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Post-Bac
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L'Ecole comme lieu de socialisation

Sciences de l'éducation

I. Sexe et genre, introduction aux notions

Introduction

  • 1/ L’Ecole comme lieu de formation -> aiguiller les parcours, délivrer des diplômes en fonction des besoins des sociétés et des capacités individuelles, le plus neutrement possible
  • 2/ L’Ecole comme banque du capital humain
  • 3/ L’Ecole comme lieu de reproduction des inégalités -> une institution non neutre, investie par certains groupes sociaux plutôt que d’autres
  • 4/ L’Ecole comme lieu de socialisation -> un évènement parmi d’autre du parcours de vie 
  • Perspective durkheimienne/fonctionnaliste = “société” comme un tout formé de sous ensemble différenciés mais complémentaires
  • Différentes limite dont celle de participer d’une justification de l’ordre social existant
  • “Société” peut être analysée comme un champ de bataille entre différents groupes sociaux aux intérêts divergents et inégalement dotés de moyens pour faire prévaloir leur point de vue = l’école comme instance de reproduction des inégalités sociales
  • Seulement, si reproduction des inégalités sociales --> dynamiques travaillent qui permet de connaître un changement de statut
  • La question du développement des scolarités féminines -> relativement inattendu, créé de nouveaux possibles mais ne renverse pas les hiérarchies pour autant
  • Explosion des scolarités féminines -> fait social majeur de la deuxième moitié du XXe siècle en France et pays industrialisés 
  • Pas de totale révolution-> les orientations scolaires et professionnelles restent fortement différenciées et inégalitaires

a) Quelques remarques préliminaires

Un sujet passionnel

  • “Théorie du genre” a souvent fait la une de l’actualité, en particulier dans les débats autour de l’école
  • Un cas d’école de la différence entre discours politique/idéologique et production/discussion scientifique
  • Révèle le caractère très passionnel des questions autour de la différenciation entre filles et garçons -> tout le monde a une expérience sur la question et a tendance à prendre cette expérience comme seule base de réflexion
  • Comprendre ce qui se joue dans la socialisation différenciée des enfants en fonction de certains de leurs attributs physiques nécessite de prendre du recul sur ses propres perceptions/ressentis -> plus que jamais, penser/agir en scientifique

Femmes/Homme: une construction sociale ?

  • Différences de comportement, place occupée au sein des organisations sociales = ne découlent pas forcément de différences d’ordre biologique
  • Instaure une coupure radicale = être très investi en sciences humaines entre différences « naturelles » et différence « socialement construites »
  • Si ces différences ont été créées par le sociale = peuvent être défaites par l’action sociale/politique MAIS point de départ pour un décentrement du regard

Introduction aux concepts

  • Et les hommes ? “Fabrique” de la masculinité tout aussi efficace
  • Peut étendre les remarques quand au caractère « socialement construit » des femmes et de la féminité aux hommes et à la masculinité.
  • Certes, à la naissance, un enfant peut être assigné à l’un des 2 sexes à partir du constat de son anatomie externe -> étiquetage n'as de d’être réactivée tout au long du processus de socialisation, où se réaffirment ces modalités de la division sexuelle du travail spécifique à chaque société
  • « femmes » et des « hommes » dans la quasi totalité des sociétés = Définition relatives et les fonction qui leur sont attribuées diffèrent d’une société à une autre --> apports de l’ethnologie
  • Montrent la « socialisation de sexe » varie en fonction des aires culturelles et comment chaque culture interprète différemment cette différence de sexe anatomique qui nous paraît de notre point souvent indépassable --> permet de « relativiser » ces différences qui nous paraissent naturelles.

Les Baruyas et “la fabrique des grands hommes”

  • Naître ne détermine pas, incapables d’attendre naturellement la masculinité sont séparés de leur mère dès l’âge de 7 ans, pour être élevé dans la “maison des hommes” pour devenir “de grands hommes” -> éduqué par un groupe d’homme à part de l’influence des femmes pour se renforcer Ici “mâle”/“hommes”
  • Il faut passer par des épreuves spécifiques pour acquérir ce statut social à part entière
  • Existe des « épreuves de masculinité » qu’il faut franchir pour accéder pleinement au statut d’homme à part entière --> les équivalents des “maisons des hommes” existent dans la plupart des sociétés
  • Comme l’honneur ou la honte, son envers à la différence de la culpabilité, elle est éprouvée devant les autres
  • La virilité doit être validée par les autres hommes, dans sa vérité de violence actuelle ou potentielle, et certifiée par la reconnaissance de l’appartenance au groupe des « vrais hommes ».
  • Nombre de rites d’institution, scolaires ou militaires notamment, comportent de véritables épreuves de virilité orientées vers le renforcement des solidarités viriles.
  • Des pratiques comme certains viols collectifs des bandes d’adolescents = variante déclassée de la visite collective au bordel, si présente dans les mémoires d’adolescents bourgeois ont pour fin de mettre ceux qui sont à l’épreuve en demeure d’affirmer devant les autres leur virilité dans sa vérité de violence = en dehors de toutes les tendresses et de tous les attendrissements dévirilisants de l’amour
  • Se manifestent de manière éclatante

L’hétéronomie de toutes les affirmations de la virilité, leur dépendance à l’égard du jugement du groupe viril.”

  • Rôles sociaux masculins et féminins ne sont pas réductibles aux différences « anatomique » de sexe -> distinction “sexe”/“genre”
  • Socialisation familiale et scolaire -> quelles modalités d’articulation pour mieux comprendre la double dynamique des réussite scolaires / reproduction des inégalités sexuées
  • Gayle Rubin (1949) et la métaphore du cintre: le sexe serait en fait une sorte de cintre sur lequel on placerait, au cours de la socialisation, certains attributs.
  • A l’instar des vêtements que l’on dépose sur le cintre ces attributs différents acquis par les hommes et les femmes viendraient renforcer voir extrapoler certaines différences anatomiques minimes à l’origine entre les individus des deux sexes

II. Les succès scolaires des filles : "une révolution respectueuse"

Introduction

  • L’école, comme les parents ou le groupe de pairs constitue un des éléments clé de la socialisation des jeunes ou moins jeunes enfants.
  • Les parents, les copains ou copines et les professeurs: les trois principaux ensemble d’agents socialisateurs des individus des sociétés industrielles dans les premiers âges de la vie.
  • La tradition sociologique française longtemps uniquement intéressée aux inégalités sociales face à l’école = que à partir des années 1990 que la question du sexe vient s’inviter dans les questionnement des inégalités face à l’école.

Trois raisons à une telle invisibilisation:

  • 1/ Large partie des chercheurs qui s’intéressaient aux inégalités face à l’école étaient de tradition marxiste -> résonnent prioritairement en termes de classe sociale = Le sexe reste un élément secondaire, accessoire, dont le fonctionnement ne méritait pas la mise en place d’un cadre d’analyse particulier.
  • 2/ Chercheurs en majorité des hommes = de part la socialisation en général - sensible à certains aspects de la réalité sociale.
  • 3/ Académisme et remise en question des paradigmes dominants -> explosion scolaire des filles peut prévisible
  • Parce qu’il combine reproduction des certaines inégalités et dépassement d’autres grâce à l’école, le cas des scolarité féminine est intéressant à analyser pour complexifier le schéma général “école comme production de lien social” VS “école reproductrice”
  • Changement radical, ne doit pas pour autant faire oublier le très long et difficile chemin des filles pour obtenir le droit de s’asseoir à l’école à côtés des garçons et d’y recevoir le même enseignement.
  • L’accès des filles au système d’enseignement était plutôt subordonné à des fins de formation aux tâches domestiques, à une préparation au métier d’épouse et de mère, ce qui a longtemps justifié aux yeux de la population et des représentants de l’état un enseignement différencié entre filles et garçons.
  • C’est de ce brossage rapide de l’histoire des scolarités féminines dont il sera question dans la première sous partie.

1) Le temps de la différence

a) De l'exclusion à l'acceptation sous condition

  • Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les pouvoirs publics, les familles ont longtemps jugé inutile d’instruire les femmes.
  • Jusqu’au 17ème siècle leur enseignement était essentiellement religieux, et ce indifféremment suivant les classes sociales.
  • Les jeunes filles des classes laborieuses allaient au catéchisme, tandis que les jeunes filles des classes dominantes, nobles ou bourgeoises allaient au couvent.
  • Jusqu’au début du 20ème siècle (1924) les jeunes filles = pas accès au baccalauréat, soit au diplôme qui permet à tout un chacun en France de continuer sa scolarité dans le supérieur.
  • L’école ne devait former les filles à leurs futurs rôles domestiques de mère ou d’épouse et pas nécessairement leur donner la possibilité d’exercer un métier intéressant ou de se cultiver

La 1ère pierre de l’enseignement secondaire féminin laïque a été posée par Camille Sée, collaborateur de Jules Ferry.

  • Décembre 1880 est donc votée la loi dite « Camille Sée » qui met en place l’enseignement secondaire des jeunes filles en France -> “arracher la formation des filles aux genoux de l’église”
  • Les programmes dispensés dans les lycées de jeunes filles restent ainsi différents de ceux enseignés dans les lycées de garçon -> le grec, le latin ou la philosophie, qui comptent parmi les matières les plus noble et celles qui comptent alors pour obtenir le baccalauréat ne sont pas enseignées dans les lycées de jeunes filles jusqu’en 1924.
  • Les matières telles que l’enseignement de la morale ou des travaux domestiques restent au centre des apprentissages destinées aux filles de ces nouveaux lycées.
  • Ainsi, même si les filles ont accès à un niveau d’étude plus élevé que jusqu’alors, elles restent cantonnées à un rôle « féminin » d’éducation -> former « de bonnes épouses et de bonnes mères » (Sée)

b) Mixité = égalité ?

