Dans la nosographie classique on définit généralement les troubles névrotiques par opposition aux troubles psychotiques.
Sur le plan descriptif, les troubles névrotiques sont -> des troubles mentaux d'expression psychique / somatique / comportementale, sans étiologie organique démontrable, qui ne perturbe pas la perception et d'adaptation à la réalité du sujet ni même son sentiment d'identité, est vécu par le sujet comme égo-dystonique et indésirable, le sujet névrosé est nosognosique c'est à dire en capacité d'avoir une conscience critique du caractère pathologique et de ses symptômes.
Les troubles névrotiques engagent une réellesouffrance psychique pouvant avoir une incidence relationnelle ainsi qu'un retentissement sur la vie sociale.
Sur le plan psychopathologique, ces symptômes sont un compromis inconscient entre l'angoisse et le processus de défense.
Dans la nosographie classique on parle de névrose quand les symptômes d'un sujet sont associés à une personnalité pathologique le plus souvent névrotique et sous-tendus par une structure névrotique.
De nos jours, la psychopathologie psychanalytique se base sur l'héritage freudien en considérant trois types de névroses : névroses hystérique, obsessionnelle et phobiques appelées autrefois "psychonévroses de transfert" ou "névroses organisées", qui ont généralement pour origine un conflit lié à la sexualité infantile réactivée, plus tard, par des événements / frustrations.
Syndromes anxio-phobiques.
Comme son nom l'indique il met en jeu l'anxiété et l'angoisse, considérés comme des affects. Ces affects font partie de notre vie psychique mais peuvent parfois devenir massifs et se prolonger, ce qui peut ainsi pousser un individu à inconsciemment mettre en place des mécanismes de défenses contre ceux-ci. C'est alors que ces mécanismes de défenses sont variables en fonctions des névroses.
L'anxiété est présente dans tous les troubles psychiques soit en arrière plan soit exprimée par des symptômes.
Névroses d'angoisse -> absence de fixation (pas d'objet propre) de l'angoisse et un fond anxieux chronique.
Névroses phobique -> l'angoisse est fixée sur des stimuli extérieurs (objets / situations) déterminés.
Névroses obsessionnelle -> l'angoisse est fixée sur des idées / images mentales absurdes, donc dans le champ de la pensée.
Névroses hystériques -> l'angoisse se fixe sur le corps.
L'angoisse définit la classe des syndromes anxio-phobiques, ainsi un sujet peut présenter l'un de ces syndromes caractérisés / une association d'entre eux / un syndrome intermédiaire.
Crise d'angoisse / attaque de panique / trouble panique.
Elle se traduit par des symptômes psychiques -> appréhension intense (peur de mourir, d'avoir une maladie grave, d'une catastrophe imminente...), des symptômes somatiques dominants comme des sensations d'étouffement / dyspnée / tachypnée / palpitations / tachycardie / oppression thoracique / vertige / tremblements / suées..., des symptômes psychosensoriels c'est à dire syndrome de dépersonnalisation / déréalisation / trouble de la conscience, des symptômes psychomoteurs c'est à dire des cris / affolements.
La crise d'angoisse peut durer de quelques minutes à quelques heures et est généralement suivi d'une fatigue / soulagement. Même si le sujet à conscience du caractère non fondé de sa peur, cela ne le rassure pas et peut organiser le développement d'une agoraphobie secondaire.
Le trouble panique correspond à des crises d'angoisse / attaques de panique récurrentes, suivies pendant au moins un mois d'une anxiété anticipatoire liée à la survenue d'une nouvelle crise.
Anxiété généralisée.
Elle se caractérise par la présence d'un fond d'anxiété chronique, dite "flottante", car elle n'est pas liée à une préoccupation spécifique, en revanche elle se fixe souvent transitoirement sur une situation perçu comme des craintes sur la santé / financière...
Elle se manifeste par -> un sentiment d'insécurité permanent, tension intérieur, tension musculaire, hyperesthésie sensorielle, hypervigilance, ruminations, fatigue, insomnies d'endormissement / réveils nocturnes, difficultés de concentration, irritabilité, symptômes neurovégétatifs, somatisations variées.
