C’est une période importante du développement psychique de l’être humain notamment parce qu'elle fait le pont entre l’enfance et l’âge adulte et est fondatrice à plus d’un titre, elle est fondamentale à sa personnalité adulte.
Évelyne Kestemberg disait: « Si tout se prépare dans l’enfance, tout se noue au cours de la période de latence et se joue à l’adolescence ».
Même si c'est un discours très banalisé dans les médias etc il ne faut pas oublier que l’entrée dans l’adolescence est une épreuve souvent violente et anxiogène, qui reconvoque tout les mouvements déjà dépassés et nécessite un énorme travail psychique -> pas à banaliser, cela se surveille.
Il s’agit d’une crise subjective aux allures quasi-traumatiques (pas forcément le trauma vécu dans la réalité mais perte de l'équilibre intrapsychique avec un débordement de l'excitation qui demande au sujet tout un travail pour le rétablir) à laquelle rien ne prépare l’enfant, même si il a déjà des représentations de ce qu'est un ado.
BIRRAUX : L’adolescent s’engage dans un triple remaniement :
La puberté, en venant lui faire perdre la maitrise sur son corps qu'il connaissait, réveille au moins partiellement et indirectement l’état de désaide et de vulnérabilité du tout petit (quand il ne maitrisait pas son corps), ce qui met l’adolescent dans un état de grande fragilité.
La puberté vient modifier le corps « lisse » de l’enfant, il va avoir des formes, des caractères sexuels secondaires, des poils etc.
La puberté rend potentiellement réelle la réalisation d’une sexualité adulte, dans un corps qui évolue plus vite que les capacités psychiques, qui lui n'a pas fait toute la trajectoire pour s'approprier ça.
L’adolescent rencontre des difficultés à pouvoir aménager une juste distance avec les parents. Il y a encore un besoin de soutien des parents qui a des demandes un peu régressives d'étayage mais aussi des revirements ou il veut prendre une forme de distance. Cela ne va pas forcément mal se passer, et peut prendre des formes plus tamisées que le conflit majeur.
La demande d’étayage « comme un tout petit » vient télescoper la mise à distance d’objets parentaux devenus hautement excitants dans un mouvement ou l'adolescent "jongle" avec des représentations complexes de ses parents qui peut aussi les déstabiliser
Désinvestissement des figures parentales
Cela ne signifie pas laisser les parents complètement mais revient à une sorte de détachement, partiel.
Les critiques acerbes adressées à leurs parents (pas forcément des insultes mais des remarques qui peuvent être vraies et toucher piles des failles) les mettent face à leurs défauts et leur contradiction constituent une façon de mettre à mort la figure du parent hautement idéalisée de l’enfance.
Il y a quelque chose du meurtre symbolique qui amène à une forme de désinvestissement et de remise en question globale de ce qu’il avait investi en s’identifiant à eux lorsqu’il était enfant.
Le retour du complexe d’Œdipe et les remaniements des représentations parentales.
Ce complexe qu'on pensait dépassé et mis de coté va revenir (avec une intensité variable) car ils peuvent désormais théoriquement être agis, en tout cas sur le plan physiologique (contrairement à l'immaturité fonctionnelle de l'enfant).
Cette résurgence va provoquer une flambée pulsionnelle qui peut venir imprégner les relations avec les parents dans une espèce d'état de tension et surcharge, d'ambiance tendue avec les parents avec une dimension hautement conflictuelle et passionnelle.
-> Nécessité pour l'adolescent d'aménager une nouvelle relation avec le parent pour instaurer une distance supportable (ni trop loin pour l'étayage ni trop près et trop excitant) et gérer cette crise.
L’accès à la sexualité génitale
Il s’agit pour l’adolescent de se dégager des enjeux de la sexualité infantile et des pulsions partielles qui vont être relégués au second plan: c’est désormais le primat du génital qui les lie et s’y substitue.