  • 1975: mixité est légalisée par la Loi « Haby » et sera par la suite imposée à tous les niveaux de l’éducation -> prends du temps, les concours et les enseignements des écoles normales supérieures n’ont été mixte qu’au cours des années 1980
  • Extension de la mixité à tous les niveau de l’enseignement est moins dû des idéaux égalitaires qu’à des raisons budgétaires organisationnelles = mesures en faveur de la mixité sont adoptées en grande partie parce que les frais de fonctionnement d’un système scolaire mixte sont moins élevés
  • Pas de réel débat de fond quant à l’égalité entre hommes et femmes et pourtant + de bachelières que de bacheliers en 1971 et jamais d’inversion de tendance depuis

2) Une révolution silencieuse

Effectifs des étudiants en fonction du sexe (1899-2004)

  • « explosion » n’est pas le fait d’une politique d’éducation particulière ou d’une action particulière de l’éducation nationale ou du personnel éducatif envers les filles des lycées et des collèges -> le contraire: au cours de l’histoire de l’enseignement féminin, on se rend compte que les gouvernements, les professeurs = n’ont eu de cesse de mettre des barrières, de réinstaurer des inégalités entre les systèmes d’enseignements masculins ou féminin.
  • Cette transformation « involontaire » due au fonctionnement du système scolaire ne va pas être sans conséquence sur la situation des femmes dans la société par la suite, notamment sur le marché du travail.
  • Dans ce cas des scolarité féminine, l’école n’est pas qu’une école de la « reproduction »
  • « productrice », car changements au niveau des réussite scolaire féminin a accompagné de changements important au sein de la population
  • En même temps, contrairement à ce que pensait Durkheim, l’école n’est pas qu’un outil de "socialisation méthodique" de socialisation contrôlée de près pour prévenir certains effets pervers produit par le développement des sociétés industrielles modernes-> un des évènements majeur qu’a connu l’école ces 50 dernières années n’est pas le produit d’une action concertée et soigneusement mise en place par les pouvoirs publics ou les professeurs.
  • Ni espace de reproduction de la socialisation familiale, ni espace d’inculcation d’une table des valeurs particulière, l’école apparaît ainsi sous l’angle des scolarités féminine comme un espace de socialisation à par entière avec ses spécificités, son fonctionnement propre et sa logique propre
  • Différente hypothèses explicatives de cette explosion scolaire ont été formulée pour expliquer ce phénomène « inattendu » --> rendent compte du caractère très complexe de cet événement particulier de l’augmentation sans précédent des scolarités féminines.

1/ l’hypothèse de la “docilité”

  • Cette meilleure réussite solaire serait le fait que la socialisation familiale prépare en moyenne mieux les filles au jeu scolaire et à ses contraintes que les garçons
  • Les petites filles, socialisée à être plus soignée, plus calme, plus appliquées rempliraient + les conditions « attendue » des élèves à l’école par les professeurs -> les filles seraient plus « dociles » de par leur socialisation familiale.
  • Docile < « Docilis » (lat.) qui signifie « qui se laisse apprendre », ou « qui apprend bien ».
  • Décalage plus fort entre univers familial et scolaire chez les garçons -> Baudelot et Establet défendent l’hypothèse selon laquelle le groupe de paires formé sur la base de l’origine géographique ou sociale, joue un rôle important chez les jeunes garçons.
  • L’insertion forte dans ce groupe social permet aux garçons d’opposer aux systèmes de valeur familial et scolaire une autre hiérarchie.
  • Ce qui est valorisé dans le groupe de copain n’est pas forcément ce qui est valorisé à l’école ou dans la famille.
  • De ce fait, si les garçons se trouvent en décalage par rapport à l’univers familial ou scolaire, ils peuvent + facilement trouver dans ce groupe de pairs un autre système de valeur, une autre manière de s’affirmer, qui leur permettra de compenser les échecs ou les incompréhensions rencontrées à l’école ou dans la famille.
  • Filles resteraient plus prisonnières des normes en vigueur dans la famille et l’école, ne bénéficiant pas de système de valeur « alternatifs » comme les jeunes garçons.
  • Seraient « fragiles » dans leur assurance et leur repère dès quelles sortent du champ d’influence de ces institutions familiales et scolaire.
  • En revanche les garçons peuvent d’avantage s’affranchir de ces normes strictes et se développer « indépendamment »

2/ l’hypothèse de la mobilisation

  • J.-P. Terrail remarque ainsi que certes, on peut souvent observer une moindre obsession compétitive des filles, mais cela n’autorise pas à gommer leurs investissements plus actifs dans l’appropriation des savoirs
  • Les meilleures réussites scolaires seraient ainsi le produit d’un investissement actif des filles et de leur famille dans la réussite scolaire bien plus que conformité docile à la contrainte.
  • Les filles représente aujourd’hui près de 30 % des élèves des classes préparatoires scientifiques aux grandes écoles + des métiers à prédominance masculine sont devenus « typiquement féminins », comme le métier de professeur par exemple.
  • Des destins féminins avant hier exceptionnel, hier minoritaires, peuvent aujourd’hui paraitre courants --> femmes entreprennent autre chose que d’obéir à des modèles de comportement prédéterminés, anticipent un avenir qui n’était pas le plus probable, se saisissent de chances qui étaient minoritaires.
  • La sur scolarisation des filles serait donc le produit d’une mobilisation active des jeunes filles et de leur familles suscité dans des conditions historiques, ces 30 dernières années, où la réussite scolaire est devenue une des voie principale et quasi unique d’émancipation individuelle

3/ l’importance des interactions scolaires

  • Ce qui se joue lors de l’interaction enseignant/élèves est en faveur des filles
  • Enquête de G. Felouzis sur comment élèves se comportent-ils en classe au collège et comment réalisent-ils leur rôle de collégien selon leur sexe et leur milieu social --> réflexion sur la mise en œuvre, dans l’interaction scolaire, des formes d’adaptation des élèves selon leur sexe et leur milieu social.
  • Les comportements de participation en classe, les + appréciés par les professeurs, ne distinguent pas les filles des garçons.
  • La « passivité » des filles en classe n’est donc qu’un mythe. Lorsqu’il s’agit de participer activement en classe en prenant la parole, les filles sont tout aussi présentes que les garçons.
  • Les comportements des filles les + caractéristiques par rapport aux garçons renvoient soit au travail collectif en classe (« travail de groupe »), soit à des comportements de concentration sur les tâches scolaires et sur le discours du professeur.
  • Les comportements qui caractérisent les garçons semblent plus éloignés des canons du collégien idéal. Il s’agit en effet des comportements de chahut, des plus acceptés comme le bavardage, aux plus extrêmes comme les « grimaces, gestes, rires » = garçons ont le monopole de ces comportements.
  • Les filles de milieu populaire se caractérisent plus par des comportements de concentration sur les tâches scolaires et une participation « entre pairs » qui permet de contourner les pièges de la part d’implicite présente dans les consignes de l’enseignant -> conformité tranquille avec plus de coopération.
  • Du côté des garçons de milieu plus favorisés, on assiste à des comportements de chahut certes, mais largement compensés par une forte participation en classe.
  • Se mêlent ici à la fois la compétition et le chahut.
  • Les filles de milieu favorisé incarnent quant à elles à proprement parler l’excellence scolaire en réunissant à la fois les comportements les + appréciés des enseignants et la participation entre pairs.
  • La meilleure réussite des filles à l’école est un produit de l’interaction et de la socialisation scolaire qui occupe alors une place à part entière pour les individus et qui ne limite donc pas à un échos ou un renforcement de la socialisation familiale.

3 grands types de schémas explicatif mobilisés pour analyser cette surscolarisation féminine telle qu’elle se met en place à partir des années 1970.

  • Ces 3 types d’hypothèses sont largement en discussion encore aujourd’hui dans les échanges entre les chercheurs ou chercheuses à ce sujet
  • Cette révolution « silencieuse » n’a pas aboutie à un renversement complet des inégalités à l’école et on observe par la suite une large recomposition des inégalités entre filles et garçons et notamment si l’on s’intéresse aux différences entre filières.

3) Une révolution inachevée

a) Des différences d'orientation en fonction des disciplines et du type de filière

  • Cette « révolution » scolaire n’est pas l’apanage de la France : elle apparait aussi dans nombre de pays du monde entier.
  • L’accès des filles au système d’enseignement supérieur n’est pas indexé sur la « culture » présumée du pays.
  • Des éléments comme la la religion, les pratiques culturelles qui fondent le cadre culturel dans lequel s’inscrivent un pays ou un ensemble de pays ne semblent pas jouer un grand rôle dans l’accession des femmes aux études supérieures
  • Surtout le développement économique qui apparaît comme le facteur le plus important quant à l’accès massif des femmes à l’enseignement supérieur.

Des différences de féminisation entre filières persistent -> deux phénomènes intéressant :

  • 1/ Dans tous les pays, l’ingénierie reste l’apanage quasi exclusif des hommes tandis que les jeunes femmes s’orientent massivement vers les filières des lettres.
  • 2/ A mesure que la proportion des jeunes filles dans l’enseignement supérieur augmente, il semble que ces différences d’orientation entre filles et garçons deviennent de plus en plus importante -> comparé à la réussite dont elles font preuve au niveau scolaire, elles ne semblent pas s’orienter en conséquence vers les « bastions masculins » de l’ingénierie des mathématiques ou de l’architecture, et leur proportion reste stable dans les filières des lettres.

b) Quelques hypothèses explicatives

  • Comment expliquer alors que les jeunes filles n’aient pas pleinement profité de cet avantage que leur offrait a priori leur meilleure réussite scolaire ?

