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Post-Bac
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L'Eglise du Xe au début XIIe

Histoire médiévale

Jusqu’au concile de Latran IV an 1215 - règle nouvelle de l’église.  

Voie du renouveau et de la reforme  

Distinction avec ecclesia qui a plusieurs sens en latin :  

  • Désigne une église comme bâtiment de culte, lieux où est déposé des reliques, passage d’une architecture romane à gothique avec de grand vitraux, 
  • Une communauté des croyants, des fidèles, équivaut à la chrétienté   
  • L'Eglise donc l’institution religieuse qui est incarné par le clergé (moine, clerc), pouvoir spirituel qui détermine des règles de fonctionnement de la vie religieuse. Ces règles appelé doctrine ou encore le dogme religieux et donc l’orthodoxie et le droit canonique. Elle est hiérarchisée et au fil du temps de plus en plus hiérarchisé.  

L’accentuation de la distinction entre les clercs (appartiennent à l’église) et les laïcs (fidèle qui ne sont pas religieux). Lié à une réforme de l’Eglise. Cette dernière veut sacraliser de plus en plus le clergé pour le distinguer de l’ensemble des laïcs grâce au modèle monastique.  

Renforcement très nette du pouvoir de l’institution ecclésiastique/ de l’Eglise. Souffrance de la monté en puissance des pouvoirs laïcs des princes territoriaux et des seigneurs qui empiète sur les droits de l’église. Les laics avaient la main mise sur les charges ecclésiastiques. Volonté de coupé le lien entre pouvoir spirituel et les princes et seigneurs. 

Mise en place d’un encadrement religieux et spirituel plus strict, normée des fidèles, des populations laïcs. Du comportement religieux en chassant ceux qui ne rentrent pas dans les normes et donc de réprimée jugé par l’institution déviant comme jugé non orthodoxe grâce à des tribunaux ecclésiastique fondé sur le droit de canon. Ces tribunaux sont appelés Inquisitio(n).  

Domination de l’Eglise culturelle et idéologique. Conception de l’Eglise par le schéma trifonctionnel. Adalbéron Laon veut 3 groupes sociaux définit par leurs fonctions (ceux qui prient pour le salut des autres, clergé : les Oratores ; ceux qui font la guerre donc l’aristocratie laïc : les Bellatores ; ceux qui travaillent, les paysans, dépendant des seigneurs : les Laboratores).  


A retenir :

L'ordre ecclésiastique vient de la distinction entre clercs et laïcs par le décret de Gratien où les clercs sont définis par différents critères : renoncement au mariage (à la sexualité), au travail de la terre, à toute possession privée, n’a pas le droit de porter des armes, privilège juridique celui du “for ecclésiastique” donc statut juridique spécifique et donc qu’il relève de la justice canonique et donc de l’évêque que juge ls clercs de son diocèse en vertu du droit canonique. Le tribunal de l’évêque est appelé l’officialité. C’est une justice plus clémente, invite le clerc à la pénitence, pas de peine de mort.  

Grande diversité dans le clergé avec une diversité sociale à des niveaux différents des écarts : les prélas au sommet de la hiérarchie (les évêques, les abbés des grands monastères, proviennent de la noblesse de l’aristocratie, puissant prince temporelle car certain possèdent des seigneuries, ou des fonctions de comte par exemple) et les moine, curé de paroisse rural ou urbaine en bas. 

Diversité de nature fondamentale avec distinction de deux groupes :  

  • les clercs réguliers = moine fondé sur une règle de vie souvent celle de Saint Benoit, vivent hors du monde dans l’isolement qui vaut pénitence où ils servent Dieu en priant, etc.
  • les clercs séculiers = au contact des fidèles, des laïcs, a pour mission le soin des âmes avec administration des sacrements de l’Eglise : pape, évêques, archevêques, curé.  

Les frères Convers qui vivent avec les moines mais n’ont pas pleinement de statut de moine, sorte de laïc religieux et les Béguines sont un ordre de femme.  

L’Eglise a pour fonction de distribuer sur le plan matériel et spirituel :

  • Sur le plan matériel : hospitalités, assistance aux pauvres et aux malades = œuvres de miséricordes, de charité (amour désintéressé) = pauvres/malades vus de manières positives car incarnent la souffrance pénitentielle dc souffrance du christ.  
  • Sur le plan spirituel : accomplissement des rites pour l’ensemble de la société (réunis la société passé, présent, futur), les communautés monastiques prient pour les vivants mais aussi pour le salut de l’âme des défunts. Fin du XIIe apparition du purgatoire où sont entreposé des âmes ni bonne ou mauvaise, et qu’il faut prier pour elle pour qu’elles passent au paradis, ils sont payés pour ça).  Les 7 sacrements fait par le clergé séculier : le baptême (renonciation au diable, au mal, promesse de salut, accès à la société chrétienne, l’eucharistie (=communion) (les laïcs communisent que sous une espèce alors que les clercs sous les deux espèces, la confession/pénitence, le mariage, la confirmation, l’extremonction,  et l’ordination  

