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Lycée
Première

Molière, Le Misanthrope, acte I, scène 1, 1666.

Analyse

EXPLICATION LINEAIRE



Introduction :

- Contextualisation : Molière : Jean-Baptiste Poquelin. Homme de théâtre : metteur en scène, dramaturge, acteur... Le plus grand dramaturge comique (=auteur de comédies) du Classicisme. Pièces célèbres : Le Malade imaginaire, Tartuffe...

 Le Misanthrope : comédie de caractère en cinq actes et en vers. Protagoniste : Alceste, le misanthrope, qui hait le genre humain pour sa stupidité et sa vanité. Intrigue : son amour pour Célimène, une jeune coquette, son exact opposé.

- Présentation du passage : Scène d'exposition : acte I, scène 1. Une dispute : Alceste s'adresse à son ami Philinte et lui reproche sa politesse qu'il estime être de l'hypocrisie. Tirade en vers qui présente Alceste et critique la fausseté des relations sociales.

- Projet de lecture : Une tirade qui fait la satire des relations sociales hypocrites. 

- Plan du texte : 

I. Lignes 1 à 8. La condamnation des relations sociales.

II. Lignes 9 à 18. La justification de cette condamnation.

III. Lignes 19 à la fin. La rupture avec Philinte et l'affirmation de la misanthropie d'Alceste.



Développement : 

I. Lignes 1 à 8. La condamnation des relations sociales.

  • Début de scène par « Non », signe de désaccord. La scène d'exposition présente Alceste, et souligne l'aspect catégorique et fermé de son raisonnement. 
  • "cette lâche méthode" (l. 1) : périphrase qui désigne la politesse à la cour à l'époque. Adjectif dévalorisant, qui annonce le blâme qu'il va faire.
  • (l. 2) : «la plupart de vos gens à la mode» : désigne les courtisans à Versailles. Alceste fait la satire des mœurs à la cour de Louis XIV.
  • Champ lexical de la futilité : «contorsions» (l. 3), «frivoles»(l. 5), «inutiles»(l. 6). Ces adjectifs montrent le peu de valeur, l'importance négligeable des manifestations de politesse. Alceste fait un blâme de la politesse de cour.
  • Désignation des personnes polies à l'aide de l'antiphrase : «ces affables donneurs» (l. 5) et : «ces obligeants diseurs» (l. 6). Faux éloge : Alceste blâme en utilisant l'ironie.
  • Antithèse " et traitent du même air l'honnête homme et le fat » (l. 8). Alceste se met en avant en se désignant comme un "honnête homme" (valorisant) et dénigre les autres avec « le fat» (dévalorisant). 


II. Lignes 9 à 18. La justification de cette condamnation.

  • "Quel avantage a-t-on... en faire autant" (l. 9 à 12) : Question rhétorique, qui permet d'appuyer la critique.
  • énumération (l. 10) : «vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse». Insistance sur l'hypocrisie des personnes trop polies, pour se moquer d'eux.
  • Utilisation de nombreux mots de famille de "estime" : «estime» (l. 14), «une estime» (l. 17), «n'estimer» (l. 18), «qu'estimer» (l. 18). Alceste répète des mots en lien avec "l'estime" pour montrer qu'elle est absente. Alceste fait donc une satire, en utilisant l'ironie
  • Hyperbole (l.16). “dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers” : Alceste exagère volontairement le nombre de personne auxquelles les courtisans manifestent leur amabilité polie. Alceste fait leur satire.
  • L.18 " Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde" : présent de vérité générale et antithèse. Conclut et résume l'argument d'Alceste contre la fausse politesse.


III. Lignes 19 à la fin. La rupture avec Philinte et l'affirmation de la misanthropie d'Alceste.

  • Juron : « Morbleu » (l. 20) qui montre son agacement.
  • "Vous n'êtes pas pour être de mes gens" (l. 20 ) : périphrase. Alceste indique clairement ici à Philiinte qu'il rejette son amitié.
  • "Je refuse" (l. 21) / "Je veux" (l. 23) : antithèse. Ces verbes permettent de mieux cerner le personnage d'Alceste. Il ne tolère pas d'opposition et affirme sa volonté catégorique. Comique de caractère et même satire car personnage excessif, opposé à l'idéal de modération du Classicisme.
  • Métaphore “et pour le trancher net” (l. 23) : indique qu'Alceste veut exprimer son opinion de façon claire et définitive. 
  • (l. 24) : « L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait ». : Alexandrin qui brosse clairement le portrait d'Alceste : le misanthrope, qui n'apprécie pas les humains et qui le revendique.


À retenir :

Conclusion : 

- Synthèse : Rappel du projet de lecture : une tirade qui fait la satire des relations sociales hypocrites. Scène d'exposition : présentation du protagoniste de la pièce : Alceste, le personnage type du Misanthrope. Satire des relations sociales hypocrites : Alceste dénonce le theatrum mundi, un monde social artificiel dans lequel chacun joue un rôle sans être sincère.

- Ouverture (bonus) : Les Caractères de La Bruyère, livre V : "De la Société et de la Conversation". Comme Molière, La Bruyère fait le portrait satirique de personnages types de son époque. De plus, Molière et La Bruyère partagent un même but d'enseignement moral : Castigat ridendo mores, châtier les moeurs par le rire.

