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Post-Bac
2

Le comparatisme en histoire des religions

Histoire des religions

Ces trois traditions sont qualifiées de monothéistes. Elles sont des sujets d’étude, abordées ensemble. On s’interroge pourquoi et comment on réussit à aborder ces trois traditions ensemble. La légitimité scientifique à traiter ces trois traditions, c’est qu’elles sont issues d’un « terreau » commun : géographique avec des zones désertiques et fertiles, une géographie humaine avec notamment des populations sédentaires mais ce sont aussi des phénomènes marqués par les villes (les plus anciennes ont été retrouvées au Proche-Orient) ; culturel sur le point linguistique (=langue appartennant au même groupe comme l’hébreu, l’araméen et l’arabe : langues sémétiques, c’est-à-dire qui se réfèrent à des populations qui ont en commun la langue consonantique) ; population qui partage des traits communs : sur les croyances, les pratiques religieuses et des relations entre populations. 

2 piliers importants qui sont les traditions judéo-chrétiennes qui modèlent la culture occidentale et la culture grecque et latine. Puis une intégration d’apport tel culture germanique ou slave et d’apports extérieurs plus récent arabo-musulmans. 

A retenir :

Aujourd’hui, le terme religion est partout pour désigner un tas de choses différentes. Le terme religion vient du latin religio qui pose des problèmes d’étymologie. Il n’a donc aucuns liens avec les langues sémitiques donc ni la Bible, ni le Coran. 

Religio est d’abord latin, rend hommage à la piété. De là, Lactance puis de St Augustin (354-430) s’est emparé du terme religio. Ils mettent en forme une étymologie, qui ne tient pas vraiment la route, où le terme religio découlerait de religare qui signifie relier, renouer un lien. Le religion est composé de mythe (=récit mythique fonde le temps de l’histoire, une histoire vraie, hors du temps, répétable indéfiniment et applicable à de multiples circonstances) et de rite (un ordre ou un enchaînement pré-ordonné de paroles et de gestes à suivre sans modification et à répéter dans un cadre religieux). C'est un lien structurel mythe-rite : accompli en communauté, obéit à une périodicité, respecte des formes définies (paroles, gestes, objets…) à forte valeur symbolique. La temporalité du rite (réitérable ou répétitif).

Un comparatisme hiérarchisant 

Théories des auteurs chrétiens pour rendre compte du pluralisme des cultes et du polythéisme. Chaque peuple à ses dieux, ses mythes, et ses pratiques religieuses.  

  • L’évhémérisme : les dieux sont terrestres, ce sont des hommes éminents, divinisés par les populations = polythéisme préchrétien.
  • La thèse du plagiat, soit l’idée selon laquelle Moïse a précédé les polythéistes et les a inspirés. Les Grecques aurait plagiés la Torah. 
  • L’imitation diabolique, l’idée que les démons ont enseignés aux hommes un certain nombre de notion tels que les arts, la magie, les sciences, etc. et que le polythéisme vient d’eux. On retrouve cette thèse dans les écrits de St Augustin, « dans la cité de dieux ».  
  • La thèse de la condescendance divine (ou compromis) : repose sur le fait que les hommes ne sont pas capables d’accéder complètement à la vérité divine/religieuse. Il faut s’adapter à la capacité de compréhension. Dieu a donc fait un compromis, préparatoire à la révélation totale qu’est le christianisme. 

 On a un comparatisme entre la hiérarchie et les cultures. On a une mise en correspondance des Grecs avec d’autres traditions et de même pour d’autres cultures mises en correspondances avec d’autres cultures. Ici, on a donc une démarche comparatiste. Par exemple, Plutarque dégage les rites et les croyances ancestrales aux divinités selon certaines cultures. Souvent, on a une tolérance tout à fait courante pour la croyance et les pratiques des autres. En revanche, le fait d’importer des croyances nouvelles rend possible la réflexion grâce au décentrement. De là, le christianisme va changer. 

Pour les auteurs chrétiens, il s’agit d’imposer une nouvelle croyance, doctrine par rapport à celle des juifs, etc. Par exemple, il christianise le terme de paganus qui veut dire paysan pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens.