1/ L’intériorisation de rôles sociaux sexués

  • L’intériorisation de rôles sociaux sexués, en particulier au sein de la famille
  • Les stéréotypes, les pratiques apprise au sein de la famille et confirmée par la suite par l’école qui seraient à l’origine de ces différences d’orientation.
  • Les jeunes filles, moins sûres de leur capacité, plus réservée feraient des choix d’orientation un peu plus modeste, parce qu’elles ne s’estimeraient elle-même pas assez bonne scolairement parler pour tenter des voies plus prestigieuses.
  • Auto-élimination

2/ des stratégies différenciées

  • L’évitement de ce type de filière a aussi pu être analysé en termes de « stratégie » des jeunes filles
  • Le monde social est fortement structuré par des codes et des stéréotypes sexués -> le fait de déroger à cette règle pour les jeunes filles ou les jeunes garçons entraînerait ainsi une sorte de transgression, surtout aux yeux des personnes qui leur sont le plus proche, qu’il s’agisse de leurs parents, de leurs professeurs ou de leurs amis.
  • En évitant ces orientations atypiques, les jeunes filles et les jeunes garçons feraient en sorte d’éviter de payer un fort « coût » de la transgression, qui les amènerait à être stigmatisées aux yeux de leur proche.
  • Orientations + stéréotypées, mais - couteuse en termes d’image de soit. L’anticipation de certains rôle sociaux seraient en partie à l’origine des choix d’orientation des jeunes filles et des jeunes garçons.

3/ La remise en question des standards de l’excellence et la logique du goût

  • + minoritaire --> si les filles s’orientent moins vers les filières les plus prestigieuses, c’est qu’elles sont - sensible que les garçons aux sirènes de la réussite scolaire et qu’elles sont + libre dans leurs choix
  • De fait, même si elles ont un niveau en mathématique qui soit assez honorable, elles préféreront s’engager dans des études qui leur plaisent, quelle que soit la matière, plutôt que de viser tout le temps de manière plus monomaniaque, à l’instar des garçons toujours la meilleure filière,
  • Chez les jeunes garçons scientifiques un lien fort entre le rapport entretenu à l’école et le rapport à l’œuvre dans la compétition sportive -> + que les filles, ils se disent stimulés par le classement, ils aiment à comparer leurs notes en mathématiques à la moyenne de la classe, et plus encore qu’aux notes obtenues par certains camarades, et il serait particulièrement fié d’être les premiers en mathématiques.
  • Idée que les filles seraient moins sensible, de par leur socialisation familiale, scolaire ou amicale à la « logique de l’excellence », qui pousserait nombre de leurs camarades masculin à toujours chercher à rentrer dans les meilleures filières du point de vue scolaire, quitte à échouer et à subir d’important revers sur le plan personnel.
  • Contre cette logique de l’excellence, ces filles développeraient une logique du goût qui seraient - soumises aux diktats scolaires et + à l’écoute, dans une certaine mesure, de leurs propres envies.

Conclusion

  • 1/ L’Ecole comme lieu de formation -> participer à la diffusion de normes/valeurs communes pour faire au mieux “société”
  • 2/ L’Ecole, Banque du capital humain -> aiguiller les parcours, délivrer des diplômes en fonction des besoins des sociétés et des capacités individuelles, le plus neutrement possible
  • 3/ L’Ecole comme lieu de reproduction des inégalités -> une institution non neutre, investie par certains groupes sociaux plutôt que d’autres
  • 4/ L’Ecole comme lieu de socialisation -> un évènement parmi d’autre du parcours de vie ->
  • Pluralité des usages/rôles sociaux de l’Ecole ->
  • Articulation à des résultats d’enquête plutôt qu’a priori idéologiques

III. Le rôle de la famille et du groupe de paires dans la socialisation sexuée: quels évolutions ?

Introduction

  • Caractère fortement culturel de certaines différences qui peuvent nous paraître à 1ère vue naturelles -> Pas une fatalité
  • Ne veut pas dire que ces différences culturelles ne sont pas très solidement ancrées dans nos consciences et nos manières de faire
  • Il ne suffit pas de dire que ces différences sont culturelles pour les faire disparaître « comme par magie »
  • Délimiter leur caractère socialement construit, on se donne néanmoins de connaître mieux leur origine et de choisir les outils adéquats pour agir sur elles.
  • L’habitude de dire que ce que le social a fait, le social peut le défaire -> c’est vrai dans une certaine mesure
  • La meilleure compréhension des inégalités permet de mieux lutter contre.
  • Les différences généralement avancées pour expliquer le clivage que l’on peut observer entre filles et garçons à l’école ou ailleurs doivent moins à à la biologie que ce que l’on croît -> aussi explicables par le social et le culturel.
  • Reste à donner des éléments concrets qui permettent de comprendre la construction de ces différences de « socialisation ».
  • Les membres de la famille et le groupe de paires avant d’aborder la question de l’école

1) L'importance des représentants et des références culturelles

Question a priori naïve: Pourquoi avancer des explications en termes de cadre sociaux ou de système politique, alors que ces points semblent relever de la psychologie intime des filles et des garçons, de la subjectivité de chacun et de chacune?

  • Fausse opposition: la psychologie se construit en interaction avec le milieu de socialisation.
  • « La formation procède d’abord de l’exemple » comme on le dit parfois -> modèles éducatifs disponibles très marqués du sceau du genre
  • Dans une société où les modèles éducateurs sont majoritairement pour les garçons = difficile pour une petite fille d’avoir accès à des exemples contraires
  • Les références culturelles sont saturées de modèles socialisateurs qui pèsent lourd dans la construction de ces stéréotypes sexués.
  • Reflète dans une certaine mesure l’état du marché de l’emploi
  • Forte augmentation depuis les années 1950
  • Mais forte et durable segmentation sexuée: les 6 secteurs les + féminisés sont les mêmes aujourd’hui qu’en 1960; 50% de la population active féminine qui se concentre au niveau européen sur ces secteurs
  • On retrouve encore aujourd’hui les femmes dans toutes les positions professionnelles des activités dévolues à l’épouse-mère soit ce qu’on appelle les métiers du « Care », à des échelons généralement moins élevé que leurs collègues masculins.
  • Existe quelques contre exemples, globalement, on observe que peut de changement au niveau de l’évolution globale de la structuration des professions en fonction du sexe.
  • La non mixité des professions a ainsi de quoi décourager la mixité des orientations scolaires -> la vie professionnelle actuelle tend à valider les stéréotypes de sexe les plus archaïques.
  • Rapports sociaux au travail -> influence les projections dans l’avenir des jeunes filles et des jeunes garçons
  • Les productions culturelles diverses et variées
  • Les enfants viennent au monde dans des sociétés où les différences entre masculin et féminin sont déjà très fortement structuré.
  • Les structurations du « monde des adultes » jouent ainsi fortement sur la construction socio-psychologique des enfants.
  • Ainsi dans les premières périodes de la vie, « l’identité de sexe » se construit relativement aux normes sexuées à l’œuvre dans l’entourage + ou -direct des enfants
  • Parmi les adultes qui entourent les enfants, le rôle socialisateur principal revient la plupart du temps au cercle familial proche, c’est à dire généralement les parents.
  • C’est donc à eux que je vais consacrer ma prochaine sous partie.

2) Des parents pleins de "bonne volonté égalitaire"

a) La place de la famille dans la reproduction des stéréotypes sexués

  • Elena Gianini Belotti et “Du côté des petites filles” (1974)
  • Un des premiers livres qui s’est intéressé à la construction dans les familles des stéréotypes sexués, succès planétaire dès sa parution
  • Met en évidence la puissance extraordinaire des stéréotypes, qui assignent dès avant la naissance et tout au long de la prime éducation, des systèmes de qualités différents aux filles et aux garçons
  • Propose une analyse de la socialisation différenciée des petites filles et des petits garçons

2 buts parallèles:

  • 1/ Comprendre comment cette différence dans la socialisation sexuée est le produit de la domination masculine
  • 2/ Comprendre comment elle en est en même temps un ressort et un des principaux vecteurs de maintient de cette domination
  • -> en agissant “comme des petites filles” ou “comme des petits garçons”, les enfants apprennent à la fois la différenciation et la hiérarchie entre masculin et féminin -> ce faisant ils participent eux même à la propagation de cette différenciation/hiérarchisation
  • Caractère cyclique du processus - parfois décourageant pour ceux et celles qui s’y attaquent
  • L’originalité de Belotti est de se focaliser sur des actes de la vie de tous les jours -> montrer comment ces actes a priori anodins jouent fortement sur la reproduction des stéréotypes entre filles et garçons
  • Pour Belotti, c’est dans les gestes et attitudes les + quotidiens et anodins, qui passent le + souvent inaperçus, que se joue une grande partie de la reproduction des stéréotypes sexués.
  • Les parents exhiberaient ainsi volontiers leur garçon alors qu’ils exigeraient + souvent de leurs filles de la retenue et de la pudeur.
  • Une même action est jugée différemment selon l’auteur, si elle est exécutée par un petit garçon ou une petite fille.
  • Ces « attitudes » différenciés ne sont pas forcément directement verbalisées par les parents et peuvent passe par d’autre voies, plus silencieuse indirectes que des rappels à l’ordre ou des remontrance à l’égard des enfants -> socialisation “silencieuse” sans rappel à l’ordre direct

Ex: les vêtements

  • En habillant un petit garçon avec un pantalon et des baskets et une petite fille avec une robe et des petites chaussures de ville, les parents assurent déjà une grande partie de la reproduction des stéréotypes en matière d’attitude et de comportement -> facile de courir partout, de sauter, de se salir, donc de cultiver les modèles de comportement entre guillemet « typiquement masculin » avec un pantalon et des baskets, c’est évidemment moins le cas avec une robe + propreté de la robe
  • Sans avoir nécessairement besoin de dire « tu es une fille donc tu ne dois pas sauter partout » ou « tu es un garçon, donc tu dois aller te dépenser dehors », de par leur attitude et leurs réactions face à leur enfant (et parfois les plus anodines), les parents contribuent grandement à inculquer à leurs enfants des qualités différentes en fonction de leur sexe.

