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Lycée
Première

Gargantua : l'éducation

Analyse

Gargantua suit deux modèles d'éducation diamétralement opposés :


a) Une éducation médiévale


Grandgousier confie l'éducation du jeune Gargantua à des docteurs sophistes : Thubal Holoferne puis Jodelin Bridé. Ce système éducatif est un héritage du Moyen Âge : l'éducation scolastique traditionnelle. Cet enseignement pratiqué à partir du XIè siècle privilégiait l'acquisition d'un savoir livresque qui éclaire la foi chrétienne sans réel rapport avec la vie concrète, et sans solliciter la raison. Dans Gargantua, Rabelais singe l'enseignement médiéval en ce qu'il présente de sclérosé et déséquilibré :

  • Critique d'un savoir quantitatif et purement formel Un savoir qui privilllégie la quantité à la qualité, la performance d'une mémoire, sans raisonnement. Le savoir livresque amalgame des manuels et références futiles (grammaire archaïque, textes juridiques caduques, manuels futiles sur le "bien servir à table",... ) et repose sur une mémoire mécanique "à l'endroit et à l'envers".
  • Critique du mépris de l'hygiène et du corps réduit à ses instincts les plus animaux Critique qui passe par la goinfrerie dès le lever, l'abus du vin, l'excrétion, la paresse,... Les précepteurs méprisent le corps : il est nullement sollicité puisque la passivité est de rigueur (lorsque le géant n'étudie pas, il se prélasse ou écoute, recevant passivement).
  • Critique de l'inefficacité des moyens mis en oeuvre Par la longueur exceptionnelle emblématique de son inutilité, l'absence de lien avec la réalité concrète et l'abrutissement final du géant réduit aux larmes face à l'éloquence d'un jeune éduqué selon les principes humanistes.


b) Une éducation humaniste


Ponocrates propose une toute autre méthode (chapitre 21), fondé sur :

  • Un bon emploi du temps, basé sur le respect du rythme naturel de l'homme Chaque instant, l'élève est stimulé pour atteindre une érudition complète : des sciences aux arts, en passant par la religion et l'exercice physique.
  • Un savoir humaniste basé sur les belles lettres de l'Antiquité greco-latine Une bibliographie fondamentale. L'élève découvre les sciences nouvelles universelles (astronomie, médecine, biologie et la connaissance du monde...); les activités humaines (l'artisanat, les métiers,...); une lecture interprétative rendant la Bible intelligible... La quête d'un savoir encyclopédique est une gloire en faveur du monde en progrès, une confiance en l'homme et ses capacités.
  • La discipline du corps Elle commence par un respect rigoureux de l'hygiène , de la diététique toute relative, de l'exercice physique. La formation complète répond à un idéal humaniste d'un esprit sain dans un corps sain, un idéal vers lequel il faut tendre, un idéal en rupture avec le passé


Lycée
Première

Gargantua : l'éducation

Analyse

Gargantua suit deux modèles d'éducation diamétralement opposés :


a) Une éducation médiévale


Grandgousier confie l'éducation du jeune Gargantua à des docteurs sophistes : Thubal Holoferne puis Jodelin Bridé. Ce système éducatif est un héritage du Moyen Âge : l'éducation scolastique traditionnelle. Cet enseignement pratiqué à partir du XIè siècle privilégiait l'acquisition d'un savoir livresque qui éclaire la foi chrétienne sans réel rapport avec la vie concrète, et sans solliciter la raison. Dans Gargantua, Rabelais singe l'enseignement médiéval en ce qu'il présente de sclérosé et déséquilibré :

  • Critique d'un savoir quantitatif et purement formel Un savoir qui privilllégie la quantité à la qualité, la performance d'une mémoire, sans raisonnement. Le savoir livresque amalgame des manuels et références futiles (grammaire archaïque, textes juridiques caduques, manuels futiles sur le "bien servir à table",... ) et repose sur une mémoire mécanique "à l'endroit et à l'envers".
  • Critique du mépris de l'hygiène et du corps réduit à ses instincts les plus animaux Critique qui passe par la goinfrerie dès le lever, l'abus du vin, l'excrétion, la paresse,... Les précepteurs méprisent le corps : il est nullement sollicité puisque la passivité est de rigueur (lorsque le géant n'étudie pas, il se prélasse ou écoute, recevant passivement).
  • Critique de l'inefficacité des moyens mis en oeuvre Par la longueur exceptionnelle emblématique de son inutilité, l'absence de lien avec la réalité concrète et l'abrutissement final du géant réduit aux larmes face à l'éloquence d'un jeune éduqué selon les principes humanistes.


b) Une éducation humaniste


Ponocrates propose une toute autre méthode (chapitre 21), fondé sur :

  • Un bon emploi du temps, basé sur le respect du rythme naturel de l'homme Chaque instant, l'élève est stimulé pour atteindre une érudition complète : des sciences aux arts, en passant par la religion et l'exercice physique.
  • Un savoir humaniste basé sur les belles lettres de l'Antiquité greco-latine Une bibliographie fondamentale. L'élève découvre les sciences nouvelles universelles (astronomie, médecine, biologie et la connaissance du monde...); les activités humaines (l'artisanat, les métiers,...); une lecture interprétative rendant la Bible intelligible... La quête d'un savoir encyclopédique est une gloire en faveur du monde en progrès, une confiance en l'homme et ses capacités.
  • La discipline du corps Elle commence par un respect rigoureux de l'hygiène , de la diététique toute relative, de l'exercice physique. La formation complète répond à un idéal humaniste d'un esprit sain dans un corps sain, un idéal vers lequel il faut tendre, un idéal en rupture avec le passé