Le but sexuel premier devient le rapport sexuel du fait de l’avènement de l’accès à l’orgasme, les pulsions partielles s’exprimant du coup plus en périphérie.
L’unification de ces pulsions sexuelles va aussi s’accompagner d’une unification des courants tendres et sensuels qui lient relations sexuelle et amoureuse (idée que ces éléments vont s'articuler à des degrés divers en fonction des histoires) qui permet de faire dériver les enjeux sexuels sur l'autre et non pas seulement sur les parents.
D'autres paramètres sont à prendre en compte, en effet l’adolescent se trouve pris dans une position paradoxale où il redoute et appelle la rencontre avec le rapport sexuel perçus comme un peu anxiogène (dans les discussions le "curseur" se balade entre 2 polarité, une où l'on parle de ses craintes ou au contraire où la sexualité prend une place centrale pour le normaliser et une autre sous-jacente d'attente et de désir que cela arrive)
A cette complexité vient s'ajouter des mouvements d’attirance pour les deux sexes, soit sublimés soit bien plus directs.
Anecdote : Le cpt des garçons adolescents change entre les moments de thérapie (où ils se questionnaient sur des modalités diverses et sur la base de représentations variant de l'un à l'autre) et le groupe (où ils se bagarrent, se traitent de pd et d'enculés, asseyent leur virilité etc.)
=> confrontation virile où ils mettent au travail leur identité mais aussi surchauffe des désirs homosexuels qui s'exprime via cette émulation de groupe
=> quelque chose remonte d'une espèce de questionnement qu'ils tentent de régler entre eux avec tout un système de représentation sur ce qu'est un vrai mec etc et qui les travaillent.
L’adolescent et les groupes de pairs
La particularité de ces groupes sont les changements d’alliances et les investissement mobiles en fonction des enjeux pulsionnels et relationnels. Les liens sont très investis mais aussi très malléables et plastiques. Ce sont de vrais feuilletons parfois difficile à suivre surtout pour un adulte
Ils sont saturés de mouvements d’identifications croisées (mouvement général, réseau complexe d'identifications) et d’effets en miroir (attirance pour le pareil qui rassure mais effraye aussi) qui leur donnent leur caractère parfois explosif. Les effets narcissiques (tenter de retrouver qlq chose de soi chez l'autre mais aussi attirance pour le différent) sont également très virevoltants et impliqués dans ces relations.
Du fait du désinvestissement des parents, il y a une ouverture sur un autre espace très investi qui est le groupe d'ado, ces nouvelles choses, ces nouveaux traits qu'il essaye "d'attraper au vol chez l'autre et de faire sien" viennent s'ajouter au travail précédent.
La trace des enjeux groupaux à l’adolescence peut toutefois se retrouver plus tard dans les groupes d’amis ou même au niveau du travail.
Pour comprendre comment l'adolescent parvient à lutter sur tous les fronts on va se figurer une expression d'Anna FREUD : "la crise de la défense"; c'est un chantier qui provoque un bouleversement global de l'économie psychique et de la circulation de la libido.
Pour se défendre face à cette déstabilisation que provoque la puberté le moi va avoir tendance à ce rigidifier et à devenir inflexible car il est soucieux de conserver les acquis péniblement érigés pendant la période de latence.
Il doit opposer aux exigences pulsionnelles accrues un renforcement des défenses pour juguler l'angoisse et l'excitation.
L ’ascétisme
L’adolescent s'impose une sorte de contrainte (idée de renoncement, répression) pour lutter pour le contrôle des pulsions sexuelles et agressives en renonçant activement à la satisfaction. Il va s'imposer un certain nombre de choses (il faut se demander si c'est une mesure temporaire pour traverser une crise où si c'est de l'ordre psychopathologique) sur des modalités souvent corporelles et de privation, où il tente de maitriser son corps (pratiques sportives intense)
Il lutte contre les éléments œdipiens qui l’assaillent avec un hyper-contrôle, comme dans l’anorexie qui en incarne une déclinaison psychopathologique où la renonciation se fait sur les modalités orale avec l'idée de maitriser tout le processus inhérent à la puberté en s'empêchant de manger.