Finalement

  • Dépasse le cadre strictement familial et devient un élément permanent de la construction des enfants des 2 sexes
  • Belotti termine son livre par une analyse comparé du travail scolaire des garçons et des jeunes filles dans le primaire et le secondaire.

Cahiers d’école des enfants :

  • 1) ceux des filles se révèlent en général beaucoup mieux tenus, sans tâches, traces de doigts ou gribouillage, avec des lettres droites et lisibles, parfaitement organisés
  • 2) ceux des garçons sont en général plus sales, froissés, jetés en vrac dans le cartable

Donc

  • Les attitudes sexuellement différenciées acquises dans la sphère familiale se transfèrent dans les autres sphères d’activité, comme l’école où les attitudes des filles et des garçons font l’objet d’appréciations différentes de la part des professeurs.
  • Livre paru en 1974 -> aujourd’hui en parti caricatural - même si aujourd’hui encore, les filles rangent lieux leur cartable que les garçons
  • Une des critiques majeures qui a été faites de son travail est celle sur le caractère « cyclique », quasi infini, de la reproduction des stéréotypes sexués qu’il propose.
  • Pour Belotti, les parents, porteurs de forts stéréotypes, inculquent de par leur éducation des attitudes stéréotypées aux enfants en fonction de leur sexe. Ces enfants, ainsi socialisés, contribuent à reproduire eux même ces stéréotypes, à l’école ou plus tard dans leur vie d’adulte.
  • Reproduction à l’identique, qui ne tient pas compte des évolutions des représentations et des pratiques telles qu’on a pu les observer depuis 40 ans. Parmi ces bouleversements, on pourrait citer en particulier la généralisation du travail salarié féminin

Ex 1:

  • Les femmes représentent en Europe aujourd’hui près de 50% de la population active -> a des chances d’avoir eu une incidence sur les représentations et les pratiques au sein des familles, où la plupart du temps les deux parents travaillent, donc où les représentations des deux « modèles » que sont dans la plupart du temps les deux parents ont en partie évolués.

Ex 2:

  • Changement au niveau des représentations -> une généralisation du « soucis scolaire », c’est à dire un généralisation de l’idée que l’école et la réussite scolaire est quelque chose d’important, voir de fondamental pour accéder à un travail quel qu’il soit. Les parents accordent aujourd’hui une attention spécifique aux réactions de chaque enfant, quel que soit leur sexe.

Ex 3:

  • Une relative désaffection des parents pour nombre de valeur les plus « viriles », liées à la violence physique en particulier, et une importance de plus en plus grande données dans les modèles éducatifs au « relationnel », à la « discussion » ou la « négociation » entre parents et enfants

Ex4:

  • Le modèle éducatif aujourd’hui le plus rependu et le plus valorisé dans les médias, à l’école, etc. . . est un modèle éducatif qui se veut « égalitaire » et participatif. Ainsi, ces évolutions tendent à atténuer les schémas sous certains aspects très caricaturaux dressés par Belotti.

Mais attention, comme nous allons le voir maintenant, ce n’est pas pour autant qu’on peut conclure à une disparition des différences en matière d’éducation.

b) De "nouveaux parents" ?

  • « démission des parents », fragilité des union et « nouveaux parents » -> quelle incidence concrète sur les modèles éducatifs mis en œuvre par les parents et sur les modèles culturels qu’ils transmettent?

Dans l’analyse de l’évolution des rôles familiaux, il faut bien différencier deux choses :

  • 1/ Tout ce qui touche aux tâches ménagères et sanitaires -> temps domestique
  • 2/ Tout ce qui touche plus particulièrement aux tâche éducatives et culturelles en direction des enfants -> temps parental
  • En 20 ans, la moyenne du temps accordé aux tâches ménagères par les hommes est restée stable
  • Tâches éducatives = nette évolution --> les pères se différencient encore largement des mères

Le père

  • Lors du nourrissage des enfants en très bas âge, les pères passent ainsi en moyenne plus de temps à bercer et à tenir l’enfant et apportent plus de stimulations auditives ou musculaires. Ils réalisent avec leurs enfants plus de jeux interactif, tactiles, mobilisant des mouvements des membres, alors que les mères privilégient les jeux visuels. Les pères pratiquent plus souvent des jeux visant l’éveil corporel et favorisant la proximité des corps, tandis que les mères investissent quant à elle plus souvent des jeux se pratiquant plus à distance, privilégiant le langage et ayant une visée plus didactique, d’apprentissage pratique donc, tels que « faire bonjour », « faire bravo »
  • Le père déstabilise et que la mère stabilise. Le jeu ne consiste pas pour le père à mettre en place un modèle, comme le ferait les mères, mais plus à remettre en question, à provoquer.

Les mères

  • Une des transformation majeure de ces 20 dernières années est la valorisation accrue et généralisée à tous les milieux de la réussite scolaire des enfants -> le niveau de diplôme de la mère a plus d’impact sur la réussite scolaire des enfants
  • Ce sont majoritairement les mères qui ont pris en charge ce nouveau travail
  • On peut donc dans ce cas parler de « nouvelles mères » puisqu’elles ont rajouté à leur champ d’action cette initiation culturelle et scolaire
  • Le seul domaine où les pères restent plus présents que les mères, c’est la pratique du sport, surtout lorsqu’il s’agit du sport du fils
  • On parle ici de moyenne générale -> il existe des familles qui répondent plus ou moins bien à ce portrait tracé à grands traits

b) Education égalitaire et attentes parentales sexuées

  • Modèle éducatif dominant -> égalitaire et sexuellement indifférencié
  • Exception aux deux extrêmes de la hiérarchie sociale où la valorisation d’un modèle plus différencié perdure
  • Néanmoins, de la théorie à la pratique, on observe certains décalages -> aller observer les pratiques concrètes des parents
  • Adhésion des parents à des modèles égalitaires et permanence de certains stéréotypes I

Les parents et les jouets

  • Question de départ: comment les parents attribuaient-ils tel ou tel type de jouet à leurs enfant en fonction de leur sexe?
  • Cadeaux -> projection et stéréotypes sexués

Résultat 1 :

  • Les garçons ont accès à certains jouets “de filles”, surtout lorsqu’ils sont dans une fratrie mixte
  • C’est moins le cas pour les garçons enfants unique -> pas donc nécessairement une volonté égalitaire qui pousse les parents à faire ce choix mais plus un arrangement avec une situation particulière dans laquelle ils se trouvent.

Résultat 2 :

  • Certains jouets restent globalement in envisageable pour un garçon -> certaines limites restent infranchissable hors usage “détournés”

Résultat 3 :

  • Les réticences à voir des petites filles faites des jeux de garçons sont beaucoup moins grandes pour les parents.
  • Il y a sur ce point une différence de traitement très nette de la part des parents en fonction du sexe des enfants
  • Les parents participant à l’enquête éprouvent ainsi moins de craintes à « masculiniser » une fille qu’à « féminiser » un jeune garçon.

Les tensions égalitarisme/conformité sont de plus en plus forte quand les enfants grandissent

  • Le caractère sexué des attitudes éducatives des parents s’accentue fortement au moment de la puberté notamment -> se profile les questions de l’avenir professionnel et de l’avenir familial/conjugal notamment
  • Les filles restent plus surveillées que les garçons
  • Néanmoins les calendriers d’entrée dans la vie sexuelle sont aujourd’hui assez proche pour les jeunes des deux sexes : 17 ans et 3 mois pour 50% des garçons ; 17 ans et 6 mois pour 50% des filles en 2007-2008 -> malgré les différences d’attitude des parents, homogénéisation des comportements des jeunes
  • Malgré les stéréotypes qui animent les faites et gestes éducatifs de leurs parents, peuvent néanmoins passer outre et contourner l’avis parental pour construire un nouveau chemin à partir d’autres référents

d) Des modèles imposés ?

  • Tableau très « déterministe » de la socialisation familial
  • Les modèles portés par les parents, inculqués de manière quasi mécanique aux enfants et plus jeunes ?
  • Donne l’impression d’une grande « passivité » de la part de l’individu « socialisé »
  • L’exemple du calendrier d’entrée dans la vie sexuelle et de sa relative similitude pour les garçons et pour les filles dans la majeure partie des cas -> les jeunes des deux sexes ne se laissent pas pour autant « inculquer » mécaniquement ces stéréotypes sans rien faire, voir dessinent des marges de manœuvre par rapports aux injonctions des parents.
  • Caractère très dynamique de la socialisation -> pas uniquement imposée “d’en haut”, par les institutions, les parents
  • Dans la socialisation rentre aussi en compte ce que font les individus des voies qui s’offrent à eux.
  • “Appropriation” -> la transmission ne fonctionne pas uniquement comme une accumulation passive, mais aussi selon une logique de « tri »
  • Les individus ne sont pas des ordinateurs ou des disques durs, soit des objets « vierge » que les agent socialisateurs, à l’instar d’un programmateur informatique, viendraient remplir et « formater », pour au fur et à mesure de leur existence.
  • La socialisation n’est pas un processus « à sens unique » pourrait-on dire -> pour construire son identité sexuée, ne retiendra qu’une part de son héritage éducatif explicite.
  • L’importance et la part de choix laissé à l’héritier ou l’héritière dans l’acceptation ou le rejet de l’héritage qui lui est transmis en premier lieu par ses parents est plus ou moins grand selon les domaines -> l’héritage transmis par les parents a d’autant plus de chance d’être transmis à l’identique à leurs enfants s’il correspond à ce que leurs enfants vivent et apprennent dans d’autres sphère de socialisation.
  • Si ce qui est appris au sein de la famille est « confirmé » et « renforcé » à l’extérieur, les chances pour que ce qui est transmis au sein de la famille, par les parents, soit transmis « à l’identique » ou presque sont plus élevés.
Post-Bac
1

