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Post-Bac
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Formation et caractère

Histoire des religions

A retenir :

La notion de tradition désigne le fait de transmettre, désigne aussi la traduction et aussi la notion d’interpréter. Les traditions religieuses sont un système religieux qui s’est construit sur la transmission et l’interprétation de donner.

Deux grandes catégories de spécialistes de la religion : les médiateurs charismatiques (les prophètes ou les visionnaires) et les administrateurs de ce savoir traditionnel et de la mémoire qu’ils véhiculent (les prêtres, les théologiens, les scribes, les sages). 

La tradition religieuse met en œuvre : 

  • L’oralité : il n’y a pas de tradition sans transmission. Enseignement grâce au commentaire qui a été fait de tradition qui sont passé, qui ont été mises par écrit. Ce rapport d’oralité-écriture est liée à l’idée d’interprétation, il n’y a pas de texte qui ne soit pas interprétable et interprété par la tradition.  
  • Autorité : pour que la tradition soit valide, elle doit être validée par une autorité légitime. 
  • Orthodoxie : idée d’une doctrine qui se veut authentique, vrai, juste car elle est définie par une autorité légitime dans un contexte de débat ou de conflit. 

La tradition est une création du présent qui reconstruit le passé historique ou mythique pour servir de fondement à une communauté donnée. C’est le mouvement que l’on perçoit avec l’analyse des textes du judaïsme et du christianisme. On s’intéresse aux communautés elles-mêmes, à leur préoccupation, au contexte dans lequel elles ont vécus, à leur attente. C’est à partir de là qu’on reproduit le processus des communautés à reconstruire leur passé. C’est un processus du filtrage du passé, soit une sélection de fait que la tradition se charge de réorganiser pour les rendre conforme aux attentes de la communauté et du groupe. On réécrit les textes bibliques à la lumière de ce qui vient d’arriver. On l’idée de réappropriation et de recréation. 

Tradition : autorité et figures fondatrices  

Le Judaïsme 

  • Les 24 rouleaux de la Bible hébraïque = TaNaKh : Torah (Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) ; Neviim (7 livres historiques : Josué, Juges, Sm 1 et 2, Rois 1 et 2) et 15 livres de prophètes dont Isaïe, Jérémie, Ezéchiel. (Canon clos v. – 323) ; Ketuvim : Ecrits ou hagiographes (poésie liturgique, sagesse, histoire…) : Psaumes, proverbes, Job, Cantique des C. ; Ruth, Ecclésiaste, Lamentations, Chroniques 1 et 2. Un canon clos vers 100 est organisé pour se rendre compte de l’élimination du culte de Yahvé à Jérusalem, de la destruction de l’Église. La réunion de Jabné décide de recentrer la religion en rejetant les trois courants qui subsistaient encore dont le courant apocalyptique, le courant essénien et le courant chrétien. Cette réunion est un acte de fondation du judaïsme et donc le point de départ d’une nouvelle conception juive. Ce corpus en hébreu s’accompagne d’un développement de la tradition orale. Plus tard apparition du Codex. 
  • La Bible grecque d’Alexandrie ou Septante dans laquelle on trouve : la Torah, des livres historiques, des livres poétiques et didactiques, des livres prophétiques, le Hè Biblos qui est un livre d’expression grecque au IIe av. J.-C, auquel on ajoute de nombreux écrits tel écrits salomoniens (Odes, Psaumes, Sagesse).
  • Moïse, figure fondateur et modèle du prophète : figure qui traverse le temps et les traditions religieuses. La figure de Moïse s’est imposée au-delà même du judaïsme. Mais problème de distinguer la réalité historique de la part légendaire car pas d’assurance sur la réalité historique de Moïse qui a servi à créer une entité historique permettant à la religion des hébreux de se distinguer de son environnement. Il est fondateur en matière de doctrine, de pratiques identitaires. C’est figure de prophète législateur s’inscrit également dans la tradition chrétienne. En effet, il est représenté dans l’art médiéval chrétien, représenté avec des cornes sur la tête mais représenté dans l’art contemporain. La figure de Moïse est appropriée par le christianisme moderne. Aujourd’hui, on a coutume de distinguer le Jésus de l’histoire, soit le réformateur ou le prophète juif, et le Jésus de la foi, Jésus Christ reconnu comme Messie, fils de Dieu et sauveur. Le Jésus de la foi s’est superposé sur le Jésus de l’histoire, mais ne doivent pas être perçu de la même façon. C’est le Jésus de la foi qui lui-même à une histoire et qui va permettre la construction d’une nouvelle communauté.
  • La construction historique de la figure du « fondateur » dans les traditions monothéistes car le fondateur est un référent mythique plus qu’une personne réelle ou une fonction sociale. La notion de fondateur qu’il s’agisse d’un référent mythique ou réel émerge après coup dans l’imaginaire de la tradition. C’est une figure doublement construite après coup, par la tradition religieuse et par l’histoire des religions. Une nette différenciation entre les figures « fondatrices »: seul Muhammad est fondateur d’une communauté autour d’une doctrine et de pratiques spécifiques. Le Christ est une figure théologique qui se superpose à la réalité historique de Jésus, maître charismatique, prophète ou réformateur. Moïse est une figure construite par le judaïsme dans la phase d’élaboration de son identité (VIe-Ve s. avant J-C). Les facteurs qui interviennent dans la construction du fondateur : l’élaboration ou la réécriture d’une biographie du personnage, récit à fort potentiel symbolique (hagiographie) ; le phénomène de la pseudépigraphie qui est l’attribution de récits ou de paroles dont le fondateur n’est pas l’auteur ; et le développement d’une dimension métaphysique du fondateur, avatar divin, médiateur unique. L’inscription du fondateur dans la tradition, à travers des rituels (commémorations, pratiques instituées par lui) et invention de lieux saints ou lieux de mémoire (lieu de naissance ou de sépulture, lieu de miracles…). 