Les sciences pour étudier la religion :

La religion devient un ensemble identitaire, cohérent et autonome, de croyances et de pratiques. Cette définition peut s’applique à d’autre forme de tradition spirituel. Donc faut un processus de distanciation grâce au mouvement humaniste qui se caractérise par le retour au texte original de la bible grec et hébreu, puis traduction en langue vulgaire. Dans cette religion, on identifie quatre espèces du « genre » (genus) qui sont le christianisme, le judaïsme, le mahométisme et l’idolâtrie. De plus, on est au tout début de la mise en relation entre l’Occident chrétien et les cultures non-européennes puisque le XVIe siècle est marqué par les grandes découvertes. 

  • La philologie (apprentissage des langues anciennes) est appliquée à l’étude de la Bible 

Deux choses changent : à la faveur de l’humanisme, la traduction de la bible latine dans les langues européennes (langues vernaculaires) ; le retour en amont du latin au grec et à l’hébreu. On commence à créer des lieux d’études pour le grec et l’hébreu. Ainsi, on va pouvoir se replonger dans les textes originaux de la Bible. On crée des chairs de l’apprentissage du grec et de l’hébreu, ainsi on va créer des bibles polyglottes (=on va trouver dans les bibles les texte en hébreu, en latin et en grec). Démarrage d’études comparer et de retour au texte original, cela permet de voir les erreurs de traduction. Cela est faciliter par le dvlpmt de l'imprimerie. Dc on va pouvoir comparer des mondes de cultures différentes.

  • Au XVIIe siècle, la thèse reprise par des pionniers  

Ceux-ci se penchent sur l’histoire des religions. Ce sont des pré-chrétiens. Ils opèrent une critique par rapport à leurs objets d’études qui externalise le concept de religion c’est à dire qui accepte de considérer qu’il y ait d’autres religions que le christianisme, le judaïsme. Ainsi, ils comparent la religion qui est la leur avec celle des autres. Ce qui prime d’abord c’est l’étude de la bible qui est désormais nourrit de philologie et d’un regard critique. 

Jean-Frédéric Bernard (1683-1744) et Bernard Picart (1673-1711) sont des protestants réfugiés aux Pays-Bas suite à la révocation de l’édit de Nantes. Bernard n’est pas un grand penseur, c’est surtout un écrivain et un libraire (vulgarisateur). Picart quant à lui est graveur et dessinateur. C’est la première fois dans l’histoire culturelle européenne, qu’un ouvrage met sur le même pied toutes les religions avec cinq points communs : les prières, les fêtes, les règles de pureté, les lieux et les autels. On a un proche descriptif des cultes, des croyances, des pratiques etc. mais évidemment cette approche sonne comme un appel à comparer.  

Joseph-François Lafitau (1681-1746) qui voyage dans les tribus indiens en Amérique, écrit un ouvrage où il relativise le terme sauvage. Comparatisme entre les sociétés des indiens et celle matriarcales. Pour lui, les Indiens seraient les descendants de Japhet, le fils de Noé. La prise de contact avec ces peuples américains l’amène à examiner la question des points communs et des différences avec les peuples anciens. 

  • Au XVIIIe siècle, accélération mouvement scientifique  

Etude des philosophies et mythologies antiques, débats sur l’histoire du christianisme et de l’Église. Découverte des religions orientales et XIXe enseignement des langues turcs, arabe, persan, ou le malais.  

Dans la culture savante du XVIII-XIXe siècle les mythes sont très présent dans l’art, la littérature, dans la culture classique (mythe apparaît comme un langage, un médium, qui pour les romantiques apparaît comme un langage d’authenticité plus grande par rapport au monde).  

La philosophie allemande avec Georg Friedrich Creuzer, professeur de philologie et d’histoire ancienne qui imagine que le monothéisme s’est diffusé à partir de l’Orient par l’intermédiaire de castres de prêtres itinérants. Il a existé au départ de l’histoire une communauté qui était de religion monothéiste. C’est par la suite que les mythes grecs ont été créer pour expliquer les symboles qui sont issus de la nature. En face de lui, on a Karl Otfried Müller,historien, fin connaisseur du mythe et de l’Antiquité, en désaccord avec Creuzer car pense que la mythologie est un produit développé par l’être humain, développé parfois de manière inconsciente (= production construite dans le temps et influencé par les évènements historiques.

Découverte de l'Egypte ancienne avec Champollion, qui traduit les hiéroglyphes via la pierre de Rosette  

Franz Bopp, fondateur de la grammaire comparée, remet en cause une thèse selon laquelle l’hébreuaurait été la langue mère de l’humanité. 

