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Post-Bac
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PIB et Croissance

Economie

Définition

PIB en volume, PIB réel, PIB en € constant, PIB ajusté de l'inflation, PIB au prix de l'année N
le PIB ajusté de l’évolution générale des prix à la hausse, l’inflation. Lorsque l’on retire l’effet de l’inflation, on dit que l’on déflate.
PIB en valeur, PIB nominal, PIB en euros constants
Le PIB en valeur est la somme des quantités des biens finaux produits, multipliée par leur prix courant. Cette définition fait apparaître que le PIB en valeur peut croître dans le temps pour deux raisons : - La production de la plupart des biens s’accroît avec le temps - Le prix de la plupart des biens augmente
Croissance
Pour F. Perroux, "la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en termes réels".
Indice de prix
est un indice synthétique calculé pour mesurer l'évolution du niveau général des prix par rapport à une année de base. (base 2014 pour nous)
PIB
le produit intérieur brut est dans la comptabilité nationale un agrégat représentant le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes.

I. Equilibre : ressource-emploi :


Pour chaque produit, on doit avoir un équilibre entre les entrées de produits sur le territoire (via la production ou les importations) et les différentes utilisations de ces produits (DC, FBCF, VA, ACOV et EX).


Attention : Les marges commerciales ou de transport et les impôts sur les produits (IP) ne sont pas des ressources en produit donc ne sont pas comptés dans la production. En revanche, les emplois en un produit doivent être recensés pour le montant de la dépense nécessaire pour leur acquisition. Ils comprennent donc les impôts sur les produits nets des subventions et les marges.


Il y a donc une inégalité entre les ressources (évaluées au prix de base) et les emplois (évalués aux prix d’acquisition). L'équilibre ressource-emplois s'écrit:


Production + Importation = CI + DC + FBCF + VS + AVOC + EX


Pour rétablir l’égalité au niveau de l’équilibre par produit, on rajoute les impôts nets de subvention et les marges du côté des ressources. On a donc :

P+IM+MC+MT+IP-SP = CI + DC+ FBC + EX


Avec FBC = FBCF+ var stocks + ACOV


La partie gauche est appelée ressources au prix d'acquisition.


Remarques :

• La production comprend la part qui trouve un emploi dans les variations de stocks. Or le chiffre d'affaires de la comptabilité privée, à partir duquel elle est évaluée, ne comprend pas les variations de stocks.


On a donc : P = Chiffre d'affaires + Variation de Stocks + Production pour usage final propre.


Le chiffre d'affaires est lui-même égal au montant des ventes.


• La valeur ajoutée est la différence entre la Production et les CI :


VA = P –CI.


Il faut faire attention ici car il ne s’agit pas du même produit comptabilisé dans la production et dans les CI.


II. Le PIB :


A. Les différentes manières de le calculer :


  • Approche par la production :

PIB = VAB*+IP-SP


*on utilise les VAB et non la production pour éviter de compter deux fois certains produits


  • Approche par la demande :


PIB + IM = DC + FBCF + VS + EX

Donc on a :

PIB = DC + FBCF + VS + EX – IM


Le PIB est donc égal à la valeur des produits disponibles pour les emplois finals non satisfaits par les importations. Le PIB est également égal à la somme des valeurs ajoutées diminuée des subventions sur les produits et augmentée des impôts sur les produits.


Le PIB est brut. En toute rigueur il faudrait lui retirer, la consommation de capital fixe (CCF). Le capital fixe consommé dans l'année, par usure physique, par usure technologique, que l'on appelle obsolescence, ou par accident, représente aussi des biens détruits dans l'acte de production, mais détruits partiellement, au fur et à mesure. Pour des raisons qui tiennent à la complexité de l'évaluation statistique de la CCF, les grandeurs du SCN sont données Brutes. Si l'on enlève la CCF, les grandeurs sont Nettes.