La rationalisation ou l'intellectualisation
L’adolescent va être dans une autre forme de contrôle et sollicite très activement l’intellect, et les connaissances.
Ce biais là va avoir des conséquences positives qui peuvent être tout à fait porteuses comme l'exploration des savoirs, la construction des théories.
Cpdt on s'intéresse bcp à la tête mais désinvesti le reste (le corps qui peut aller jusqu'à un état somatique mais aussi les dimensions sociales etc.), peut être car c'est plus facile à contrôler que le corps.
En thérapie avec des adolescents qui font de l'anorexie mentale on s'aperçoit qu'ils peuvent avoir un discours très froid, très désincarné et très savant qui donne l'impression d'avoir bien avancé parce qu'ils parlent bcp et ont conscience des modalités de la maladies mais au final ils ne disent rien réellement d'eux, parle de la maladie comme si elle ne les concernaient pas et n'était qu'un concept planant sans pour autant réellement parler de ce qu'ils ressentent.
Mais d’autres défenses peuvent aussi être mobilisées (<-> KLEIN) et on peut même voir revenir des mécanismes plus anciens.
Le déni = forme de coupure, comme si certains vécus n'existaient pas
le clivage = éléments psychiques fonctionnant de façon plus morcelée (dans la forme pathologique on voit un fonctionnement, des attitudes et façons d'être qui peuvent être très tranchées d'un instant à l'autre.
La projection "c'est toi qui est moche, mal habillé, sans amis, bizarre etc."
Le recours aux agirs = plus archaïque
L’avènement de l’adolescence provoque en écho chez les parents des mouvements psychiques forts, au moment où eux-mêmes peuvent traverser la crise dite du milieu de la vie, ce qui provoque une sorte de remaniement.
La puberté de leur enfant vient questionner les parents sur la traversée de leur propre adolescence ou bien trop les angoisser, surtout si cette dernière a été douloureuse ou anxiogène.
La tache psychique attend le parent c'est de pouvoir reconnaître l’adolescent comme adulte potentiel, suffisamment différencié mais ne pas abandonner sa place de parent et maintenir la différence générationnelle.
De + l’adolescent a besoin de ressentir son parent suffisamment solide et contenant, il doit donc rester présent et pourtant s'engager de son côté dans un travail de deuil et de séparation.
Le jeune adulte peut arriver à réintégrer les héritages liés à ses identifications après les avoir questionnés voir malmenés, si entrée dans l'âge adulte il y a, il y a cette idée que le jeune adulte conserve à l'intérieur de lui un certain nombre d'identifications (certains qu'il à malmenée pour voir si elles étaient fiables, d'autres qu'il trie (garder certaines valeurs parentales et en désapprouver et essayer de s'éloigner d'autres etc.)) qu'il va s'approprier avec une dimension plus apaisée et sublimée maintenant qu'il est sorti de tout ce côté un peu "brûlot" décrit auparavant qui va se désexualiser et qui va faire que les représentations se sédimentent.
Il est difficile de statuer sur le moment de la fin de l’adolescence.
On peut se dire que c'est un processus qui s’est suffisamment consolidé pour permettre la bonne entrée dans le monde des adultes, ou alors que c'est toujours en chantier et source de souffrance, sans que les étapes précédemment décrites soient dépassées, lié à un contexte très normatif qui décide à un certain âge que certains cpt ne sont plus acceptables.
L’adolescence, du fait de ses bouleversements, est aussi une chance, permettant parfois de mobiliser des remaniements considérables.
On peut voir en clinique des enfants présenter des difficultés majeures que l'adolescence va venir faire bouger, retravailler et peut permettre de se retransformer de façon positive.
