Définitions
Pour Paul Leroy-Beaulieu, la colonisation est essentielle pour une grande puissance.
Au niveau économique, la colonisation ouvre de nouvelles débouchées face à une Allemagne posant des barrières et des Etats-Unis protectionnistes. Cependant, les importations françaises de ses colonies sont de 9% seulement, ses exportations sont quant à elles de 13% ce qui n'est guère plus convaincant. Il est notable que les investissements français dans la colonisation sont relativement faibles, par rapport à l'Empire britannique par exemple. La France préfère ainsi se reposer sur le secteur privé dans la colonisation, ou sur la religion (=congrégations religieuses sont responsables de l'éducation dans les colonies).
Les ports, comme celui de Marseille ouvrent aux flux (économiques et d'habitants) avec les colonies.
La France incite sa population à partir dans les colonies (Algérie-Tunisie) mais la population est hésitante et seule l'Algérie sera une vraie colonie de peuplement, on préférera y envoyer les condamnés (Louise Michel, Nouvelle Calédonie) ou éloigner les opposants politiques (général Picquart, dreyfusard 1997).
Le gouvernement français effectue ainsi un pillage des ressources naturelles en Afrique par le biais d'un régime de concession, qui laisse le monopole de l'exploitation des ressources à des entreprises (ex: caoutchouc).
Cette soit-disant "mission civilisatrice" est en opposition avec l'image que donne le gouvernement aux colonies, qui reflète finalement une certaine indifférence des français à l'égard des colonies.
Discours Ferry: "les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures".
La mise en scène de la domination européenne à travers les zoos humains renforce les idées de Ferry.
Enfin, dans son discours, Ferry évoque le rôle de puissance de la colonisation: "Rayonner sans agir [...] pour une grande nation, croyez-le bien, c'est abdiquer [...] descendre du premier rang au troisième ou quatrième [...] dans sa politique d'extension coloniale, qu'il avait le sentiment de la grandeur de la France".
À retenir :
Les républicains ont tentés de défendre la colonisation comme un facteur de puissance majeur, cependant les trop faibles investissements de l'Etat et le manque de considération de la population envers ces colonies laisse un goût d'inachevé dans la bouche des républicains quant au soit-disant élément de puissances des colonies.