FBCF - CCF = FNCF* ou PIB - CCF = PIN

*FNCF = formation nette de capital fixe


  • Approche par les revenus :


PIB = Rémunération des salariés+ impôts sur la production et les importations? subventions+ excédent d'exploitation / revenu mixte


S’il n’y a pas d’erreurs ou de sources de données, dans les 3 approches, le PIB doit être identique pour les 3 approches. C’est d’ailleurs comme ça que l’INSEE peut identifier d’éventuelles erreurs et procéder à des réajustements éventuels.


B. Que mesure le PIB ?


Il s’agit en fait d’une addition de Valeur Ajoutée par différents secteurs qui ne reflète pas le « bien-être » ou le « bonheur » de la population vivant sur le territoire :


  • En effet, ce PIB peut être réparti de manière très inégale dans la population, ainsi une partie de la population peut être très pauvre pendant qu’une autre est très riche dans un pays ayant le même PIB qu’un autre pays, ayant un PIB plus également réparti.


  • Les changements de volume de consommation que mesure le PIB ne sont pas forcément générateurs d’utilité supplémentaire pour les consommateurs. Ainsi par exemple l’augmentation du volume de consommation de produits pharmaceutiques ou de tests peut augmenter fortement le PIB alors que les individus sont plus ou pas malades. Par conséquent l’augmentation du PIB constaté ici correspondra à une diminution du bien-être. L’augmentation de la consommation de produits alimentaires industriels peut générer de l’obésité donc une diminution du bien-être.


  • Le bien être dépend aussi d’autres facteurs comme le cadre de vie, la pollution, le respect de la liberté individuelle qui ne sont pas mesurés par le PIB. Le PIB augmente par exemple lorsque l’on répare les conséquences d’une catastrophe naturelle (ex tempêtes de l’hiver 2008 dans les Landes) alors que le bien être diminue par dégradation du cadre de vie.


  • Le PIB mesure un flux durant une année, or le bien être dépend aussi du stock accumulé au cours des périodes précédentes. Il est évident qu’à PIB équivalent, un pays ravagé par la guerre n’a pas le même bien être qu’un pays ayant infrastructures et des institutions stables.


  • Le PIB d’aujourd’hui peut également diminuer la croissance potentielle du PIB de demain. En épuisant rapidement les ressources naturelles, certaines activités générant du PIB aujourd’hui ne seront plus possibles demain. On songe bien entendu à l’épuisement des ressources en poissons ou à l’épuisement progressif de la ressource pétrolière. Il existe des relations entre l’économie et la nature que l’on ne peut plus négliger.


  • Enfin le PIB est un indicateur partiel car il ne tient pas compte d’une partie des richesses créées (capital humain, travail domestique ...) ou possédées (exemple le patrimoine naturel).


La croissance économique n’est pas le seul objectif des nations. Elle n’est utile que si elle permet de procurer durablement des ressources pour s’attaquer à l’exclusion sociale, à la pauvreté et à la mauvaise santé, et donc à l’accroissement du bien-être des individus. Ainsi le PIB et sa croissance ne doivent jamais être utilisés seuls pour apprécier la situation d’un pays. On doit le combiner à d’autres indicateurs, ce qui est hélas encore trop rarement le cas au niveau des discours politiques ou de ceux des opérateurs économiques.


De nouveaux indicateurs ont été développés. (IDH par exemple)


C. L'évolution de la composition du PIB dans le temps:


D'habitude le secteur tertiaire représente les activités économiques qui produisent des services càd des opérations, des transformations ou des traitements de réalités existantes. Cependant, définit ce secteur n'est pas si simple parce que certaines activités produisent à la fois des biens et des services (ex: les restaurants) et parce qu'il est aussi difficile de savoir si ce qui est produit est un bien ou un service (ex: EDF fournit-il un bien ou un service) ? les opérateurs téléphoniques vendent -ils des biens ou des services ?)


