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PSYCHOLOGIE
2ème année

CM 10 : La période de latence

Psychologie clinique

Definition

Refoulement
Mécanisme de défense permettant de remiser dans la scène psychique tous les contenus sexuels infantiles auparavant présents à la conscience. A pour effet l'apparition d'attitudes qui n'étaient pas présentent comme la pudeur, la honte et le dégout.

La période de latence :


C'est très souvent une période que les adultes apprécient car l'enfant y parait plus calme, apaisé, et sage en apparence. C'est une sorte "d'oasis" dans le cadre du développement auparavant très chargé en terme d'expression pulsionnelle.

Derrière cette accalmie un travail psychique conséquent s'effectue tout de même, il est seulement plus discret dans son expression.


Si certains enfants rencontrent des difficultés dans ce processus c'est qu'il y a quelque chose lié au stade précédent qui pose problème et que la latence à du mal à se mettre en place, ils seront très névrosés.


La latence se situe entre 6 et 11/12 ans, période correspondant à la primaire environ.

C'est une période de grands changements : on y voit une réorganisation des conflits internes (notamment dans l'expression pulsionnelle et la défense) et des réaménagement défensifs (nouveaux mécanismes de défense plus efficaces), sous le primat d'un Moi devenu le régisseur central.

Parce qu'ils ont traversé les étapes précédentes, ils ont consolidé leur moi et celui-ci est moins soumis à la pression du ça et du surmoi archaïque et peut "prendre les manettes".


C'est aussi une période de construction de "digues" psychiques pour canaliser les pulsions.

Pour Sigmund (1905) c'est à cette période que se constituent les forces qui + tard feront obstacles aux pulsions sexuelles, auparavant limitées par l'extérieur (l'adulte), et les limiteront.


Ce contrôle est rendu possible grâce à l'expression de mécanismes de défense plus efficaces comme le refoulement (le + important), la sublimation ou les désexualisation des relations d'objets d'amour primitifs.

L'énergie sexuelle va être utilisée à d'autres fins dont les apprentissages. L'essence même de la latence c'est le changement de but de cette énergie.

Le refoulement y joue un rôle décisif dans le sens ou il portera essentiellement sur la sexualité infantile et débouchera sur l'amnésie infantile (qui en addition à l'immaturité cérébrale entraine l'oubli de tous ces enjeux qui nous ont accompagnés).


De +, par l'introjection des idéaux parentaux on voit l'émergence d'une autre instance du moi : l'idéal du moi.

Elle résulte de la convergence du narcissisme (héritière du Moi idéal tout puissant du narcissisme infantile <-> l'illusion d'omnipotence de WINNICOTT) et des identifications aux parents idéalisés, à leurs substituts, aux idéaux collectifs.


Les instances psychiques au sens des topiques Freudiennes :

  • se structurent de + en +
  • les instances morales (sentiments de justice, sollicitudes, partage…) sont renforcées par les différences identifications
  • + le conflit Œdipien à été intense et + le surmoi sera sévère et culpabilisant, pris dans des représentations de punition importantes.
  • Au contraire si il a été bien organisé le surmoi sera moins dangereux et archaïque.


L'investissement des figures parentales :


On voit des changements clairs d'attitudes qui témoignent d'un remaniement assez important dans la façon dont l'enfant les investi.

-> disparition des aspects œdipiens et plutôt apparition de demande de tendresse.

Les parents "deviennent" des auxiliaires du fonctionnement mental, un soutien face aux situations difficiles; ils sont bcp moins investis comme des objets avec une dimension passionnelle.


L'enfant va s'ouvrir vers le social et investir, avec sa scolarité, des substituts parentaux et des groupes sociaux. Il va lier ses premières amitiés et investir des jeux véritablement sociaux (Game =/= play).


Le groupe de pairs : les jeux symboliques sont remplacés par des jeux "de société" : le "Game", qui sont souvent des jeux moteurs, héritages des décharges pulsionnelles.

La sexualité reste cependant latente et les activités en sont toujours imprégnées.