F. Max Müller (1823-1900) est un philologue et orientaliste, sanskrite, spécialiste de la mythologie indienne. Il considère les mythes comme basé sur les phénomènes naturels, sont l’objet de symbole qui par usages métaphoriques donnent naissance aux récits mythiques. Il a une révélation primitive qui est l’hénothéisme (il y a un dieu principal et des dieux secondaires) 

Etudes orientales en France au début du XIXe via l'apprentissage des langues

Un tournant décisif : les découvertes archéologiques 

A la fin du XIXe siècle, l’Anglais, le Français et l’Allemand ont tous accès à l’empire ottoman et on va donc faire des découvertes telles que celle de George Smith (1840-1876), assyriologue britannique. Ce dernier va découvrir la tablette qui raconte l’épopée de Gligamesh daté du XVIIIe-XVIIe siècle av J-C. A Londres, il va faire la lecture devant des personnes la tablette qui raconte le mythe du déluge. On se rend compte que ce mythe existe dans plusieurs cultures. On a la preuve qu’un certain nombre de textes bibliques ont utilisés des schémas mythiques, des récits de cultures antérieurs, voisines à la culture hébraïque. 

XIXe siècle : Du savoir nouveau à son enseignement  

  • Essor de l’approche historico-critique et débat sur le nouvel esprit scientifique. 
  • Distanciation/à la théologie dogmatique et la philosophie rationaliste de l’histoire 
  • La philologie appliquée aux religions et à leurs textes.  
  • Une transformation du champ des études religieuses

Naissance de l’anthropologie 

Sir Edward Burnett Tylor, fondateur de l’anthropologie culturelle et sociale. Pour lui, une culture est « un ensemble complexe qui inclut les connaissances, les croyances, les arts, la morale, le droit, les coutumes et n’importe lesquelles des autres productions et manières de vivre nées de l’homme vivant en société = inventaire des croyances et des institutions sociales de ces sociétés. 

Des théories nouvelles 

Emile Durkheim (1858-1917), père de la sociologie. Il propose une définition « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent ». Pour lui, tout part d’une prise de conscience de l’importance des faits religieux dans la société et c’est en examinant un regard sur la société occidentale qu’il envisage la religion comme fait de la société. C’est un élément qui joue un rôle dans la vie de la société, à une relation sociale. Il définit le sacré comme un adjectif. De plus, on voit que ce système de croyances et de pratiques a une vocation sociale à unifier une société, il conçoit donc la religion comme facteur d’unification d’un groupe. Le modèle qui lui vient à l’esprit est celui des Églises.

Le bilan du XIXe siècle dans le champ des études religieuses 

  • Séparation de la théologie et des sciences religieuses  
  • Progrès et laïcisation des connaissances bibliques par les méthodes employées (philologie, archéologie, histoire) 
  • Essor de l’ethnologie et de l’anthropologie

Lexicographie du sacré dans les langues sémitiques 

En hébreu, la racine archaïque QDSH qui est vocalisée de deux manières : le QeDoSH (racine biblique) qui correspond au pouvoir surhumain, sacré cosmique, divinité du Dieu d’Israël, à la sainteté personnelle. Ona des réalités sacrées en rapport avec la sainteté de Dieu ; et le QoDeSH qui correspond à la sacralité rituelle de la tradition sacerdotale, distincte du profane (hol). Polarité pur/impur (tahor/tamé). 

En arabe, la racine HRM qui est vocalisé de deux manières : le HaRâM renvoie à l’interdit, illicite qui sont des lieux, comportements ou encore aliments, s’oppose à halâl. Saint, consacré (sanctuaire). Irhâm correspond au rite de sanctification tandis que le hurm correspond au lieu d’asile ; et le QuDDuSH qui signifie le pur, le saint, Allah et tout ce qui est sa propriété dont Le Coran, Jérusalem (Al-Quds), d’où les verbes purifier, sanctifier. 

Un nouveau concept : le sacré avec son ambiguïté et le profane 

Emile Durkheim éprouve le besoin d’utiliser la notion de sacré et de profane. Cette opposition n’est pas créer par lui mais la trouve en lisant les anthropologues. Il voit dans celle-ci la base de toutes les religions primitives. Une utilisation du sacré, qualificatif de choses ou de réalités qui sont à l’impasse de la définition religieuse = profondeur sociale et historique d’une réalité d’ordre sacré.Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, il regroupe la polarité du pur et de l’impur. Il conceptualise le sacré comme substantif et introduit l’idée d’ambiguïté. Différent de Rudolf Otto qui pronent l'expérience individuelle.