Dans ce cas, les abus d'anxiolytiques / cannabis / alcool ainsi que les décompensations dépressives sont fréquentes.
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose d'angoisse si :
- L'association de crises d'angoisses paroxystiques et d'une anxiété chronique intercritique (anticipation / crainte d'une survenue d'une crise d'angoisse contrairement à l'anxiété généralisée qui se polarise sur la survenue d'un évènement extérieur).
- Une absence de symptômes phobiques / obsessionnels / hystériques prévalents.
Elle touche le plus souvent les femmes et apparaît généralement vers la fin de l'adolescence (et n'est pas associée à une personnalité spécifique).
Phobie
Une phobie vient du grec "phobos" signifiant "crainte soudaine" / "effroi".
Une phobie se défini comme une crainte irrationnelle d'être en présence d'un objet / situation spécifique, dénué de dangerosité objective. Le sujet phobique a conscience du caractère absurde et excessif de sa crainte.
En cas de confrontation le sujet va :
- Employer des conduites d'évitement, plus ou moins radicale, pouvant devenir très invalidantes et avoir un impact important sur différentes dimensions (affective, socio-professionnelle, santé...).
- Utiliser des techniques de réassurance, à savoir utiliser des objets contraphobiques, c'est à dire un objet / personne avec une protection symbolique pouvant alors permettre au sujet de faire face à l'objet / situation phobique.
On distingue cinq catégories de situations sociales phobogènes :
- Les situations de performance -> passer un examen, donner une conférence, parler, écrire, lire un texte...
- Les situations d'observation -> utiliser des toilettes publiques, manger, boire, marcher, conduire, se garer...
- Les situations d'affirmation -> défendre ses droits, donner son opinion, manifester son désaccord...
- Les situations de révélation de soi -> faire connaissance avec quelqu'un, nouer une relation amicale ou amoureuse...
- Les situations d'interactions superficielles -> échanger des banalités avec des voisins, collègues...
Les demandes d'aide des sujets souffrant de phobie sociale sont tardive, généralement après plusieurs années d'évolution du trouble, de 7 à 20ans.
Il existe des phobies dites "simples" ou "spécifiques" qui sont très fréquentes mais peu handicapantes (hématophobie, trypanophobie, stomatophobie, nychtophobie, astraphobie...)
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose phobique si l'on constate :
- des symptômes phobiques typiques / stables / gênants, ayant un retentissement important sur la vie du sujet et persistants.
- une personnalité névrotique, le plus souvent hystérique ou évitante.
En psychopathologie, les phobies sont sous-tendues par un mécanisme de défense prévalent -> le déplacement (transfert de l'investissement d'une représentation mentale sur une autre réprésentation substitutive moins conflictuelle, à laquelle elle est liée symboliquement).
Il existe d'autres contexte d'apparition des symptômes phobiques, en dehors de la névrose phobique les symptômes éponymes peuvent se manifester dans le cadre de certaines atteintes cérébrales organiques, de dépressions, de schizophrénies pseudo-névrotiques, de névroses obsessionnelles / compulsives, de la psychopathologie ordinaire (trace d'un évènement traumatique ancien).
Syndrome obsessionnels-compulsifs.
On distingue deux types de symptômes obsessionnels survenant généralement conjointement chez un même sujet : les obsessions et les compulsions.
Obsession -> reconnues comme pathologique par le sujet, sont identifiées par le sujet comme étant issues de sa propre activité psychique bien qu'elles soient stériles / absurdes et en désacord avec sa pensée, engendrent une lutte anxieuse chez le sujet qui tente de les écarter (cette lutte tend à envahir la vie du sujet).