L’église doit avoir les moyens d’assurer cette fonction, institution riche en terre (sur le plan économique), cette richesse s’accroit entre le Xe et le XIIIe grâce aux multiplications des donations de l’aristocratie des seigneurs laïcs, une extension des terres et particulièrement des terres cultivées. L’Eglise séculière a des revenus spécifiques : la dîme (un dixième des revenus locaux de la terre) appelé aussi la décime, un tiers de la dime va à la paroisse, un tiers va à l’évêque du diocèse, le tiers restant va à l’entretient des pauvres (charité). Dime souvent accaparée par des seigneurs laïcs.   

L’Eglise a pour fonction de faire grâce, ou d’exclure les contrevenants à l’ordre religieux ou spirituel grâce aux pouvoirs des clés de Saint Pierre (lié ou de délié les âmes), il s’exprime par différent moyen, pouvoir d’excommunication des évêques (rejet du pécheur ou des hérétiques) interdit l’accès au sacrement de l’église sauf si vous reconnaissait vos fautes et plus enterré dans la terre sacrée de l’Eglise, forme d’excommunication : l’anathème est une malédiction éternelle de son âme. Le pape utilise l’excommunication comme une arme de combat contre les souverains ou les princes pour les mettre au pas.     Par exemple, le pape Grégoire VII pape de 1073-1085 excommunie à deux reprises le roi de Germanie et empereur Henri IV au moment où le pape dispute la première place en Occident.                                                                     

Peine de l’interdit qui consiste à frapper un royaume entier, un domaine, un comté ou autre d’une forme d’excommunication particulière, interdit au clergé de desservir le culte. Par exemple, Innocent III en 1208, il jette l’interdit sur le royaume d’Angleterre, roi Jean Sans Terre qui était en conflit avec le pape pour l’élection de l’archevêque de Canterbury.  

Essor du monachisme, bcp de monastère = renforcement de l’idéologie monastique, devient influente au sein de l’église.  

Cluny monastère bénédictin en Bourgogne avec la règle de Saint Benoit. Cluny prône un mode de vie cénobitique (=vie en communauté). Fondation est dédiée aux apôtres Pierre et Paul par Guillaume le Pieu dc sous la tutelle pontificale et non pas sur l’évêque du diocèse de Mâcon. En 998, privilège dit d’exemption (= désormais l’évêque ne peut plus avoir de prétention sur le monastère) étendu en 1097 à tous monastères dépendent de Cluny. L’abbaye dirige un empire d’abbaye. L’abbé de Cluny a plus d’autorité spirituelle que le pape lui-même au XIe. Le monachisme bénédictin développe une réponse au besoin d’une société dominée par une aristocratie laïc qui est en extension. Les moines de Cluny se spécialise dans la liturgie/les offices divins particulièrement les offices demandés sous donation de l’aristocratie pour le salut des défunts. Ces abbés ont une longue vie : Maieul 954-994 ou Odilon 994-1049) dc permet une stabilité. Ils vont dans le royaume de France pour encourager la paix/ trêve de Dieu qui sont des assemblées regroupées sous l’autorité des évêques contre violences aristocratiques en leur faisant prêter serment sur les biens de l’église. Les clunisiens participent à la réorganisation des monastères anglais avec les normands lors de la conquête de Lille en 1066. Nombre de pape réformateur (église régulière) sont issu du monde clunisien ou ont été en contact avec des clunisiens dont Grégoire VII pape de 1073-1085 qui donne son nom à la réforme et Urbain II pape de 1088-1099.   En 1130 l’abbatiale de Cluny témoignage de l’apogée matériel de l’ordre. Elle se caractérise par sa taille, plus grande de la chrétienté occidentale. Il frappe leur propre monnaie.

Pierre le Vénérable 1122-1156, début de déclin sur le plan spirituel. Les moines sont désormais insérés dans le système seigneurial. Pour la liturgie, beaucoup de clunisiens sont devenues prêtres dc mélange des genres = dons chute car pr les gens la prière des clunisiens est moins forte/importante.  