 La phénoménologie des religions, anthropologie sociale et histoire 

Mircea Eliade se livrent sur la base des rites, des symboles, des mythes, a élaborer une morphologie du sacré en créant un certain nombre de catégorie et de concept. Il utilise une perspective philosophique plutôt que scientifique du sacré et du profane. Il qualifie le sacré de puissance, de réalité par excellence. Le sacré est saturé d’être. La puissance sacrée renvoie à la pérennité et à l’efficacité. L’opposition entre profane et sacré traduit souvent une opposition entre le réel et irréel.  

Marcel Mauss, il évoque qu’il n’y a pas que des phénomènes religieux, plus ou moins agrégés en des systèmes qu’on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et dans des temps déterminés.  

CONCLUSION : 

Les conditions qui ont rendu possible l’étude objective des phénomènes religieux : 

  • La situation historique du fait religieux ? objectivisme, universalisme, laïcité  
  • La situation épistémologique ? des discours scientifiques : histoire, sociologie, ethnologie 
  • La situation herméneutique ou idéologique ? des approches diverses, réductrices ou valorisantes  

Une discipline « carrefour », distincte de l’histoire religieuse : 

C’est ce qui la distingue de l’histoire religieuse qui est une branche de l’Histoire en tant que discipline. L’histoire des religions prend naissance avec une particularité. Tout d’abord, avec le souci du comparatiste qui prend l’allure d’un discours spécifique qui se nourrit des disciples. On a quatre grands pôles : philologie, histoire et archéologie, anthropologie et ethnologie, sociologie. L’histoire des religions est une discipline fragile, difficile à cadrer car elle est contrainte à mettre en avant des apports extérieurs qui sont sans cesse en évolution.  

Quelles conditions pour enseigner l’histoire des religions ? : 

  • Une situation juridique et politique favorable ? l’esprit de la laïcité; la transmission du patrimoine culturel  
  • Une situation psychologique et sociale ? une laïcité ouverte, une éducation à la différence  
  • Une dynamique éditoriale ? multiplication des instruments de culture religieuse 

 

 

Post-Bac
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Le comparatisme en histoire des religions

Histoire des religions

Ces trois traditions sont qualifiées de monothéistes. Elles sont des sujets d’étude, abordées ensemble. On s’interroge pourquoi et comment on réussit à aborder ces trois traditions ensemble. La légitimité scientifique à traiter ces trois traditions, c’est qu’elles sont issues d’un « terreau » commun : géographique avec des zones désertiques et fertiles, une géographie humaine avec notamment des populations sédentaires mais ce sont aussi des phénomènes marqués par les villes (les plus anciennes ont été retrouvées au Proche-Orient) ; culturel sur le point linguistique (=langue appartennant au même groupe comme l’hébreu, l’araméen et l’arabe : langues sémétiques, c’est-à-dire qui se réfèrent à des populations qui ont en commun la langue consonantique) ; population qui partage des traits communs : sur les croyances, les pratiques religieuses et des relations entre populations. 

2 piliers importants qui sont les traditions judéo-chrétiennes qui modèlent la culture occidentale et la culture grecque et latine. Puis une intégration d’apport tel culture germanique ou slave et d’apports extérieurs plus récent arabo-musulmans. 

A retenir :

Aujourd’hui, le terme religion est partout pour désigner un tas de choses différentes. Le terme religion vient du latin religio qui pose des problèmes d’étymologie. Il n’a donc aucuns liens avec les langues sémitiques donc ni la Bible, ni le Coran. 

Religio est d’abord latin, rend hommage à la piété. De là, Lactance puis de St Augustin (354-430) s’est emparé du terme religio. Ils mettent en forme une étymologie, qui ne tient pas vraiment la route, où le terme religio découlerait de religare qui signifie relier, renouer un lien. Le religion est composé de mythe (=récit mythique fonde le temps de l’histoire, une histoire vraie, hors du temps, répétable indéfiniment et applicable à de multiples circonstances) et de rite (un ordre ou un enchaînement pré-ordonné de paroles et de gestes à suivre sans modification et à répéter dans un cadre religieux). C'est un lien structurel mythe-rite : accompli en communauté, obéit à une périodicité, respecte des formes définies (paroles, gestes, objets…) à forte valeur symbolique. La temporalité du rite (réitérable ou répétitif).