L'Ecole comme lieu de socialisation

Sciences de l'éducation

I. Sexe et genre, introduction aux notions

Introduction

  • 1/ L’Ecole comme lieu de formation -> aiguiller les parcours, délivrer des diplômes en fonction des besoins des sociétés et des capacités individuelles, le plus neutrement possible
  • 2/ L’Ecole comme banque du capital humain
  • 3/ L’Ecole comme lieu de reproduction des inégalités -> une institution non neutre, investie par certains groupes sociaux plutôt que d’autres
  • 4/ L’Ecole comme lieu de socialisation -> un évènement parmi d’autre du parcours de vie 
  • Perspective durkheimienne/fonctionnaliste = “société” comme un tout formé de sous ensemble différenciés mais complémentaires
  • Différentes limite dont celle de participer d’une justification de l’ordre social existant
  • “Société” peut être analysée comme un champ de bataille entre différents groupes sociaux aux intérêts divergents et inégalement dotés de moyens pour faire prévaloir leur point de vue = l’école comme instance de reproduction des inégalités sociales
  • Seulement, si reproduction des inégalités sociales --> dynamiques travaillent qui permet de connaître un changement de statut
  • La question du développement des scolarités féminines -> relativement inattendu, créé de nouveaux possibles mais ne renverse pas les hiérarchies pour autant
  • Explosion des scolarités féminines -> fait social majeur de la deuxième moitié du XXe siècle en France et pays industrialisés 
  • Pas de totale révolution-> les orientations scolaires et professionnelles restent fortement différenciées et inégalitaires

a) Quelques remarques préliminaires

Un sujet passionnel

  • “Théorie du genre” a souvent fait la une de l’actualité, en particulier dans les débats autour de l’école
  • Un cas d’école de la différence entre discours politique/idéologique et production/discussion scientifique
  • Révèle le caractère très passionnel des questions autour de la différenciation entre filles et garçons -> tout le monde a une expérience sur la question et a tendance à prendre cette expérience comme seule base de réflexion
  • Comprendre ce qui se joue dans la socialisation différenciée des enfants en fonction de certains de leurs attributs physiques nécessite de prendre du recul sur ses propres perceptions/ressentis -> plus que jamais, penser/agir en scientifique

Femmes/Homme: une construction sociale ?

  • Différences de comportement, place occupée au sein des organisations sociales = ne découlent pas forcément de différences d’ordre biologique
  • Instaure une coupure radicale = être très investi en sciences humaines entre différences « naturelles » et différence « socialement construites »
  • Si ces différences ont été créées par le sociale = peuvent être défaites par l’action sociale/politique MAIS point de départ pour un décentrement du regard

Introduction aux concepts

  • Et les hommes ? “Fabrique” de la masculinité tout aussi efficace
  • Peut étendre les remarques quand au caractère « socialement construit » des femmes et de la féminité aux hommes et à la masculinité.
  • Certes, à la naissance, un enfant peut être assigné à l’un des 2 sexes à partir du constat de son anatomie externe -> étiquetage n'as de d’être réactivée tout au long du processus de socialisation, où se réaffirment ces modalités de la division sexuelle du travail spécifique à chaque société
  • « femmes » et des « hommes » dans la quasi totalité des sociétés = Définition relatives et les fonction qui leur sont attribuées diffèrent d’une société à une autre --> apports de l’ethnologie
  • Montrent la « socialisation de sexe » varie en fonction des aires culturelles et comment chaque culture interprète différemment cette différence de sexe anatomique qui nous paraît de notre point souvent indépassable --> permet de « relativiser » ces différences qui nous paraissent naturelles.

Les Baruyas et “la fabrique des grands hommes”

  • Naître ne détermine pas, incapables d’attendre naturellement la masculinité sont séparés de leur mère dès l’âge de 7 ans, pour être élevé dans la “maison des hommes” pour devenir “de grands hommes” -> éduqué par un groupe d’homme à part de l’influence des femmes pour se renforcer Ici “mâle”/“hommes”
  • Il faut passer par des épreuves spécifiques pour acquérir ce statut social à part entière
  • Existe des « épreuves de masculinité » qu’il faut franchir pour accéder pleinement au statut d’homme à part entière --> les équivalents des “maisons des hommes” existent dans la plupart des sociétés
  • Comme l’honneur ou la honte, son envers à la différence de la culpabilité, elle est éprouvée devant les autres
  • La virilité doit être validée par les autres hommes, dans sa vérité de violence actuelle ou potentielle, et certifiée par la reconnaissance de l’appartenance au groupe des « vrais hommes ».
  • Nombre de rites d’institution, scolaires ou militaires notamment, comportent de véritables épreuves de virilité orientées vers le renforcement des solidarités viriles.
  • Des pratiques comme certains viols collectifs des bandes d’adolescents = variante déclassée de la visite collective au bordel, si présente dans les mémoires d’adolescents bourgeois ont pour fin de mettre ceux qui sont à l’épreuve en demeure d’affirmer devant les autres leur virilité dans sa vérité de violence = en dehors de toutes les tendresses et de tous les attendrissements dévirilisants de l’amour
  • Se manifestent de manière éclatante

L’hétéronomie de toutes les affirmations de la virilité, leur dépendance à l’égard du jugement du groupe viril.”

  • Rôles sociaux masculins et féminins ne sont pas réductibles aux différences « anatomique » de sexe -> distinction “sexe”/“genre”
  • Socialisation familiale et scolaire -> quelles modalités d’articulation pour mieux comprendre la double dynamique des réussite scolaires / reproduction des inégalités sexuées
  • Gayle Rubin (1949) et la métaphore du cintre: le sexe serait en fait une sorte de cintre sur lequel on placerait, au cours de la socialisation, certains attributs.
  • A l’instar des vêtements que l’on dépose sur le cintre ces attributs différents acquis par les hommes et les femmes viendraient renforcer voir extrapoler certaines différences anatomiques minimes à l’origine entre les individus des deux sexes

II. Les succès scolaires des filles : "une révolution respectueuse"

Introduction

  • L’école, comme les parents ou le groupe de pairs constitue un des éléments clé de la socialisation des jeunes ou moins jeunes enfants.
  • Les parents, les copains ou copines et les professeurs: les trois principaux ensemble d’agents socialisateurs des individus des sociétés industrielles dans les premiers âges de la vie.
  • La tradition sociologique française longtemps uniquement intéressée aux inégalités sociales face à l’école = que à partir des années 1990 que la question du sexe vient s’inviter dans les questionnement des inégalités face à l’école.

Trois raisons à une telle invisibilisation:

  • 1/ Large partie des chercheurs qui s’intéressaient aux inégalités face à l’école étaient de tradition marxiste -> résonnent prioritairement en termes de classe sociale = Le sexe reste un élément secondaire, accessoire, dont le fonctionnement ne méritait pas la mise en place d’un cadre d’analyse particulier.
  • 2/ Chercheurs en majorité des hommes = de part la socialisation en général - sensible à certains aspects de la réalité sociale.
  • 3/ Académisme et remise en question des paradigmes dominants -> explosion scolaire des filles peut prévisible
  • Parce qu’il combine reproduction des certaines inégalités et dépassement d’autres grâce à l’école, le cas des scolarité féminine est intéressant à analyser pour complexifier le schéma général “école comme production de lien social” VS “école reproductrice”
  • Changement radical, ne doit pas pour autant faire oublier le très long et difficile chemin des filles pour obtenir le droit de s’asseoir à l’école à côtés des garçons et d’y recevoir le même enseignement.
  • L’accès des filles au système d’enseignement était plutôt subordonné à des fins de formation aux tâches domestiques, à une préparation au métier d’épouse et de mère, ce qui a longtemps justifié aux yeux de la population et des représentants de l’état un enseignement différencié entre filles et garçons.
  • C’est de ce brossage rapide de l’histoire des scolarités féminines dont il sera question dans la première sous partie.

1) Le temps de la différence

a) De l'exclusion à l'acceptation sous condition

  • Jusqu’à la fin du 19ème siècle, les pouvoirs publics, les familles ont longtemps jugé inutile d’instruire les femmes.
  • Jusqu’au 17ème siècle leur enseignement était essentiellement religieux, et ce indifféremment suivant les classes sociales.
  • Les jeunes filles des classes laborieuses allaient au catéchisme, tandis que les jeunes filles des classes dominantes, nobles ou bourgeoises allaient au couvent.
  • Jusqu’au début du 20ème siècle (1924) les jeunes filles = pas accès au baccalauréat, soit au diplôme qui permet à tout un chacun en France de continuer sa scolarité dans le supérieur.
  • L’école ne devait former les filles à leurs futurs rôles domestiques de mère ou d’épouse et pas nécessairement leur donner la possibilité d’exercer un métier intéressant ou de se cultiver

La 1ère pierre de l’enseignement secondaire féminin laïque a été posée par Camille Sée, collaborateur de Jules Ferry.

  • Décembre 1880 est donc votée la loi dite « Camille Sée » qui met en place l’enseignement secondaire des jeunes filles en France -> “arracher la formation des filles aux genoux de l’église”
  • Les programmes dispensés dans les lycées de jeunes filles restent ainsi différents de ceux enseignés dans les lycées de garçon -> le grec, le latin ou la philosophie, qui comptent parmi les matières les plus noble et celles qui comptent alors pour obtenir le baccalauréat ne sont pas enseignées dans les lycées de jeunes filles jusqu’en 1924.
  • Les matières telles que l’enseignement de la morale ou des travaux domestiques restent au centre des apprentissages destinées aux filles de ces nouveaux lycées.
  • Ainsi, même si les filles ont accès à un niveau d’étude plus élevé que jusqu’alors, elles restent cantonnées à un rôle « féminin » d’éducation -> former « de bonnes épouses et de bonnes mères » (Sée)

b) Mixité = égalité ?

