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ORTHOPHONIE
1ère année

LES DIFFERENTES APPROCHES EN THEORIE DE LA COMMUNICATION

science du langage

Definition

axiome
Cinq axiomes sont présents dans le « calcul » de la communication et sont définis par l’école de Palo Alto comme des points d’appui. Ce sont des points d’appui comme propriétés hétérogènes, élémentaires de la communication humaine dont les implications interpersonnelles sont fondamentales. Permet de mieux comprendre les relations interpersonnelles.

I. L’approche « psy »

  • Ecole de Palo Alto et Philadelphie : les 5 axiomes de la communication

Par G. Bateson, P. Watzlawick et Y. Winkin

? G. Bateson créa un groupe de recherche interdisciplinaire sur les micro-analyses d’interactions thérapeutiques, à la polyclinique de Palo Alto.

? Il a développé une psychologie communicologique dont l’objectif est de traiter des cas de problèmes conjugaux, la schizophrénie des enfants, les problèmes d’alcoolisme.

? Pour ce faire, il y a eu élaboration d’une théorie par Watzlawick P. et Winkin : la psychologie interactionnelle: idée d’interaction qui est exploitée, ainsi que le système de la famille. Il y a l’étude systémique de la communication.


Les troubles d’un individu donné résultent d’un dysfonctionnement du système relationnel global dans lequel se trouve pris cet individu. Cela peut avoir des répercussions sur l’individu, qui risque de s’emparer d’un problème alors qu’il concerne toute la famille.

L’approche systémique est l’intérêt du traitement est d’agir sur ce système global et pas simplement sur la personne qui va consulter ou qu’on va pointer dans la famille.


Axiome 1

On ne peut pas ne pas communiquer, même quand tout s’y oppose.

  • base de toute activité humaine
  • avoir un comportement et exercer une influence sur autrui.
  • comprendre les différentes modalités de la communication particulières qui doivent guider et alerter un thérapeute de la communication : il existe de nombreux canaux de communication, types de réactions, de signes, de codes, etc.
  • Ce n’est pas évident du tout car on est influencé par tout : on doit constamment changer notre manière de voir la communication.


Axiome 2

complémentarité contenu/relation

Il existe deux niveaux de communication intimement liés. Une communication transmet à la fois :

• Un message informatif, informationnel : c’est le contenu (information codifiée)

• Un message comportemental : c’est la manière dont on doit entendre le message

« Toute communication porte sur un contenu et établit une relation, de telle sorte que la relation englobe le contenu. » (Cosnier, 1998)

Quand un émetteur s’adresse à un récepteur, il fait référence à un sujet, et s’ajuste. Le contenu est modifié selon la relation qui lie les deux personnes.


Axiome 3

ponctuation de la rencontre

Toute interaction, entre individus ou entre groupes est un ensemble de séquences, une suite de réactions entraînées par les réactions aux réactions et chaque interaction aura un rythme, c’est-à-dire une ponctuation de la rencontre.

Elle peut avoir deux états :

• La ponctuation est concordante lorsque chaque acteur épouse le rôle attendu et tout se passe bien ; s’il y a rupture de contrat, la communication se déséquilibre

• La ponctuation est discordante. Il faut alors redéfinir la situation pour retrouver un équilibre interactionnel.


Axiome 4

communication digitale/analogique

Cet axiome se concentre sur deux modes de communication :

  • la communication digitale, aussi appelée « le dit » : le contenu. Elle représente arbitrairement une signification.

-Existence d' une syntaxe imposant un sens de lecture (verbal).

-Etude des unités discrètes et des codes arbitraires (sons, le lexique ou la syntaxe).

-Lecture dénotative d’un message,

-informative

- plus ou moins neutre,

-plus ou moins dense selon les circonstances.

  • la communication analogique, aussi appelée « le non-dit » : la relation. Elle représente directement la signification, au 1er degré.

-pas de syntaxe, des usages métaphoriques.

- para-verbal et le non-verbal qui sont concernés (comportements, façons de parler, …), matière continue : ils enveloppement la voix, le regard ou le toucher.

