Le rite : un système de signe
Caractéristiques du rite : la répétition ; une codification (gestes, paroles, images) qui implique apprentissage, transmission, tradition ; la séquence rituelle et la cérémonie où rituel se déploie dans un ensemble ; une transformation qui structure le temps ; un langage « performatif » où le rite réalise ce qu’il signifie.
Le rite à deux fonctions : fonction explicite qui renvoie au plan spirituel (action qui vise à obtenir un bien de salut tel bénir, guérir, exorciser ou encore purifier) ; fonction implicite qui renvoie au plan psychologique et social (action vise à maintenir ou renouveler le lien communautaire, un équilibre psychologique, à légitimer des fonctions, des règles, des hiérarchies et assurer l’identité du groupe).
Arnold van Gennep XXe, réalise la définition de principes qui vont servir d’outils à l’analyse des rites. Il va diviser le déroulement des rites à travers une grille d’analyse d’une grande efficacité herméneutique. En distinguant les rites préliminaire, puis les rites liminaires ou de ségrégation (sur le seuil du groupe initial) et enfin les rites post liminaires ou d’agrégation (intégration au nouveau groupe d’appartenance et nouvelle identité). De plus, les rites d’initiation sont une sous-catégorie des rites de passage (par exemple dans le judaïsme, apprentissage de la Torah long chez les jeunes garçons, ce qui marque le passage à l'âge adulte).
Les sacrements chrétiens :
Les rites funéraires
L’enjeu des rites funéraire est d’ouvrir au défunt le monde des morts et de transformer en ancêtre le défunt. On met également en place un dispositif pour garder sa mémoire. La mort est conçue comme une longue transformation à laquelle participe les vivants. Dans le monothéisme, on garde l’ensevelissement (mis en terre). D’autant plus que la résurrection est censée advenir des os, doivent rester intactes dans l’attente de la résurrection. Ascession au monde des morts pour ne pas que l’âme s’égare et aussi éliminer la souillure que peut donner la mort ; et séparation entre monde des vivants et monde des esprits.
On pratique la mise en bière (= rite liminaire) qui consiste à emmailloter le défunt, puis un cortège funèbre qui consiste à transporter le cercueil jusqu’au lieu de sépulture, puis ensevelissement au cimetière à travers un simple linceul (=rite post liminaire). Pour les saints, on a un rituel particulier où on observe que l’âme du saint accède directement au ciel (devient modèle pr la communauté des vivants et figure protectrice). Développement des messes pour les âmes des défunts.
La fonction implicite des pratiques funéraires concerne plus la communauté des vivants que le mort lui-même. Les rites funéraires ont une fonction de thérapie des vivants, on va donner du sens à la mort. Les rites de deuil qui accompagne les obsèques concernent les proches du défunt. La communauté elle se livre à une gestion symbolique de la proximité que la mort a instaurée avec la réalité transcendante.
On peut envisage la culte à trois niveaux :
Le judaïsme
Le christianisme
L’islam
Les lieux de cultes des trois religions monothéistes
Pas de sacré lié au lieu de culte car lieux de rassemblements où l’on pratique la lecture des textes sacrés. Aucune ne peuvent être considérés de maison seulement lieux de rassemblements. Progressivement, une sacralisation des lieux de culte va se développer. Les lieux de culte deviennent des lieux de démonstration de puissance mais aussi le moyen d’accroître le prestige social ou les mérites personnels des personnes qui les finances, qui en assurent la construction. Ces lieux tendent à devenir des maisons de Dieu alors qu’auparavant ce sont des lieux de rassemblement.
Chacune des trois traditions connaît un processus de sacralisation des lieux de culte à partir du IVe siècle pour le christianisme. A partir de la salle originelle, on opère une structuration de l’espace à travers une hiérarchisation de cet espace en sous-espace avec symbolique spatiale. Elle est mise en relation avec l’état de progression de la formation des fidèles et avec la condition du chrétien. A partir du XIIe siècle, symbolique de la lumière avec mobilier spécifique. On voit que les trois religions ont finis par prendre en compte une symbolique de l’espace, architecturale pour faire des lieux de rassemblements qui sont emprunts de sacralité.