Néanmoins on s’accorde à définir 4 types de services :

  • le commerce (ou distribution),
  • les transports
  • télécommunications,
  • les autres services marchands aux ménages (hôtel, cafés, restaurants, réparations de toutes sortes,...) et services non marchands (ceux des administrations publiques, des collectivités locales …)


Peut-on en conclure pour autant que la production industrielle diminue ? Sa part dans la VAB totale diminue elle passe de 31,5% en 1970 à 19,4% en 2014. Mais la production industrielle en quantité continue à augmenter. Pendant la même période en effet l’économie a connu une croissance importante. (éléments TD)


D’où vient la croissance des services ? Cela peut s’expliquer par plusieurs phénomènes :


• l’augmentation de la richesse des pays génère des consommations de biens dits supérieurs dont font partie un nombre important de services,

• par les hiérarchies différentes des prix relatifs (les prix des biens industriels ont augmentés moins vite que les prix des services),

• par la délocalisation de la fabrication de certaines productions industrielles dans d’autres pays. Certains processus de fabrication industriels sont en effet sous traitées par la France dans d’autres pays.


Remarque : Au total néanmoins la distinction entre industrie et service n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui, car on peut dire que l’industrie se tertiarise mais aussi que les services s’industrialisent.

Une autre distinction a perdu de son sens. Celle qui existait entre secteur marchand et secteur non marchand. En effet, cette distinction n’est plus un des éléments essentiels du classement, certains postes pouvant contenir les deux comme l’éducation, la santé, la recherche développement.


D. Indicateurs et Mesures de la croissance:


  • Calcul de la croissance du PIB entre deux années (en volume) : soit on déflate avant parce que c'est en valeur, soit c'est en volume et on utilise alors la formule suivante :


  • Calcul pour passer du PIB en valeur au PIB en volume : précisément, pour connaître le taux de croissance, il faut éliminer les effets de la variation des prix sur l'accroissement de la valeur du PIB. Pour passer de l’un à l’autre on a la formule suivante :


Indice de Valeur = (Indice de volume * Indice de prix) /100


Pour l’expliquer on peut prendre un exemple simple. On cherche à établir la variation de la production d’un produit, les pommes de terre.


Pour 2015, on a 10 000 Kgs de Pomme de Terre à 1 euros le Kg soit 10 000 euros.

Pour 2016, on a 15 000 Kgs de Pommes de Terre à 0,9 euros le Kg = 13 500 euros


10000 et 13500 est la valeur des pommes de terre vendues, on l’exprime en euros mais c’est le produit d’un nombre de Kg par un prix au Kg. Dans l’exemple, la valeur a augmenté alors que le prix a baissé. Une valeur peut évoluer soit parce que les quantités de Pommes de Terre vendus augmentent, soit parce que les prix des Pommes de terre changent, soit les deux.


Interprétation : Entre l'année n et l'année n+1 le PIB a évolué de ...%


Le taux de croissance de l'économie française est le taux d'accroissement du PIB en volume (attention ! les volumes ne sont pas les quantités mais un indicateur construit).


E. Indices de prix :


  • Calcul de l’indice des prix :


Si l’on dit que l’indice de prix de la viande de mouton est par exemple (données fictives) de 106,8 en 2015 et celui du pain est de 113,7, cela ne veut évidemment pas dire que le pain est plus cher que le mouton ; cela veut dire qu’entre 2015 et 2016, le mouton a nettement moins augmenté que le pain. Une période est choisie comme référence et on lui compare toute autre période souhaitée.


Pour calculer l’indice des prix de l’ensemble des biens consommés, par exemple ici les biens alimentaires, il faut savoir quelle quantité de mouton et de pain sont consommés.


On fait ce que l’on appelle une pondération. Par exemple, en 2015 si le pain représente 80% de la consommation alimentaire et le mouton 20%, on fait : (80% et 20% sont ce que l’on appelle des coefficients budgétaires, c’est la part du budget total consacré à chaque bien)


(0,8*1,137)+ (0,2*1,068) = 0,9096 + 0,2136 = 1,1232 soit 12,32%


On a utilisé les proportions de biens consommés à l’année initiale (2015) que l’on a multiplié par les variations de prix observées entre 2015 et 2016 (Indice Laspeyres des prix). Autrement dit, on fixe les proportions de biens consommés à l’année 2015.