-> blagues autours de la sexualité comme une forme de désexualisation (détachement mais en même temps intérêt dans la réaction des autres).

La lutte contre la masturbation et les jeux sexuels entre enfants sont centraux et entrainent de fortes culpabilités.


La latence apparait comme un processus de civilisation qui s'encre à ce niveau et va continuer à se développer dans les groupes d'adolescents et d'adultes.

-> terme qui peut paraitre un peu ampoulé mais même si ça se fait à petite échelle les enfants posent les bases de lien tempéré qui deviendront la société. Cette civilisation va venir contrer l'expression et les manifestations d'éléments pulsionnels sans le besoin d'adultes.

Tout le système d'apprentissage va aider à la régulation et venir contrer l'émergence de l'expression libre de sa sexualité et son agressivité (sinon pas de groupe).

<-> intériorisation des interdits et renoncement à la pleine jouissance des plaisirs qui s'apparente à une sorte de frustration que les plus petits ne supportaient pas.


On voit aussi émerger les formations réactionnelles, produit de tout ce que l'enfant à du surmonter.

On donne une place très importante à la honte, elle devient un trait de personnalité qui va s’imposer dans toutes ces formations, être très présent et qui participe au refoulement de la sexualité infantile.


Ce n'est pas pour autant que les fantasmes disparaissent, mais ils adoptent des caractéristiques spécifiques :


Rêverie diurne : Création d’un scénario imaginaire qui tend à réaliser un désir (fex s'imaginer à la place d'un personnage narcissiquement très fort après avoir vu un film, réaliser des actions qu'ils ne peuvent faire etc.)

=/= rêve nocturne

=/= jeu du tout petit avec les marionnettes etc. -> il se fait un petit film dans sa tête, ce sont des histoires bien construites, s'appuyant souvent sur les histoires, films etc. avec des thématiques souvent communes à tous les enfants et souvent une présence sous-jacente repérable des complexes d'œdipes.


Dont une thématique particulière qu'on appelle le roman familial :

Désigne les fantaisies enfantines qui consistent à imaginer avoir été adopté ou kidnappé et à s’inventer d’autres parents plus aimants, plus comblant, plus compréhensifs ou plus prestigieux.

-> exemple : "mon père et ma mère sont un roi et une reine qui habitent dans un pays très lointains nanananana"

Même si les parents à cette période sont idéalisés, ils en "prennent un coup" avec cette rêverie. Il trahit la nostalgie du temps ou les parents étaient tout pour l'enfant, à travers lui il rechercherait l'image des parents idéaux qu'il avait très très forte quand il était plus jeune.

Montre que les fantasmes se complexifient et s'organisent.


Il corrige la réalité insatisfaisante et compense le fait qu’on ne peut pas avoir papa/maman pour soi.

Le roman familial atteint son apogée à l’adolescence où il va être requestionné, moment où la crise identitaire est à son comble.

Dans la plupart des cas, il s’effrite de lui-même au fur et à mesure que les vrais parents sont acceptés avec leurs qualités et leurs défauts, ce qui a lieu conjointement à l’intégration des images positives et négatives de soi.


Les deux périodes de latence selon Berta BORNSTEIN (1953)


Pionnière du sujet de la latence et élève d'Anna Freud, elle propose un découpage de cette période en 2 étapes dont les bornes sur le plan temporel doivent cependant être relativisées

Considère que la latence continue d’être traversée par des contenus et conflits d’origine sexuelle qui continuent d’exister de façon sous-jacente, pas du tout partisante de sa disparition. Pour elle il existe justement une lutte contre la masturbation, notamment au début de la période de latence.

Et la lutte contre les désirs incestueux est lié à la sévérité du Surmoi.


  • Entre 5 ans et demi et 8 ans


Le Surmoi est encore en cours d’intégration, il est assez sévère et conservateur et a encore une trajectoire à effectuer pour devenir un autre surmoi plus évolué. Pour l'instant il s'agit encore d'une instance étrangère au Moi, qui se comporterait comme un ennemi.


