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Lycée
Première

Jean de La Fontaine, Fables, livre VII, "La cour du Lion", 1678.

Analyse

Introduction :

-  Contextualisation : Jean de La Fontaine : célèbre poète, conteur du Classicisme. Auteur de fables universellement connues : "Le Corbeau et le Renard", "La Cigale et la Fourmi", "Le Lion et le Rat"... Les Fables : Inspiré de fabulistes de l'Antiquité. Livres I à VI dédiés au Dauphin, donc destinés aux enfants / Livres VII à XII dédiés à la maîtresse du roi, destinées aux adultes.

Présentation du passage : Histoire se déroule au palais royal. Met en scène des animaux humanisés : le monarque (lion) et ses courtisans (ours, singe, renard). Raconte une fête donnée par le roi. Apologue en vers à la tonalité satirique.

Projet de lecture : Récit théâtralisé qui fait la satire du monarque et des courtisans.

Plan du texte : 

I. L'invitation du monarque à ses sujets. Lignes 1 à 14.

II. Les réactions des trois courtisans à la puanteur. 15-32

III. Une moralité adressée aux courtisans. 33-36



Développement : 

I. L'invitation du monarque à ses sujets. Lignes 1 à 14.

  • Portrait du personnage du roi : deux premiers vers sont des alexandrins, le grand vers noble, qui correspond bien au roi.
  • Portrait du roi : personnification du Lion. Titre royal : "Majesté", "Prince" ; actions humaines : "circulaire écriture" (= langage) ; "il les invita", "festin" (= sociabilités)
  • Portrait du roi : représentation de dieu sur terre. Métaphore : " le Ciel l'avait fait maître" : Ciel avec une majuscule = Dieu. Lion = Monarque de droit divin.
  • Satire du Lion : un personnage orgueilleux. "de quelles nations" : pluriel = royaume immense.
  • Satire du Lion : un personnage égocentrique : répétition des déterminants possessifs : "ses vassaux", "son sceau", "sa puissance", "son Louvre" = pouvoirs et possessions.
  • Satire du roi : un personnage richissime : hyperbole : "fort grand festin" : adverbe d'intensité + adjectif + nom "festin". Suggère la richesse, l'abondance. 
  • Portrait du Roi : rime riche "puissance" / "magnificence", vers 12-13 : = association de la puissance, de l'argent et de la beauté. Dimension satirique car excessif.
  • "En son Louvre" : antonomase : le Louvre devient un terme générique pour désigner un palais royal. Montre bien que c'est la cour de Louis XIV que le fabuliste vise dans sa satire.


II. Les réactions des trois courtisans à la puanteur. 15-32.

  • "Quel Louvre ! " : répétition du vers 14 + exclamation. = stupéfaction des invités.
  • "Quel Louvre ! Un vrai charnier" : Antiphrase. Narrateur associe palais royal et lieu de mort. Tonalité satirique.
  • "odeur", "nez", "boucha" (15-16) : champ lexical de l'odeur. Symbole : la puanteur est l'indice de la corruption à la cour. = Tonalité satirique.
  • Péripétie 1 : l'Ours. Vers 16-19.
  • - "Ours" : animal rustique, rustre et peu sociable. Cf. expression : "un ours mal léché". = caractéristiques traditionnelles de l'animal.
  • - "boucha sa narine" : verbe d'action seul. = Didascalie de théâtre. Pas de critique explicite de l'Ours. = peu offensant pour le roi.
  • - "l'envoya chez Pluton" : périphrase euphémique pour signifier l'exécution de l'Ours. Disproportion de la réaction du Roi. = Satire du Roi, intransigeant et impitoyable.
  • Péripétie 2 : le Singe. Vers 20-27.
  • - "Singe" : animal intelligent, habile. Cf. expression "malin comme un singe". = caractéristiques trad.
  • - "il loua" : discours narrativisé : le narrateur résume les paroles du Singe. 
  • - "la colère / Et la griffe du prince, et l'antre, et cette odeur" (vers 21-22) : énumération, renforcée par les conj. de coord. Montre le grand nombre de sujets de flatteries du courtisan.
  • - "Il n'était ambre, il n'était fleur, / Qui ne fût ail au prix" (vers 23-24) : hyperboles, renforcées par un rythme binaire. Montre les excès des compliments du courtisan.
  • - "fut parent de Caligula" : référence à l'histoire antique. Euphémisme pour signifier la mise à mort du Singe. = satire du roi, aux réactions impulsives disproportionnées.
  • Péripétie 3 : le Renard. Vers 28-32.
  • - "Renard" : rusé, matois. Cf. expression "rusé comme un Renard". = Caractéristiques trad.
  • - "Or çà, lui dit le Sire" (vers 28) : verbe de parole. Discours direct. = réplique de théâtre. De plus en plus vivant.
  • - "dis-le-moi : parle sans déguiser" : impératifs d'ordre. Lion = personnage autoritaire. 
  • - "Alléguant un grand rhume": participe présent indique que c'est un faux prétexte !
  • - "sans odorat" : rejet. Met en avant le faux prétexte. Le Renard a trouvé un moyen de ne pas devoir prendre partie car les deux précédents qui l'ont fait ont été exécutés...
  • - "bref, il s'en tire" : présent de narration + hémistiche de 4 syllabes. : dénouement rapide. = Chute.