On décrit trois catégories d'obsessions :
Obsessions idéatives -> les plus fréquentes et plus typiques, ce sont des idées / mots / chiffres / images mentales s'imposant à l'esprit, les idées correspondent par exemple à des doutes interminables sur le bienfondé ou les conséquences d'un tel ou d'un tel comportement (même anodin) qu'à pu avoir le sujet, les images sont généralement obscènes / macabres et les mots orduriers.
Obsessions impulsives -> correspondent à des craintes de perte de contrôle de soi, d'être conduit contre sa volonté à commettre un acte répréhensible immoral / obscène, auto / hétéro-agressif, ridicule ou sacrilège. L'acte n'est jamais réalisé s'il s'agit d'une authentique obsession (les seules obsessions impulsives pouvant être associées à un passage à l'acte sont la kleptomanie, la pyromanie et l'exhibition.
Obsessions phobiques -> qui représentent des craintes d'objet ou de situations dont la pensée assiège le sujet, généralement la crainte d'être contaminé / tomber malade / se blesser. A la différence des phobies, c'est la seule pensée des objets ou des situations qui suscite l'angoisse et non la présence effective de ces objets / situations.
Les compulsions possèdent les mêmes caractéristiques que les obsessions, au fait près que ce sont des actes et non des pensées. Mais toutes deux engendrent une lutte anxieuse, les compulsions en engendrant de moindre intensité car le sujet est partiellement soulagé s'il accomplit son acte, en revanche s'il ne peut l'effectuer il sera la proie d'une forte angoisse.
Les rituels et vérifications servent également à conjurer les obsessions mais prennent à leur tour un caractère obsédant et extensif, ce sont des procédures plus complexes et élaborées d'actes compulsifs.
Les rituels -> recouvrent une séquence stéréotypée d'actes exécutés de façon presque magique. Le sujet est conscient du contraste qui existe entre l'importance que ce rituel a pour lui et la banalité des actes dont il s'agit.
Les vérifications -> ce sont des tâches de contrôles itératives, chaque tentative de contrôle devant à son tour être contrôlée.
En psychopathologie, les obsessions compulsives sont le produit de deux mécnaismes de défense princeps : le refoulement et l'annulation.
Une représentation conflictuelle est reloulée, mais le refoulement ne s'avère pas suffisamment efficace pour empêcher son retour dans la conscience, alors la représentation revient sous une forme substitutive particulièrement intrusive : l'obsession, laquelle ne peut en aucun cas éponger toute l'angoisse, d'autant qu'elle est elle-même conflictuelle. D'autres mécanismes de défenses sont alors utilisés -> l'isolation de l'obsession des autres représentations (ce qui va augmenter la pensée du sujet et empêcher la libre circulation des associations de pensée et donc nuire à sa créativité) et l'annulation de l'obsession par une compulsion.
Autres contextes d'apparitions des syndromes obsessionnels-compulsifs : d'une affection cérébrale organique, du syndrome de Gilles de la Tourette, de troubles de la conduite alimentaire, des dépressions, de la manie, des schizophrénies pseudo-névrotiques et des formes résiduelles, d'autres troubles névrotiques (particulièrement la névrose phobique), des étapes spécifiques du développement psychique (en lien avec la pression de certains évènements de vie...).
Syndromes hystériques.
On distingue deux types de conversion, les conversions somatiques qui renvoient à des symptômes
d’expression physique et les conversions psychiques plus souvent appelées symptômes dissociatifs qui correspondent aux symptômes d’expression psychique.
Conversion somatique -> c'est un symptôme d'allure organique, sans lésion réelle sous-jacente, non explicable par une pathologie organique, réversible, lié à un conflit psychique, non produit intentionnellement.
Les arguments diagnostiques en faveur d’une conversion hystérique sont -> l’absence de signe d’organicité, l’absence de systématisation anatomo-physiologique, les symptômes varient dans le temps chez un même sujet et s’expriment différemment selon les
époques et la culture, sa signification symbolique, son apparition dans un contexte psychologique particulier et sa production fréquente à partir d’un « modèle » (le sujet imite inconsciemment les symptômes d’un malade de son entourage, le bénéfice primaire qu’elle occasionne à savoir la minoration ou l’annulation de l’angoisse générée par le conflit, les bénéfices secondaires qu’elle engendre (obtention d’intérêt / marques de sollicitude...).