C’est une période importante du développement psychique de l’être humain notamment parce qu'elle fait le pont entre l’enfance et l’âge adulte et est fondatrice à plus d’un titre, elle est fondamentale à sa personnalité adulte.
Évelyne Kestemberg disait: « Si tout se prépare dans l’enfance, tout se noue au cours de la période de latence et se joue à l’adolescence ».
Même si c'est un discours très banalisé dans les médias etc il ne faut pas oublier que l’entrée dans l’adolescence est une épreuve souvent violente et anxiogène, qui reconvoque tout les mouvements déjà dépassés et nécessite un énorme travail psychique -> pas à banaliser, cela se surveille.
Il s’agit d’une crise subjective aux allures quasi-traumatiques (pas forcément le trauma vécu dans la réalité mais perte de l'équilibre intrapsychique avec un débordement de l'excitation qui demande au sujet tout un travail pour le rétablir) à laquelle rien ne prépare l’enfant, même si il a déjà des représentations de ce qu'est un ado.
BIRRAUX : L’adolescent s’engage dans un triple remaniement :
La puberté, en venant lui faire perdre la maitrise sur son corps qu'il connaissait, réveille au moins partiellement et indirectement l’état de désaide et de vulnérabilité du tout petit (quand il ne maitrisait pas son corps), ce qui met l’adolescent dans un état de grande fragilité.
La puberté vient modifier le corps « lisse » de l’enfant, il va avoir des formes, des caractères sexuels secondaires, des poils etc.
La puberté rend potentiellement réelle la réalisation d’une sexualité adulte, dans un corps qui évolue plus vite que les capacités psychiques, qui lui n'a pas fait toute la trajectoire pour s'approprier ça.
L’adolescent rencontre des difficultés à pouvoir aménager une juste distance avec les parents. Il y a encore un besoin de soutien des parents qui a des demandes un peu régressives d'étayage mais aussi des revirements ou il veut prendre une forme de distance. Cela ne va pas forcément mal se passer, et peut prendre des formes plus tamisées que le conflit majeur.
La demande d’étayage « comme un tout petit » vient télescoper la mise à distance d’objets parentaux devenus hautement excitants dans un mouvement ou l'adolescent "jongle" avec des représentations complexes de ses parents qui peut aussi les déstabiliser
Désinvestissement des figures parentales
Cela ne signifie pas laisser les parents complètement mais revient à une sorte de détachement, partiel.
Les critiques acerbes adressées à leurs parents (pas forcément des insultes mais des remarques qui peuvent être vraies et toucher piles des failles) les mettent face à leurs défauts et leur contradiction constituent une façon de mettre à mort la figure du parent hautement idéalisée de l’enfance.
Il y a quelque chose du meurtre symbolique qui amène à une forme de désinvestissement et de remise en question globale de ce qu’il avait investi en s’identifiant à eux lorsqu’il était enfant.
Le retour du complexe d’Œdipe et les remaniements des représentations parentales.
Ce complexe qu'on pensait dépassé et mis de coté va revenir (avec une intensité variable) car ils peuvent désormais théoriquement être agis, en tout cas sur le plan physiologique (contrairement à l'immaturité fonctionnelle de l'enfant).
Cette résurgence va provoquer une flambée pulsionnelle qui peut venir imprégner les relations avec les parents dans une espèce d'état de tension et surcharge, d'ambiance tendue avec les parents avec une dimension hautement conflictuelle et passionnelle.
-> Nécessité pour l'adolescent d'aménager une nouvelle relation avec le parent pour instaurer une distance supportable (ni trop loin pour l'étayage ni trop près et trop excitant) et gérer cette crise.
L’accès à la sexualité génitale
Il s’agit pour l’adolescent de se dégager des enjeux de la sexualité infantile et des pulsions partielles qui vont être relégués au second plan: c’est désormais le primat du génital qui les lie et s’y substitue.