Les pèlerinages est rite le plus important de la vie religieuse car démarche dévotionnelle, qui implique la personne elle-même et une démarche qui articule la personne à la symbolique de l’espace. Ce pèlerinage implique un déplacement mais aussi une stabilité car il y a un lieu de destination précis (=démarche qui prend la forme d’une marche physique et spirituelle). Cette démarche peut être pénitentielle (expier une faute), acétique (se rapprocher de Dieu). Le déplacement est varié et met à l’œuvre la guérison de l’âme ou du corps.A partir du Ve siècle, le pèlerinage vers le tombeau des saints se développent. Lorsqu’on est pèlerin, on est désigné par un statut : le rite de séparation, de purification, d’un habit etc. Après le rite de purification, on appartient à une nouvelle société plus égalitaire, avec son propre fonctionnement. Quand on arrive à destination, on a des rites d’agrégation, la visite du tombeau de St Jacques se termine par la remise de la coquille St Jacques qui symbolise le chemin accompli. Il y aussi des pèlerinages symboliques comme le labyrinthe installé à Chartres, espace symbolique et pouvait être emprunté comme voix de pénitence. Le pèlerinage de La Mecque fait partie de la catégorie de ce qui compte dans le pèlerinage est la visite et non la marche.
La transformation des rituels et la question du sacrifice
Les historiens et les anthropologues se penchent sur la question des systèmes sacrificiels dc en contextualisant le sacrifice, en le remplaçant dans une société ou encore dans une culture, on observe des réalités extrêmement diverses. Le sacrifice vient du latin sacrum facere qui désigne faire du sacré, fabriquer du sacré. La consécration de la victime, de l’objet ou de l’être vivant, est un processus qui met en jeu un sacrifiant c’est-à-dire un commanditaire qui est à l’origine du processus. Il peut être secondé par un sacrificateur mais aussi une puissance invisible (divinité).
La distinction entre sacrifice et offrande n’est pas une distinction très nette. Une offrande peut avoir un caractère sacrificiel notamment lorsqu’il y a une opération rituelle, destruction ou transformation de l’offrande. On a une logique du don et du contre-don, on offre un sacrifice pour que l’autre donne en échange autre chose, un bénéfice. On peut affirmer que la victime fait généralement l’objet de manipulation mais se termine par un repas sacrificiel partagé. Cela sert à nourrir les puissances destinataires du sacrifice mais aussi souder la communauté autour d’une fête. Dans l’Antiquité, l’offrande ou la libation est le plus fréquent. Les sacrifices aux temples de Jérusalem sont au Ier av J-C que des animaux. Dans les sacrifices d’animaux, le sang est versé au pied de l’autel car il est utilisé comme matière pour l’expiation des péchés. La victime quant à elle est donnée à Yahvé pour la combustion d’une partie des chairs ou de la graisse. Cependant, il n’y a pas de repas car les juifs ne consomment pas la viande des animaux sacrifiés. Il y a une approche psychologique qui disait que le sacrifice est le symbole d’une violence cachée, de conflits sacrés. Il y a une approche historique qui disait que le processus de ritualisation de la violence, René Girard développe l’idée que la sacralité du rite sacrificiel permettait un transfert symbolique de la violence sociale. Le groupe focalise la violence qui menace la cohésion du groupe sur une victime émissaire. Le cœur du sacrifice est l’offrande ainsi que le rite de partage. Aujourd’hui, on voit l’origine du sacrifice d’animaux dans les sociétés sédentaire d’éleveur à l’époque néolithique. Les animaux sacrifiés sont toujours des animaux domestiques tels que des agneaux, des boucs, des bœufs etc. Trace dans la scène du sacrifice d’Abraham où l’on montre que l’on a affaire à des éleveurs nomades à travers la substitution du mouton ou du bélier. Le sacrifice humain n’a jamais existé dans la tradition hébraïque et il est exceptionnel. Le sacrifice humain arrive dans des situations graves. Dans le judaïsme du second temple (Vie siècle av JC - Ier siècle ap JC), l’offrande se développe au détriment des sacrifices des animaux avec valorisation de l’alimentation végétarienne tel du pain et du vin avant le christianisme.
Le point d’aboutissement est l’interdiction des sacrifices sanglants par l’empereur Constantin et son successeur Constance II au IVe siècle. L’Aïd al-Adah qui consiste à sacrifier un mouton, donc survivance du sacrifice animal. On observe que dans les premiers siècles, dans les traditions monothéistes, on a la remise en question des sacrifices sanglants.