Quelques exemples de conversion somatique -> troubles de la motricité et du tonus (crise épileptoïde, paralysie localisée ou généralisée, contractures, aphonie, tremblements, perte de connaissance, pseudo-coma), troubles sensitifs et sensoriels, troubles neurovégétatifs, troubles sexuels variés.
Les principaux diagnostics différentiels des conversions : En premier lieu, les pathologies organiques réelles pour lesquelles on retrouve alors des signes d’organicité.
Les pathologies suivantes que nous décrirons ci-après :
- Les maladies psychosomatiques (présence d'une lésion non intentionnelle liée à un conflit psychique).
- Les troubles factices ou pathomimies (production intentionnelle d'une lésion en lien avec un conflit
psychique).
- L'hypochondrie.
Les maladies psychosomatiques sont des affections clairement définies sur le plan médical et dans la génèse / l'évolution, desquelles interviennent des déterminants psychologiques. Elles se distinguent des troubles / syndromes psychosomatiques qui sont des manifestations pathologiques somatiques (diarrhée...), sensibles aux phénomènes psychiques (anxiété...) et qui ne peuvent recevoir le statut de maladie.
Conversions psychiques.
Ce type de trouble "dissociatif" rattaché à l'hystérie dans la nosographie classique, se manifeste par une altération transitoire des fonctions intégratives de la mémoire, de la conscience, de l'indentité, du comportement moteur.
L'altération des fonctions intégratives est réversible (contrairement à une dissociation schizophrénique).
Différentes conversions psychiques ont été décrites :
- Dans le champ de la mémoire -> l'amnésie psychogène, est en général lacunaie / sélective, c'est une perte de mémoire transitoire / partielle de la mémoire généralement liée à un souvenir traumatique, cependant l'évènement oublié peut être accessible sous hypnose ou via une thérapie (analytique), ce phénomène s'accompagne parfois de dépersonnalisation.
- Dans le champ de la conscience -> les états crépusculaires qui correspondent à des états d'affaiblissement / d'obscurcissement de la conscience de début et de fin allant de l'obnubilation à la stupeur, pouvant s'accompagner de dépersonnalisation / déréalisation.
Les états seconds (ou de transe / d'excase) avec production oniroïde intense accompagnée d'une diminution des réactions aux stimuli sensoriels.
Les états somnanbuliques (chez l'adulte) qui mettent en jeu un comportement moteur automatique se produisant en état de sommeil profond, le sujet peut jouer une scène imaginaire ou reproduire un évènement traumatique réellement vécu, l'épisode somnanbulique est suivi d'amnésie.
- Dans le champ de l'identité -> la personnalité multiple (ou personnalité alternante) est un trouble, très rare en Europe, dans lequel plussieurs personnalités possédant chacune son identité propre, souvent en opposition caricaturale, prennent tour à tour le contrôle de la conscience du sujet.
- Dans le champ du comportement moteur -> la fugue psychogène qui recouvre l'association d'une amnésie et d'une errance.
Ces symptômes dissociatifs peuvent s'associer et que tous les dégrés d'altération des fonctions intégratives peuvent exister : de la simple rêverie fantasmatique à la personnalité multiple sévère.
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose hystérique si on constate :
- Des syndromes conversifs multiples (conversions somatiques associées à des conversions psychiques, gênants et persistants).
- Une personnalité hystérique avec une double polarité (l'histrionisme et la dépendance affective).
En psychopathologie, les conversions sont le produit de plusieurs mécanismes de défense dont le reloufement, la symbolisation et l'identification.
Autres contextes d'apparition de syndromes conversifs -> de la pression d'événements de vie, d'une dépression, d'autres névroses, d'un trouble de la personnalité psychopathique / limite, des schizophrénies pseudo-névrotiques, de syndromes psycho-traumatiques.