Interprétation : On va enregistrer sur 2016 une variation de l’indice des prix de +12,32 %. Cet indice de prix est plus proche de celui du pain, ce qui est normal car le pain est consommé en beaucoup plus grande quantité.


Supposons maintenant que les prix du pain et du mouton varient à l’identique mais que les proportions consommées soient différentes passant à 90% et 10% :


L’indice des prix devient : (Entre année 2015 et 2016) (Indice Paasche des prix)


(0,9 * 1,137) + (0,1 * 1,068) = 1,0233 + 0,1068 = 1,1301 soit 13,01 %


Autrement dit l’indice de prix est différent alors que la variation de prix de chaque bien est identique ; ce qui signifie qu’une modification des coefficients budgétaires a des conséquences sur l’indice des prix.


Conclusion : le niveau de l’indice des prix dépend de la répartition de la structure de consommation. C’est ce qu’on appelle l’effet de structure.


La Comptabilité Nationale ne calcule pas un seul indice des prix mais autant qu’il y a d’opérations sur biens et services : indices de prix de la consommation finale, des importations, des exportations, de la FBCF ….. Il existe aussi un indice des prix de la valeur ajoutée.


Comme la Valeur Ajoutée est la différence P – CI, on calcule son indice des prix indirectement par la méthode appelée double déflation :


Production aux prix de l’année de base - CI aux prix de l’année de base = VA au prix de l’année de base.


En comparant cette VA à prix constant à celle à prix courant, on obtient un indice de prix implicite de la valeur ajoutée qui est un meilleur indicateur de l’évolution générale des prix que la consommation des ménages. Ce dernier a toutefois l’avantage d’être calculé mensuellement, ce qui fait que c’est lui que l’on retient généralement pour apprécier l’évolution générale des prix.


F. La notion de contribution à la croissance :


Rappelons nous : PIB + IMP = DC + FBCF + VS + EXP

On a donc : PIB = DC + FBCF + V de S + EXP - IMP


Le PIB peut se décomposer entre 5 grandeurs. Si l’on regarde la croissance en volume du PIB entre deux années, il peut être intéressant de chercher à connaître la grandeur qui, parmi les cinq, est la plus (ou la moins) responsable de cette croissance du PIB en volume.


Pour le savoir, il faut connaître deux éléments : (dans un tableau)

  • la part relative qu'occupe la grandeur dans le PIB (a) (en pourcentage)
  • le taux de croissance en volume ou le taux de variation en volume (b) (en pourcentage)
  • on multiplie ensuite le taux de croissance en volume par la part relative (a*b) : on obtient la contribution de la grandeur à la croissance du PIB entre les deux années, arrondis à 1 point par l'INSEE (en point de pourcentage)



  • calcul de la part : la quantité de la variable pour l'année n / le PIB de l'année n


  • calcul du taux de variation en volume : (valeur d'arrivée - valeur de départ)/ valeur de départ


  • calcul de la contribution : part * taux de variation en volume


Remarques:

  • Quand on calcule la contribution des importations à la croissance du PIB, il faut se rappeler que les importations sont un emploi négatif. Par conséquent la contribution des importations est du signe contraire de celui que l’on trouve spontanément en faisant le calcul. Il ne faut donc pas oublier pas de changer le signe qui devient de ce fait le plus souvent négatif. Cela signifie que les importations contribue à la baisse du PIB plutôt qu’à sa croissance.
  • Ce que l’on appelle la contribution du solde extérieur des biens et services est égal à la somme des contributions des exportations et des importations.
  • Une contribution négative des variations de stocks signifiera un déstockage par rapport à l’année précédente.

• On peut également calculer les contributions à la croissance sur une période de plusieurs années.

• On peut calculer des contributions à la croissance du PIB en valeur, mais cela ne présente que peu d’intérêt.

  • L'usage des contributions ne se limite pas à l'explicitation la croissance, mais peut être requis pour l'explicitation de l'évolution de n'importe quelle grandeur composite. Par exemple pour expliquer la croissance des revenus (voir chapitre sur les ménages).