Les informations analogiques: ajuster ou en contraction :

le digital peut être le même mais l’analogique peut être complètement différent. Ainsi, l’étude de la communication analogique permet de mieux comprendre ce qu’on dit (par la façon)

Elle sert à la lecture connotative du message. Elle se concentre plus sur le niveau émotionnel (+ ou - forte)


Communication complète et équilibrée, il faut que les acteurs puissent lire les deux participant de manière équivalente à la signification du message.

Dans la communication interindividuelle courante, le langage digital soumis aux règles de la grammaire (code) et recensé dans les dictionnaires est enseigné en pour communiquer au quotidien (école)

Le langage analogique accompagne le langage digital mais les codes sont fluctuants.

se tromper, s’il n’est pas accompagné de son double analogique : c’est la communication paradoxale.

Un message peut contredire l’autre : cette injonction paradoxale qui peut conduire à un échec de la communication, pas de fonction fonctionnelle.

Les outils de l’analogique prime sur ceux du digital.

N’importe quel acte verbal peut être mal interprété s’il n’est pas clairement accompagné de son double analogique correct.


Axiome 5

Relation symétrique et complémentaire

Par rapport à la qualité de la réponse/par rapport à la norme de la réponse: qualité approche communicative centré sur la relation/ norme approche linguistique centré sur le contenu--) équilibre est le choix du feed-back

Dans le métier d’orthophoniste (et dans la vie de tous les jours), selon ce qui se passe, on choisit le feedback que l’on veut transmettre.

Sur le moment, on fait un « focus » sur le contenu : on parle des progrès du patient, de ce qu’il sait faire… ou sur la relation qu’on a avec lui.



II. Approche ethno-sociologique

A. L’ethnographie de la communication : « Ethnography of speaking » de D.H Hymes et J.J Gumperz

-compétence communicative.

Etudier la construction d’un discours en situation, nécessite des repérages extralinguistiques sur le terrain.

Le langage = pratique sociale :

En Groupe social, l’utilisation du langage est constante, passe par le maniement d’un code commun, partagé par les membre de la communauté.

  • étudiée par des anthropologues, des sociologues (E. Goffman, J.J. Gumperz, W. Labov), des spécialistes de la kinésique (R.L. Birdwistell) et des spécialistes de la proxémique (E.T. Hall).
  • Ils fondent “ l’Ethnography of Speaking ” dans le but de : décrire les “ évènements de communication” observables dans les sociétés humaines, verbaux que non verbaux dans un contexte socio-culturel déterminé, et qu’ils mettent en oeuvre la “ compétence communicative ” des sujets


Hymes (1962) définit la parole de la façon suivante : " La parole est un processus de conversation à étudier à la manière des ethnographes (…). Une communauté linguistique se définit non par une compétence linguistique idéale mais par une compétence communicative qui associe les ressources verbales de cette communauté et les règles d’interaction et de communication ».

Selon Hymes, la compétence communicative englobe

  • la compétence linguistique
  • des savoirs faire communicationnels et socioculturels.

Le langage: une pratique sociale prenant en compte les « petites » manifestations sociales qui participent au quotidien de la forme sociale jugées mineures, qui passent inaperçues aux yeux des membres de la communauté.

Observer le banal d’un point de vue langagier revient à saisir ce que les gens font et disent de manière inconsciente pour apercevoir ainsi les aller retours entre action et langage (va-et-vient entre action et langage).


le langage proprement dit (verbal): réhabiliter le langage « ordinaire », prendre en compte le langage spontané et informel.

  • reconnaître, de stimuler, d’enrichir le langage spontané dans la mesure où tout acteur social installe son identité de locuteur.

Chaque interlocuteur joue son ou ses rôles en manipulant le langage dans des situations diversifiées ; et se signale dans un flot continu d’informations et d’évènement


Pour Cosnier (1998) : « observer et analyser les schémas de communication comme manifestation des savoirs culturels et comportementaux caractéristiques du milieu social ».

L’approche ethnographique permet d'exploiter la diversité des phénomènes communicationnels dans un même événement. Elle fournit un guide d’observation comme première interprétation basée

  • sur l'exploration maximale des spécificités du terrain
  • sur une démarche comparative.