Porphyre (IIIe siècle) critique les sacrifices animaux, affirme qu’ils ne servent à rien et que seul le sacrifice vaut quelque chose. Le sacrifice de soi est le sacrifice du moi, de l’individualité au profit du développement de la vie intérieure, de l’intellectualité et donc d’une vie acétique qui est la vie du philosophe, une vie d’abstinence et donc pas de viande qui va supposer ainsi la vie végétarienne. Le fait de refuser de manger de la viande et les sacrifices des animaux, c’est se reculer de la société = rapprochement avec le judaïsme car dans cette culture, on ne mange pas les animaux sacrifiés et on préfère développer l’intériorité et se livrer à une forme d’ascèse. Quand il n’y a plus de sacrifice, on développe la prière pour avoir un contact avec le divin. On va avoir une privation du culte avec le jeûn se développe pr brûler les graisses que l’on a sur soit.
Prière, jeûn et aumône se retrouve dans le judaïsme, le christianisme et donc dans l’islam. Dans le christianisme, on a la particularité que le sacrifice soit remplacé par la prière, à la différence de la culture rabbinique, où la notion de sacrifice est réintégrée à travers la production ritualisée de la crucifixion du Christ, centre de la religion pour les chrétiens. Le paradoxe par rapport au judaïsme est que le christianisme récréée un culte sacré sur le symbole de la croix et recréer un clergé qui va avoir pour mission de reproduire le sacrifice du Christ sous la forme de l’eucharistie. On retrouve la notion de sacrifice humain avec le sacrifice du Christ qui assume pleinement la condition humaine. On assume un sauvetage par la messe. Cela va jusqu’à la fête du saint sacrement (l’Eucharistie) ou Fête de Dieu (2e dimanche après la Pentecôte).
Cette notion de sacrifice dans le christianisme amène une notion de participation aux souffrances du Christ de la part des croyants. Les martyrs de l’Église sont utilisés dans la vie religieuse, utilisés comme exemple ou modèle du sacrifice de l’individualité pour Dieu par la foi qu’elle implique et comme imitation du Christ. On le voit à travers l’iconographie chrétienne notamment à Sant Apollinare Nuovo où on a la représentation de femmes martyrs sur un mur et sur l‘autre mur qui lui fait face les hommes martyrs. Il s’agit de procession où les saints martyrs s’offrent eux-mêmes en sacrifice, ils marchent vers l’abside c’est-à-dire l’autel qui désigne le Christ.
Le rite : un système de signe
Caractéristiques du rite : la répétition ; une codification (gestes, paroles, images) qui implique apprentissage, transmission, tradition ; la séquence rituelle et la cérémonie où rituel se déploie dans un ensemble ; une transformation qui structure le temps ; un langage « performatif » où le rite réalise ce qu’il signifie.
Le rite à deux fonctions : fonction explicite qui renvoie au plan spirituel (action qui vise à obtenir un bien de salut tel bénir, guérir, exorciser ou encore purifier) ; fonction implicite qui renvoie au plan psychologique et social (action vise à maintenir ou renouveler le lien communautaire, un équilibre psychologique, à légitimer des fonctions, des règles, des hiérarchies et assurer l’identité du groupe).
Arnold van Gennep XXe, réalise la définition de principes qui vont servir d’outils à l’analyse des rites. Il va diviser le déroulement des rites à travers une grille d’analyse d’une grande efficacité herméneutique. En distinguant les rites préliminaire, puis les rites liminaires ou de ségrégation (sur le seuil du groupe initial) et enfin les rites post liminaires ou d’agrégation (intégration au nouveau groupe d’appartenance et nouvelle identité). De plus, les rites d’initiation sont une sous-catégorie des rites de passage (par exemple dans le judaïsme, apprentissage de la Torah long chez les jeunes garçons, ce qui marque le passage à l'âge adulte).
Les sacrements chrétiens :
Les rites funéraires
L’enjeu des rites funéraire est d’ouvrir au défunt le monde des morts et de transformer en ancêtre le défunt. On met également en place un dispositif pour garder sa mémoire. La mort est conçue comme une longue transformation à laquelle participe les vivants. Dans le monothéisme, on garde l’ensevelissement (mis en terre). D’autant plus que la résurrection est censée advenir des os, doivent rester intactes dans l’attente de la résurrection. Ascession au monde des morts pour ne pas que l’âme s’égare et aussi éliminer la souillure que peut donner la mort ; et séparation entre monde des vivants et monde des esprits.