Au XIe, de nouveaux ordres monastiques apparaissent pr réformés l’ordre monastique :   

  • En Italie, l’ordre des Camaldules en Camaldoli en Anatolie. Romuald de Ravenne en 1012 fonde une maison monastique fondé sur la règle de saint Benoit, mais entrecoupé de séjour en montagne dans des ermitages.  
  • Les chartreux (monachisme cartusien) fondé par Brune de Cologne en 1084. L’idée étant que Bruno et quelques-uns de ces compagnons vont se retirer dans la montagne dans des cellules individuelles, mènent vie de pénitence et de prières = presque vœux de silence. Bcp succès à son époque. L’ermitage de la Chartreuse détruit par une avalanche en 1132.  
  • Les Fontevraud fondé à la fin du XIe par Robert d’Arprissel, au départ un ermite et prédicateur dans l’ouest de la France. Il est reconnu en 1096 par Urbain II comme prédicateur. Il est suivi d’une foule de pénitent des deux sexes. Ils fondent en premier une communauté en Mayenne à Craon. Vers 1100, il fonde l’abbaye de Fontevraud qui est un monastère double. Cohabitation entre homme et femme = forme d’épreuve spirituelle, il est dirigé par une abbesse, issue de l’aristocratie locale et soutenue par les princes locales. Devient la nécropole des Plantagenets.  
  • L’ordre des cisterciens fondé par Robert de Molesme en 1098, et se développe avec Bernard de Clervaux. Les moines professent une vie d’austérité, symbolisée par un habit blanc alors que les clunisiens sont en noir. Le blanc est le symbole de pureté. Rupture avec le modèle de Cluny car vœux d’extrême pauvreté, ils refusent de posséder des seigneuries (tirer des revenues seigneuriaux) Le monachisme cistercien retourne en force des travaux manuels des moines. Ils sont autosuffisants sur le plan économique, ils vivent en autarcie. A la 1ère moitié du XIIe siècle, les cisterciens ne sont pas des seigneurs, ils ne gouvernent pas les paysans et n’en tirent pas de redevances. Les moines cisterciens vont devenir à leur tour de puissants seigneurs. Mais l’idée de départ est d’avoir un modèle économique différent des clunisiens. Les expériences monastiques du XIIe siècle visent à réformer le mouvement clunisien et donc revenir à une plus grande austérité. Bernard de Clervaux est un ardent promoteur de l’ordre des templiers et prêche pr la croisade

Le monachisme se développe avec des ordres mais chacun promeut une forme de retour aux origines. Il est en déclin au XIIe siècle car ne correspond plus à la société et élites préfèrent donner aux ordres mendiants plutôt qu'aux moines.

Des efforts sont poursuivis pour revenir à une pureté de l’Église pr s'extraire de la tutelle des grands laïcs qui pèse aux X-XIe. Avec réforme grégorienne qui est une réforme de l’Eglise et de la société chrétienne, influencé par des moines qui portent cette idéale comme Pierre Damien auteur d’un livre en 1051 où il dénonce les vices du clergé. Idée que l’Eglise doit être indépendante de tout autre pouvoir surtout des laïcs.   

Idée d’affirmer l’indépendance du pape vis-à-vis du pouvoir de l’empereur car il est fréquent que ce soit l’empereur du saint empire germanique qui impose son candidat à l’élection pontificale. En 1059 par une constitution, il institue le collège des cardinaux = électeurs privilégiés du pape, réservé aux cardinaux. En 1179, au concile Latran III, le premier canon vise a réservé le pape aux cardinaux.Mais empereur choisit un pape concurrent appelé l’anti-pape. Par exemple Grégoire VII puis Urbain II vont avoir un concurrent Clément III dc confrontation avec le pouvoir impérial = schisme, soit deux papes à la tête de la chrétienté. Libération de la tutelle pontificale se fait progressivement, et garantit pouvoir autonome. Exemple : Dictatus Papae en 1075 nouvelle conception de l’autorité pontificale : idéal théocratique.

  • Les légats réformes l’église grâce à des conciles, où l’autorité pontificale est affirmée. Sous Innocent III (1198-1216) ou Grégoire IX (1227-1254)accomplissement et achevement de la théorisation du pouvoir pontifical.  
  • L’Église est conçue comme un corps spirituel, mystique dont le Christ est à la tête. La chambre apostolique collecte les revenus seigneuriaux des états pontificaux, et les versements annuels fait au pape (sorte de collecte fiscale).  
  • La chancellerie pontificale a une croissance exponentielle avec multiplication des lettres pontificales adressé aux évêques ou aux grands laïcs. Les registres du Vatican, conserve les copies de 50 000 lettres.  