Les outils ethnographiques sont précieux pour:

  • prendre en compte TOUTES les ressources communicatives (oral, l’écrit oralisé , audio-visuels, les objets, etc ).
  • pour rechercher les régularités et les similitudes dans une étude comparative d’interactions.
  • ils permettent de considérer le verbal lui-même comme une activité sociale.


III. Approche socio-linguistique

A. Etude des interactions à dominante verbale : « conversation analysis » de Sacks, Schegloff, & Jefferson (1974)

Pour qu’une conversation fonctionne, il faut respecter certaines règles (le tour de parole, etc )

  • décrire le déroulement des conversations quotidiennes en situation naturelle, les conversations = échantillons d’activités sociales.
  • Le caractère ordonné et séquentiel de la conversation ressort particulièrement dans la notion de tour de parole
  • On s’intéresse également à tous les moyens réglant l’alternance, les ouvertures et clôtures, la coopération, les négociations, les «réparations » en cas de défaillance (malentendu, quiproquos, etc.).


B. Ethnologie des communications de la vie quotidienne

On aborde ici les notions d’ordre social, de dramaturgie, de rôle, de définition de la situation et les rituels.


Erving Goffman

  • sociologue canadien
  • initié aux principes de l’école de Chicago « fieldwork » (sociologie de terrain qui recueille des matériaux « de première main »)
  • décrit l’aspect fonctionnel de la parole dans ses manifestations : conversation ordinaire, radio, conférences, etc.
  • il développe 4 notions : l’ordre social, la territorialité, la figuration ou théorie de la politesse (Dominique Picard+), et les rituels.
  • Pour décrypter la dimension dramaturgique des rencontres, les notions de scène, de jeu, de figuration et de rôle, développe la métaphore théâtrale reposant sur la représentation.

Pour Goffman, le monde est un théâtre : rencontrees entre individus obéissent à une grammaire implicite.

La vie sociale = une scène où des acteurs se donnent en représentation et interprètent des rôles en accord avec la situation.

= repose sur un vaste répertoire de situations-types à travers lesquelles les interactants endossent un rôle ; pas question se conformer passivement à une norme, mais s’exposer le plus avantageusement, pour tenir son rôle et répondre aux attentes sociales.

conversations banales = de véritables luttes symboliques.

imprévus, les gênes produisent des « effets de loupe » sur les enjeux de la rencontre sociale. Tous les individus cherchent à obtenir des informations les uns sur les autres pour définir la situation de communication. L’information provient de différentes sources, supports.

2 cas opposés:

  • les individus ne se connaissent pas et recourent à des stéréotypes constitués sur la base d’une expérience passée liée à un milieu social donné.
  • les individus se connaissent et analysent un comportement présent par rapport à la persistance des traits psychologiques connus.


A propos des rituels, E.Durkheim (1960) parle de rituels positifs d’une part et de rituels négatifs (l’évitement, l’écart).

Goffman décrit les multiples stratégies des acteurs, et notamment le déploiement de rituels. Définissons le rituel est un acte symbolique pour manifester attention et respect à autrui.

Goffman décrit trois sortes de rituels : les rituels confirmatifs, réparateurs et quotidien:

  • les rituels confirmatifs
  • les rituels réparateurs
  • les rituels quotidiens


Selon Dominique Picard (1996) : « Le propre du rituel est justement de proposer des formes codifiées, des modèles de conduite pour orienter les pratiques ; il tend notamment à faciliter les communications à l'intérieur d'un groupe, à contenir et à canaliser les pulsions et les émotions qui

pourraient menacer les rapports interpersonnels ».

Quelle que soit la situation, la mise en forme rituelle est donnée à voir à travers les rites d'attentes et les rites d'obligations à différents niveaux de structuration d'une interaction. Plus un événement ou une situation est ressenti comme problématique, plus on l'aborde de manière ritualisée.


C. La socialisation langagière selon Schieffelin & Ochs (1984) et Ochs (1996)

On aborde les notions d’identité sociale, de variations linguistiques et d’attitudes langagières.

  • Les variations linguistiques sont liées à l’identité sociale : on trouve des dimensions de la personnalité sociale.

On a le principe d’indexicalité sociale qui dit que la même structure langagière peut être « utilisée de manière variable d’une situation à l’autre et associée, de manière conventionnelle, à des dimensions ou représentations situationnelles particulières » (Ochs, 1996).