Le but sexuel premier devient le rapport sexuel du fait de l’avènement de l’accès à l’orgasme, les pulsions partielles s’exprimant du coup plus en périphérie.
L’unification de ces pulsions sexuelles va aussi s’accompagner d’une unification des courants tendres et sensuels qui lient relations sexuelle et amoureuse (idée que ces éléments vont s'articuler à des degrés divers en fonction des histoires) qui permet de faire dériver les enjeux sexuels sur l'autre et non pas seulement sur les parents.
D'autres paramètres sont à prendre en compte, en effet l’adolescent se trouve pris dans une position paradoxale où il redoute et appelle la rencontre avec le rapport sexuel perçus comme un peu anxiogène (dans les discussions le "curseur" se balade entre 2 polarité, une où l'on parle de ses craintes ou au contraire où la sexualité prend une place centrale pour le normaliser et une autre sous-jacente d'attente et de désir que cela arrive)
A cette complexité vient s'ajouter des mouvements d’attirance pour les deux sexes, soit sublimés soit bien plus directs.
Anecdote : Le cpt des garçons adolescents change entre les moments de thérapie (où ils se questionnaient sur des modalités diverses et sur la base de représentations variant de l'un à l'autre) et le groupe (où ils se bagarrent, se traitent de pd et d'enculés, asseyent leur virilité etc.)
=> confrontation virile où ils mettent au travail leur identité mais aussi surchauffe des désirs homosexuels qui s'exprime via cette émulation de groupe
=> quelque chose remonte d'une espèce de questionnement qu'ils tentent de régler entre eux avec tout un système de représentation sur ce qu'est un vrai mec etc et qui les travaillent.
L’adolescent et les groupes de pairs
La particularité de ces groupes sont les changements d’alliances et les investissement mobiles en fonction des enjeux pulsionnels et relationnels. Les liens sont très investis mais aussi très malléables et plastiques. Ce sont de vrais feuilletons parfois difficile à suivre surtout pour un adulte
Ils sont saturés de mouvements d’identifications croisées (mouvement général, réseau complexe d'identifications) et d’effets en miroir (attirance pour le pareil qui rassure mais effraye aussi) qui leur donnent leur caractère parfois explosif. Les effets narcissiques (tenter de retrouver qlq chose de soi chez l'autre mais aussi attirance pour le différent) sont également très virevoltants et impliqués dans ces relations.
Du fait du désinvestissement des parents, il y a une ouverture sur un autre espace très investi qui est le groupe d'ado, ces nouvelles choses, ces nouveaux traits qu'il essaye "d'attraper au vol chez l'autre et de faire sien" viennent s'ajouter au travail précédent.
La trace des enjeux groupaux à l’adolescence peut toutefois se retrouver plus tard dans les groupes d’amis ou même au niveau du travail.
Pour comprendre comment l'adolescent parvient à lutter sur tous les fronts on va se figurer une expression d'Anna FREUD : "la crise de la défense"; c'est un chantier qui provoque un bouleversement global de l'économie psychique et de la circulation de la libido.
Pour se défendre face à cette déstabilisation que provoque la puberté le moi va avoir tendance à ce rigidifier et à devenir inflexible car il est soucieux de conserver les acquis péniblement érigés pendant la période de latence.
Il doit opposer aux exigences pulsionnelles accrues un renforcement des défenses pour juguler l'angoisse et l'excitation.
L ’ascétisme
L’adolescent s'impose une sorte de contrainte (idée de renoncement, répression) pour lutter pour le contrôle des pulsions sexuelles et agressives en renonçant activement à la satisfaction. Il va s'imposer un certain nombre de choses (il faut se demander si c'est une mesure temporaire pour traverser une crise où si c'est de l'ordre psychopathologique) sur des modalités souvent corporelles et de privation, où il tente de maitriser son corps (pratiques sportives intense)
Il lutte contre les éléments œdipiens qui l’assaillent avec un hyper-contrôle, comme dans l’anorexie qui en incarne une déclinaison psychopathologique où la renonciation se fait sur les modalités orale avec l'idée de maitriser tout le processus inhérent à la puberté en s'empêchant de manger.