Chez Innocent III ou Grégoire VII, le pape se prétend vicaire du Christ en 1198. Ce souverain se dit investi de la plénitude du pouvoir. Le pape développe un appel pour la justice, il développe la pénitencerie. Il a le droit de corriger le pouvoir temporelle. A partir d’Innocent III, le pape se réaffirme la canonisation des saints. Affirmation que le pape est de plus en plus la source du droit au sein de l’Église dc droit canon. L'affirmation judicaire du pape pour juger les clercs et les cas réservé (affaire sensible des évêques) = forme d’autorité absolu ds l’Eglise et ds sphère temporelle. Le droit de l’Église se fait par le biais des conciles mais aussi des lois et bulles, appelés décrétales. Au XIIIe avec conflits entre le pape et l’empereur car limite ds volonté de puissance qu'affirme les papes. Exemple de conflit entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel à propos d’argent car le pape veut se procurer une dime sur les clercs du royaume, que le roi veut aussi, mais le roi ne veut pas que le pape prélève de l’argent sur l’Eglise de son royaume.

L’affirmation de la liberté de l’Eglise vise non seulement à dégager le pouvoir pontifical de toute tutelle laïque mais cette affirmation vise de manière plus large à dégager l’ensemble de la hiérarchie de l’Église de l’emprise des grands laïcs. Jusqu'en 1050, évêques soumis aux souverains dans leur royaume ou aux princes territoriaux dans leurs principautés. Ils sont pasteurs d’un diocèse et du point de vue de l’Église, ils doivent être en principe élu par le clergé en particulier par le clergé cathédrale (=chanoines) mais aussi par le peuple (=fidèle locaux) mais pas respecter car avant la réforme c'etait prince territoriaux et roi qu'ils les investissaient. Ils sont leurs vassaux et doivent prêter serment. Les évêques peuvent aussi être comte mais contradiction car normalement l’homme d’église n’a pas le droit de porter des armes et que le comte à se devoir. Le résultat de cette tutelle des laïcs ne signifie pas forcément un amoindrissement spirituel de l’Église. L’affirmation progressive de l’Église à choisir les évêques va déboucher sur la période de la querelle des investitures du fait que l’Église veut réaffirmer son droit à élire les évêques : dans le décret de Nicolas II en 1059 ou le dictatus papae. Conflit violent entre le pouvoir pontifical et le pouvoir laïc entre 1076-1122 = date du compromis avec le concordat de Worms conclu par l’empereur Henri V et le pape Calixte II : idée de distinction entre l’investiture et entre pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. L’empereur renonce à l’investiture à la crosse et l’anneau, s’engage a laisser l’élection canonique en échange le pape laisse l’empereur être représenter pendant l’élection et si besoin il pourrait arbitrer s'il y a désaccords. L’empereur temporel remet au nouvel évêque le sceptre quand les clercs investiront le nouvel évêque de sa charge spirituel en lui remettant l’anneau (mariage avec l’Église) et la crosse (bâton pastoral). Apaise tension mais pas totalement car pouvoirs temporels vaudront toujours garder un lien fort avec les évêques comme en France ou en Angleterre où les rois réussissent toujours à influencer fortement le choix de l’évêque et de soumettre le clergé du royaume à leur autorité surtout en Angleterre qui va éditer la constitution de Clarendon le roi affirme la renonciation à respecter la liberté de l’Eglise pour soumettre le clergé de son royaume à son autorité. Cette constitution aboutit à l’assassinat de l’archevêque de Canterbury

La réforme morale du clergé  

La liberté de l’église contient un volet spirituel et moral. La réforme est une œuvre de moralisation du clergé séculier. Les moines apparaissent comme des modèles que le clergé séculier doit imiter. Distinguer l’appartenance au clergé d’un côté et l’appartenance au monde laïc de l’autre.  

Lutte contre deux maux associés à une forme d’hérésie :  

  • La simonie qui vient des actes des apôtres = forme de vénalité qui concernent les choses sacrés (= bien ou charge ecclésiastique, ou de vendre l’accès au sacrement de l’Eglise). Lutte contre l’intervention des laïcs dans l’Eglise.  
  • La clerogamie/nicolaïsme : lutte contre le concubinage ou le mariage des clercs notamment des prêtres. On impose au clergé le modèle de la chasteté, interdiction de la sexualité car cela permet de sacraliser le clergé. Ce qui permet une promotion du mariage chrétien chez les laïcs. Même si le droit canon, c'était commun que les prêtres soient mariés et ait des enfants. 

Ce mouvement s’appuie sur l’aspiration des populations locale qui veulent un clergé digne de sa charge, mais à terme ce mouvement populaire bascule dans l’hérésie. Ce mouvement de réforme suscite des controverses dans l’église même. Des clercs sont opposés à tous changements, y compris des clercs des moines qui sont opposé au nicolaïsme et à la simonie comme Sigebert Genboux qui est moine bénédictin qui ne voulait pas couper le lien avec le pouvoir impérial.  