Dans la nosographie classique on définit généralement les troubles névrotiques par opposition aux troubles psychotiques.
Sur le plan descriptif, les troubles névrotiques sont -> des troubles mentaux d'expression psychique / somatique / comportementale, sans étiologie organique démontrable, qui ne perturbe pas la perception et d'adaptation à la réalité du sujet ni même son sentiment d'identité, est vécu par le sujet comme égo-dystonique et indésirable, le sujet névrosé est nosognosique c'est à dire en capacité d'avoir une conscience critique du caractère pathologique et de ses symptômes.
Les troubles névrotiques engagent une réellesouffrance psychique pouvant avoir une incidence relationnelle ainsi qu'un retentissement sur la vie sociale.
Sur le plan psychopathologique, ces symptômes sont un compromis inconscient entre l'angoisse et le processus de défense.
Dans la nosographie classique on parle de névrose quand les symptômes d'un sujet sont associés à une personnalité pathologique le plus souvent névrotique et sous-tendus par une structure névrotique.
De nos jours, la psychopathologie psychanalytique se base sur l'héritage freudien en considérant trois types de névroses : névroses hystérique, obsessionnelle et phobiques appelées autrefois "psychonévroses de transfert" ou "névroses organisées", qui ont généralement pour origine un conflit lié à la sexualité infantile réactivée, plus tard, par des événements / frustrations.
Syndromes anxio-phobiques.
Comme son nom l'indique il met en jeu l'anxiété et l'angoisse, considérés comme des affects. Ces affects font partie de notre vie psychique mais peuvent parfois devenir massifs et se prolonger, ce qui peut ainsi pousser un individu à inconsciemment mettre en place des mécanismes de défenses contre ceux-ci. C'est alors que ces mécanismes de défenses sont variables en fonctions des névroses.
L'anxiété est présente dans tous les troubles psychiques soit en arrière plan soit exprimée par des symptômes.
Névroses d'angoisse -> absence de fixation (pas d'objet propre) de l'angoisse et un fond anxieux chronique.
Névroses phobique -> l'angoisse est fixée sur des stimuli extérieurs (objets / situations) déterminés.
Névroses obsessionnelle -> l'angoisse est fixée sur des idées / images mentales absurdes, donc dans le champ de la pensée.
Névroses hystériques -> l'angoisse se fixe sur le corps.
L'angoisse définit la classe des syndromes anxio-phobiques, ainsi un sujet peut présenter l'un de ces syndromes caractérisés / une association d'entre eux / un syndrome intermédiaire.
Crise d'angoisse / attaque de panique / trouble panique.
Elle se traduit par des symptômes psychiques -> appréhension intense (peur de mourir, d'avoir une maladie grave, d'une catastrophe imminente...), des symptômes somatiques dominants comme des sensations d'étouffement / dyspnée / tachypnée / palpitations / tachycardie / oppression thoracique / vertige / tremblements / suées..., des symptômes psychosensoriels c'est à dire syndrome de dépersonnalisation / déréalisation / trouble de la conscience, des symptômes psychomoteurs c'est à dire des cris / affolements.
La crise d'angoisse peut durer de quelques minutes à quelques heures et est généralement suivi d'une fatigue / soulagement. Même si le sujet à conscience du caractère non fondé de sa peur, cela ne le rassure pas et peut organiser le développement d'une agoraphobie secondaire.
Le trouble panique correspond à des crises d'angoisse / attaques de panique récurrentes, suivies pendant au moins un mois d'une anxiété anticipatoire liée à la survenue d'une nouvelle crise.
Anxiété généralisée.
Elle se caractérise par la présence d'un fond d'anxiété chronique, dite "flottante", car elle n'est pas liée à une préoccupation spécifique, en revanche elle se fixe souvent transitoirement sur une situation perçu comme des craintes sur la santé / financière...
Elle se manifeste par -> un sentiment d'insécurité permanent, tension intérieur, tension musculaire, hyperesthésie sensorielle, hypervigilance, ruminations, fatigue, insomnies d'endormissement / réveils nocturnes, difficultés de concentration, irritabilité, symptômes neurovégétatifs, somatisations variées.