La rationalisation ou l'intellectualisation
L’adolescent va être dans une autre forme de contrôle et sollicite très activement l’intellect, et les connaissances.
Ce biais là va avoir des conséquences positives qui peuvent être tout à fait porteuses comme l'exploration des savoirs, la construction des théories.
Cpdt on s'intéresse bcp à la tête mais désinvesti le reste (le corps qui peut aller jusqu'à un état somatique mais aussi les dimensions sociales etc.), peut être car c'est plus facile à contrôler que le corps.
En thérapie avec des adolescents qui font de l'anorexie mentale on s'aperçoit qu'ils peuvent avoir un discours très froid, très désincarné et très savant qui donne l'impression d'avoir bien avancé parce qu'ils parlent bcp et ont conscience des modalités de la maladies mais au final ils ne disent rien réellement d'eux, parle de la maladie comme si elle ne les concernaient pas et n'était qu'un concept planant sans pour autant réellement parler de ce qu'ils ressentent.
Mais d’autres défenses peuvent aussi être mobilisées (<-> KLEIN) et on peut même voir revenir des mécanismes plus anciens.
Le déni = forme de coupure, comme si certains vécus n'existaient pas
le clivage = éléments psychiques fonctionnant de façon plus morcelée (dans la forme pathologique on voit un fonctionnement, des attitudes et façons d'être qui peuvent être très tranchées d'un instant à l'autre.
La projection "c'est toi qui est moche, mal habillé, sans amis, bizarre etc."
Le recours aux agirs = plus archaïque
L’avènement de l’adolescence provoque en écho chez les parents des mouvements psychiques forts, au moment où eux-mêmes peuvent traverser la crise dite du milieu de la vie, ce qui provoque une sorte de remaniement.
La puberté de leur enfant vient questionner les parents sur la traversée de leur propre adolescence ou bien trop les angoisser, surtout si cette dernière a été douloureuse ou anxiogène.
La tache psychique attend le parent c'est de pouvoir reconnaître l’adolescent comme adulte potentiel, suffisamment différencié mais ne pas abandonner sa place de parent et maintenir la différence générationnelle.
De + l’adolescent a besoin de ressentir son parent suffisamment solide et contenant, il doit donc rester présent et pourtant s'engager de son côté dans un travail de deuil et de séparation.
Le jeune adulte peut arriver à réintégrer les héritages liés à ses identifications après les avoir questionnés voir malmenés, si entrée dans l'âge adulte il y a, il y a cette idée que le jeune adulte conserve à l'intérieur de lui un certain nombre d'identifications (certains qu'il à malmenée pour voir si elles étaient fiables, d'autres qu'il trie (garder certaines valeurs parentales et en désapprouver et essayer de s'éloigner d'autres etc.)) qu'il va s'approprier avec une dimension plus apaisée et sublimée maintenant qu'il est sorti de tout ce côté un peu "brûlot" décrit auparavant qui va se désexualiser et qui va faire que les représentations se sédimentent.
Il est difficile de statuer sur le moment de la fin de l’adolescence.
On peut se dire que c'est un processus qui s’est suffisamment consolidé pour permettre la bonne entrée dans le monde des adultes, ou alors que c'est toujours en chantier et source de souffrance, sans que les étapes précédemment décrites soient dépassées, lié à un contexte très normatif qui décide à un certain âge que certains cpt ne sont plus acceptables.
L’adolescence, du fait de ses bouleversements, est aussi une chance, permettant parfois de mobiliser des remaniements considérables.
On peut voir en clinique des enfants présenter des difficultés majeures que l'adolescence va venir faire bouger, retravailler et peut permettre de se retransformer de façon positive.