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PIB et Croissance

Economie

Définition

PIB en volume, PIB réel, PIB en € constant, PIB ajusté de l'inflation, PIB au prix de l'année N
le PIB ajusté de l’évolution générale des prix à la hausse, l’inflation. Lorsque l’on retire l’effet de l’inflation, on dit que l’on déflate.
PIB en valeur, PIB nominal, PIB en euros constants
Le PIB en valeur est la somme des quantités des biens finaux produits, multipliée par leur prix courant. Cette définition fait apparaître que le PIB en valeur peut croître dans le temps pour deux raisons : - La production de la plupart des biens s’accroît avec le temps - Le prix de la plupart des biens augmente
Croissance
Pour F. Perroux, "la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global en termes réels".
Indice de prix
est un indice synthétique calculé pour mesurer l'évolution du niveau général des prix par rapport à une année de base. (base 2014 pour nous)
PIB
le produit intérieur brut est dans la comptabilité nationale un agrégat représentant le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes.

I. Equilibre : ressource-emploi :


Pour chaque produit, on doit avoir un équilibre entre les entrées de produits sur le territoire (via la production ou les importations) et les différentes utilisations de ces produits (DC, FBCF, VA, ACOV et EX).


Attention : Les marges commerciales ou de transport et les impôts sur les produits (IP) ne sont pas des ressources en produit donc ne sont pas comptés dans la production. En revanche, les emplois en un produit doivent être recensés pour le montant de la dépense nécessaire pour leur acquisition. Ils comprennent donc les impôts sur les produits nets des subventions et les marges.


Il y a donc une inégalité entre les ressources (évaluées au prix de base) et les emplois (évalués aux prix d’acquisition). L'équilibre ressource-emplois s'écrit:


Production + Importation = CI + DC + FBCF + VS + AVOC + EX


Pour rétablir l’égalité au niveau de l’équilibre par produit, on rajoute les impôts nets de subvention et les marges du côté des ressources. On a donc :

P+IM+MC+MT+IP-SP = CI + DC+ FBC + EX


Avec FBC = FBCF+ var stocks + ACOV


La partie gauche est appelée ressources au prix d'acquisition.


Remarques :

• La production comprend la part qui trouve un emploi dans les variations de stocks. Or le chiffre d'affaires de la comptabilité privée, à partir duquel elle est évaluée, ne comprend pas les variations de stocks.


On a donc : P = Chiffre d'affaires + Variation de Stocks + Production pour usage final propre.


Le chiffre d'affaires est lui-même égal au montant des ventes.


• La valeur ajoutée est la différence entre la Production et les CI :


VA = P –CI.


Il faut faire attention ici car il ne s’agit pas du même produit comptabilisé dans la production et dans les CI.


II. Le PIB :


A. Les différentes manières de le calculer :


  • Approche par la production :

PIB = VAB*+IP-SP


*on utilise les VAB et non la production pour éviter de compter deux fois certains produits


  • Approche par la demande :


PIB + IM = DC + FBCF + VS + EX

Donc on a :

PIB = DC + FBCF + VS + EX – IM


Le PIB est donc égal à la valeur des produits disponibles pour les emplois finals non satisfaits par les importations. Le PIB est également égal à la somme des valeurs ajoutées diminuée des subventions sur les produits et augmentée des impôts sur les produits.


Le PIB est brut. En toute rigueur il faudrait lui retirer, la consommation de capital fixe (CCF). Le capital fixe consommé dans l'année, par usure physique, par usure technologique, que l'on appelle obsolescence, ou par accident, représente aussi des biens détruits dans l'acte de production, mais détruits partiellement, au fur et à mesure. Pour des raisons qui tiennent à la complexité de l'évaluation statistique de la CCF, les grandeurs du SCN sont données Brutes. Si l'on enlève la CCF, les grandeurs sont Nettes.