III. Une moralité adressée aux courtisans 33-36

  • "ceci vous sert d'enseignement" : pronom personnel de la 2ème personne du pluriel : "vous". Le fabuliste s'adresse explicitement au lecteur dans sa morale.
  • "Ne soyez à la cour" + "Tâchez" : phrases à l'impératif. D'abord négatif, puis positif. = Conseils soutenus presque un ordre.
  • Deux premiers conseils donnés : fuir les extrêmes : " ni fade adulateur" / "ni parleur trop sincère". Antithèse. = Il faut donc se situer au milieu, dans la mesure, conformément à la doctrine du Classicisme.
  • Conseil final : "répondre en Normand" = ne pas donner de réponse claire, ne pas s'engager, ne pas prendre partie. Expression proverbiale, encore aujourd'hui. Le Normand est celui qui ne dit ni oui ni non... = Satire de la cour, comme un lieu de fausseté où l'on ne peut ni critiquer ni flatter...



Conclusion :

Synthèse : Rappel du projet de lecture : Récit théâtralisé qui fait la satire du monarque et des courtisans. Récit : en vers, plein de vivacité (péripéties rapides, dialogues vivants...). Emprunts à la comédie : discours direct et personnages comiques (le tyran, le balourd, le flatteur, l'hypocrite). But : satire politique. Violente critique déguisée du roi Soleil (orgueilleux, irascible, cruel) et de la cour comme lieu où la neutralité hypocrite triomphe

Ouverture bonus : Même satire du monarque absolu et de sa cour par La Bruyère dans le livre VIII des Caractères, intitulé : "De la cour".





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Première

Jean de La Fontaine, Fables, livre VII, "La cour du Lion", 1678.

Analyse

Introduction :

-  Contextualisation : Jean de La Fontaine : célèbre poète, conteur du Classicisme. Auteur de fables universellement connues : "Le Corbeau et le Renard", "La Cigale et la Fourmi", "Le Lion et le Rat"... Les Fables : Inspiré de fabulistes de l'Antiquité. Livres I à VI dédiés au Dauphin, donc destinés aux enfants / Livres VII à XII dédiés à la maîtresse du roi, destinées aux adultes.

Présentation du passage : Histoire se déroule au palais royal. Met en scène des animaux humanisés : le monarque (lion) et ses courtisans (ours, singe, renard). Raconte une fête donnée par le roi. Apologue en vers à la tonalité satirique.

Projet de lecture : Récit théâtralisé qui fait la satire du monarque et des courtisans.

Plan du texte : 

I. L'invitation du monarque à ses sujets. Lignes 1 à 14.

II. Les réactions des trois courtisans à la puanteur. 15-32

III. Une moralité adressée aux courtisans. 33-36



Développement : 

I. L'invitation du monarque à ses sujets. Lignes 1 à 14.

  • Portrait du personnage du roi : deux premiers vers sont des alexandrins, le grand vers noble, qui correspond bien au roi.
  • Portrait du roi : personnification du Lion. Titre royal : "Majesté", "Prince" ; actions humaines : "circulaire écriture" (= langage) ; "il les invita", "festin" (= sociabilités)
  • Portrait du roi : représentation de dieu sur terre. Métaphore : " le Ciel l'avait fait maître" : Ciel avec une majuscule = Dieu. Lion = Monarque de droit divin.
  • Satire du Lion : un personnage orgueilleux. "de quelles nations" : pluriel = royaume immense.
  • Satire du Lion : un personnage égocentrique : répétition des déterminants possessifs : "ses vassaux", "son sceau", "sa puissance", "son Louvre" = pouvoirs et possessions.
  • Satire du roi : un personnage richissime : hyperbole : "fort grand festin" : adverbe d'intensité + adjectif + nom "festin". Suggère la richesse, l'abondance. 
  • Portrait du Roi : rime riche "puissance" / "magnificence", vers 12-13 : = association de la puissance, de l'argent et de la beauté. Dimension satirique car excessif.
  • "En son Louvre" : antonomase : le Louvre devient un terme générique pour désigner un palais royal. Montre bien que c'est la cour de Louis XIV que le fabuliste vise dans sa satire.