Pour lutter contre les pulsions du génital, l’enfant recourt de façon régressive à la pré-génitalité

(= enjeux de plus petits dans des formes de régressions fex retour aux satisfactions orales (sucer son pouce) et anales (accidents) car l'enfant, sentant qu'il entre dans une étape compliquée à dépasser fait "un pas en avant et 2 en arrière" pour lutter contre la dimension du génital qui lui fait peur et dont il sent qu'elle va lui demander bcp d'Energie pour la traiter.)


Ambivalence : entre obéissance et rébellion, ce qui provoque d’intenses sentiments de culpabilité (moins le cas auparavant). La complexité de cette période peut être difficile pour le moi.

Le Moi de l’enfant fragilisé peut amener à des nouveaux symptômes (apparition de pathologies névrotiques).


Les phobies : une nouvelle vague d’angoisse de séparation, exprimée de façon directe par ex. la peur de sortir dans la rue seul ou de s’éloigner des parents.

Les mouvements régressifs et les angoisses : on voit revenir quelque chose de l’angoisse de castration et de l’angoisse de mort : pour la 1ère fois l’enfant devient capable de se représenter, de prendre conscience de l’existence réelle de la mort.

Cela se traduit par des insomnies, qui peuvent à la fois se rattacher à l’angoisse de séparation ou à la peur de la mort.

Ces peurs peuvent être pathologiques mais elles sont présentes chez la plupart des enfants, il y a comme une progression dans la représentation des angoisses, on est sur les mêmes thèmes mais c'est un autre lecture, d'autres modalités plus complexes et construites.

Pour accompagner l'enfant il faut s'y adapter ; pour certains on le rassure et cela finira par s'estomper, pour d'autres il y aura un besoin de déposer les scénarios qu'ils se racontent dans un cadre prévu à cet effet pour pouvoir se les approprier et s'en dégager.


  • Entre 8 et 10 ans


Forme d'apaisement, représentation habituelle de la latence.

Le Moi semble confronté à des conflits moins sévères et se tourne d’avantage vers la réalité.

Le Surmoi n’est plus un ennemi, il a fait l’objet d’un travail d’intériorisation grâce à un travail d’identification.

L'enfant ne croit plus alors en l’omnipotence magique de ses parents, c'est comme si un travail de "deuil" s'était effectué à ce niveau.

Maintenant qu'ils ont encaissé cette désillusion ils peuvent se tourner vers le monde extérieur avec des défenses bcp plus solides.


La souffrance psychique (qui faisait apparaître des angoisses etc) de l'enfant est moindre car il tire des satisfactions directes et indirectes de son commerce avec la réalité (liens avec les copains, perfs dans différentes activités, réussite scolaire etc).

Le travail analytique est plus difficile (BORSTEIN insiste sur ce point mais le prof est +/- d'accord) car il peut moins moduler ses défenses qu'il vient de se constituer, on peut surtout bien travailler avec des enfants + petits.


La relation aux parents (touche l'ensemble de la période de latence, pas juste la deuxième) :

La relation parent/enfant reste toujours importante pour l’enfant qui est dépendant du regard qu’ils portent sur lui. Il va s'appuyer sur lui mais des éléments critiques persistent et témoignent du fait que l'enfant grandit et continue à s'individualiser.

La relation aux parents est colorée d’enjeux narcissiques, l’enfant devenant très sensible à la critique des parents.



Rappel Identification : un processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci.

Ces identifications post-œdipiennes sont qualifiés de secondaires, par opposition aux identification primaires narcissique qui assurent l’identité du sujet et qui se font de façon primitive sur le mode de l’incorporation orale.

Chez le garçon et la fille les identifications oscillent entre le père et la mère de manière plus au moins conflictuelle constituant l’identité sexuelle à partir d’élément a la fois hétérosexuels et homosexuels.

L’identification aux parents suppose une identification à ses aspirations, à l’idéal des parents.

L’enfant intériorise ainsi les parents "interdicteurs" et les parents "modèles."