Post-Bac
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L'Eglise du Xe au début XIIe

Histoire médiévale

Jusqu’au concile de Latran IV an 1215 - règle nouvelle de l’église.  

Voie du renouveau et de la reforme  

Distinction avec ecclesia qui a plusieurs sens en latin :  

  • Désigne une église comme bâtiment de culte, lieux où est déposé des reliques, passage d’une architecture romane à gothique avec de grand vitraux, 
  • Une communauté des croyants, des fidèles, équivaut à la chrétienté   
  • L'Eglise donc l’institution religieuse qui est incarné par le clergé (moine, clerc), pouvoir spirituel qui détermine des règles de fonctionnement de la vie religieuse. Ces règles appelé doctrine ou encore le dogme religieux et donc l’orthodoxie et le droit canonique. Elle est hiérarchisée et au fil du temps de plus en plus hiérarchisé.  

L’accentuation de la distinction entre les clercs (appartiennent à l’église) et les laïcs (fidèle qui ne sont pas religieux). Lié à une réforme de l’Eglise. Cette dernière veut sacraliser de plus en plus le clergé pour le distinguer de l’ensemble des laïcs grâce au modèle monastique.  

Renforcement très nette du pouvoir de l’institution ecclésiastique/ de l’Eglise. Souffrance de la monté en puissance des pouvoirs laïcs des princes territoriaux et des seigneurs qui empiète sur les droits de l’église. Les laics avaient la main mise sur les charges ecclésiastiques. Volonté de coupé le lien entre pouvoir spirituel et les princes et seigneurs. 

Mise en place d’un encadrement religieux et spirituel plus strict, normée des fidèles, des populations laïcs. Du comportement religieux en chassant ceux qui ne rentrent pas dans les normes et donc de réprimée jugé par l’institution déviant comme jugé non orthodoxe grâce à des tribunaux ecclésiastique fondé sur le droit de canon. Ces tribunaux sont appelés Inquisitio(n).  

Domination de l’Eglise culturelle et idéologique. Conception de l’Eglise par le schéma trifonctionnel. Adalbéron Laon veut 3 groupes sociaux définit par leurs fonctions (ceux qui prient pour le salut des autres, clergé : les Oratores ; ceux qui font la guerre donc l’aristocratie laïc : les Bellatores ; ceux qui travaillent, les paysans, dépendant des seigneurs : les Laboratores).  


A retenir :

L'ordre ecclésiastique vient de la distinction entre clercs et laïcs par le décret de Gratien où les clercs sont définis par différents critères : renoncement au mariage (à la sexualité), au travail de la terre, à toute possession privée, n’a pas le droit de porter des armes, privilège juridique celui du “for ecclésiastique” donc statut juridique spécifique et donc qu’il relève de la justice canonique et donc de l’évêque que juge ls clercs de son diocèse en vertu du droit canonique. Le tribunal de l’évêque est appelé l’officialité. C’est une justice plus clémente, invite le clerc à la pénitence, pas de peine de mort.  

Grande diversité dans le clergé avec une diversité sociale à des niveaux différents des écarts : les prélas au sommet de la hiérarchie (les évêques, les abbés des grands monastères, proviennent de la noblesse de l’aristocratie, puissant prince temporelle car certain possèdent des seigneuries, ou des fonctions de comte par exemple) et les moine, curé de paroisse rural ou urbaine en bas. 

Diversité de nature fondamentale avec distinction de deux groupes :  

  • les clercs réguliers = moine fondé sur une règle de vie souvent celle de Saint Benoit, vivent hors du monde dans l’isolement qui vaut pénitence où ils servent Dieu en priant, etc.
  • les clercs séculiers = au contact des fidèles, des laïcs, a pour mission le soin des âmes avec administration des sacrements de l’Eglise : pape, évêques, archevêques, curé.  

Les frères Convers qui vivent avec les moines mais n’ont pas pleinement de statut de moine, sorte de laïc religieux et les Béguines sont un ordre de femme.  

L’Eglise a pour fonction de distribuer sur le plan matériel et spirituel :

  • Sur le plan matériel : hospitalités, assistance aux pauvres et aux malades = œuvres de miséricordes, de charité (amour désintéressé) = pauvres/malades vus de manières positives car incarnent la souffrance pénitentielle dc souffrance du christ.  
  • Sur le plan spirituel : accomplissement des rites pour l’ensemble de la société (réunis la société passé, présent, futur), les communautés monastiques prient pour les vivants mais aussi pour le salut de l’âme des défunts. Fin du XIIe apparition du purgatoire où sont entreposé des âmes ni bonne ou mauvaise, et qu’il faut prier pour elle pour qu’elles passent au paradis, ils sont payés pour ça).  Les 7 sacrements fait par le clergé séculier : le baptême (renonciation au diable, au mal, promesse de salut, accès à la société chrétienne, l’eucharistie (=communion) (les laïcs communisent que sous une espèce alors que les clercs sous les deux espèces, la confession/pénitence, le mariage, la confirmation, l’extremonction,  et l’ordination  

