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BACCALAUREAT
2ème année

LL n°13 : L'ennemi

Biologie marine

Definition

Le spleen baudelairien
Désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Cette frustration colérique d'un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas.

- Baudelaire poète du XIX° qui a connu les influences romantique, parnassienne et symboliste est considéré comme un poète moderne

- 1857, publication du recueil Les Fleurs du mal : titre paradoxal à l’image de sa conception de la poésie : extraite la beauté du mal. «fleurs maladives » évoquées dans l’épigraphe de l’œuvre

- recueil qui connaît un procès pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs : certains pièces du recueil sont alors interdites

- recueil à ne pas considérer comme uniquement autobiographique même si on y retrouve tourments et difficultés qu’a pu connaître Baudelaire

Situation et enjeux du texte

- nous sommes ici dans la section 1 « Spleen et Idéal » dont la thématique principale est la double postulation

- forme traditionnelle du sonnet (NB : sonnet rappel : poème à forme fixe régi par des règles : un seul mètre, 2 quatrains et 2 tercets, une pointe, un schéma de rimes particulier ABBA ABBA CCD EED/EDE), la gageure étant de jouer avec ces contraintes)

- Baudelaire met en œuvre le topos poétique traditionnel du temps (ici double acception : la durée c’est-à-dire le temps qui passe mais aussi l’état de l’atmosphère c’est-à-dire le temps qu’il fait)

- l’obsession du temps est inhérente au spleen baudelairien : élément récurrent dans le recueil (cf « L’horloge », « Le goût du néant »…)

- dès le titre du poème qui vient du latin in-amicus (préfixe privatif), on plonge dans une atmosphère pessimiste



Dans quelle mesure l’écriture peut-elle être un remède à l’usure du temps ?



Le sonnet est construit sur une métaphore filée : les saisons


Q1 : la jeunesse est comparée à un été bouleversé par les vicissitudes du temps

Q2 : bilan négatif de la maturité qui est comparé à l’automne

T1 : espoir d’un renouveau qui s’apparente au printemps

T2 : présence destructrice du temps s’oppose à tout développement et à toute croissance nouvelle (hiver)



Quatrain 1 : La jeunesse est comparée à un été bouleversé par les vicissitudes du temps

- premier mot du poème « ma jeunesse » terme connoté a priori positivement mais dualité très vite installée grâce à l’antithèse « ténébreux orages » et « brillants soleils » : bilan décourageant servi par la métaphore « ténébreux orages » en même temps que optimisme avec « brillants soleils » (soulignons l’utilisation du pluriel). V 1 et 2 forment une unité puis ponctuation forte

- ombre et lumière, désespoir et espoir alternent « cà et là » et semblent renvoyer en creux à la double postulation de la section « spleen et idéal »

- v3 et 4 forment une unité aussi : l’antithèse ombre-lumière, désespoir-espoir est réactivée. Alternance renforcée par les rimes croisées donc la forme même du poème est au service du sens, idem pour le jeu des sonorités

- écoulement du temps matérialisé par monosyllabes du v4 qui renforce le sentiment d’angoisse et font penser au tic-tac de l’horloge

- derniers mots du quatrain connote malgré tout force et vitalité « fruits vermeils »


Quatrain 2 : Bilan négatif de la maturité qui est comparé à l’automne

- la strophe s’ouvre sur un constat de résignation : « voilà que » qui apparaît comme la conséquence du Q1

- la phrase s’étire sur 4 vers : hypotypose de ce que provoque le temps

- ce constat est double « voilà que » v5 et « et qu’ » v6

- suite chronologique puisque « automne » v5 et l’image du « jardin » du v 4 est prolongée dans le Q2

- illustration visuelle des désastres du temps : images concrètes « pelle » (enterrement en même temps que cultiver son jardin…), « râteaux », « terres inondées » : champ lexical du travail de la terre + « eau » qui était déjà présente dans le Q1 : destructrice en même temps que purificatrice

- désastres qui préparent l’arrivée de la mort v8 « tombeaux » (enterrement, mort) : vie et inspiration annihilées par le temps


Tercet 1 : Espoir d’un renouveau qui s’apparente au printemps

- 3 vers sous forme de question rhétorique

- hypothèse comme un élan d’espoir « qui sait si » + espoir de renouveau (généralement associé au printemps) avec « les fleurs nouvelles » + utilisation du futur

- l’enchaînement des images « fleurs nouvelles », « sol lavé » dans la continuité du Q2 conduit à une interprétation sur le plan de la nature

