L'année 1848 est marquée par une série de révolutions à travers l'Europe, et l'Italie ne fait pas exception. Des mouvements révolutionnaires éclatent dans plusieurs États italiens, y compris la Lombardie, la Vénétie, et le Royaume des Deux-Siciles. Ces soulèvements visent à obtenir l'indépendance par rapport à l'Autriche et à promouvoir l'idée d'une Italie unifiée. Malgré de nombreux échecs, ces révolutions raniment les espoirs d'unité et posent les premières pierres d'un processus qui verra son aboutissement quelques décennies plus tard. Influence fondamentale dans cette période, des figures telles que Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi encouragent le nationalisme italien, semant les graines d'un mouvement unitaire qui gagnera en force dans les années suivantes.

Le rôle de la France, sous la direction de Napoléon III, est déterminant pour l'unité italienne. En 1858, le Premier ministre de Sardaigne-Piémont, Cavour, conclut un accord secret avec Napoléon III pour obtenir l'appui militaire de la France contre les Autrichiens, en échange de concessions territoriales. La victoire franco-sarde lors des batailles de Magenta et de Solférino en 1859 permet à Victor Emmanuel II d'annexer la Lombardie. Cette collaboration avec la France se révèle décisive, car elle affaiblit la domination autrichienne sur la péninsule et encourage d'autres États italiens à se joindre au mouvement d'unification, qui sera officiellement complété avec la capture de Rome en 1870.

L'unification allemande est marquée par la rivalité entre la Prusse et l'Autriche, deux puissances dominantes de la Confédération germanique. La question de savoir quel État dirigerait l'unification allemande est au cœur des tensions. La guerre des Duchés en 1864 et la guerre austro-prussienne en 1866, remportées par la Prusse, affaiblissent l'influence autrichienne et établissent la Prusse comme la principale puissance allemande. Sous la direction du chancelier Otto von Bismarck, la Prusse mène une politique délibérée pour exclure l'Autriche de l'affaire allemande, favorisant l'idée d'une réalisation de l'unité allemande sous domination prussienne.

La guerre franco-prussienne (1870-1871) est le conflit final qui facilite l'unification allemande. Bismarck utilise la provocation diplomatique pour amener Napoléon III à déclarer la guerre à la Prusse. La victoire rapide de l'armée prussienne et de ses alliés allemands sur la France entraîne l'effondrement du Second Empire français et crée un fort sentiment de nationalisme parmi les États allemands. En janvier 1871, l'Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, scellant l'unité allemande sous l'hégémonie prussienne avec Guillaume Ier comme empereur. Cette unification modifie profondément l'équilibre des pouvoirs en Europe.