Le Christianisme  

  • Les plus anciennes traces documentaires du christianisme sont au Ier siècle notamment avec le papyrus. On a aussi le développement de l’oralité. On va annoncer un message, prédication passe par la figure de Paul. qui est un juif romain qui se converti au message de Jésus.
  • Le Nouveau Testament = les évangiles synoptiques : de Marc (65-69), de Mathieu et de Luc (70-85) ; l’évangile de Jean (v. 90) ; les épîtres de Paul (50-58), de Pierre, de Jacques, de Jean et de Jude ; les Actes des apôtres (rédigés par Luc v. 80) ainsi que l’Apocalypse de Jean (v. 100-110). Marcion explique que rejeter les textes où sont mentionnée le dieu Yahvé, c'est rejeté l'ancien testament dc la torah mais les autres évêques ne sont pas d’accord car pour eux, il faut garder les textes et y intégrer la Bible sous la forme de la Septante.  
  • Le Codex : forme originelle de la Bible chrétienne avec le Codex sinaïticus et le Codex Vaticanus qui sont les plus anciennes bibles retrouvés en codex. L'adoption du codex s’accompagne dès le IIe-IIIe siècle, d’un mouvement de traduction du corpus canonique.  Le christianisme prend ici une autre direction par rapport au judaïsme. En effet, on a la diffusion du texte grec mais aussi la traduction du Nouveau Testament dans d’autres langues. Très vite, le message évangélique fait qu’on entreprend un effort de traduction du Testament dans d’autres langues. Il est traduit du grec en syriaque, en arménien, en latin etc. Toutes ces langues deviennent des langues de culture chrétienne. En bref, on a un processus où la culture religieuse n’est plus entre les mains des spécialistes d’une langue. La parole compte plus que le livre, et donc l’utilisation des autres langues (le livre saint de l’islam est un codex et non un rouleau. Mohammed à subit les influences de ce qu’il s’est passé avant ainsi que l’influence des communautés chrétiennes). Le Codex Amiatinus (fin du VIIe s.) représenté le Christ en majesté mais aussi le prophète Esdras écrivant marque les débuts des manuscrits enluminés. Mais aussi dvlpmt des codex est lié au dvlopmt des traductions ( St Jérome le premier traduit la bible de l'hébreu en latin). Entre le IVe siècle et le XVe siècle, on a la trace de traduction partielle dans des langues vernaculaires. Ce qui change au XVe siècle, c’est qu’on a depuis la première fois, depuis St Jérôme, la formation d’hommes de culture qui ont fait l’apprentissage des langues anciennes. En effet, ces derniers connaissent le grec et l’hébreu. A partir de là, des traductions se développent dans les langues vernaculaires (comme la version française de Lefèvres d’Étaples XVIe.