Dans ce cas, les abus d'anxiolytiques / cannabis / alcool ainsi que les décompensations dépressives sont fréquentes.
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose d'angoisse si :
- L'association de crises d'angoisses paroxystiques et d'une anxiété chronique intercritique (anticipation / crainte d'une survenue d'une crise d'angoisse contrairement à l'anxiété généralisée qui se polarise sur la survenue d'un évènement extérieur).
- Une absence de symptômes phobiques / obsessionnels / hystériques prévalents.
Elle touche le plus souvent les femmes et apparaît généralement vers la fin de l'adolescence (et n'est pas associée à une personnalité spécifique).
Phobie
Une phobie vient du grec "phobos" signifiant "crainte soudaine" / "effroi".
Une phobie se défini comme une crainte irrationnelle d'être en présence d'un objet / situation spécifique, dénué de dangerosité objective. Le sujet phobique a conscience du caractère absurde et excessif de sa crainte.
En cas de confrontation le sujet va :
- Employer des conduites d'évitement, plus ou moins radicale, pouvant devenir très invalidantes et avoir un impact important sur différentes dimensions (affective, socio-professionnelle, santé...).
- Utiliser des techniques de réassurance, à savoir utiliser des objets contraphobiques, c'est à dire un objet / personne avec une protection symbolique pouvant alors permettre au sujet de faire face à l'objet / situation phobique.
On distingue cinq catégories de situations sociales phobogènes :
- Les situations de performance -> passer un examen, donner une conférence, parler, écrire, lire un texte...
- Les situations d'observation -> utiliser des toilettes publiques, manger, boire, marcher, conduire, se garer...
- Les situations d'affirmation -> défendre ses droits, donner son opinion, manifester son désaccord...
- Les situations de révélation de soi -> faire connaissance avec quelqu'un, nouer une relation amicale ou amoureuse...
- Les situations d'interactions superficielles -> échanger des banalités avec des voisins, collègues...
Les demandes d'aide des sujets souffrant de phobie sociale sont tardive, généralement après plusieurs années d'évolution du trouble, de 7 à 20ans.
Il existe des phobies dites "simples" ou "spécifiques" qui sont très fréquentes mais peu handicapantes (hématophobie, trypanophobie, stomatophobie, nychtophobie, astraphobie...)
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose phobique si l'on constate :
- des symptômes phobiques typiques / stables / gênants, ayant un retentissement important sur la vie du sujet et persistants.
- une personnalité névrotique, le plus souvent hystérique ou évitante.
En psychopathologie, les phobies sont sous-tendues par un mécanisme de défense prévalent -> le déplacement (transfert de l'investissement d'une représentation mentale sur une autre réprésentation substitutive moins conflictuelle, à laquelle elle est liée symboliquement).
Il existe d'autres contexte d'apparition des symptômes phobiques, en dehors de la névrose phobique les symptômes éponymes peuvent se manifester dans le cadre de certaines atteintes cérébrales organiques, de dépressions, de schizophrénies pseudo-névrotiques, de névroses obsessionnelles / compulsives, de la psychopathologie ordinaire (trace d'un évènement traumatique ancien).
Syndrome obsessionnels-compulsifs.
On distingue deux types de symptômes obsessionnels survenant généralement conjointement chez un même sujet : les obsessions et les compulsions.
Obsession -> reconnues comme pathologique par le sujet, sont identifiées par le sujet comme étant issues de sa propre activité psychique bien qu'elles soient stériles / absurdes et en désacord avec sa pensée, engendrent une lutte anxieuse chez le sujet qui tente de les écarter (cette lutte tend à envahir la vie du sujet).
On décrit trois catégories d'obsessions :
Obsessions idéatives -> les plus fréquentes et plus typiques, ce sont des idées / mots / chiffres / images mentales s'imposant à l'esprit, les idées correspondent par exemple à des doutes interminables sur le bienfondé ou les conséquences d'un tel ou d'un tel comportement (même anodin) qu'à pu avoir le sujet, les images sont généralement obscènes / macabres et les mots orduriers.