L’église doit avoir les moyens d’assurer cette fonction, institution riche en terre (sur le plan économique), cette richesse s’accroit entre le Xe et le XIIIe grâce aux multiplications des donations de l’aristocratie des seigneurs laïcs, une extension des terres et particulièrement des terres cultivées. L’Eglise séculière a des revenus spécifiques : la dîme (un dixième des revenus locaux de la terre) appelé aussi la décime, un tiers de la dime va à la paroisse, un tiers va à l’évêque du diocèse, le tiers restant va à l’entretient des pauvres (charité). Dime souvent accaparée par des seigneurs laïcs.   

L’Eglise a pour fonction de faire grâce, ou d’exclure les contrevenants à l’ordre religieux ou spirituel grâce aux pouvoirs des clés de Saint Pierre (lié ou de délié les âmes), il s’exprime par différent moyen, pouvoir d’excommunication des évêques (rejet du pécheur ou des hérétiques) interdit l’accès au sacrement de l’église sauf si vous reconnaissait vos fautes et plus enterré dans la terre sacrée de l’Eglise, forme d’excommunication : l’anathème est une malédiction éternelle de son âme. Le pape utilise l’excommunication comme une arme de combat contre les souverains ou les princes pour les mettre au pas.     Par exemple, le pape Grégoire VII pape de 1073-1085 excommunie à deux reprises le roi de Germanie et empereur Henri IV au moment où le pape dispute la première place en Occident.                                                                     

Peine de l’interdit qui consiste à frapper un royaume entier, un domaine, un comté ou autre d’une forme d’excommunication particulière, interdit au clergé de desservir le culte. Par exemple, Innocent III en 1208, il jette l’interdit sur le royaume d’Angleterre, roi Jean Sans Terre qui était en conflit avec le pape pour l’élection de l’archevêque de Canterbury.  

Essor du monachisme, bcp de monastère = renforcement de l’idéologie monastique, devient influente au sein de l’église.  

Cluny monastère bénédictin en Bourgogne avec la règle de Saint Benoit. Cluny prône un mode de vie cénobitique (=vie en communauté). Fondation est dédiée aux apôtres Pierre et Paul par Guillaume le Pieu dc sous la tutelle pontificale et non pas sur l’évêque du diocèse de Mâcon. En 998, privilège dit d’exemption (= désormais l’évêque ne peut plus avoir de prétention sur le monastère) étendu en 1097 à tous monastères dépendent de Cluny. L’abbaye dirige un empire d’abbaye. L’abbé de Cluny a plus d’autorité spirituelle que le pape lui-même au XIe. Le monachisme bénédictin développe une réponse au besoin d’une société dominée par une aristocratie laïc qui est en extension. Les moines de Cluny se spécialise dans la liturgie/les offices divins particulièrement les offices demandés sous donation de l’aristocratie pour le salut des défunts. Ces abbés ont une longue vie : Maieul 954-994 ou Odilon 994-1049) dc permet une stabilité. Ils vont dans le royaume de France pour encourager la paix/ trêve de Dieu qui sont des assemblées regroupées sous l’autorité des évêques contre violences aristocratiques en leur faisant prêter serment sur les biens de l’église. Les clunisiens participent à la réorganisation des monastères anglais avec les normands lors de la conquête de Lille en 1066. Nombre de pape réformateur (église régulière) sont issu du monde clunisien ou ont été en contact avec des clunisiens dont Grégoire VII pape de 1073-1085 qui donne son nom à la réforme et Urbain II pape de 1088-1099.   En 1130 l’abbatiale de Cluny témoignage de l’apogée matériel de l’ordre. Elle se caractérise par sa taille, plus grande de la chrétienté occidentale. Il frappe leur propre monnaie.

Pierre le Vénérable 1122-1156, début de déclin sur le plan spirituel. Les moines sont désormais insérés dans le système seigneurial. Pour la liturgie, beaucoup de clunisiens sont devenues prêtres dc mélange des genres = dons chute car pr les gens la prière des clunisiens est moins forte/importante.  