PSYCHOLOGIE
2ème année

CM 10 : La période de latence

Psychologie clinique

Definition

Refoulement
Mécanisme de défense permettant de remiser dans la scène psychique tous les contenus sexuels infantiles auparavant présents à la conscience. A pour effet l'apparition d'attitudes qui n'étaient pas présentent comme la pudeur, la honte et le dégout.

La période de latence :


C'est très souvent une période que les adultes apprécient car l'enfant y parait plus calme, apaisé, et sage en apparence. C'est une sorte "d'oasis" dans le cadre du développement auparavant très chargé en terme d'expression pulsionnelle.

Derrière cette accalmie un travail psychique conséquent s'effectue tout de même, il est seulement plus discret dans son expression.


Si certains enfants rencontrent des difficultés dans ce processus c'est qu'il y a quelque chose lié au stade précédent qui pose problème et que la latence à du mal à se mettre en place, ils seront très névrosés.


La latence se situe entre 6 et 11/12 ans, période correspondant à la primaire environ.

C'est une période de grands changements : on y voit une réorganisation des conflits internes (notamment dans l'expression pulsionnelle et la défense) et des réaménagement défensifs (nouveaux mécanismes de défense plus efficaces), sous le primat d'un Moi devenu le régisseur central.

Parce qu'ils ont traversé les étapes précédentes, ils ont consolidé leur moi et celui-ci est moins soumis à la pression du ça et du surmoi archaïque et peut "prendre les manettes".


C'est aussi une période de construction de "digues" psychiques pour canaliser les pulsions.

Pour Sigmund (1905) c'est à cette période que se constituent les forces qui + tard feront obstacles aux pulsions sexuelles, auparavant limitées par l'extérieur (l'adulte), et les limiteront.


Ce contrôle est rendu possible grâce à l'expression de mécanismes de défense plus efficaces comme le refoulement (le + important), la sublimation ou les désexualisation des relations d'objets d'amour primitifs.

L'énergie sexuelle va être utilisée à d'autres fins dont les apprentissages. L'essence même de la latence c'est le changement de but de cette énergie.

Le refoulement y joue un rôle décisif dans le sens ou il portera essentiellement sur la sexualité infantile et débouchera sur l'amnésie infantile (qui en addition à l'immaturité cérébrale entraine l'oubli de tous ces enjeux qui nous ont accompagnés).


De +, par l'introjection des idéaux parentaux on voit l'émergence d'une autre instance du moi : l'idéal du moi.

Elle résulte de la convergence du narcissisme (héritière du Moi idéal tout puissant du narcissisme infantile <-> l'illusion d'omnipotence de WINNICOTT) et des identifications aux parents idéalisés, à leurs substituts, aux idéaux collectifs.


Les instances psychiques au sens des topiques Freudiennes :

  • se structurent de + en +
  • les instances morales (sentiments de justice, sollicitudes, partage…) sont renforcées par les différences identifications
  • + le conflit Œdipien à été intense et + le surmoi sera sévère et culpabilisant, pris dans des représentations de punition importantes.
  • Au contraire si il a été bien organisé le surmoi sera moins dangereux et archaïque.


L'investissement des figures parentales :


On voit des changements clairs d'attitudes qui témoignent d'un remaniement assez important dans la façon dont l'enfant les investi.

-> disparition des aspects œdipiens et plutôt apparition de demande de tendresse.

Les parents "deviennent" des auxiliaires du fonctionnement mental, un soutien face aux situations difficiles; ils sont bcp moins investis comme des objets avec une dimension passionnelle.


L'enfant va s'ouvrir vers le social et investir, avec sa scolarité, des substituts parentaux et des groupes sociaux. Il va lier ses premières amitiés et investir des jeux véritablement sociaux (Game =/= play).


Le groupe de pairs : les jeux symboliques sont remplacés par des jeux "de société" : le "Game", qui sont souvent des jeux moteurs, héritages des décharges pulsionnelles.

La sexualité reste cependant latente et les activités en sont toujours imprégnées.

-> blagues autours de la sexualité comme une forme de désexualisation (détachement mais en même temps intérêt dans la réaction des autres).