Lycée
Première

Molière, Le Misanthrope, acte I, scène 1, 1666.

Analyse

EXPLICATION LINEAIRE



Introduction :

- Contextualisation : Molière : Jean-Baptiste Poquelin. Homme de théâtre : metteur en scène, dramaturge, acteur... Le plus grand dramaturge comique (=auteur de comédies) du Classicisme. Pièces célèbres : Le Malade imaginaire, Tartuffe...

 Le Misanthrope : comédie de caractère en cinq actes et en vers. Protagoniste : Alceste, le misanthrope, qui hait le genre humain pour sa stupidité et sa vanité. Intrigue : son amour pour Célimène, une jeune coquette, son exact opposé.

- Présentation du passage : Scène d'exposition : acte I, scène 1. Une dispute : Alceste s'adresse à son ami Philinte et lui reproche sa politesse qu'il estime être de l'hypocrisie. Tirade en vers qui présente Alceste et critique la fausseté des relations sociales.

- Projet de lecture : Une tirade qui fait la satire des relations sociales hypocrites. 

- Plan du texte : 

I. Lignes 1 à 8. La condamnation des relations sociales.

II. Lignes 9 à 18. La justification de cette condamnation.

III. Lignes 19 à la fin. La rupture avec Philinte et l'affirmation de la misanthropie d'Alceste.



Développement : 

I. Lignes 1 à 8. La condamnation des relations sociales.

  • Début de scène par « Non », signe de désaccord. La scène d'exposition présente Alceste, et souligne l'aspect catégorique et fermé de son raisonnement. 
  • "cette lâche méthode" (l. 1) : périphrase qui désigne la politesse à la cour à l'époque. Adjectif dévalorisant, qui annonce le blâme qu'il va faire.
  • (l. 2) : «la plupart de vos gens à la mode» : désigne les courtisans à Versailles. Alceste fait la satire des mœurs à la cour de Louis XIV.
  • Champ lexical de la futilité : «contorsions» (l. 3), «frivoles»(l. 5), «inutiles»(l. 6). Ces adjectifs montrent le peu de valeur, l'importance négligeable des manifestations de politesse. Alceste fait un blâme de la politesse de cour.
  • Désignation des personnes polies à l'aide de l'antiphrase : «ces affables donneurs» (l. 5) et : «ces obligeants diseurs» (l. 6). Faux éloge : Alceste blâme en utilisant l'ironie.
  • Antithèse " et traitent du même air l'honnête homme et le fat » (l. 8). Alceste se met en avant en se désignant comme un "honnête homme" (valorisant) et dénigre les autres avec « le fat» (dévalorisant). 


II. Lignes 9 à 18. La justification de cette condamnation.

  • "Quel avantage a-t-on... en faire autant" (l. 9 à 12) : Question rhétorique, qui permet d'appuyer la critique.
  • énumération (l. 10) : «vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse». Insistance sur l'hypocrisie des personnes trop polies, pour se moquer d'eux.
  • Utilisation de nombreux mots de famille de "estime" : «estime» (l. 14), «une estime» (l. 17), «n'estimer» (l. 18), «qu'estimer» (l. 18). Alceste répète des mots en lien avec "l'estime" pour montrer qu'elle est absente. Alceste fait donc une satire, en utilisant l'ironie
  • Hyperbole (l.16). “dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers” : Alceste exagère volontairement le nombre de personne auxquelles les courtisans manifestent leur amabilité polie. Alceste fait leur satire.
  • L.18 " Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde" : présent de vérité générale et antithèse. Conclut et résume l'argument d'Alceste contre la fausse politesse.


III. Lignes 19 à la fin. La rupture avec Philinte et l'affirmation de la misanthropie d'Alceste.

  • Juron : « Morbleu » (l. 20) qui montre son agacement.
  • "Vous n'êtes pas pour être de mes gens" (l. 20 ) : périphrase. Alceste indique clairement ici à Philiinte qu'il rejette son amitié.
  • "Je refuse" (l. 21) / "Je veux" (l. 23) : antithèse. Ces verbes permettent de mieux cerner le personnage d'Alceste. Il ne tolère pas d'opposition et affirme sa volonté catégorique. Comique de caractère et même satire car personnage excessif, opposé à l'idéal de modération du Classicisme.
  • Métaphore “et pour le trancher net” (l. 23) : indique qu'Alceste veut exprimer son opinion de façon claire et définitive. 
  • (l. 24) : « L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait ». : Alexandrin qui brosse clairement le portrait d'Alceste : le misanthrope, qui n'apprécie pas les humains et qui le revendique.


À retenir :

Conclusion : 

- Synthèse : Rappel du projet de lecture : une tirade qui fait la satire des relations sociales hypocrites. Scène d'exposition : présentation du protagoniste de la pièce : Alceste, le personnage type du Misanthrope. Satire des relations sociales hypocrites : Alceste dénonce le theatrum mundi, un monde social artificiel dans lequel chacun joue un rôle sans être sincère.

- Ouverture (bonus) : Les Caractères de La Bruyère, livre V : "De la Société et de la Conversation". Comme Molière, La Bruyère fait le portrait satirique de personnages types de son époque. De plus, Molière et La Bruyère partagent un même but d'enseignement moral : Castigat ridendo mores, châtier les moeurs par le rire.

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