- si les saisons représentent symboliquement les étapes de la vie, alors le printemps peut représenter le renouvellement de l’inspiration après un processus de purification : « les fleurs » seraient les poèmes du recueil (mise en abîme) = métaphore de la création poétique

- « mystique aliment » : expression à valeur religieuse qui renvoie à un rite

- comme « les fleurs nouvelles » sont nées sur « les terres inondées », le poète trouve dans sa souffrance le terreau de l’inspiration créatrice


Tercet 2 : Présence destructrice du temps s’oppose à tout développement et à toute croissance nouvelle (hiver)

- v12 mis en valeur par le tiret + double cri de désespoir dans le premier hémistiche renforcé par le rythme binaire et l’invocation suppliante + retour au présent + ponctuation expressive

- deuxième hémistiche : le temps enfin nommé, personnifié et allégorisé (cf majuscule) assimilé à un monstre, sujet du verbe.

- le je a disparu dans le dernier tercet : dépersonnalisation progressive du poète

- périphrase pour désigner le temps « l’obscur Ennemi » v13 : hostilité + le temps œuvre dans l’ombre...

- vocabulaire violent « mange », « ronge » : il agit comme un parasite qui dévaste : le poète est vampirisé par le temps (cf dans « L’Horloge », « j’ai pompé ta vie »)

- le temps aliène l’homme, tout le monde est concerné, pronom personnel « nous »

- la pointe : le mot sang est mis en valeur car première position : le temps se nourrit « croît et se fortifie » des forces vives de l’être humain et annihile toute possibilité d’inspiration

- transmutation de l’eau en sang, sang nécessaire à la création poétique


Bilan

- le poème met en scène la conscience du temps qui passe synonyme de spleen chez Baudelaire. Le temps est un mal universel qui provoque l’angoisse chez l’être humain

- ce topos traditionnel est renouvelé par le poète, ce qui lui permet de rendre compte de son esthétique singulière. C’est la métaphore des saisons qui met en œuvre la création poétique

- le temps est un « Ennemi » qui agit comme un vampire et empêche le poète de créer mais le poète survit tant qu’il peut écrire

Ouverture PAC :

- tableau surréaliste de Dali La persistance de la mémoire ou les montres molles qui montre aussi l’angoisse devant l’inexorable avancée du temps

- Goya Saturne dévorant un de ses fils

BACCALAUREAT
2ème année

LL n°13 : L'ennemi

Biologie marine

Definition

Le spleen baudelairien
Désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre. Cette frustration colérique d'un Idéal non réalisé, auquel il ne renonce pourtant pas.

- Baudelaire poète du XIX° qui a connu les influences romantique, parnassienne et symboliste est considéré comme un poète moderne

- 1857, publication du recueil Les Fleurs du mal : titre paradoxal à l’image de sa conception de la poésie : extraite la beauté du mal. «fleurs maladives » évoquées dans l’épigraphe de l’œuvre

- recueil qui connaît un procès pour outrage à la morale et aux bonnes mœurs : certains pièces du recueil sont alors interdites

- recueil à ne pas considérer comme uniquement autobiographique même si on y retrouve tourments et difficultés qu’a pu connaître Baudelaire

Situation et enjeux du texte

- nous sommes ici dans la section 1 « Spleen et Idéal » dont la thématique principale est la double postulation

- forme traditionnelle du sonnet (NB : sonnet rappel : poème à forme fixe régi par des règles : un seul mètre, 2 quatrains et 2 tercets, une pointe, un schéma de rimes particulier ABBA ABBA CCD EED/EDE), la gageure étant de jouer avec ces contraintes)

- Baudelaire met en œuvre le topos poétique traditionnel du temps (ici double acception : la durée c’est-à-dire le temps qui passe mais aussi l’état de l’atmosphère c’est-à-dire le temps qu’il fait)

- l’obsession du temps est inhérente au spleen baudelairien : élément récurrent dans le recueil (cf « L’horloge », « Le goût du néant »…)

- dès le titre du poème qui vient du latin in-amicus (préfixe privatif), on plonge dans une atmosphère pessimiste



Dans quelle mesure l’écriture peut-elle être un remède à l’usure du temps ?