L'Islam 

  • Le Coran et la première sourate : coran est composé de traditions orales jusqu’en 632 puis de traditions jusqu’en 656. Tout cet ensemble forme la version officielle. Notons que ce Coran est découpé en 114 chapitres (sourates), composé de 6400 versets au total. Le Coran traite des exhortations à la foi en Dieu et en ses prophètes, des récits relatifs aux prophètes antérieurs. Enfin, fait description rituelles ou juridiques (alimentation, héritage, mariage, dispositions pénales..). Marx Muller est le premier a parlé de la « religion du livre » (=expression vient du Coran où on trouve les gens grecs). Ce coran peut être interprété par le Ahl al-kîtab, c’est-à-dire les « gens du Livre » (Les juifs et les chrétiens, et par extension : tous ceux qui possèdent des livres saints, comme les Zoroastriens), par le Umm al-kîtab, c’est-à-dire la mère du Livre (le prototype céleste du livre divin, parole révélée partiellement dans le temps, jusqu’à la révélation intégrale dans le Coran) et enfin par la Mushaf qui correspond au codex, comme livre-objet matériel (grille de lecture).  La tradition musulmane nous affirme que la première sourate rassemble tout le Coran. Cette première sourate est définie par Al-Fatiha qui signifie « celle qui ouvre ». Elle comporte sept versets. Son contenu est très orienté. De plus, on est dans une perspective d’une tradition eschatologique, qui est réactivé par Mohamed.  
  • Le Coran : la tradition textuelle avec au départ des recueils de traditions qui sont les prédications orales mis sur différents supports comme des pierres, du papyrus puis rassemblé dans différents recueils de textes (632-656) dc on a différentes versions de Coran avant la mise en place du 3e calife (Uthman) qui établit le premier Coran complet et détruit ainsi toutes les autres versions. En tant que tradition religieuse séparé du christianisme et du judaïsme, l’islam se met en place progressivement. Il lui faut deux siècles pour qu’elle soit considérée comme une nouvelle religion.

On a un processus de mise au point de la tradition religieuse qui se ressemble dans le judaïsme et le christianisme : avec une codification. Ainsi qu’une validation d’une autorité. 

Tradition, enseignement, interprétation 

Il n’y a pas dans les traditions monothéistes, pas de tradition sans transmission ni sans interprétation. Il s’agit d’enseigner le message contenu dans les textes étant eux-mêmes issus d’une parole, promouvoir une interprétation de ses textes. Ces textes demandent à savoir qui détient l’autorité mais aussi de savoir qui a la légitimité pour interpréter les textes. De plus, on se pose la question de l’orthodoxie c’est-à-dire d’une doctrine droite, juste, conforme à la tradition. Elle va se construire à travers des débats, des conflits, des positions divergentes mais cherche toujours un consensus. 

Le judaïsme  

  • Torah écrite et Torah orale qui se met en place au Ier siècle. Avec d'abord, la tradition du rouleau. C’est grâce au développement d’un réseau de synagogues (lieu de réunion) et de lieux d’étude que le judaïsme a pu survivre à la destruction du temple. Puis est mis en place la tradition orale = la Torah. La Mishna correspond au code de loi en hébreu (v. 200) Elle est élaborée à partir de la Torah. Par la suite, elle est compilée au sein du Talmud. On y trouve ses commentaires et débats (Gemara). On distingue le Talmud de Jérusalem (fin du IVe s.) et le Talmud de Babylone (achevé en 499), en hébreu et en araméen. Parmi les autres textes, on a Les « dix paroles » (Décalogue ou dix commandements) se déclinent en 613 commandements, 365 interdits et 248 injonctions positives. On a encore le Midrash est une compilation d’exégèses traditionnelles des livres de la Bible hébraïque. Ces textes sont d’abord issus de l’oral, ce sont des enseignements oraux qui ont été par écrit vers 200. 
  • Le judaïsme comme voie = la Halakha (la voie à suivre) englobe tous les aspects de la vie et les branches du droit. C’est un ensemble de prescriptions qui permet de permettre en place la loi juive (vestimentaire, nourriture etc.). On a toute une littérature et en particulier une littérature mystique qui commence à se développer au IIe siècle avant notre ère. Production religieuse qui ne se limite pas au droit, car développe la poésie, les commentaires bibliques ainsi que les œuvres théologico-philosophiques et mystiques. Les écritures sont devenues le point focal on en retrouve dans les synagogues.
  • L’herméneutique juive : les sens de l’écrit = texte peut avoir plusieurs sens. Or, le sens littéral du texte est le sens premier, sens historique. Au Moyen-Age, apparaît le mot Pardes qui désigne le paradis. Ici, le paradis correspond au jardin de la connaissance car c’est le jardin des interprétations des textes, de la pluralité des sens. Dans le judaïsme comme dans le christianisme, on a l’idée d’un étagement des sens. On a un enseignement d’ordre éthique avant que ce ne soit un enseignement d’ordre mythique. On a des textes qui forment un substrat, produisent des sens. 