On pratique la mise en bière (= rite liminaire) qui consiste à emmailloter le défunt, puis un cortège funèbre qui consiste à transporter le cercueil jusqu’au lieu de sépulture, puis ensevelissement au cimetière à travers un simple linceul (=rite post liminaire). Pour les saints, on a un rituel particulier où on observe que l’âme du saint accède directement au ciel (devient modèle pr la communauté des vivants et figure protectrice). Développement des messes pour les âmes des défunts.
La fonction implicite des pratiques funéraires concerne plus la communauté des vivants que le mort lui-même. Les rites funéraires ont une fonction de thérapie des vivants, on va donner du sens à la mort. Les rites de deuil qui accompagne les obsèques concernent les proches du défunt. La communauté elle se livre à une gestion symbolique de la proximité que la mort a instaurée avec la réalité transcendante.
On peut envisage la culte à trois niveaux :
Le judaïsme
Le christianisme
L’islam
Les lieux de cultes des trois religions monothéistes
Pas de sacré lié au lieu de culte car lieux de rassemblements où l’on pratique la lecture des textes sacrés. Aucune ne peuvent être considérés de maison seulement lieux de rassemblements. Progressivement, une sacralisation des lieux de culte va se développer. Les lieux de culte deviennent des lieux de démonstration de puissance mais aussi le moyen d’accroître le prestige social ou les mérites personnels des personnes qui les finances, qui en assurent la construction. Ces lieux tendent à devenir des maisons de Dieu alors qu’auparavant ce sont des lieux de rassemblement.
Chacune des trois traditions connaît un processus de sacralisation des lieux de culte à partir du IVe siècle pour le christianisme. A partir de la salle originelle, on opère une structuration de l’espace à travers une hiérarchisation de cet espace en sous-espace avec symbolique spatiale. Elle est mise en relation avec l’état de progression de la formation des fidèles et avec la condition du chrétien. A partir du XIIe siècle, symbolique de la lumière avec mobilier spécifique. On voit que les trois religions ont finis par prendre en compte une symbolique de l’espace, architecturale pour faire des lieux de rassemblements qui sont emprunts de sacralité.
Les pèlerinages est rite le plus important de la vie religieuse car démarche dévotionnelle, qui implique la personne elle-même et une démarche qui articule la personne à la symbolique de l’espace. Ce pèlerinage implique un déplacement mais aussi une stabilité car il y a un lieu de destination précis (=démarche qui prend la forme d’une marche physique et spirituelle). Cette démarche peut être pénitentielle (expier une faute), acétique (se rapprocher de Dieu). Le déplacement est varié et met à l’œuvre la guérison de l’âme ou du corps.A partir du Ve siècle, le pèlerinage vers le tombeau des saints se développent. Lorsqu’on est pèlerin, on est désigné par un statut : le rite de séparation, de purification, d’un habit etc. Après le rite de purification, on appartient à une nouvelle société plus égalitaire, avec son propre fonctionnement. Quand on arrive à destination, on a des rites d’agrégation, la visite du tombeau de St Jacques se termine par la remise de la coquille St Jacques qui symbolise le chemin accompli. Il y aussi des pèlerinages symboliques comme le labyrinthe installé à Chartres, espace symbolique et pouvait être emprunté comme voix de pénitence. Le pèlerinage de La Mecque fait partie de la catégorie de ce qui compte dans le pèlerinage est la visite et non la marche.
La transformation des rituels et la question du sacrifice
Les historiens et les anthropologues se penchent sur la question des systèmes sacrificiels dc en contextualisant le sacrifice, en le remplaçant dans une société ou encore dans une culture, on observe des réalités extrêmement diverses. Le sacrifice vient du latin sacrum facere qui désigne faire du sacré, fabriquer du sacré. La consécration de la victime, de l’objet ou de l’être vivant, est un processus qui met en jeu un sacrifiant c’est-à-dire un commanditaire qui est à l’origine du processus. Il peut être secondé par un sacrificateur mais aussi une puissance invisible (divinité).