Le processus de socialisation langagière signifie qu’un locuteur se construit au travers des interactions auxquelles il est exposé, il apprend à s’ajuster et à comprendre les enjeux de la société ainsi que les normes à respecter pour y trouver sa place (Schieffelin & Ochs, 1984).


Dès les 1eres années de vie, les enfants commencent à comprendre les significations indexicales de structures particulières : les nourrissons confrontés à de nouveaux objets surveillent les réactions des parents (Ochs, 1996 ; Witko & Ghimenton, 2019).

La socialisation langagière se fonde sur des indices véhiculés par le langage.

Le jugement social des enfants se forme dans la petite enfance, avant 2 ans et demi (Kinzler & Spelke, 2011). Les penchants sociaux des enfants s’orienteraient sur l’accent avant 2 ans et demi, puis sur la race passé cet âge ; et vers une langue attribuant un haut statut social dans la « société des enfants ». Les enfants auraient tendance à préférer les pairs de même âge et de même sexe, ou plus âgés dans un objectif de transmission de savoirs (Ochs, 1999).


IV. Approche philosophique

A. La théorie des actes de langage de Ch.S. Pierce, Ch. Morris, J.L. Austin et J.R. Searle

On y aborde la définition de la pragmatique et les actes de langage.


B. Les maximes conversationnelles de P. Grice et son principe de coopération

On y aborde les notions de pertinence, de sincérité, d’exhaustivité et de manière.


C. Les activités verbales de V. Traverso et les activités discursives

On y aborde les notions d’événement de communication, de rôles, de tiraillements et de malentendus


V. Approche linguistique

A. Etude du dialogue verbal

On compte deux écoles : l’école de Birmingham avec J. Sinclair et R.M. Coulthard ; l’école de Genève avec E. Roulet, A. Auchlin et J. Moeschler.


B. L’analyse du discours en interaction de C. Kerbrat-Orecchioni et l'analyse des conversations de V. Traverso

Les recherches concernent l’étude du dialogue verbal en mettant en évidence sa structuration interne, sa mécanique.

Les différents courants utilisent le principe des rangs : un texte est constitué de paragraphes qui sont constitués de phrases, qui sont constituées de syntagmes, qui sont constitués de morphèmes, qui sont des alliages de phonèmes.


Une interaction est constituée de séquences, constituées d’échanges, constitués d’interventions, constituées d’actes de langage : c’est la théorie des rangs.


VI. Approche psychologique et neurosciences

étude des interactions verbales et des représentations des interlocuteurs selon M.J. Pickering & S. Garrod (2004).

Le procédé d’alignement des représentations se fait sur 2 niveaux.

  • premier niveau, chaque interlocuteur active son modèle de référence, et ses propres représentations.
  • deuxième niveau, chaque interlocuteur croise ses représentations avec celle de son co-locuteur. On a ainsi un processus de compréhension qui consiste en une interdépendance entre les représentations des différents interlocuteurs. On a aussi des répercussions directes dans le dialogue qui s’appuie sur les alignements réussis et qui doit gérer les alignements problématiques. L’alignement résout des difficultés « apparentes » du dialogue.

Dans un énoncé elliptique, les interlocuteurs cherchent des ressources à différents niveaux d’information (lexique, syntaxe, sémantique et centres d’intérêt, contexte immédiat, histoire personnelle avec les interlocuteurs, etc.).

De manière simultanée, ils suppriment les informations redondantes. De la même manière, dans la planification d’un énoncé, un locuteur pourra reprendre le lexique, la syntaxe (« bas niveau »), les intentions décodées, le but de la tâche conversationnelle (« haut niveau ») de son interlocuteur. C’est une gestion collaborative des actes de dialogue. On peut faire une différence entre haut et bas niveau de communication.