FBCF - CCF = FNCF* ou PIB - CCF = PIN

*FNCF = formation nette de capital fixe


  • Approche par les revenus :


PIB = Rémunération des salariés+ impôts sur la production et les importations? subventions+ excédent d'exploitation / revenu mixte


S’il n’y a pas d’erreurs ou de sources de données, dans les 3 approches, le PIB doit être identique pour les 3 approches. C’est d’ailleurs comme ça que l’INSEE peut identifier d’éventuelles erreurs et procéder à des réajustements éventuels.


B. Que mesure le PIB ?


Il s’agit en fait d’une addition de Valeur Ajoutée par différents secteurs qui ne reflète pas le « bien-être » ou le « bonheur » de la population vivant sur le territoire :


  • En effet, ce PIB peut être réparti de manière très inégale dans la population, ainsi une partie de la population peut être très pauvre pendant qu’une autre est très riche dans un pays ayant le même PIB qu’un autre pays, ayant un PIB plus également réparti.


  • Les changements de volume de consommation que mesure le PIB ne sont pas forcément générateurs d’utilité supplémentaire pour les consommateurs. Ainsi par exemple l’augmentation du volume de consommation de produits pharmaceutiques ou de tests peut augmenter fortement le PIB alors que les individus sont plus ou pas malades. Par conséquent l’augmentation du PIB constaté ici correspondra à une diminution du bien-être. L’augmentation de la consommation de produits alimentaires industriels peut générer de l’obésité donc une diminution du bien-être.


  • Le bien être dépend aussi d’autres facteurs comme le cadre de vie, la pollution, le respect de la liberté individuelle qui ne sont pas mesurés par le PIB. Le PIB augmente par exemple lorsque l’on répare les conséquences d’une catastrophe naturelle (ex tempêtes de l’hiver 2008 dans les Landes) alors que le bien être diminue par dégradation du cadre de vie.


  • Le PIB mesure un flux durant une année, or le bien être dépend aussi du stock accumulé au cours des périodes précédentes. Il est évident qu’à PIB équivalent, un pays ravagé par la guerre n’a pas le même bien être qu’un pays ayant infrastructures et des institutions stables.


  • Le PIB d’aujourd’hui peut également diminuer la croissance potentielle du PIB de demain. En épuisant rapidement les ressources naturelles, certaines activités générant du PIB aujourd’hui ne seront plus possibles demain. On songe bien entendu à l’épuisement des ressources en poissons ou à l’épuisement progressif de la ressource pétrolière. Il existe des relations entre l’économie et la nature que l’on ne peut plus négliger.


  • Enfin le PIB est un indicateur partiel car il ne tient pas compte d’une partie des richesses créées (capital humain, travail domestique ...) ou possédées (exemple le patrimoine naturel).


La croissance économique n’est pas le seul objectif des nations. Elle n’est utile que si elle permet de procurer durablement des ressources pour s’attaquer à l’exclusion sociale, à la pauvreté et à la mauvaise santé, et donc à l’accroissement du bien-être des individus. Ainsi le PIB et sa croissance ne doivent jamais être utilisés seuls pour apprécier la situation d’un pays. On doit le combiner à d’autres indicateurs, ce qui est hélas encore trop rarement le cas au niveau des discours politiques ou de ceux des opérateurs économiques.


De nouveaux indicateurs ont été développés. (IDH par exemple)


C. L'évolution de la composition du PIB dans le temps:


D'habitude le secteur tertiaire représente les activités économiques qui produisent des services càd des opérations, des transformations ou des traitements de réalités existantes. Cependant, définit ce secteur n'est pas si simple parce que certaines activités produisent à la fois des biens et des services (ex: les restaurants) et parce qu'il est aussi difficile de savoir si ce qui est produit est un bien ou un service (ex: EDF fournit-il un bien ou un service) ? les opérateurs téléphoniques vendent -ils des biens ou des services ?)