  • 1975: mixité est légalisée par la Loi « Haby » et sera par la suite imposée à tous les niveaux de l’éducation -> prends du temps, les concours et les enseignements des écoles normales supérieures n’ont été mixte qu’au cours des années 1980
  • Extension de la mixité à tous les niveau de l’enseignement est moins dû des idéaux égalitaires qu’à des raisons budgétaires organisationnelles = mesures en faveur de la mixité sont adoptées en grande partie parce que les frais de fonctionnement d’un système scolaire mixte sont moins élevés
  • Pas de réel débat de fond quant à l’égalité entre hommes et femmes et pourtant + de bachelières que de bacheliers en 1971 et jamais d’inversion de tendance depuis

2) Une révolution silencieuse

Effectifs des étudiants en fonction du sexe (1899-2004)

  • « explosion » n’est pas le fait d’une politique d’éducation particulière ou d’une action particulière de l’éducation nationale ou du personnel éducatif envers les filles des lycées et des collèges -> le contraire: au cours de l’histoire de l’enseignement féminin, on se rend compte que les gouvernements, les professeurs = n’ont eu de cesse de mettre des barrières, de réinstaurer des inégalités entre les systèmes d’enseignements masculins ou féminin.
  • Cette transformation « involontaire » due au fonctionnement du système scolaire ne va pas être sans conséquence sur la situation des femmes dans la société par la suite, notamment sur le marché du travail.
  • Dans ce cas des scolarité féminine, l’école n’est pas qu’une école de la « reproduction »
  • « productrice », car changements au niveau des réussite scolaire féminin a accompagné de changements important au sein de la population
  • En même temps, contrairement à ce que pensait Durkheim, l’école n’est pas qu’un outil de "socialisation méthodique" de socialisation contrôlée de près pour prévenir certains effets pervers produit par le développement des sociétés industrielles modernes-> un des évènements majeur qu’a connu l’école ces 50 dernières années n’est pas le produit d’une action concertée et soigneusement mise en place par les pouvoirs publics ou les professeurs.
  • Ni espace de reproduction de la socialisation familiale, ni espace d’inculcation d’une table des valeurs particulière, l’école apparaît ainsi sous l’angle des scolarités féminine comme un espace de socialisation à par entière avec ses spécificités, son fonctionnement propre et sa logique propre
  • Différente hypothèses explicatives de cette explosion scolaire ont été formulée pour expliquer ce phénomène « inattendu » --> rendent compte du caractère très complexe de cet événement particulier de l’augmentation sans précédent des scolarités féminines.

1/ l’hypothèse de la “docilité”

  • Cette meilleure réussite solaire serait le fait que la socialisation familiale prépare en moyenne mieux les filles au jeu scolaire et à ses contraintes que les garçons
  • Les petites filles, socialisée à être plus soignée, plus calme, plus appliquées rempliraient + les conditions « attendue » des élèves à l’école par les professeurs -> les filles seraient plus « dociles » de par leur socialisation familiale.
  • Docile < « Docilis » (lat.) qui signifie « qui se laisse apprendre », ou « qui apprend bien ».
  • Décalage plus fort entre univers familial et scolaire chez les garçons -> Baudelot et Establet défendent l’hypothèse selon laquelle le groupe de paires formé sur la base de l’origine géographique ou sociale, joue un rôle important chez les jeunes garçons.
  • L’insertion forte dans ce groupe social permet aux garçons d’opposer aux systèmes de valeur familial et scolaire une autre hiérarchie.
  • Ce qui est valorisé dans le groupe de copain n’est pas forcément ce qui est valorisé à l’école ou dans la famille.
  • De ce fait, si les garçons se trouvent en décalage par rapport à l’univers familial ou scolaire, ils peuvent + facilement trouver dans ce groupe de pairs un autre système de valeur, une autre manière de s’affirmer, qui leur permettra de compenser les échecs ou les incompréhensions rencontrées à l’école ou dans la famille.
  • Filles resteraient plus prisonnières des normes en vigueur dans la famille et l’école, ne bénéficiant pas de système de valeur « alternatifs » comme les jeunes garçons.
  • Seraient « fragiles » dans leur assurance et leur repère dès quelles sortent du champ d’influence de ces institutions familiales et scolaire.
  • En revanche les garçons peuvent d’avantage s’affranchir de ces normes strictes et se développer « indépendamment »

2/ l’hypothèse de la mobilisation

  • J.-P. Terrail remarque ainsi que certes, on peut souvent observer une moindre obsession compétitive des filles, mais cela n’autorise pas à gommer leurs investissements plus actifs dans l’appropriation des savoirs
  • Les meilleures réussites scolaires seraient ainsi le produit d’un investissement actif des filles et de leur famille dans la réussite scolaire bien plus que conformité docile à la contrainte.
  • Les filles représente aujourd’hui près de 30 % des élèves des classes préparatoires scientifiques aux grandes écoles + des métiers à prédominance masculine sont devenus « typiquement féminins », comme le métier de professeur par exemple.
  • Des destins féminins avant hier exceptionnel, hier minoritaires, peuvent aujourd’hui paraitre courants --> femmes entreprennent autre chose que d’obéir à des modèles de comportement prédéterminés, anticipent un avenir qui n’était pas le plus probable, se saisissent de chances qui étaient minoritaires.
  • La sur scolarisation des filles serait donc le produit d’une mobilisation active des jeunes filles et de leur familles suscité dans des conditions historiques, ces 30 dernières années, où la réussite scolaire est devenue une des voie principale et quasi unique d’émancipation individuelle

3/ l’importance des interactions scolaires

  • Ce qui se joue lors de l’interaction enseignant/élèves est en faveur des filles
  • Enquête de G. Felouzis sur comment élèves se comportent-ils en classe au collège et comment réalisent-ils leur rôle de collégien selon leur sexe et leur milieu social --> réflexion sur la mise en œuvre, dans l’interaction scolaire, des formes d’adaptation des élèves selon leur sexe et leur milieu social.
  • Les comportements de participation en classe, les + appréciés par les professeurs, ne distinguent pas les filles des garçons.
  • La « passivité » des filles en classe n’est donc qu’un mythe. Lorsqu’il s’agit de participer activement en classe en prenant la parole, les filles sont tout aussi présentes que les garçons.
  • Les comportements des filles les + caractéristiques par rapport aux garçons renvoient soit au travail collectif en classe (« travail de groupe »), soit à des comportements de concentration sur les tâches scolaires et sur le discours du professeur.
  • Les comportements qui caractérisent les garçons semblent plus éloignés des canons du collégien idéal. Il s’agit en effet des comportements de chahut, des plus acceptés comme le bavardage, aux plus extrêmes comme les « grimaces, gestes, rires » = garçons ont le monopole de ces comportements.
  • Les filles de milieu populaire se caractérisent plus par des comportements de concentration sur les tâches scolaires et une participation « entre pairs » qui permet de contourner les pièges de la part d’implicite présente dans les consignes de l’enseignant -> conformité tranquille avec plus de coopération.
  • Du côté des garçons de milieu plus favorisés, on assiste à des comportements de chahut certes, mais largement compensés par une forte participation en classe.
  • Se mêlent ici à la fois la compétition et le chahut.
  • Les filles de milieu favorisé incarnent quant à elles à proprement parler l’excellence scolaire en réunissant à la fois les comportements les + appréciés des enseignants et la participation entre pairs.
  • La meilleure réussite des filles à l’école est un produit de l’interaction et de la socialisation scolaire qui occupe alors une place à part entière pour les individus et qui ne limite donc pas à un échos ou un renforcement de la socialisation familiale.

3 grands types de schémas explicatif mobilisés pour analyser cette surscolarisation féminine telle qu’elle se met en place à partir des années 1970.

  • Ces 3 types d’hypothèses sont largement en discussion encore aujourd’hui dans les échanges entre les chercheurs ou chercheuses à ce sujet
  • Cette révolution « silencieuse » n’a pas aboutie à un renversement complet des inégalités à l’école et on observe par la suite une large recomposition des inégalités entre filles et garçons et notamment si l’on s’intéresse aux différences entre filières.

3) Une révolution inachevée

a) Des différences d'orientation en fonction des disciplines et du type de filière

  • Cette « révolution » scolaire n’est pas l’apanage de la France : elle apparait aussi dans nombre de pays du monde entier.
  • L’accès des filles au système d’enseignement supérieur n’est pas indexé sur la « culture » présumée du pays.
  • Des éléments comme la la religion, les pratiques culturelles qui fondent le cadre culturel dans lequel s’inscrivent un pays ou un ensemble de pays ne semblent pas jouer un grand rôle dans l’accession des femmes aux études supérieures
  • Surtout le développement économique qui apparaît comme le facteur le plus important quant à l’accès massif des femmes à l’enseignement supérieur.

Des différences de féminisation entre filières persistent -> deux phénomènes intéressant :

  • 1/ Dans tous les pays, l’ingénierie reste l’apanage quasi exclusif des hommes tandis que les jeunes femmes s’orientent massivement vers les filières des lettres.
  • 2/ A mesure que la proportion des jeunes filles dans l’enseignement supérieur augmente, il semble que ces différences d’orientation entre filles et garçons deviennent de plus en plus importante -> comparé à la réussite dont elles font preuve au niveau scolaire, elles ne semblent pas s’orienter en conséquence vers les « bastions masculins » de l’ingénierie des mathématiques ou de l’architecture, et leur proportion reste stable dans les filières des lettres.

b) Quelques hypothèses explicatives

  • Comment expliquer alors que les jeunes filles n’aient pas pleinement profité de cet avantage que leur offrait a priori leur meilleure réussite scolaire ?