  • Le bas niveau est instrumental et primaire : il correspond aux sons, aux mots, aux phrases…
  • Le haut niveau est sémantique, il correspond à l’interprétation que nous faisons des énoncés, aux idées, aux concepts…







A retenir :

En orthophonie, il faut agir dans une approche ethnographique mais sans jugement.
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ORTHOPHONIE
1ère année

LES DIFFERENTES APPROCHES EN THEORIE DE LA COMMUNICATION

science du langage

Definition

axiome
Cinq axiomes sont présents dans le « calcul » de la communication et sont définis par l’école de Palo Alto comme des points d’appui. Ce sont des points d’appui comme propriétés hétérogènes, élémentaires de la communication humaine dont les implications interpersonnelles sont fondamentales. Permet de mieux comprendre les relations interpersonnelles.

I. L’approche « psy »

  • Ecole de Palo Alto et Philadelphie : les 5 axiomes de la communication

Par G. Bateson, P. Watzlawick et Y. Winkin

? G. Bateson créa un groupe de recherche interdisciplinaire sur les micro-analyses d’interactions thérapeutiques, à la polyclinique de Palo Alto.

? Il a développé une psychologie communicologique dont l’objectif est de traiter des cas de problèmes conjugaux, la schizophrénie des enfants, les problèmes d’alcoolisme.

? Pour ce faire, il y a eu élaboration d’une théorie par Watzlawick P. et Winkin : la psychologie interactionnelle: idée d’interaction qui est exploitée, ainsi que le système de la famille. Il y a l’étude systémique de la communication.


Les troubles d’un individu donné résultent d’un dysfonctionnement du système relationnel global dans lequel se trouve pris cet individu. Cela peut avoir des répercussions sur l’individu, qui risque de s’emparer d’un problème alors qu’il concerne toute la famille.

L’approche systémique est l’intérêt du traitement est d’agir sur ce système global et pas simplement sur la personne qui va consulter ou qu’on va pointer dans la famille.


Axiome 1

On ne peut pas ne pas communiquer, même quand tout s’y oppose.

  • base de toute activité humaine
  • avoir un comportement et exercer une influence sur autrui.
  • comprendre les différentes modalités de la communication particulières qui doivent guider et alerter un thérapeute de la communication : il existe de nombreux canaux de communication, types de réactions, de signes, de codes, etc.
  • Ce n’est pas évident du tout car on est influencé par tout : on doit constamment changer notre manière de voir la communication.


Axiome 2

complémentarité contenu/relation

Il existe deux niveaux de communication intimement liés. Une communication transmet à la fois :

• Un message informatif, informationnel : c’est le contenu (information codifiée)

• Un message comportemental : c’est la manière dont on doit entendre le message

« Toute communication porte sur un contenu et établit une relation, de telle sorte que la relation englobe le contenu. » (Cosnier, 1998)

Quand un émetteur s’adresse à un récepteur, il fait référence à un sujet, et s’ajuste. Le contenu est modifié selon la relation qui lie les deux personnes.


Axiome 3

ponctuation de la rencontre

Toute interaction, entre individus ou entre groupes est un ensemble de séquences, une suite de réactions entraînées par les réactions aux réactions et chaque interaction aura un rythme, c’est-à-dire une ponctuation de la rencontre.

Elle peut avoir deux états :

• La ponctuation est concordante lorsque chaque acteur épouse le rôle attendu et tout se passe bien ; s’il y a rupture de contrat, la communication se déséquilibre

• La ponctuation est discordante. Il faut alors redéfinir la situation pour retrouver un équilibre interactionnel.


Axiome 4

communication digitale/analogique

Cet axiome se concentre sur deux modes de communication :

  • la communication digitale, aussi appelée « le dit » : le contenu. Elle représente arbitrairement une signification.

-Existence d' une syntaxe imposant un sens de lecture (verbal).

-Etude des unités discrètes et des codes arbitraires (sons, le lexique ou la syntaxe).

-Lecture dénotative d’un message,

-informative

- plus ou moins neutre,

-plus ou moins dense selon les circonstances.

  • la communication analogique, aussi appelée « le non-dit » : la relation. Elle représente directement la signification, au 1er degré.

-pas de syntaxe, des usages métaphoriques.

- para-verbal et le non-verbal qui sont concernés (comportements, façons de parler, …), matière continue : ils enveloppement la voix, le regard ou le toucher.