Néanmoins on s’accorde à définir 4 types de services :

  • le commerce (ou distribution),
  • les transports
  • télécommunications,
  • les autres services marchands aux ménages (hôtel, cafés, restaurants, réparations de toutes sortes,...) et services non marchands (ceux des administrations publiques, des collectivités locales …)


Peut-on en conclure pour autant que la production industrielle diminue ? Sa part dans la VAB totale diminue elle passe de 31,5% en 1970 à 19,4% en 2014. Mais la production industrielle en quantité continue à augmenter. Pendant la même période en effet l’économie a connu une croissance importante. (éléments TD)


D’où vient la croissance des services ? Cela peut s’expliquer par plusieurs phénomènes :


• l’augmentation de la richesse des pays génère des consommations de biens dits supérieurs dont font partie un nombre important de services,

• par les hiérarchies différentes des prix relatifs (les prix des biens industriels ont augmentés moins vite que les prix des services),

• par la délocalisation de la fabrication de certaines productions industrielles dans d’autres pays. Certains processus de fabrication industriels sont en effet sous traitées par la France dans d’autres pays.


Remarque : Au total néanmoins la distinction entre industrie et service n’a plus beaucoup de sens aujourd’hui, car on peut dire que l’industrie se tertiarise mais aussi que les services s’industrialisent.

Une autre distinction a perdu de son sens. Celle qui existait entre secteur marchand et secteur non marchand. En effet, cette distinction n’est plus un des éléments essentiels du classement, certains postes pouvant contenir les deux comme l’éducation, la santé, la recherche développement.


D. Indicateurs et Mesures de la croissance:


  • Calcul de la croissance du PIB entre deux années (en volume) : soit on déflate avant parce que c'est en valeur, soit c'est en volume et on utilise alors la formule suivante :


  • Calcul pour passer du PIB en valeur au PIB en volume : précisément, pour connaître le taux de croissance, il faut éliminer les effets de la variation des prix sur l'accroissement de la valeur du PIB. Pour passer de l’un à l’autre on a la formule suivante :


Indice de Valeur = (Indice de volume * Indice de prix) /100


Pour l’expliquer on peut prendre un exemple simple. On cherche à établir la variation de la production d’un produit, les pommes de terre.


Pour 2015, on a 10 000 Kgs de Pomme de Terre à 1 euros le Kg soit 10 000 euros.

Pour 2016, on a 15 000 Kgs de Pommes de Terre à 0,9 euros le Kg = 13 500 euros


10000 et 13500 est la valeur des pommes de terre vendues, on l’exprime en euros mais c’est le produit d’un nombre de Kg par un prix au Kg. Dans l’exemple, la valeur a augmenté alors que le prix a baissé. Une valeur peut évoluer soit parce que les quantités de Pommes de Terre vendus augmentent, soit parce que les prix des Pommes de terre changent, soit les deux.


Interprétation : Entre l'année n et l'année n+1 le PIB a évolué de ...%


Le taux de croissance de l'économie française est le taux d'accroissement du PIB en volume (attention ! les volumes ne sont pas les quantités mais un indicateur construit).


E. Indices de prix :


  • Calcul de l’indice des prix :


Si l’on dit que l’indice de prix de la viande de mouton est par exemple (données fictives) de 106,8 en 2015 et celui du pain est de 113,7, cela ne veut évidemment pas dire que le pain est plus cher que le mouton ; cela veut dire qu’entre 2015 et 2016, le mouton a nettement moins augmenté que le pain. Une période est choisie comme référence et on lui compare toute autre période souhaitée.


Pour calculer l’indice des prix de l’ensemble des biens consommés, par exemple ici les biens alimentaires, il faut savoir quelle quantité de mouton et de pain sont consommés.


On fait ce que l’on appelle une pondération. Par exemple, en 2015 si le pain représente 80% de la consommation alimentaire et le mouton 20%, on fait : (80% et 20% sont ce que l’on appelle des coefficients budgétaires, c’est la part du budget total consacré à chaque bien)


(0,8*1,137)+ (0,2*1,068) = 0,9096 + 0,2136 = 1,1232 soit 12,32%


On a utilisé les proportions de biens consommés à l’année initiale (2015) que l’on a multiplié par les variations de prix observées entre 2015 et 2016 (Indice Laspeyres des prix). Autrement dit, on fixe les proportions de biens consommés à l’année 2015.