Le Talmud est une tradition basée sur l’interprétation du texte de la Torah et de son commentaire sans cesse renouvelé.  

Ce travail nécessite la mise en place d’école de travaux supérieurs. Ce sont des écoles qui sont destinés à la formation des rabbins, spécialistes de la tradition qui s’efforcent de rechercher le sens mystique, spirituel = méthode interprétative mais aussi une quête de la sagesse divine. Cette quête du sens cachée est illustrée par une médiation des attributs des qualités divines.

Le christianisme  

  • La formation de la tradition chrétienne (IIe-Ve) = il faut déterminer un corpus destiné à tous. Par conséquent, on va voir découler des commentaires bibliques (Hippolyte, Clément d’Alexandrie) ou encore des traités théologiques, exégétiques et moraux (Ambroise, Augustin). On peut également ajouter les Homélies et enseignement. A côté de cela, on a les apocryphes qui sont des textes qui ne sont pas insérer dans le Nouveau Testament. 
  • Les huit conciles œcuméniques (IVe-IXe) 

Nicée I (325) : nature divine du Fils, engendré, non créé (condamnation d’Arius) 

Constantinople I (381) : Procession de l’Esprit, qui reçoit même adoration et même gloire. (Trinité Sainte) 

Ephèse (431) : débat christologique sur la dualité des personnes dans le Christ (Nestorius).  

Chalcédoine (451) : union des deux natures (divine et humaine) dans la personne du Christ 

Constantinople II (553) : condamnation des Trois chapitres 

Constantinople III (681) : deux énergies et volontés en J-C 

Nicée II (787) : affirmation du culte des images (icônes) 

Constantinople IV (869) : triomphe de l’orthodoxie 

  • L’autorité du prêtre car le christianisme recrée un clergé en créant un culte qui nécessite un clergé : le sacerdoce ministériel. Ce dernier rassemble trois ordres majeurs qui sont le diaconat, la prêtrise et l’épiscopat. Il nécessite le développement de l’écriture et de ce fait, il faut donc des manuscrits qui sont des livres qui contiennent les bénédictions et les écrits. Il faut des recueils de textes bibliques mais aussi les antiphonaires qui sont des livres qui contiennent des chants. On a une hiérarchie entre les fonctions, où prêtre est le délégué de l’évêque, d’où les livres liturgiques.  
  • Les pères de l’Église comme St Augustin qui traite dans ses livres tel La cité de Dieu : de sa pensée selon la formation de la tradition chrétienne. L’orientation générale de la tradition chrétienne fait qu’on a un mouvement vers l’intériorité. On met en avant la théologie. Par conséquent, on a une mise au premier plan de l’effort de méditation et d’introspection où Les Confessions d’Augustin sont les toutes premières traces de cela.
  • Diffusion croissante du christianisme et à une transformation du système d’éducation au IVe siècle. Il faut se rappeler que les chrétiens étaient interdits d’enseignement alors même que le christianisme devient la religion d’État. Les chrétiens ont réussi à développer très tôt une double culture articulée autour de deux traditions littéraires totalement différentes. Une culture sémitique que l’on peut qualifier aujourd’hui de judéo-chrétienne, et certains textes de la culture gréco-latine provenant du stoïcisme ou du platonisme. Ces deux civilisations sont le résultat de cette double culture développée par le christianisme notamment par Cassiodore puis Boèce au VIe : processus de transmission de la culture antique à la culture médiévale. Sans le travail des moines du haut Moyen-Age, sans leur travail de copie des textes des auteurs dits païens (César, Virgile, Cicéron), nous aurions perdus une bonne part du patrimoine latin. En transmettant ce patrimoine, les moines ont compris que pour maîtriser au mieux la langue latine, il leur fallait ces auteurs païens. 
  • La culture savante, l’autorité et sainteté avec Isidore de Séville (=premier encyclopédiste chrétien, symbole de la réunion en un seul homme de la culture biblique,parole de l’église mais aussi un lettré qui essaie de rassembler la totalité du savoir de son temps) avec Hildegarde de Bingen (=abbesse extraordinaire qui a des dons de vision et qui a été reconnue comme le prolongement de l’enseignement biblique), avec Thomas d’Aquin (=réalise l’enseignement du christianisme à des non-chrétiens et intègre à sa pensée, la réflexion de philosophique grecque et arabe) et avec enfin maître spirituel : François d’Assise (=qui développe dans le cadre des écoles, un enseignement mystique rhénane et flamande). Dc développement de mouvement spirituel qui deviennent des ordres religieux au sein de l’Église et autour d’un fondateur qui est réputé pour son charisme spirituel, son rapport à Dieu. 
  • Le sens de l’Écriture dans le judaïsme et le christianisme 