II. Les réactions des trois courtisans à la puanteur. 15-32.

  • "Quel Louvre ! " : répétition du vers 14 + exclamation. = stupéfaction des invités.
  • "Quel Louvre ! Un vrai charnier" : Antiphrase. Narrateur associe palais royal et lieu de mort. Tonalité satirique.
  • "odeur", "nez", "boucha" (15-16) : champ lexical de l'odeur. Symbole : la puanteur est l'indice de la corruption à la cour. = Tonalité satirique.
  • Péripétie 1 : l'Ours. Vers 16-19.
  • - "Ours" : animal rustique, rustre et peu sociable. Cf. expression : "un ours mal léché". = caractéristiques traditionnelles de l'animal.
  • - "boucha sa narine" : verbe d'action seul. = Didascalie de théâtre. Pas de critique explicite de l'Ours. = peu offensant pour le roi.
  • - "l'envoya chez Pluton" : périphrase euphémique pour signifier l'exécution de l'Ours. Disproportion de la réaction du Roi. = Satire du Roi, intransigeant et impitoyable.
  • Péripétie 2 : le Singe. Vers 20-27.
  • - "Singe" : animal intelligent, habile. Cf. expression "malin comme un singe". = caractéristiques trad.
  • - "il loua" : discours narrativisé : le narrateur résume les paroles du Singe. 
  • - "la colère / Et la griffe du prince, et l'antre, et cette odeur" (vers 21-22) : énumération, renforcée par les conj. de coord. Montre le grand nombre de sujets de flatteries du courtisan.
  • - "Il n'était ambre, il n'était fleur, / Qui ne fût ail au prix" (vers 23-24) : hyperboles, renforcées par un rythme binaire. Montre les excès des compliments du courtisan.
  • - "fut parent de Caligula" : référence à l'histoire antique. Euphémisme pour signifier la mise à mort du Singe. = satire du roi, aux réactions impulsives disproportionnées.
  • Péripétie 3 : le Renard. Vers 28-32.
  • - "Renard" : rusé, matois. Cf. expression "rusé comme un Renard". = Caractéristiques trad.
  • - "Or çà, lui dit le Sire" (vers 28) : verbe de parole. Discours direct. = réplique de théâtre. De plus en plus vivant.
  • - "dis-le-moi : parle sans déguiser" : impératifs d'ordre. Lion = personnage autoritaire. 
  • - "Alléguant un grand rhume": participe présent indique que c'est un faux prétexte !
  • - "sans odorat" : rejet. Met en avant le faux prétexte. Le Renard a trouvé un moyen de ne pas devoir prendre partie car les deux précédents qui l'ont fait ont été exécutés...
  • - "bref, il s'en tire" : présent de narration + hémistiche de 4 syllabes. : dénouement rapide. = Chute.


III. Une moralité adressée aux courtisans 33-36

  • "ceci vous sert d'enseignement" : pronom personnel de la 2ème personne du pluriel : "vous". Le fabuliste s'adresse explicitement au lecteur dans sa morale.
  • "Ne soyez à la cour" + "Tâchez" : phrases à l'impératif. D'abord négatif, puis positif. = Conseils soutenus presque un ordre.
  • Deux premiers conseils donnés : fuir les extrêmes : " ni fade adulateur" / "ni parleur trop sincère". Antithèse. = Il faut donc se situer au milieu, dans la mesure, conformément à la doctrine du Classicisme.
  • Conseil final : "répondre en Normand" = ne pas donner de réponse claire, ne pas s'engager, ne pas prendre partie. Expression proverbiale, encore aujourd'hui. Le Normand est celui qui ne dit ni oui ni non... = Satire de la cour, comme un lieu de fausseté où l'on ne peut ni critiquer ni flatter...



Conclusion :

Synthèse : Rappel du projet de lecture : Récit théâtralisé qui fait la satire du monarque et des courtisans. Récit : en vers, plein de vivacité (péripéties rapides, dialogues vivants...). Emprunts à la comédie : discours direct et personnages comiques (le tyran, le balourd, le flatteur, l'hypocrite). But : satire politique. Violente critique déguisée du roi Soleil (orgueilleux, irascible, cruel) et de la cour comme lieu où la neutralité hypocrite triomphe

Ouverture bonus : Même satire du monarque absolu et de sa cour par La Bruyère dans le livre VIII des Caractères, intitulé : "De la cour".