1/ L’intériorisation de rôles sociaux sexués

  • L’intériorisation de rôles sociaux sexués, en particulier au sein de la famille
  • Les stéréotypes, les pratiques apprise au sein de la famille et confirmée par la suite par l’école qui seraient à l’origine de ces différences d’orientation.
  • Les jeunes filles, moins sûres de leur capacité, plus réservée feraient des choix d’orientation un peu plus modeste, parce qu’elles ne s’estimeraient elle-même pas assez bonne scolairement parler pour tenter des voies plus prestigieuses.
  • Auto-élimination

2/ des stratégies différenciées

  • L’évitement de ce type de filière a aussi pu être analysé en termes de « stratégie » des jeunes filles
  • Le monde social est fortement structuré par des codes et des stéréotypes sexués -> le fait de déroger à cette règle pour les jeunes filles ou les jeunes garçons entraînerait ainsi une sorte de transgression, surtout aux yeux des personnes qui leur sont le plus proche, qu’il s’agisse de leurs parents, de leurs professeurs ou de leurs amis.
  • En évitant ces orientations atypiques, les jeunes filles et les jeunes garçons feraient en sorte d’éviter de payer un fort « coût » de la transgression, qui les amènerait à être stigmatisées aux yeux de leur proche.
  • Orientations + stéréotypées, mais - couteuse en termes d’image de soit. L’anticipation de certains rôle sociaux seraient en partie à l’origine des choix d’orientation des jeunes filles et des jeunes garçons.

3/ La remise en question des standards de l’excellence et la logique du goût

  • + minoritaire --> si les filles s’orientent moins vers les filières les plus prestigieuses, c’est qu’elles sont - sensible que les garçons aux sirènes de la réussite scolaire et qu’elles sont + libre dans leurs choix
  • De fait, même si elles ont un niveau en mathématique qui soit assez honorable, elles préféreront s’engager dans des études qui leur plaisent, quelle que soit la matière, plutôt que de viser tout le temps de manière plus monomaniaque, à l’instar des garçons toujours la meilleure filière,
  • Chez les jeunes garçons scientifiques un lien fort entre le rapport entretenu à l’école et le rapport à l’œuvre dans la compétition sportive -> + que les filles, ils se disent stimulés par le classement, ils aiment à comparer leurs notes en mathématiques à la moyenne de la classe, et plus encore qu’aux notes obtenues par certains camarades, et il serait particulièrement fié d’être les premiers en mathématiques.
  • Idée que les filles seraient moins sensible, de par leur socialisation familiale, scolaire ou amicale à la « logique de l’excellence », qui pousserait nombre de leurs camarades masculin à toujours chercher à rentrer dans les meilleures filières du point de vue scolaire, quitte à échouer et à subir d’important revers sur le plan personnel.
  • Contre cette logique de l’excellence, ces filles développeraient une logique du goût qui seraient - soumises aux diktats scolaires et + à l’écoute, dans une certaine mesure, de leurs propres envies.

Conclusion

  • 1/ L’Ecole comme lieu de formation -> participer à la diffusion de normes/valeurs communes pour faire au mieux “société”
  • 2/ L’Ecole, Banque du capital humain -> aiguiller les parcours, délivrer des diplômes en fonction des besoins des sociétés et des capacités individuelles, le plus neutrement possible
  • 3/ L’Ecole comme lieu de reproduction des inégalités -> une institution non neutre, investie par certains groupes sociaux plutôt que d’autres
  • 4/ L’Ecole comme lieu de socialisation -> un évènement parmi d’autre du parcours de vie ->
  • Pluralité des usages/rôles sociaux de l’Ecole ->
  • Articulation à des résultats d’enquête plutôt qu’a priori idéologiques

III. Le rôle de la famille et du groupe de paires dans la socialisation sexuée: quels évolutions ?

Introduction

  • Caractère fortement culturel de certaines différences qui peuvent nous paraître à 1ère vue naturelles -> Pas une fatalité
  • Ne veut pas dire que ces différences culturelles ne sont pas très solidement ancrées dans nos consciences et nos manières de faire
  • Il ne suffit pas de dire que ces différences sont culturelles pour les faire disparaître « comme par magie »
  • Délimiter leur caractère socialement construit, on se donne néanmoins de connaître mieux leur origine et de choisir les outils adéquats pour agir sur elles.
  • L’habitude de dire que ce que le social a fait, le social peut le défaire -> c’est vrai dans une certaine mesure
  • La meilleure compréhension des inégalités permet de mieux lutter contre.
  • Les différences généralement avancées pour expliquer le clivage que l’on peut observer entre filles et garçons à l’école ou ailleurs doivent moins à à la biologie que ce que l’on croît -> aussi explicables par le social et le culturel.
  • Reste à donner des éléments concrets qui permettent de comprendre la construction de ces différences de « socialisation ».
  • Les membres de la famille et le groupe de paires avant d’aborder la question de l’école

1) L'importance des représentants et des références culturelles

Question a priori naïve: Pourquoi avancer des explications en termes de cadre sociaux ou de système politique, alors que ces points semblent relever de la psychologie intime des filles et des garçons, de la subjectivité de chacun et de chacune?

  • Fausse opposition: la psychologie se construit en interaction avec le milieu de socialisation.
  • « La formation procède d’abord de l’exemple » comme on le dit parfois -> modèles éducatifs disponibles très marqués du sceau du genre
  • Dans une société où les modèles éducateurs sont majoritairement pour les garçons = difficile pour une petite fille d’avoir accès à des exemples contraires
  • Les références culturelles sont saturées de modèles socialisateurs qui pèsent lourd dans la construction de ces stéréotypes sexués.
  • Reflète dans une certaine mesure l’état du marché de l’emploi
  • Forte augmentation depuis les années 1950
  • Mais forte et durable segmentation sexuée: les 6 secteurs les + féminisés sont les mêmes aujourd’hui qu’en 1960; 50% de la population active féminine qui se concentre au niveau européen sur ces secteurs
  • On retrouve encore aujourd’hui les femmes dans toutes les positions professionnelles des activités dévolues à l’épouse-mère soit ce qu’on appelle les métiers du « Care », à des échelons généralement moins élevé que leurs collègues masculins.
  • Existe quelques contre exemples, globalement, on observe que peut de changement au niveau de l’évolution globale de la structuration des professions en fonction du sexe.
  • La non mixité des professions a ainsi de quoi décourager la mixité des orientations scolaires -> la vie professionnelle actuelle tend à valider les stéréotypes de sexe les plus archaïques.
  • Rapports sociaux au travail -> influence les projections dans l’avenir des jeunes filles et des jeunes garçons
  • Les productions culturelles diverses et variées
  • Les enfants viennent au monde dans des sociétés où les différences entre masculin et féminin sont déjà très fortement structuré.
  • Les structurations du « monde des adultes » jouent ainsi fortement sur la construction socio-psychologique des enfants.
  • Ainsi dans les premières périodes de la vie, « l’identité de sexe » se construit relativement aux normes sexuées à l’œuvre dans l’entourage + ou -direct des enfants
  • Parmi les adultes qui entourent les enfants, le rôle socialisateur principal revient la plupart du temps au cercle familial proche, c’est à dire généralement les parents.
  • C’est donc à eux que je vais consacrer ma prochaine sous partie.

2) Des parents pleins de "bonne volonté égalitaire"

a) La place de la famille dans la reproduction des stéréotypes sexués

  • Elena Gianini Belotti et “Du côté des petites filles” (1974)
  • Un des premiers livres qui s’est intéressé à la construction dans les familles des stéréotypes sexués, succès planétaire dès sa parution
  • Met en évidence la puissance extraordinaire des stéréotypes, qui assignent dès avant la naissance et tout au long de la prime éducation, des systèmes de qualités différents aux filles et aux garçons
  • Propose une analyse de la socialisation différenciée des petites filles et des petits garçons

2 buts parallèles:

  • 1/ Comprendre comment cette différence dans la socialisation sexuée est le produit de la domination masculine
  • 2/ Comprendre comment elle en est en même temps un ressort et un des principaux vecteurs de maintient de cette domination
  • -> en agissant “comme des petites filles” ou “comme des petits garçons”, les enfants apprennent à la fois la différenciation et la hiérarchie entre masculin et féminin -> ce faisant ils participent eux même à la propagation de cette différenciation/hiérarchisation
  • Caractère cyclique du processus - parfois décourageant pour ceux et celles qui s’y attaquent
  • L’originalité de Belotti est de se focaliser sur des actes de la vie de tous les jours -> montrer comment ces actes a priori anodins jouent fortement sur la reproduction des stéréotypes entre filles et garçons
  • Pour Belotti, c’est dans les gestes et attitudes les + quotidiens et anodins, qui passent le + souvent inaperçus, que se joue une grande partie de la reproduction des stéréotypes sexués.
  • Les parents exhiberaient ainsi volontiers leur garçon alors qu’ils exigeraient + souvent de leurs filles de la retenue et de la pudeur.
  • Une même action est jugée différemment selon l’auteur, si elle est exécutée par un petit garçon ou une petite fille.
  • Ces « attitudes » différenciés ne sont pas forcément directement verbalisées par les parents et peuvent passe par d’autre voies, plus silencieuse indirectes que des rappels à l’ordre ou des remontrance à l’égard des enfants -> socialisation “silencieuse” sans rappel à l’ordre direct

Ex: les vêtements

  • En habillant un petit garçon avec un pantalon et des baskets et une petite fille avec une robe et des petites chaussures de ville, les parents assurent déjà une grande partie de la reproduction des stéréotypes en matière d’attitude et de comportement -> facile de courir partout, de sauter, de se salir, donc de cultiver les modèles de comportement entre guillemet « typiquement masculin » avec un pantalon et des baskets, c’est évidemment moins le cas avec une robe + propreté de la robe
  • Sans avoir nécessairement besoin de dire « tu es une fille donc tu ne dois pas sauter partout » ou « tu es un garçon, donc tu dois aller te dépenser dehors », de par leur attitude et leurs réactions face à leur enfant (et parfois les plus anodines), les parents contribuent grandement à inculquer à leurs enfants des qualités différentes en fonction de leur sexe.