Obsessions impulsives -> correspondent à des craintes de perte de contrôle de soi, d'être conduit contre sa volonté à commettre un acte répréhensible immoral / obscène, auto / hétéro-agressif, ridicule ou sacrilège. L'acte n'est jamais réalisé s'il s'agit d'une authentique obsession (les seules obsessions impulsives pouvant être associées à un passage à l'acte sont la kleptomanie, la pyromanie et l'exhibition.
Obsessions phobiques -> qui représentent des craintes d'objet ou de situations dont la pensée assiège le sujet, généralement la crainte d'être contaminé / tomber malade / se blesser. A la différence des phobies, c'est la seule pensée des objets ou des situations qui suscite l'angoisse et non la présence effective de ces objets / situations.
Les compulsions possèdent les mêmes caractéristiques que les obsessions, au fait près que ce sont des actes et non des pensées. Mais toutes deux engendrent une lutte anxieuse, les compulsions en engendrant de moindre intensité car le sujet est partiellement soulagé s'il accomplit son acte, en revanche s'il ne peut l'effectuer il sera la proie d'une forte angoisse.
Les rituels et vérifications servent également à conjurer les obsessions mais prennent à leur tour un caractère obsédant et extensif, ce sont des procédures plus complexes et élaborées d'actes compulsifs.
Les rituels -> recouvrent une séquence stéréotypée d'actes exécutés de façon presque magique. Le sujet est conscient du contraste qui existe entre l'importance que ce rituel a pour lui et la banalité des actes dont il s'agit.
Les vérifications -> ce sont des tâches de contrôles itératives, chaque tentative de contrôle devant à son tour être contrôlée.
En psychopathologie, les obsessions compulsives sont le produit de deux mécnaismes de défense princeps : le refoulement et l'annulation.
Une représentation conflictuelle est reloulée, mais le refoulement ne s'avère pas suffisamment efficace pour empêcher son retour dans la conscience, alors la représentation revient sous une forme substitutive particulièrement intrusive : l'obsession, laquelle ne peut en aucun cas éponger toute l'angoisse, d'autant qu'elle est elle-même conflictuelle. D'autres mécanismes de défenses sont alors utilisés -> l'isolation de l'obsession des autres représentations (ce qui va augmenter la pensée du sujet et empêcher la libre circulation des associations de pensée et donc nuire à sa créativité) et l'annulation de l'obsession par une compulsion.
Autres contextes d'apparitions des syndromes obsessionnels-compulsifs : d'une affection cérébrale organique, du syndrome de Gilles de la Tourette, de troubles de la conduite alimentaire, des dépressions, de la manie, des schizophrénies pseudo-névrotiques et des formes résiduelles, d'autres troubles névrotiques (particulièrement la névrose phobique), des étapes spécifiques du développement psychique (en lien avec la pression de certains évènements de vie...).
Syndromes hystériques.
On distingue deux types de conversion, les conversions somatiques qui renvoient à des symptômes
d’expression physique et les conversions psychiques plus souvent appelées symptômes dissociatifs qui correspondent aux symptômes d’expression psychique.
Conversion somatique -> c'est un symptôme d'allure organique, sans lésion réelle sous-jacente, non explicable par une pathologie organique, réversible, lié à un conflit psychique, non produit intentionnellement.
Les arguments diagnostiques en faveur d’une conversion hystérique sont -> l’absence de signe d’organicité, l’absence de systématisation anatomo-physiologique, les symptômes varient dans le temps chez un même sujet et s’expriment différemment selon les
époques et la culture, sa signification symbolique, son apparition dans un contexte psychologique particulier et sa production fréquente à partir d’un « modèle » (le sujet imite inconsciemment les symptômes d’un malade de son entourage, le bénéfice primaire qu’elle occasionne à savoir la minoration ou l’annulation de l’angoisse générée par le conflit, les bénéfices secondaires qu’elle engendre (obtention d’intérêt / marques de sollicitude...).