Un comparatisme hiérarchisant 

Théories des auteurs chrétiens pour rendre compte du pluralisme des cultes et du polythéisme. Chaque peuple à ses dieux, ses mythes, et ses pratiques religieuses.  

  • L’évhémérisme : les dieux sont terrestres, ce sont des hommes éminents, divinisés par les populations = polythéisme préchrétien.
  • La thèse du plagiat, soit l’idée selon laquelle Moïse a précédé les polythéistes et les a inspirés. Les Grecques aurait plagiés la Torah. 
  • L’imitation diabolique, l’idée que les démons ont enseignés aux hommes un certain nombre de notion tels que les arts, la magie, les sciences, etc. et que le polythéisme vient d’eux. On retrouve cette thèse dans les écrits de St Augustin, « dans la cité de dieux ».  
  • La thèse de la condescendance divine (ou compromis) : repose sur le fait que les hommes ne sont pas capables d’accéder complètement à la vérité divine/religieuse. Il faut s’adapter à la capacité de compréhension. Dieu a donc fait un compromis, préparatoire à la révélation totale qu’est le christianisme. 

 On a un comparatisme entre la hiérarchie et les cultures. On a une mise en correspondance des Grecs avec d’autres traditions et de même pour d’autres cultures mises en correspondances avec d’autres cultures. Ici, on a donc une démarche comparatiste. Par exemple, Plutarque dégage les rites et les croyances ancestrales aux divinités selon certaines cultures. Souvent, on a une tolérance tout à fait courante pour la croyance et les pratiques des autres. En revanche, le fait d’importer des croyances nouvelles rend possible la réflexion grâce au décentrement. De là, le christianisme va changer. 

Pour les auteurs chrétiens, il s’agit d’imposer une nouvelle croyance, doctrine par rapport à celle des juifs, etc. Par exemple, il christianise le terme de paganus qui veut dire paysan pour désigner ceux qui ne sont pas chrétiens.

Les sciences pour étudier la religion :

La religion devient un ensemble identitaire, cohérent et autonome, de croyances et de pratiques. Cette définition peut s’applique à d’autre forme de tradition spirituel. Donc faut un processus de distanciation grâce au mouvement humaniste qui se caractérise par le retour au texte original de la bible grec et hébreu, puis traduction en langue vulgaire. Dans cette religion, on identifie quatre espèces du « genre » (genus) qui sont le christianisme, le judaïsme, le mahométisme et l’idolâtrie. De plus, on est au tout début de la mise en relation entre l’Occident chrétien et les cultures non-européennes puisque le XVIe siècle est marqué par les grandes découvertes. 

  • La philologie (apprentissage des langues anciennes) est appliquée à l’étude de la Bible 

Deux choses changent : à la faveur de l’humanisme, la traduction de la bible latine dans les langues européennes (langues vernaculaires) ; le retour en amont du latin au grec et à l’hébreu. On commence à créer des lieux d’études pour le grec et l’hébreu. Ainsi, on va pouvoir se replonger dans les textes originaux de la Bible. On crée des chairs de l’apprentissage du grec et de l’hébreu, ainsi on va créer des bibles polyglottes (=on va trouver dans les bibles les texte en hébreu, en latin et en grec). Démarrage d’études comparer et de retour au texte original, cela permet de voir les erreurs de traduction. Cela est faciliter par le dvlpmt de l'imprimerie. Dc on va pouvoir comparer des mondes de cultures différentes.

  • Au XVIIe siècle, la thèse reprise par des pionniers  

Ceux-ci se penchent sur l’histoire des religions. Ce sont des pré-chrétiens. Ils opèrent une critique par rapport à leurs objets d’études qui externalise le concept de religion c’est à dire qui accepte de considérer qu’il y ait d’autres religions que le christianisme, le judaïsme. Ainsi, ils comparent la religion qui est la leur avec celle des autres. Ce qui prime d’abord c’est l’étude de la bible qui est désormais nourrit de philologie et d’un regard critique. 

Jean-Frédéric Bernard (1683-1744) et Bernard Picart (1673-1711) sont des protestants réfugiés aux Pays-Bas suite à la révocation de l’édit de Nantes. Bernard n’est pas un grand penseur, c’est surtout un écrivain et un libraire (vulgarisateur). Picart quant à lui est graveur et dessinateur. C’est la première fois dans l’histoire culturelle européenne, qu’un ouvrage met sur le même pied toutes les religions avec cinq points communs : les prières, les fêtes, les règles de pureté, les lieux et les autels. On a un proche descriptif des cultes, des croyances, des pratiques etc. mais évidemment cette approche sonne comme un appel à comparer.  

