Les économistes, dont la discipline se présente souvent comme un discours normatif sur la façon dont les sociétés doivent s’organiser pour faire les meilleurs choix possibles, se sont particulièrement mobilisés en matière de développement soutenable [Vivien, 2005]. Un des principaux clivages, que l’on retrouve dans l’analyse économique du changement climatique, est celui opposant les tenants d’une soutenabilité faible aux partisans d’une soutenabilité forte. Alors, priorité à l’économie ou à écologie ? Une partie du débat est bien celle-là : la théorie économique néoclassique privilégie une soutenabilité économique tandis que l’économie écologique met en avant la soutenabilité environnementale. Mais, la controverse ne se réduit pas à cela. À travers les raisonnements qui ont été présentés ici, on voit que c’est l’économie elle-même, en tant que discipline, qui est interrogée. On en vient immanquablement à se poser les questions suivantes : quels doivent être ses objets, ses méthodes et ses résultats ? Selon les réponses apportées, deux perspectives se dessinent : d’un côté, une science économique standard qui, en raisonnant dans le cadre de mondes stylisés et en adoptant une posture d’ingénierie sociale, entend construire une décision optimale à grand renfort de calculs et d’équations ; de l’autre, une économie politique, préoccupée désormais de questions écologiques, confrontée à la complexité du monde et aux luttes que s’y livrent des pouvoirs et des intérêts contradictoires, qui veut contribuer à la recherche de compromis institutionnalisés traduisant la reconnaissance de limites environnementales.
Les économistes, dont la discipline se présente souvent comme un discours normatif sur la façon dont les sociétés doivent s’organiser pour faire les meilleurs choix possibles, se sont particulièrement mobilisés en matière de développement soutenable [Vivien, 2005]. Un des principaux clivages, que l’on retrouve dans l’analyse économique du changement climatique, est celui opposant les tenants d’une soutenabilité faible aux partisans d’une soutenabilité forte. Alors, priorité à l’économie ou à écologie ? Une partie du débat est bien celle-là : la théorie économique néoclassique privilégie une soutenabilité économique tandis que l’économie écologique met en avant la soutenabilité environnementale. Mais, la controverse ne se réduit pas à cela. À travers les raisonnements qui ont été présentés ici, on voit que c’est l’économie elle-même, en tant que discipline, qui est interrogée. On en vient immanquablement à se poser les questions suivantes : quels doivent être ses objets, ses méthodes et ses résultats ? Selon les réponses apportées, deux perspectives se dessinent : d’un côté, une science économique standard qui, en raisonnant dans le cadre de mondes stylisés et en adoptant une posture d’ingénierie sociale, entend construire une décision optimale à grand renfort de calculs et d’équations ; de l’autre, une économie politique, préoccupée désormais de questions écologiques, confrontée à la complexité du monde et aux luttes que s’y livrent des pouvoirs et des intérêts contradictoires, qui veut contribuer à la recherche de compromis institutionnalisés traduisant la reconnaissance de limites environnementales.