Le sonnet est construit sur une métaphore filée : les saisons


Q1 : la jeunesse est comparée à un été bouleversé par les vicissitudes du temps

Q2 : bilan négatif de la maturité qui est comparé à l’automne

T1 : espoir d’un renouveau qui s’apparente au printemps

T2 : présence destructrice du temps s’oppose à tout développement et à toute croissance nouvelle (hiver)



Quatrain 1 : La jeunesse est comparée à un été bouleversé par les vicissitudes du temps

- premier mot du poème « ma jeunesse » terme connoté a priori positivement mais dualité très vite installée grâce à l’antithèse « ténébreux orages » et « brillants soleils » : bilan décourageant servi par la métaphore « ténébreux orages » en même temps que optimisme avec « brillants soleils » (soulignons l’utilisation du pluriel). V 1 et 2 forment une unité puis ponctuation forte

- ombre et lumière, désespoir et espoir alternent « cà et là » et semblent renvoyer en creux à la double postulation de la section « spleen et idéal »

- v3 et 4 forment une unité aussi : l’antithèse ombre-lumière, désespoir-espoir est réactivée. Alternance renforcée par les rimes croisées donc la forme même du poème est au service du sens, idem pour le jeu des sonorités

- écoulement du temps matérialisé par monosyllabes du v4 qui renforce le sentiment d’angoisse et font penser au tic-tac de l’horloge

- derniers mots du quatrain connote malgré tout force et vitalité « fruits vermeils »


Quatrain 2 : Bilan négatif de la maturité qui est comparé à l’automne

- la strophe s’ouvre sur un constat de résignation : « voilà que » qui apparaît comme la conséquence du Q1

- la phrase s’étire sur 4 vers : hypotypose de ce que provoque le temps

- ce constat est double « voilà que » v5 et « et qu’ » v6

- suite chronologique puisque « automne » v5 et l’image du « jardin » du v 4 est prolongée dans le Q2

- illustration visuelle des désastres du temps : images concrètes « pelle » (enterrement en même temps que cultiver son jardin…), « râteaux », « terres inondées » : champ lexical du travail de la terre + « eau » qui était déjà présente dans le Q1 : destructrice en même temps que purificatrice

- désastres qui préparent l’arrivée de la mort v8 « tombeaux » (enterrement, mort) : vie et inspiration annihilées par le temps


Tercet 1 : Espoir d’un renouveau qui s’apparente au printemps

- 3 vers sous forme de question rhétorique

- hypothèse comme un élan d’espoir « qui sait si » + espoir de renouveau (généralement associé au printemps) avec « les fleurs nouvelles » + utilisation du futur

- l’enchaînement des images « fleurs nouvelles », « sol lavé » dans la continuité du Q2 conduit à une interprétation sur le plan de la nature

- si les saisons représentent symboliquement les étapes de la vie, alors le printemps peut représenter le renouvellement de l’inspiration après un processus de purification : « les fleurs » seraient les poèmes du recueil (mise en abîme) = métaphore de la création poétique

- « mystique aliment » : expression à valeur religieuse qui renvoie à un rite

- comme « les fleurs nouvelles » sont nées sur « les terres inondées », le poète trouve dans sa souffrance le terreau de l’inspiration créatrice


Tercet 2 : Présence destructrice du temps s’oppose à tout développement et à toute croissance nouvelle (hiver)

- v12 mis en valeur par le tiret + double cri de désespoir dans le premier hémistiche renforcé par le rythme binaire et l’invocation suppliante + retour au présent + ponctuation expressive

- deuxième hémistiche : le temps enfin nommé, personnifié et allégorisé (cf majuscule) assimilé à un monstre, sujet du verbe.

- le je a disparu dans le dernier tercet : dépersonnalisation progressive du poète

- périphrase pour désigner le temps « l’obscur Ennemi » v13 : hostilité + le temps œuvre dans l’ombre...

- vocabulaire violent « mange », « ronge » : il agit comme un parasite qui dévaste : le poète est vampirisé par le temps (cf dans « L’Horloge », « j’ai pompé ta vie »)

- le temps aliène l’homme, tout le monde est concerné, pronom personnel « nous »

- la pointe : le mot sang est mis en valeur car première position : le temps se nourrit « croît et se fortifie » des forces vives de l’être humain et annihile toute possibilité d’inspiration

- transmutation de l’eau en sang, sang nécessaire à la création poétique


Bilan

- le poème met en scène la conscience du temps qui passe synonyme de spleen chez Baudelaire. Le temps est un mal universel qui provoque l’angoisse chez l’être humain

- ce topos traditionnel est renouvelé par le poète, ce qui lui permet de rendre compte de son esthétique singulière. C’est la métaphore des saisons qui met en œuvre la création poétique

- le temps est un « Ennemi » qui agit comme un vampire et empêche le poète de créer mais le poète survit tant qu’il peut écrire

Ouverture PAC :

- tableau surréaliste de Dali La persistance de la mémoire ou les montres molles qui montre aussi l’angoisse devant l’inexorable avancée du temps

- Goya Saturne dévorant un de ses fils