La distinction entre sacrifice et offrande n’est pas une distinction très nette. Une offrande peut avoir un caractère sacrificiel notamment lorsqu’il y a une opération rituelle, destruction ou transformation de l’offrande. On a une logique du don et du contre-don, on offre un sacrifice pour que l’autre donne en échange autre chose, un bénéfice. On peut affirmer que la victime fait généralement l’objet de manipulation mais se termine par un repas sacrificiel partagé. Cela sert à nourrir les puissances destinataires du sacrifice mais aussi souder la communauté autour d’une fête. Dans l’Antiquité, l’offrande ou la libation est le plus fréquent. Les sacrifices aux temples de Jérusalem sont au Ier av J-C que des animaux. Dans les sacrifices d’animaux, le sang est versé au pied de l’autel car il est utilisé comme matière pour l’expiation des péchés. La victime quant à elle est donnée à Yahvé pour la combustion d’une partie des chairs ou de la graisse. Cependant, il n’y a pas de repas car les juifs ne consomment pas la viande des animaux sacrifiés. Il y a une approche psychologique qui disait que le sacrifice est le symbole d’une violence cachée, de conflits sacrés. Il y a une approche historique qui disait que le processus de ritualisation de la violence, René Girard développe l’idée que la sacralité du rite sacrificiel permettait un transfert symbolique de la violence sociale. Le groupe focalise la violence qui menace la cohésion du groupe sur une victime émissaire. Le cœur du sacrifice est l’offrande ainsi que le rite de partage. Aujourd’hui, on voit l’origine du sacrifice d’animaux dans les sociétés sédentaire d’éleveur à l’époque néolithique. Les animaux sacrifiés sont toujours des animaux domestiques tels que des agneaux, des boucs, des bœufs etc. Trace dans la scène du sacrifice d’Abraham où l’on montre que l’on a affaire à des éleveurs nomades à travers la substitution du mouton ou du bélier. Le sacrifice humain n’a jamais existé dans la tradition hébraïque et il est exceptionnel. Le sacrifice humain arrive dans des situations graves. Dans le judaïsme du second temple (Vie siècle av JC - Ier siècle ap JC), l’offrande se développe au détriment des sacrifices des animaux avec valorisation de l’alimentation végétarienne tel du pain et du vin avant le christianisme.
Le point d’aboutissement est l’interdiction des sacrifices sanglants par l’empereur Constantin et son successeur Constance II au IVe siècle. L’Aïd al-Adah qui consiste à sacrifier un mouton, donc survivance du sacrifice animal. On observe que dans les premiers siècles, dans les traditions monothéistes, on a la remise en question des sacrifices sanglants.
Porphyre (IIIe siècle) critique les sacrifices animaux, affirme qu’ils ne servent à rien et que seul le sacrifice vaut quelque chose. Le sacrifice de soi est le sacrifice du moi, de l’individualité au profit du développement de la vie intérieure, de l’intellectualité et donc d’une vie acétique qui est la vie du philosophe, une vie d’abstinence et donc pas de viande qui va supposer ainsi la vie végétarienne. Le fait de refuser de manger de la viande et les sacrifices des animaux, c’est se reculer de la société = rapprochement avec le judaïsme car dans cette culture, on ne mange pas les animaux sacrifiés et on préfère développer l’intériorité et se livrer à une forme d’ascèse. Quand il n’y a plus de sacrifice, on développe la prière pour avoir un contact avec le divin. On va avoir une privation du culte avec le jeûn se développe pr brûler les graisses que l’on a sur soit.
Prière, jeûn et aumône se retrouve dans le judaïsme, le christianisme et donc dans l’islam. Dans le christianisme, on a la particularité que le sacrifice soit remplacé par la prière, à la différence de la culture rabbinique, où la notion de sacrifice est réintégrée à travers la production ritualisée de la crucifixion du Christ, centre de la religion pour les chrétiens. Le paradoxe par rapport au judaïsme est que le christianisme récréée un culte sacré sur le symbole de la croix et recréer un clergé qui va avoir pour mission de reproduire le sacrifice du Christ sous la forme de l’eucharistie. On retrouve la notion de sacrifice humain avec le sacrifice du Christ qui assume pleinement la condition humaine. On assume un sauvetage par la messe. Cela va jusqu’à la fête du saint sacrement (l’Eucharistie) ou Fête de Dieu (2e dimanche après la Pentecôte).
Cette notion de sacrifice dans le christianisme amène une notion de participation aux souffrances du Christ de la part des croyants. Les martyrs de l’Église sont utilisés dans la vie religieuse, utilisés comme exemple ou modèle du sacrifice de l’individualité pour Dieu par la foi qu’elle implique et comme imitation du Christ. On le voit à travers l’iconographie chrétienne notamment à Sant Apollinare Nuovo où on a la représentation de femmes martyrs sur un mur et sur l‘autre mur qui lui fait face les hommes martyrs. Il s’agit de procession où les saints martyrs s’offrent eux-mêmes en sacrifice, ils marchent vers l’abside c’est-à-dire l’autel qui désigne le Christ.