Finalement

  • Dépasse le cadre strictement familial et devient un élément permanent de la construction des enfants des 2 sexes
  • Belotti termine son livre par une analyse comparé du travail scolaire des garçons et des jeunes filles dans le primaire et le secondaire.

Cahiers d’école des enfants :

  • 1) ceux des filles se révèlent en général beaucoup mieux tenus, sans tâches, traces de doigts ou gribouillage, avec des lettres droites et lisibles, parfaitement organisés
  • 2) ceux des garçons sont en général plus sales, froissés, jetés en vrac dans le cartable

Donc

  • Les attitudes sexuellement différenciées acquises dans la sphère familiale se transfèrent dans les autres sphères d’activité, comme l’école où les attitudes des filles et des garçons font l’objet d’appréciations différentes de la part des professeurs.
  • Livre paru en 1974 -> aujourd’hui en parti caricatural - même si aujourd’hui encore, les filles rangent lieux leur cartable que les garçons
  • Une des critiques majeures qui a été faites de son travail est celle sur le caractère « cyclique », quasi infini, de la reproduction des stéréotypes sexués qu’il propose.
  • Pour Belotti, les parents, porteurs de forts stéréotypes, inculquent de par leur éducation des attitudes stéréotypées aux enfants en fonction de leur sexe. Ces enfants, ainsi socialisés, contribuent à reproduire eux même ces stéréotypes, à l’école ou plus tard dans leur vie d’adulte.
  • Reproduction à l’identique, qui ne tient pas compte des évolutions des représentations et des pratiques telles qu’on a pu les observer depuis 40 ans. Parmi ces bouleversements, on pourrait citer en particulier la généralisation du travail salarié féminin

Ex 1:

  • Les femmes représentent en Europe aujourd’hui près de 50% de la population active -> a des chances d’avoir eu une incidence sur les représentations et les pratiques au sein des familles, où la plupart du temps les deux parents travaillent, donc où les représentations des deux « modèles » que sont dans la plupart du temps les deux parents ont en partie évolués.

Ex 2:

  • Changement au niveau des représentations -> une généralisation du « soucis scolaire », c’est à dire un généralisation de l’idée que l’école et la réussite scolaire est quelque chose d’important, voir de fondamental pour accéder à un travail quel qu’il soit. Les parents accordent aujourd’hui une attention spécifique aux réactions de chaque enfant, quel que soit leur sexe.

Ex 3:

  • Une relative désaffection des parents pour nombre de valeur les plus « viriles », liées à la violence physique en particulier, et une importance de plus en plus grande données dans les modèles éducatifs au « relationnel », à la « discussion » ou la « négociation » entre parents et enfants

Ex4:

  • Le modèle éducatif aujourd’hui le plus rependu et le plus valorisé dans les médias, à l’école, etc. . . est un modèle éducatif qui se veut « égalitaire » et participatif. Ainsi, ces évolutions tendent à atténuer les schémas sous certains aspects très caricaturaux dressés par Belotti.

Mais attention, comme nous allons le voir maintenant, ce n’est pas pour autant qu’on peut conclure à une disparition des différences en matière d’éducation.

b) De "nouveaux parents" ?

  • « démission des parents », fragilité des union et « nouveaux parents » -> quelle incidence concrète sur les modèles éducatifs mis en œuvre par les parents et sur les modèles culturels qu’ils transmettent?

Dans l’analyse de l’évolution des rôles familiaux, il faut bien différencier deux choses :

  • 1/ Tout ce qui touche aux tâches ménagères et sanitaires -> temps domestique
  • 2/ Tout ce qui touche plus particulièrement aux tâche éducatives et culturelles en direction des enfants -> temps parental
  • En 20 ans, la moyenne du temps accordé aux tâches ménagères par les hommes est restée stable
  • Tâches éducatives = nette évolution --> les pères se différencient encore largement des mères

Le père

  • Lors du nourrissage des enfants en très bas âge, les pères passent ainsi en moyenne plus de temps à bercer et à tenir l’enfant et apportent plus de stimulations auditives ou musculaires. Ils réalisent avec leurs enfants plus de jeux interactif, tactiles, mobilisant des mouvements des membres, alors que les mères privilégient les jeux visuels. Les pères pratiquent plus souvent des jeux visant l’éveil corporel et favorisant la proximité des corps, tandis que les mères investissent quant à elle plus souvent des jeux se pratiquant plus à distance, privilégiant le langage et ayant une visée plus didactique, d’apprentissage pratique donc, tels que « faire bonjour », « faire bravo »
  • Le père déstabilise et que la mère stabilise. Le jeu ne consiste pas pour le père à mettre en place un modèle, comme le ferait les mères, mais plus à remettre en question, à provoquer.

Les mères

  • Une des transformation majeure de ces 20 dernières années est la valorisation accrue et généralisée à tous les milieux de la réussite scolaire des enfants -> le niveau de diplôme de la mère a plus d’impact sur la réussite scolaire des enfants
  • Ce sont majoritairement les mères qui ont pris en charge ce nouveau travail
  • On peut donc dans ce cas parler de « nouvelles mères » puisqu’elles ont rajouté à leur champ d’action cette initiation culturelle et scolaire
  • Le seul domaine où les pères restent plus présents que les mères, c’est la pratique du sport, surtout lorsqu’il s’agit du sport du fils
  • On parle ici de moyenne générale -> il existe des familles qui répondent plus ou moins bien à ce portrait tracé à grands traits

b) Education égalitaire et attentes parentales sexuées

  • Modèle éducatif dominant -> égalitaire et sexuellement indifférencié
  • Exception aux deux extrêmes de la hiérarchie sociale où la valorisation d’un modèle plus différencié perdure
  • Néanmoins, de la théorie à la pratique, on observe certains décalages -> aller observer les pratiques concrètes des parents
  • Adhésion des parents à des modèles égalitaires et permanence de certains stéréotypes I

Les parents et les jouets

  • Question de départ: comment les parents attribuaient-ils tel ou tel type de jouet à leurs enfant en fonction de leur sexe?
  • Cadeaux -> projection et stéréotypes sexués

Résultat 1 :

  • Les garçons ont accès à certains jouets “de filles”, surtout lorsqu’ils sont dans une fratrie mixte
  • C’est moins le cas pour les garçons enfants unique -> pas donc nécessairement une volonté égalitaire qui pousse les parents à faire ce choix mais plus un arrangement avec une situation particulière dans laquelle ils se trouvent.

Résultat 2 :

  • Certains jouets restent globalement in envisageable pour un garçon -> certaines limites restent infranchissable hors usage “détournés”

Résultat 3 :

  • Les réticences à voir des petites filles faites des jeux de garçons sont beaucoup moins grandes pour les parents.
  • Il y a sur ce point une différence de traitement très nette de la part des parents en fonction du sexe des enfants
  • Les parents participant à l’enquête éprouvent ainsi moins de craintes à « masculiniser » une fille qu’à « féminiser » un jeune garçon.

Les tensions égalitarisme/conformité sont de plus en plus forte quand les enfants grandissent

  • Le caractère sexué des attitudes éducatives des parents s’accentue fortement au moment de la puberté notamment -> se profile les questions de l’avenir professionnel et de l’avenir familial/conjugal notamment
  • Les filles restent plus surveillées que les garçons
  • Néanmoins les calendriers d’entrée dans la vie sexuelle sont aujourd’hui assez proche pour les jeunes des deux sexes : 17 ans et 3 mois pour 50% des garçons ; 17 ans et 6 mois pour 50% des filles en 2007-2008 -> malgré les différences d’attitude des parents, homogénéisation des comportements des jeunes
  • Malgré les stéréotypes qui animent les faites et gestes éducatifs de leurs parents, peuvent néanmoins passer outre et contourner l’avis parental pour construire un nouveau chemin à partir d’autres référents

d) Des modèles imposés ?

  • Tableau très « déterministe » de la socialisation familial
  • Les modèles portés par les parents, inculqués de manière quasi mécanique aux enfants et plus jeunes ?
  • Donne l’impression d’une grande « passivité » de la part de l’individu « socialisé »
  • L’exemple du calendrier d’entrée dans la vie sexuelle et de sa relative similitude pour les garçons et pour les filles dans la majeure partie des cas -> les jeunes des deux sexes ne se laissent pas pour autant « inculquer » mécaniquement ces stéréotypes sans rien faire, voir dessinent des marges de manœuvre par rapports aux injonctions des parents.
  • Caractère très dynamique de la socialisation -> pas uniquement imposée “d’en haut”, par les institutions, les parents
  • Dans la socialisation rentre aussi en compte ce que font les individus des voies qui s’offrent à eux.
  • “Appropriation” -> la transmission ne fonctionne pas uniquement comme une accumulation passive, mais aussi selon une logique de « tri »
  • Les individus ne sont pas des ordinateurs ou des disques durs, soit des objets « vierge » que les agent socialisateurs, à l’instar d’un programmateur informatique, viendraient remplir et « formater », pour au fur et à mesure de leur existence.
  • La socialisation n’est pas un processus « à sens unique » pourrait-on dire -> pour construire son identité sexuée, ne retiendra qu’une part de son héritage éducatif explicite.
  • L’importance et la part de choix laissé à l’héritier ou l’héritière dans l’acceptation ou le rejet de l’héritage qui lui est transmis en premier lieu par ses parents est plus ou moins grand selon les domaines -> l’héritage transmis par les parents a d’autant plus de chance d’être transmis à l’identique à leurs enfants s’il correspond à ce que leurs enfants vivent et apprennent dans d’autres sphère de socialisation.
  • Si ce qui est appris au sein de la famille est « confirmé » et « renforcé » à l’extérieur, les chances pour que ce qui est transmis au sein de la famille, par les parents, soit transmis « à l’identique » ou presque sont plus élevés.