Rimbaud se révèle très tôt comme un élève brillant à l'école de Charleville, où il se distingue par une prose et une poésie d'une grande précocité. Son talent est remarqué par ses professeurs, et il remporte plusieurs prix de concours littéraires scolaires. Vers l'âge de 15 ans, il écrit ses premiers poèmes, marqués par une grande maîtrise du langage et un goût certain pour la provocation. En 1870, il fait la connaissance de Georges Izambard, professeur de lettres, qui devient son mentor et lui permet d'approfondir sa culture littéraire. À quinze ans, Rimbaud s'évade plusieurs fois de chez lui pour monter à Paris, cherchant à rompre avec son milieu provincial. Lors de ces fugues (Charleville → Charleroi → Paris et Charleville → Charleroi → Bruxelles → retour à Douai le 11 octobre → encore trois semaines → retour à Charleville), il développe un regard critique sur la société, à la fois fasciné et révolté par les injustices du monde adulte.

Son parcours poétique est bref mais intense, marqué par une évolution stylistique rapide. Rimbaud débute avec des vers classiques, influencés par la poésie parnassienne, avant de s'en éloigner pour expérimenter de nouvelles formes. En 1871, il compose les célèbres 'Cahiers de Douai', qui comprennent des pièces comme 'Le Dormeur du val', où se devinent déjà sa sensibilité exceptionnelle et sa maîtrise de l'image poétique. En 1872, Rimbaud commence une relation tumultueuse avec Paul Verlaine, qui l'entraîne à Paris et Bruxelles. Leur liaison, à la fois créative et destructrice, influence profondément son œuvre. À cette époque, Rimbaud expérimente le vers libre et le poème en prose, se détachant des contraintes formelles pour exprimer librement ses visions. Ses poèmes révélateurs incluent 'Voyelles' et 'Le Bateau ivre'. Progressivement, sa poésie devient une quête de l'absolu, cherchant à transcender la réalité par la force de l'imagination et des synesthésies. C'est en 1875 qu'Arthur Rimbaud abandonne la littérature définitivement suite à l'emprisonnement de Verlaine en 1873 (Rimbaud rentre et écrit 'Une Saison en enfer') et après lui avoir confié les 'Illuminations' en 1875.

Après avoir renoncé à l’écriture à 20 ans, Rimbaud mène une vie de voyageur. Il s’engage dans l’armée des Indes néerlandaises (1876-1878), déserte, puis enchaîne divers métiers en France et à l’étranger. Atteint de la typhoïde, il part pour Aden (Yémen), puis Harar (Éthiopie), où il devient photographe, commerçant et trafiquant d’armes. Ses lettres révèlent sa solitude. En 1891, il revient en France pour soigner un cancer des os. Amputé, il meurt à 37 ans, entouré de sa sœur Isabelle.

Dans sa lettre à Banville (mai 1870), Rimbaud se présente comme un jeune poète passionné, inspiré, lyrique et sincère.

Dans sa lettre à Izambard (septembre 1870), il raconte sa fugue à Paris, montrant son esprit rebelle, son besoin de liberté et son indépendance précoce.

Au XIXe siècle, la littérature évolue fortement. Le romantisme, d’abord dominant, se caractérise par l’exaltation des sentiments, le lyrisme et l’engagement personnel. Progressivement, il laisse place au réalisme, qui vise une description fidèle de la société (comme chez Balzac ou Flaubert), puis au naturalisme, porté par Émile Zola, qui adopte une approche quasi-scientifique des comportements humains. En poésie, deux mouvements marquent cette époque : le Parnasse, qui privilégie la beauté formelle et l’impassibilité, et le symbolisme, qui cherche à exprimer l’invisible par un langage poétique, musical et spirituel. En peinture, les artistes réalistes puis impressionnistes comme Monet ou Manet rompent avec les conventions académiques. Ils peignent la vie moderne, jouent avec la lumière et la perception, provoquant parfois de vives réactions et scandales.