Les informations analogiques: ajuster ou en contraction :

le digital peut être le même mais l’analogique peut être complètement différent. Ainsi, l’étude de la communication analogique permet de mieux comprendre ce qu’on dit (par la façon)

Elle sert à la lecture connotative du message. Elle se concentre plus sur le niveau émotionnel (+ ou - forte)


Communication complète et équilibrée, il faut que les acteurs puissent lire les deux participant de manière équivalente à la signification du message.

Dans la communication interindividuelle courante, le langage digital soumis aux règles de la grammaire (code) et recensé dans les dictionnaires est enseigné en pour communiquer au quotidien (école)

Le langage analogique accompagne le langage digital mais les codes sont fluctuants.

se tromper, s’il n’est pas accompagné de son double analogique : c’est la communication paradoxale.

Un message peut contredire l’autre : cette injonction paradoxale qui peut conduire à un échec de la communication, pas de fonction fonctionnelle.

Les outils de l’analogique prime sur ceux du digital.

N’importe quel acte verbal peut être mal interprété s’il n’est pas clairement accompagné de son double analogique correct.


Axiome 5

Relation symétrique et complémentaire

Par rapport à la qualité de la réponse/par rapport à la norme de la réponse: qualité approche communicative centré sur la relation/ norme approche linguistique centré sur le contenu--) équilibre est le choix du feed-back

Dans le métier d’orthophoniste (et dans la vie de tous les jours), selon ce qui se passe, on choisit le feedback que l’on veut transmettre.

Sur le moment, on fait un « focus » sur le contenu : on parle des progrès du patient, de ce qu’il sait faire… ou sur la relation qu’on a avec lui.



II. Approche ethno-sociologique

A. L’ethnographie de la communication : « Ethnography of speaking » de D.H Hymes et J.J Gumperz

-compétence communicative.

Etudier la construction d’un discours en situation, nécessite des repérages extralinguistiques sur le terrain.

Le langage = pratique sociale :

En Groupe social, l’utilisation du langage est constante, passe par le maniement d’un code commun, partagé par les membre de la communauté.

  • étudiée par des anthropologues, des sociologues (E. Goffman, J.J. Gumperz, W. Labov), des spécialistes de la kinésique (R.L. Birdwistell) et des spécialistes de la proxémique (E.T. Hall).
  • Ils fondent “ l’Ethnography of Speaking ” dans le but de : décrire les “ évènements de communication” observables dans les sociétés humaines, verbaux que non verbaux dans un contexte socio-culturel déterminé, et qu’ils mettent en oeuvre la “ compétence communicative ” des sujets


Hymes (1962) définit la parole de la façon suivante : " La parole est un processus de conversation à étudier à la manière des ethnographes (…). Une communauté linguistique se définit non par une compétence linguistique idéale mais par une compétence communicative qui associe les ressources verbales de cette communauté et les règles d’interaction et de communication ».

Selon Hymes, la compétence communicative englobe

  • la compétence linguistique
  • des savoirs faire communicationnels et socioculturels.

Le langage: une pratique sociale prenant en compte les « petites » manifestations sociales qui participent au quotidien de la forme sociale jugées mineures, qui passent inaperçues aux yeux des membres de la communauté.

Observer le banal d’un point de vue langagier revient à saisir ce que les gens font et disent de manière inconsciente pour apercevoir ainsi les aller retours entre action et langage (va-et-vient entre action et langage).


le langage proprement dit (verbal): réhabiliter le langage « ordinaire », prendre en compte le langage spontané et informel.

  • reconnaître, de stimuler, d’enrichir le langage spontané dans la mesure où tout acteur social installe son identité de locuteur.

Chaque interlocuteur joue son ou ses rôles en manipulant le langage dans des situations diversifiées ; et se signale dans un flot continu d’informations et d’évènement


Pour Cosnier (1998) : « observer et analyser les schémas de communication comme manifestation des savoirs culturels et comportementaux caractéristiques du milieu social ».

L’approche ethnographique permet d'exploiter la diversité des phénomènes communicationnels dans un même événement. Elle fournit un guide d’observation comme première interprétation basée

  • sur l'exploration maximale des spécificités du terrain
  • sur une démarche comparative.