Joseph-François Lafitau (1681-1746) qui voyage dans les tribus indiens en Amérique, écrit un ouvrage où il relativise le terme sauvage. Comparatisme entre les sociétés des indiens et celle matriarcales. Pour lui, les Indiens seraient les descendants de Japhet, le fils de Noé. La prise de contact avec ces peuples américains l’amène à examiner la question des points communs et des différences avec les peuples anciens. 

  • Au XVIIIe siècle, accélération mouvement scientifique  

Etude des philosophies et mythologies antiques, débats sur l’histoire du christianisme et de l’Église. Découverte des religions orientales et XIXe enseignement des langues turcs, arabe, persan, ou le malais.  

Dans la culture savante du XVIII-XIXe siècle les mythes sont très présent dans l’art, la littérature, dans la culture classique (mythe apparaît comme un langage, un médium, qui pour les romantiques apparaît comme un langage d’authenticité plus grande par rapport au monde).  

La philosophie allemande avec Georg Friedrich Creuzer, professeur de philologie et d’histoire ancienne qui imagine que le monothéisme s’est diffusé à partir de l’Orient par l’intermédiaire de castres de prêtres itinérants. Il a existé au départ de l’histoire une communauté qui était de religion monothéiste. C’est par la suite que les mythes grecs ont été créer pour expliquer les symboles qui sont issus de la nature. En face de lui, on a Karl Otfried Müller,historien, fin connaisseur du mythe et de l’Antiquité, en désaccord avec Creuzer car pense que la mythologie est un produit développé par l’être humain, développé parfois de manière inconsciente (= production construite dans le temps et influencé par les évènements historiques.

Découverte de l'Egypte ancienne avec Champollion, qui traduit les hiéroglyphes via la pierre de Rosette  

Franz Bopp, fondateur de la grammaire comparée, remet en cause une thèse selon laquelle l’hébreuaurait été la langue mère de l’humanité. 

F. Max Müller (1823-1900) est un philologue et orientaliste, sanskrite, spécialiste de la mythologie indienne. Il considère les mythes comme basé sur les phénomènes naturels, sont l’objet de symbole qui par usages métaphoriques donnent naissance aux récits mythiques. Il a une révélation primitive qui est l’hénothéisme (il y a un dieu principal et des dieux secondaires) 

Etudes orientales en France au début du XIXe via l'apprentissage des langues

Un tournant décisif : les découvertes archéologiques 

A la fin du XIXe siècle, l’Anglais, le Français et l’Allemand ont tous accès à l’empire ottoman et on va donc faire des découvertes telles que celle de George Smith (1840-1876), assyriologue britannique. Ce dernier va découvrir la tablette qui raconte l’épopée de Gligamesh daté du XVIIIe-XVIIe siècle av J-C. A Londres, il va faire la lecture devant des personnes la tablette qui raconte le mythe du déluge. On se rend compte que ce mythe existe dans plusieurs cultures. On a la preuve qu’un certain nombre de textes bibliques ont utilisés des schémas mythiques, des récits de cultures antérieurs, voisines à la culture hébraïque. 

XIXe siècle : Du savoir nouveau à son enseignement  

  • Essor de l’approche historico-critique et débat sur le nouvel esprit scientifique. 
  • Distanciation/à la théologie dogmatique et la philosophie rationaliste de l’histoire 
  • La philologie appliquée aux religions et à leurs textes.  
  • Une transformation du champ des études religieuses

Naissance de l’anthropologie 

Sir Edward Burnett Tylor, fondateur de l’anthropologie culturelle et sociale. Pour lui, une culture est « un ensemble complexe qui inclut les connaissances, les croyances, les arts, la morale, le droit, les coutumes et n’importe lesquelles des autres productions et manières de vivre nées de l’homme vivant en société = inventaire des croyances et des institutions sociales de ces sociétés. 

