écrivain humaniste Guillaume Budé (Institution du Prince, 1547) admet cependant des limites pour éviter d’être trop autoritaire : la foi chrétienne (rôle du Pape et du clergé) ; la justice incarnée par les Parlements [voir LE SENS DES MOTS p 130 et carte p 125] ; la police ou administration, définie par les ordonnances et coutumes. Sous François Ier, le pouvoir royal s’affirme. L’image du souverain est renforcée par les artistes de la Renaissance (portraits ou scènes des temps forts de la vie politique intérieure ou européenne, construction ou modernisation des demeures royales, dont Fontainebleau ou les Châteaux de la vallée de la Loire). Concrètement, cette affirmation se traduit par une hausse continue des principaux impôts (pour financer les grands travaux, la diplomatie et l’effort de guerre), un renforcement des barrières douanières, une centralisation monétaire et surtout une extension du domaine royal avec le rattachement définitif de territoires_ provinces encore « à forte autonomie » à celui du royaume (Auvergne, Marche, Bourbonnais _ après procès du connétable de Bourbon, voir Étude de documents, doc 2_et Bretagne) entre 1527 et 1532.