La lutte contre la masturbation et les jeux sexuels entre enfants sont centraux et entrainent de fortes culpabilités.


La latence apparait comme un processus de civilisation qui s'encre à ce niveau et va continuer à se développer dans les groupes d'adolescents et d'adultes.

-> terme qui peut paraitre un peu ampoulé mais même si ça se fait à petite échelle les enfants posent les bases de lien tempéré qui deviendront la société. Cette civilisation va venir contrer l'expression et les manifestations d'éléments pulsionnels sans le besoin d'adultes.

Tout le système d'apprentissage va aider à la régulation et venir contrer l'émergence de l'expression libre de sa sexualité et son agressivité (sinon pas de groupe).

<-> intériorisation des interdits et renoncement à la pleine jouissance des plaisirs qui s'apparente à une sorte de frustration que les plus petits ne supportaient pas.


On voit aussi émerger les formations réactionnelles, produit de tout ce que l'enfant à du surmonter.

On donne une place très importante à la honte, elle devient un trait de personnalité qui va s’imposer dans toutes ces formations, être très présent et qui participe au refoulement de la sexualité infantile.


Ce n'est pas pour autant que les fantasmes disparaissent, mais ils adoptent des caractéristiques spécifiques :


Rêverie diurne : Création d’un scénario imaginaire qui tend à réaliser un désir (fex s'imaginer à la place d'un personnage narcissiquement très fort après avoir vu un film, réaliser des actions qu'ils ne peuvent faire etc.)

=/= rêve nocturne

=/= jeu du tout petit avec les marionnettes etc. -> il se fait un petit film dans sa tête, ce sont des histoires bien construites, s'appuyant souvent sur les histoires, films etc. avec des thématiques souvent communes à tous les enfants et souvent une présence sous-jacente repérable des complexes d'œdipes.


Dont une thématique particulière qu'on appelle le roman familial :

Désigne les fantaisies enfantines qui consistent à imaginer avoir été adopté ou kidnappé et à s’inventer d’autres parents plus aimants, plus comblant, plus compréhensifs ou plus prestigieux.

-> exemple : "mon père et ma mère sont un roi et une reine qui habitent dans un pays très lointains nanananana"

Même si les parents à cette période sont idéalisés, ils en "prennent un coup" avec cette rêverie. Il trahit la nostalgie du temps ou les parents étaient tout pour l'enfant, à travers lui il rechercherait l'image des parents idéaux qu'il avait très très forte quand il était plus jeune.

Montre que les fantasmes se complexifient et s'organisent.


Il corrige la réalité insatisfaisante et compense le fait qu’on ne peut pas avoir papa/maman pour soi.

Le roman familial atteint son apogée à l’adolescence où il va être requestionné, moment où la crise identitaire est à son comble.

Dans la plupart des cas, il s’effrite de lui-même au fur et à mesure que les vrais parents sont acceptés avec leurs qualités et leurs défauts, ce qui a lieu conjointement à l’intégration des images positives et négatives de soi.


Les deux périodes de latence selon Berta BORNSTEIN (1953)


Pionnière du sujet de la latence et élève d'Anna Freud, elle propose un découpage de cette période en 2 étapes dont les bornes sur le plan temporel doivent cependant être relativisées

Considère que la latence continue d’être traversée par des contenus et conflits d’origine sexuelle qui continuent d’exister de façon sous-jacente, pas du tout partisante de sa disparition. Pour elle il existe justement une lutte contre la masturbation, notamment au début de la période de latence.

Et la lutte contre les désirs incestueux est lié à la sévérité du Surmoi.


  • Entre 5 ans et demi et 8 ans


Le Surmoi est encore en cours d’intégration, il est assez sévère et conservateur et a encore une trajectoire à effectuer pour devenir un autre surmoi plus évolué. Pour l'instant il s'agit encore d'une instance étrangère au Moi, qui se comporterait comme un ennemi.