Au XIe, de nouveaux ordres monastiques apparaissent pr réformés l’ordre monastique :   

  • En Italie, l’ordre des Camaldules en Camaldoli en Anatolie. Romuald de Ravenne en 1012 fonde une maison monastique fondé sur la règle de saint Benoit, mais entrecoupé de séjour en montagne dans des ermitages.  
  • Les chartreux (monachisme cartusien) fondé par Brune de Cologne en 1084. L’idée étant que Bruno et quelques-uns de ces compagnons vont se retirer dans la montagne dans des cellules individuelles, mènent vie de pénitence et de prières = presque vœux de silence. Bcp succès à son époque. L’ermitage de la Chartreuse détruit par une avalanche en 1132.  
  • Les Fontevraud fondé à la fin du XIe par Robert d’Arprissel, au départ un ermite et prédicateur dans l’ouest de la France. Il est reconnu en 1096 par Urbain II comme prédicateur. Il est suivi d’une foule de pénitent des deux sexes. Ils fondent en premier une communauté en Mayenne à Craon. Vers 1100, il fonde l’abbaye de Fontevraud qui est un monastère double. Cohabitation entre homme et femme = forme d’épreuve spirituelle, il est dirigé par une abbesse, issue de l’aristocratie locale et soutenue par les princes locales. Devient la nécropole des Plantagenets.  
  • L’ordre des cisterciens fondé par Robert de Molesme en 1098, et se développe avec Bernard de Clervaux. Les moines professent une vie d’austérité, symbolisée par un habit blanc alors que les clunisiens sont en noir. Le blanc est le symbole de pureté. Rupture avec le modèle de Cluny car vœux d’extrême pauvreté, ils refusent de posséder des seigneuries (tirer des revenues seigneuriaux) Le monachisme cistercien retourne en force des travaux manuels des moines. Ils sont autosuffisants sur le plan économique, ils vivent en autarcie. A la 1ère moitié du XIIe siècle, les cisterciens ne sont pas des seigneurs, ils ne gouvernent pas les paysans et n’en tirent pas de redevances. Les moines cisterciens vont devenir à leur tour de puissants seigneurs. Mais l’idée de départ est d’avoir un modèle économique différent des clunisiens. Les expériences monastiques du XIIe siècle visent à réformer le mouvement clunisien et donc revenir à une plus grande austérité. Bernard de Clervaux est un ardent promoteur de l’ordre des templiers et prêche pr la croisade

Le monachisme se développe avec des ordres mais chacun promeut une forme de retour aux origines. Il est en déclin au XIIe siècle car ne correspond plus à la société et élites préfèrent donner aux ordres mendiants plutôt qu'aux moines.

Des efforts sont poursuivis pour revenir à une pureté de l’Église pr s'extraire de la tutelle des grands laïcs qui pèse aux X-XIe. Avec réforme grégorienne qui est une réforme de l’Eglise et de la société chrétienne, influencé par des moines qui portent cette idéale comme Pierre Damien auteur d’un livre en 1051 où il dénonce les vices du clergé. Idée que l’Eglise doit être indépendante de tout autre pouvoir surtout des laïcs.   

Idée d’affirmer l’indépendance du pape vis-à-vis du pouvoir de l’empereur car il est fréquent que ce soit l’empereur du saint empire germanique qui impose son candidat à l’élection pontificale. En 1059 par une constitution, il institue le collège des cardinaux = électeurs privilégiés du pape, réservé aux cardinaux. En 1179, au concile Latran III, le premier canon vise a réservé le pape aux cardinaux.Mais empereur choisit un pape concurrent appelé l’anti-pape. Par exemple Grégoire VII puis Urbain II vont avoir un concurrent Clément III dc confrontation avec le pouvoir impérial = schisme, soit deux papes à la tête de la chrétienté. Libération de la tutelle pontificale se fait progressivement, et garantit pouvoir autonome. Exemple : Dictatus Papae en 1075 nouvelle conception de l’autorité pontificale : idéal théocratique.

  • Les légats réformes l’église grâce à des conciles, où l’autorité pontificale est affirmée. Sous Innocent III (1198-1216) ou Grégoire IX (1227-1254)accomplissement et achevement de la théorisation du pouvoir pontifical.  
  • L’Église est conçue comme un corps spirituel, mystique dont le Christ est à la tête. La chambre apostolique collecte les revenus seigneuriaux des états pontificaux, et les versements annuels fait au pape (sorte de collecte fiscale).  
  • La chancellerie pontificale a une croissance exponentielle avec multiplication des lettres pontificales adressé aux évêques ou aux grands laïcs. Les registres du Vatican, conserve les copies de 50 000 lettres.  