Interprétation : On va enregistrer sur 2016 une variation de l’indice des prix de +12,32 %. Cet indice de prix est plus proche de celui du pain, ce qui est normal car le pain est consommé en beaucoup plus grande quantité.


Supposons maintenant que les prix du pain et du mouton varient à l’identique mais que les proportions consommées soient différentes passant à 90% et 10% :


L’indice des prix devient : (Entre année 2015 et 2016) (Indice Paasche des prix)


(0,9 * 1,137) + (0,1 * 1,068) = 1,0233 + 0,1068 = 1,1301 soit 13,01 %


Autrement dit l’indice de prix est différent alors que la variation de prix de chaque bien est identique ; ce qui signifie qu’une modification des coefficients budgétaires a des conséquences sur l’indice des prix.


Conclusion : le niveau de l’indice des prix dépend de la répartition de la structure de consommation. C’est ce qu’on appelle l’effet de structure.


La Comptabilité Nationale ne calcule pas un seul indice des prix mais autant qu’il y a d’opérations sur biens et services : indices de prix de la consommation finale, des importations, des exportations, de la FBCF ….. Il existe aussi un indice des prix de la valeur ajoutée.


Comme la Valeur Ajoutée est la différence P – CI, on calcule son indice des prix indirectement par la méthode appelée double déflation :


Production aux prix de l’année de base - CI aux prix de l’année de base = VA au prix de l’année de base.


En comparant cette VA à prix constant à celle à prix courant, on obtient un indice de prix implicite de la valeur ajoutée qui est un meilleur indicateur de l’évolution générale des prix que la consommation des ménages. Ce dernier a toutefois l’avantage d’être calculé mensuellement, ce qui fait que c’est lui que l’on retient généralement pour apprécier l’évolution générale des prix.


F. La notion de contribution à la croissance :


Rappelons nous : PIB + IMP = DC + FBCF + VS + EXP

On a donc : PIB = DC + FBCF + V de S + EXP - IMP


Le PIB peut se décomposer entre 5 grandeurs. Si l’on regarde la croissance en volume du PIB entre deux années, il peut être intéressant de chercher à connaître la grandeur qui, parmi les cinq, est la plus (ou la moins) responsable de cette croissance du PIB en volume.


Pour le savoir, il faut connaître deux éléments : (dans un tableau)

  • la part relative qu'occupe la grandeur dans le PIB (a) (en pourcentage)
  • le taux de croissance en volume ou le taux de variation en volume (b) (en pourcentage)
  • on multiplie ensuite le taux de croissance en volume par la part relative (a*b) : on obtient la contribution de la grandeur à la croissance du PIB entre les deux années, arrondis à 1 point par l'INSEE (en point de pourcentage)



  • calcul de la part : la quantité de la variable pour l'année n / le PIB de l'année n


  • calcul du taux de variation en volume : (valeur d'arrivée - valeur de départ)/ valeur de départ


  • calcul de la contribution : part * taux de variation en volume


Remarques:

  • Quand on calcule la contribution des importations à la croissance du PIB, il faut se rappeler que les importations sont un emploi négatif. Par conséquent la contribution des importations est du signe contraire de celui que l’on trouve spontanément en faisant le calcul. Il ne faut donc pas oublier pas de changer le signe qui devient de ce fait le plus souvent négatif. Cela signifie que les importations contribue à la baisse du PIB plutôt qu’à sa croissance.
  • Ce que l’on appelle la contribution du solde extérieur des biens et services est égal à la somme des contributions des exportations et des importations.
  • Une contribution négative des variations de stocks signifiera un déstockage par rapport à l’année précédente.

• On peut également calculer les contributions à la croissance sur une période de plusieurs années.

• On peut calculer des contributions à la croissance du PIB en valeur, mais cela ne présente que peu d’intérêt.

  • L'usage des contributions ne se limite pas à l'explicitation la croissance, mais peut être requis pour l'explicitation de l'évolution de n'importe quelle grandeur composite. Par exemple pour expliquer la croissance des revenus (voir chapitre sur les ménages).