Pour lutter contre les pulsions du génital, l’enfant recourt de façon régressive à la pré-génitalité

(= enjeux de plus petits dans des formes de régressions fex retour aux satisfactions orales (sucer son pouce) et anales (accidents) car l'enfant, sentant qu'il entre dans une étape compliquée à dépasser fait "un pas en avant et 2 en arrière" pour lutter contre la dimension du génital qui lui fait peur et dont il sent qu'elle va lui demander bcp d'Energie pour la traiter.)


Ambivalence : entre obéissance et rébellion, ce qui provoque d’intenses sentiments de culpabilité (moins le cas auparavant). La complexité de cette période peut être difficile pour le moi.

Le Moi de l’enfant fragilisé peut amener à des nouveaux symptômes (apparition de pathologies névrotiques).


Les phobies : une nouvelle vague d’angoisse de séparation, exprimée de façon directe par ex. la peur de sortir dans la rue seul ou de s’éloigner des parents.

Les mouvements régressifs et les angoisses : on voit revenir quelque chose de l’angoisse de castration et de l’angoisse de mort : pour la 1ère fois l’enfant devient capable de se représenter, de prendre conscience de l’existence réelle de la mort.

Cela se traduit par des insomnies, qui peuvent à la fois se rattacher à l’angoisse de séparation ou à la peur de la mort.

Ces peurs peuvent être pathologiques mais elles sont présentes chez la plupart des enfants, il y a comme une progression dans la représentation des angoisses, on est sur les mêmes thèmes mais c'est un autre lecture, d'autres modalités plus complexes et construites.

Pour accompagner l'enfant il faut s'y adapter ; pour certains on le rassure et cela finira par s'estomper, pour d'autres il y aura un besoin de déposer les scénarios qu'ils se racontent dans un cadre prévu à cet effet pour pouvoir se les approprier et s'en dégager.


  • Entre 8 et 10 ans


Forme d'apaisement, représentation habituelle de la latence.

Le Moi semble confronté à des conflits moins sévères et se tourne d’avantage vers la réalité.

Le Surmoi n’est plus un ennemi, il a fait l’objet d’un travail d’intériorisation grâce à un travail d’identification.

L'enfant ne croit plus alors en l’omnipotence magique de ses parents, c'est comme si un travail de "deuil" s'était effectué à ce niveau.

Maintenant qu'ils ont encaissé cette désillusion ils peuvent se tourner vers le monde extérieur avec des défenses bcp plus solides.


La souffrance psychique (qui faisait apparaître des angoisses etc) de l'enfant est moindre car il tire des satisfactions directes et indirectes de son commerce avec la réalité (liens avec les copains, perfs dans différentes activités, réussite scolaire etc).

Le travail analytique est plus difficile (BORSTEIN insiste sur ce point mais le prof est +/- d'accord) car il peut moins moduler ses défenses qu'il vient de se constituer, on peut surtout bien travailler avec des enfants + petits.


La relation aux parents (touche l'ensemble de la période de latence, pas juste la deuxième) :

La relation parent/enfant reste toujours importante pour l’enfant qui est dépendant du regard qu’ils portent sur lui. Il va s'appuyer sur lui mais des éléments critiques persistent et témoignent du fait que l'enfant grandit et continue à s'individualiser.

La relation aux parents est colorée d’enjeux narcissiques, l’enfant devenant très sensible à la critique des parents.



Rappel Identification : un processus psychologique par lequel un sujet assimile un aspect, une propriété, un attribut de l’autre et se transforme totalement ou partiellement sur le modèle de celui-ci.

Ces identifications post-œdipiennes sont qualifiés de secondaires, par opposition aux identification primaires narcissique qui assurent l’identité du sujet et qui se font de façon primitive sur le mode de l’incorporation orale.

Chez le garçon et la fille les identifications oscillent entre le père et la mère de manière plus au moins conflictuelle constituant l’identité sexuelle à partir d’élément a la fois hétérosexuels et homosexuels.

L’identification aux parents suppose une identification à ses aspirations, à l’idéal des parents.

L’enfant intériorise ainsi les parents "interdicteurs" et les parents "modèles."