Quelques exemples de conversion somatique -> troubles de la motricité et du tonus (crise épileptoïde, paralysie localisée ou généralisée, contractures, aphonie, tremblements, perte de connaissance, pseudo-coma), troubles sensitifs et sensoriels, troubles neurovégétatifs, troubles sexuels variés.
Les principaux diagnostics différentiels des conversions : En premier lieu, les pathologies organiques réelles pour lesquelles on retrouve alors des signes d’organicité.
Les pathologies suivantes que nous décrirons ci-après :
- Les maladies psychosomatiques (présence d'une lésion non intentionnelle liée à un conflit psychique).
- Les troubles factices ou pathomimies (production intentionnelle d'une lésion en lien avec un conflit
psychique).
- L'hypochondrie.
Les maladies psychosomatiques sont des affections clairement définies sur le plan médical et dans la génèse / l'évolution, desquelles interviennent des déterminants psychologiques. Elles se distinguent des troubles / syndromes psychosomatiques qui sont des manifestations pathologiques somatiques (diarrhée...), sensibles aux phénomènes psychiques (anxiété...) et qui ne peuvent recevoir le statut de maladie.
Conversions psychiques.
Ce type de trouble "dissociatif" rattaché à l'hystérie dans la nosographie classique, se manifeste par une altération transitoire des fonctions intégratives de la mémoire, de la conscience, de l'indentité, du comportement moteur.
L'altération des fonctions intégratives est réversible (contrairement à une dissociation schizophrénique).
Différentes conversions psychiques ont été décrites :
- Dans le champ de la mémoire -> l'amnésie psychogène, est en général lacunaie / sélective, c'est une perte de mémoire transitoire / partielle de la mémoire généralement liée à un souvenir traumatique, cependant l'évènement oublié peut être accessible sous hypnose ou via une thérapie (analytique), ce phénomène s'accompagne parfois de dépersonnalisation.
- Dans le champ de la conscience -> les états crépusculaires qui correspondent à des états d'affaiblissement / d'obscurcissement de la conscience de début et de fin allant de l'obnubilation à la stupeur, pouvant s'accompagner de dépersonnalisation / déréalisation.
Les états seconds (ou de transe / d'excase) avec production oniroïde intense accompagnée d'une diminution des réactions aux stimuli sensoriels.
Les états somnanbuliques (chez l'adulte) qui mettent en jeu un comportement moteur automatique se produisant en état de sommeil profond, le sujet peut jouer une scène imaginaire ou reproduire un évènement traumatique réellement vécu, l'épisode somnanbulique est suivi d'amnésie.
- Dans le champ de l'identité -> la personnalité multiple (ou personnalité alternante) est un trouble, très rare en Europe, dans lequel plussieurs personnalités possédant chacune son identité propre, souvent en opposition caricaturale, prennent tour à tour le contrôle de la conscience du sujet.
- Dans le champ du comportement moteur -> la fugue psychogène qui recouvre l'association d'une amnésie et d'une errance.
Ces symptômes dissociatifs peuvent s'associer et que tous les dégrés d'altération des fonctions intégratives peuvent exister : de la simple rêverie fantasmatique à la personnalité multiple sévère.
Dans la nosographie classique on peut poser le diagnostic de névrose hystérique si on constate :
- Des syndromes conversifs multiples (conversions somatiques associées à des conversions psychiques, gênants et persistants).
- Une personnalité hystérique avec une double polarité (l'histrionisme et la dépendance affective).
En psychopathologie, les conversions sont le produit de plusieurs mécanismes de défense dont le reloufement, la symbolisation et l'identification.
Autres contextes d'apparition de syndromes conversifs -> de la pression d'événements de vie, d'une dépression, d'autres névroses, d'un trouble de la personnalité psychopathique / limite, des schizophrénies pseudo-névrotiques, de syndromes psycho-traumatiques.