Chez Innocent III ou Grégoire VII, le pape se prétend vicaire du Christ en 1198. Ce souverain se dit investi de la plénitude du pouvoir. Le pape développe un appel pour la justice, il développe la pénitencerie. Il a le droit de corriger le pouvoir temporelle. A partir d’Innocent III, le pape se réaffirme la canonisation des saints. Affirmation que le pape est de plus en plus la source du droit au sein de l’Église dc droit canon. L'affirmation judicaire du pape pour juger les clercs et les cas réservé (affaire sensible des évêques) = forme d’autorité absolu ds l’Eglise et ds sphère temporelle. Le droit de l’Église se fait par le biais des conciles mais aussi des lois et bulles, appelés décrétales. Au XIIIe avec conflits entre le pape et l’empereur car limite ds volonté de puissance qu'affirme les papes. Exemple de conflit entre Boniface VIII et Philippe IV le Bel à propos d’argent car le pape veut se procurer une dime sur les clercs du royaume, que le roi veut aussi, mais le roi ne veut pas que le pape prélève de l’argent sur l’Eglise de son royaume.

L’affirmation de la liberté de l’Eglise vise non seulement à dégager le pouvoir pontifical de toute tutelle laïque mais cette affirmation vise de manière plus large à dégager l’ensemble de la hiérarchie de l’Église de l’emprise des grands laïcs. Jusqu'en 1050, évêques soumis aux souverains dans leur royaume ou aux princes territoriaux dans leurs principautés. Ils sont pasteurs d’un diocèse et du point de vue de l’Église, ils doivent être en principe élu par le clergé en particulier par le clergé cathédrale (=chanoines) mais aussi par le peuple (=fidèle locaux) mais pas respecter car avant la réforme c'etait prince territoriaux et roi qu'ils les investissaient. Ils sont leurs vassaux et doivent prêter serment. Les évêques peuvent aussi être comte mais contradiction car normalement l’homme d’église n’a pas le droit de porter des armes et que le comte à se devoir. Le résultat de cette tutelle des laïcs ne signifie pas forcément un amoindrissement spirituel de l’Église. L’affirmation progressive de l’Église à choisir les évêques va déboucher sur la période de la querelle des investitures du fait que l’Église veut réaffirmer son droit à élire les évêques : dans le décret de Nicolas II en 1059 ou le dictatus papae. Conflit violent entre le pouvoir pontifical et le pouvoir laïc entre 1076-1122 = date du compromis avec le concordat de Worms conclu par l’empereur Henri V et le pape Calixte II : idée de distinction entre l’investiture et entre pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. L’empereur renonce à l’investiture à la crosse et l’anneau, s’engage a laisser l’élection canonique en échange le pape laisse l’empereur être représenter pendant l’élection et si besoin il pourrait arbitrer s'il y a désaccords. L’empereur temporel remet au nouvel évêque le sceptre quand les clercs investiront le nouvel évêque de sa charge spirituel en lui remettant l’anneau (mariage avec l’Église) et la crosse (bâton pastoral). Apaise tension mais pas totalement car pouvoirs temporels vaudront toujours garder un lien fort avec les évêques comme en France ou en Angleterre où les rois réussissent toujours à influencer fortement le choix de l’évêque et de soumettre le clergé du royaume à leur autorité surtout en Angleterre qui va éditer la constitution de Clarendon le roi affirme la renonciation à respecter la liberté de l’Eglise pour soumettre le clergé de son royaume à son autorité. Cette constitution aboutit à l’assassinat de l’archevêque de Canterbury

La réforme morale du clergé  

La liberté de l’église contient un volet spirituel et moral. La réforme est une œuvre de moralisation du clergé séculier. Les moines apparaissent comme des modèles que le clergé séculier doit imiter. Distinguer l’appartenance au clergé d’un côté et l’appartenance au monde laïc de l’autre.  

Lutte contre deux maux associés à une forme d’hérésie :  

  • La simonie qui vient des actes des apôtres = forme de vénalité qui concernent les choses sacrés (= bien ou charge ecclésiastique, ou de vendre l’accès au sacrement de l’Eglise). Lutte contre l’intervention des laïcs dans l’Eglise.  
  • La clerogamie/nicolaïsme : lutte contre le concubinage ou le mariage des clercs notamment des prêtres. On impose au clergé le modèle de la chasteté, interdiction de la sexualité car cela permet de sacraliser le clergé. Ce qui permet une promotion du mariage chrétien chez les laïcs. Même si le droit canon, c'était commun que les prêtres soient mariés et ait des enfants. 

Ce mouvement s’appuie sur l’aspiration des populations locale qui veulent un clergé digne de sa charge, mais à terme ce mouvement populaire bascule dans l’hérésie. Ce mouvement de réforme suscite des controverses dans l’église même. Des clercs sont opposés à tous changements, y compris des clercs des moines qui sont opposé au nicolaïsme et à la simonie comme Sigebert Genboux qui est moine bénédictin qui ne voulait pas couper le lien avec le pouvoir impérial.