Les outils ethnographiques sont précieux pour:

  • prendre en compte TOUTES les ressources communicatives (oral, l’écrit oralisé , audio-visuels, les objets, etc ).
  • pour rechercher les régularités et les similitudes dans une étude comparative d’interactions.
  • ils permettent de considérer le verbal lui-même comme une activité sociale.


III. Approche socio-linguistique

A. Etude des interactions à dominante verbale : « conversation analysis » de Sacks, Schegloff, & Jefferson (1974)

Pour qu’une conversation fonctionne, il faut respecter certaines règles (le tour de parole, etc )

  • décrire le déroulement des conversations quotidiennes en situation naturelle, les conversations = échantillons d’activités sociales.
  • Le caractère ordonné et séquentiel de la conversation ressort particulièrement dans la notion de tour de parole
  • On s’intéresse également à tous les moyens réglant l’alternance, les ouvertures et clôtures, la coopération, les négociations, les «réparations » en cas de défaillance (malentendu, quiproquos, etc.).


B. Ethnologie des communications de la vie quotidienne

On aborde ici les notions d’ordre social, de dramaturgie, de rôle, de définition de la situation et les rituels.


Erving Goffman

  • sociologue canadien
  • initié aux principes de l’école de Chicago « fieldwork » (sociologie de terrain qui recueille des matériaux « de première main »)
  • décrit l’aspect fonctionnel de la parole dans ses manifestations : conversation ordinaire, radio, conférences, etc.
  • il développe 4 notions : l’ordre social, la territorialité, la figuration ou théorie de la politesse (Dominique Picard+), et les rituels.
  • Pour décrypter la dimension dramaturgique des rencontres, les notions de scène, de jeu, de figuration et de rôle, développe la métaphore théâtrale reposant sur la représentation.

Pour Goffman, le monde est un théâtre : rencontrees entre individus obéissent à une grammaire implicite.

La vie sociale = une scène où des acteurs se donnent en représentation et interprètent des rôles en accord avec la situation.

= repose sur un vaste répertoire de situations-types à travers lesquelles les interactants endossent un rôle ; pas question se conformer passivement à une norme, mais s’exposer le plus avantageusement, pour tenir son rôle et répondre aux attentes sociales.

conversations banales = de véritables luttes symboliques.

imprévus, les gênes produisent des « effets de loupe » sur les enjeux de la rencontre sociale. Tous les individus cherchent à obtenir des informations les uns sur les autres pour définir la situation de communication. L’information provient de différentes sources, supports.

2 cas opposés:

  • les individus ne se connaissent pas et recourent à des stéréotypes constitués sur la base d’une expérience passée liée à un milieu social donné.
  • les individus se connaissent et analysent un comportement présent par rapport à la persistance des traits psychologiques connus.


A propos des rituels, E.Durkheim (1960) parle de rituels positifs d’une part et de rituels négatifs (l’évitement, l’écart).

Goffman décrit les multiples stratégies des acteurs, et notamment le déploiement de rituels. Définissons le rituel est un acte symbolique pour manifester attention et respect à autrui.

Goffman décrit trois sortes de rituels : les rituels confirmatifs, réparateurs et quotidien:

  • les rituels confirmatifs
  • les rituels réparateurs
  • les rituels quotidiens


Selon Dominique Picard (1996) : « Le propre du rituel est justement de proposer des formes codifiées, des modèles de conduite pour orienter les pratiques ; il tend notamment à faciliter les communications à l'intérieur d'un groupe, à contenir et à canaliser les pulsions et les émotions qui

pourraient menacer les rapports interpersonnels ».

Quelle que soit la situation, la mise en forme rituelle est donnée à voir à travers les rites d'attentes et les rites d'obligations à différents niveaux de structuration d'une interaction. Plus un événement ou une situation est ressenti comme problématique, plus on l'aborde de manière ritualisée.


C. La socialisation langagière selon Schieffelin & Ochs (1984) et Ochs (1996)

On aborde les notions d’identité sociale, de variations linguistiques et d’attitudes langagières.

  • Les variations linguistiques sont liées à l’identité sociale : on trouve des dimensions de la personnalité sociale.

On a le principe d’indexicalité sociale qui dit que la même structure langagière peut être « utilisée de manière variable d’une situation à l’autre et associée, de manière conventionnelle, à des dimensions ou représentations situationnelles particulières » (Ochs, 1996).