Des théories nouvelles 

Emile Durkheim (1858-1917), père de la sociologie. Il propose une définition « Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c’est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent ». Pour lui, tout part d’une prise de conscience de l’importance des faits religieux dans la société et c’est en examinant un regard sur la société occidentale qu’il envisage la religion comme fait de la société. C’est un élément qui joue un rôle dans la vie de la société, à une relation sociale. Il définit le sacré comme un adjectif. De plus, on voit que ce système de croyances et de pratiques a une vocation sociale à unifier une société, il conçoit donc la religion comme facteur d’unification d’un groupe. Le modèle qui lui vient à l’esprit est celui des Églises.

Le bilan du XIXe siècle dans le champ des études religieuses 

  • Séparation de la théologie et des sciences religieuses  
  • Progrès et laïcisation des connaissances bibliques par les méthodes employées (philologie, archéologie, histoire) 
  • Essor de l’ethnologie et de l’anthropologie

Lexicographie du sacré dans les langues sémitiques 

En hébreu, la racine archaïque QDSH qui est vocalisée de deux manières : le QeDoSH (racine biblique) qui correspond au pouvoir surhumain, sacré cosmique, divinité du Dieu d’Israël, à la sainteté personnelle. Ona des réalités sacrées en rapport avec la sainteté de Dieu ; et le QoDeSH qui correspond à la sacralité rituelle de la tradition sacerdotale, distincte du profane (hol). Polarité pur/impur (tahor/tamé). 

En arabe, la racine HRM qui est vocalisé de deux manières : le HaRâM renvoie à l’interdit, illicite qui sont des lieux, comportements ou encore aliments, s’oppose à halâl. Saint, consacré (sanctuaire). Irhâm correspond au rite de sanctification tandis que le hurm correspond au lieu d’asile ; et le QuDDuSH qui signifie le pur, le saint, Allah et tout ce qui est sa propriété dont Le Coran, Jérusalem (Al-Quds), d’où les verbes purifier, sanctifier. 

Un nouveau concept : le sacré avec son ambiguïté et le profane 

Emile Durkheim éprouve le besoin d’utiliser la notion de sacré et de profane. Cette opposition n’est pas créer par lui mais la trouve en lisant les anthropologues. Il voit dans celle-ci la base de toutes les religions primitives. Une utilisation du sacré, qualificatif de choses ou de réalités qui sont à l’impasse de la définition religieuse = profondeur sociale et historique d’une réalité d’ordre sacré.Dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, il regroupe la polarité du pur et de l’impur. Il conceptualise le sacré comme substantif et introduit l’idée d’ambiguïté. Différent de Rudolf Otto qui pronent l'expérience individuelle.

 La phénoménologie des religions, anthropologie sociale et histoire 

Mircea Eliade se livrent sur la base des rites, des symboles, des mythes, a élaborer une morphologie du sacré en créant un certain nombre de catégorie et de concept. Il utilise une perspective philosophique plutôt que scientifique du sacré et du profane. Il qualifie le sacré de puissance, de réalité par excellence. Le sacré est saturé d’être. La puissance sacrée renvoie à la pérennité et à l’efficacité. L’opposition entre profane et sacré traduit souvent une opposition entre le réel et irréel.  

Marcel Mauss, il évoque qu’il n’y a pas que des phénomènes religieux, plus ou moins agrégés en des systèmes qu’on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et dans des temps déterminés.  

CONCLUSION : 

Les conditions qui ont rendu possible l’étude objective des phénomènes religieux : 

  • La situation historique du fait religieux ? objectivisme, universalisme, laïcité  
  • La situation épistémologique ? des discours scientifiques : histoire, sociologie, ethnologie 
  • La situation herméneutique ou idéologique ? des approches diverses, réductrices ou valorisantes  

Une discipline « carrefour », distincte de l’histoire religieuse : 

C’est ce qui la distingue de l’histoire religieuse qui est une branche de l’Histoire en tant que discipline. L’histoire des religions prend naissance avec une particularité. Tout d’abord, avec le souci du comparatiste qui prend l’allure d’un discours spécifique qui se nourrit des disciples. On a quatre grands pôles : philologie, histoire et archéologie, anthropologie et ethnologie, sociologie. L’histoire des religions est une discipline fragile, difficile à cadrer car elle est contrainte à mettre en avant des apports extérieurs qui sont sans cesse en évolution.  

Quelles conditions pour enseigner l’histoire des religions ? : 

  • Une situation juridique et politique favorable ? l’esprit de la laïcité; la transmission du patrimoine culturel  
  • Une situation psychologique et sociale ? une laïcité ouverte, une éducation à la différence  
  • Une dynamique éditoriale ? multiplication des instruments de culture religieuse