Le processus de socialisation langagière signifie qu’un locuteur se construit au travers des interactions auxquelles il est exposé, il apprend à s’ajuster et à comprendre les enjeux de la société ainsi que les normes à respecter pour y trouver sa place (Schieffelin & Ochs, 1984).


Dès les 1eres années de vie, les enfants commencent à comprendre les significations indexicales de structures particulières : les nourrissons confrontés à de nouveaux objets surveillent les réactions des parents (Ochs, 1996 ; Witko & Ghimenton, 2019).

La socialisation langagière se fonde sur des indices véhiculés par le langage.

Le jugement social des enfants se forme dans la petite enfance, avant 2 ans et demi (Kinzler & Spelke, 2011). Les penchants sociaux des enfants s’orienteraient sur l’accent avant 2 ans et demi, puis sur la race passé cet âge ; et vers une langue attribuant un haut statut social dans la « société des enfants ». Les enfants auraient tendance à préférer les pairs de même âge et de même sexe, ou plus âgés dans un objectif de transmission de savoirs (Ochs, 1999).


IV. Approche philosophique

A. La théorie des actes de langage de Ch.S. Pierce, Ch. Morris, J.L. Austin et J.R. Searle

On y aborde la définition de la pragmatique et les actes de langage.


B. Les maximes conversationnelles de P. Grice et son principe de coopération

On y aborde les notions de pertinence, de sincérité, d’exhaustivité et de manière.


C. Les activités verbales de V. Traverso et les activités discursives

On y aborde les notions d’événement de communication, de rôles, de tiraillements et de malentendus


V. Approche linguistique

A. Etude du dialogue verbal

On compte deux écoles : l’école de Birmingham avec J. Sinclair et R.M. Coulthard ; l’école de Genève avec E. Roulet, A. Auchlin et J. Moeschler.


B. L’analyse du discours en interaction de C. Kerbrat-Orecchioni et l'analyse des conversations de V. Traverso

Les recherches concernent l’étude du dialogue verbal en mettant en évidence sa structuration interne, sa mécanique.

Les différents courants utilisent le principe des rangs : un texte est constitué de paragraphes qui sont constitués de phrases, qui sont constituées de syntagmes, qui sont constitués de morphèmes, qui sont des alliages de phonèmes.


Une interaction est constituée de séquences, constituées d’échanges, constitués d’interventions, constituées d’actes de langage : c’est la théorie des rangs.


VI. Approche psychologique et neurosciences

étude des interactions verbales et des représentations des interlocuteurs selon M.J. Pickering & S. Garrod (2004).

Le procédé d’alignement des représentations se fait sur 2 niveaux.

  • premier niveau, chaque interlocuteur active son modèle de référence, et ses propres représentations.
  • deuxième niveau, chaque interlocuteur croise ses représentations avec celle de son co-locuteur. On a ainsi un processus de compréhension qui consiste en une interdépendance entre les représentations des différents interlocuteurs. On a aussi des répercussions directes dans le dialogue qui s’appuie sur les alignements réussis et qui doit gérer les alignements problématiques. L’alignement résout des difficultés « apparentes » du dialogue.

Dans un énoncé elliptique, les interlocuteurs cherchent des ressources à différents niveaux d’information (lexique, syntaxe, sémantique et centres d’intérêt, contexte immédiat, histoire personnelle avec les interlocuteurs, etc.).

De manière simultanée, ils suppriment les informations redondantes. De la même manière, dans la planification d’un énoncé, un locuteur pourra reprendre le lexique, la syntaxe (« bas niveau »), les intentions décodées, le but de la tâche conversationnelle (« haut niveau ») de son interlocuteur. C’est une gestion collaborative des actes de dialogue. On peut faire une différence entre haut et bas niveau de communication.

  • Le bas niveau est instrumental et primaire : il correspond aux sons, aux mots, aux phrases…
  • Le haut niveau est sémantique, il correspond à l’interprétation que nous faisons des énoncés, aux idées, aux concepts…







A retenir :

En orthophonie, il faut agir dans une approche ethnographique mais sans jugement.
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