 PaRDeS : Paradis, le « verger » du sens plénier ou « jardin de la connaissance » 

 - PeShaT (sens littéral) 

 - ReMeZ (sens allusif) 

 - DeRaSH (sens exégétique) 

 - SôD (sens ésotérique et mystique). 

Sens littéral (historique) et sens spirituel (celui-ci étant contenu dans celui-là) 

 Les trois subdivisions du sens spirituel sont : 

- Sens allégorique (la Foi)  

- Sens tropologique ou moral (la Charité, praxis) 

- Sens anagogique ou mystique (l’Espérance) 

L'Islam 

  • Lexique de la tradition musulmane avec la umma qui est la communauté musulmane. Les hadîth qui sont enseignements oraux, paroles rapportées du prophète par des témoins dignes de foi = source principale du droit. La sunna est l'usage, pratique normative, progressivement intégrées au droit musulman. Puis la sharia qui est l'ensemble des normes contenues dans le Coran et la sunna.
  • Le Coran : la diversité des styles d’écriture et les différentes exégèses avec d'abord l’écriture coufique qui est une écriture stylisée qui cultivent la verticalité et l’horizontalité. Elle utilise des points de couleurs rouges pour la vocalisation du texte. Tout cela, nous montre l’importance du culte du livre. En effet, on a un codex qui fait l’objet de toute une chaîne codifiée, des personnages qui contribuent à le fabriquer. L’autorité dans l’islam est aussi la prédication de Mohammed. Enfin, l’islam distingue différentes exégèses : narrative (histoire des prophètes) ; juridique et normative (réponse aux besoins de la nouvelle société musulmane) ; philologique, lexicographique, grammaticale (Tafsîr : exégèse grammaticale du Coran) ; allégorique ou spirituelle. Tabari est un des premiers commentateurs du coran.
  • Le débat théologique et les écoles de pensée islamique avec 3 courants : le mutazilite qui s’appuie sur la raison. Coran créé, justice de Dieu, responsabilité humaine au IXe ; le littéraliste qui s’appuie sur le hadith plus que sur la raison et le modéré acharite qui distingue le Coran créé et le Coran incréé. 
  • Le culte et les études en islam car dans monde musulman : lieux d’études comme université d’Alarsa qui est lieu d’autorité du docteur de la loi, un docteur qui doit lire la vraie doctrine sur le plan théologique etc. Cependant, ceux-ci n’ont pas de pouvoirs concrets. Ces autorités qui exercent une autorité doctrinale n’ont pas de pouvoirs pour faire appliquer les décisions. 

Dans le schisme, on a une autorité spirituelle différente. Elle développe les douze inams qui sont considérés comme les interprètes autorisés de l’islam. Dans le schisme, ce sont des porteurs d’une interprétation spirituel de la révélation islamique du courant. A partir du Xe siècle avec leur disparition, on des docteurs chiites.  

Weber définie une typologie des formes d’autorité religieuse, qui distingue la puissance légitimant (ce qui légitime une autorité religieuse) et qui qualifie l’agent de cette autorité (qualités, compétences, charisme) :  

- Le magicien, spécialiste de la relation avec les puissances qui animent la nature. 

- Le prêtre, fonctionnaire d’une institution qui légitime son autorité ; administrateur des rites, du droit, de la doctrine (charisme de fonction). 

- Le prophète, autorité de rupture, au charisme personnel, dont la légitimité vient d’un lien particulier avec la divinité. 

- Le docteur, autorité légitimée par l’institution, dont la fonction relève du charisme du savoir (enseignement et interprétation des textes) 

- Le maître spirituel, forme d’autorité légitimée par la tradition d’un enseignement et le charisme spirituel. 

  • Le soufisme est une confrérie dc la confrérie soufie est un regroupement de personnes autour d’un maître spirituel qui prodigue un enseignement qui peut-être de plusieurs ordres : un enseignement pratique qui permettrait aux adeptes de la confrérie de se rapprocher de Dieu mais aussi un enseignement de type théorique, philosophique et spirituel. C’est donc un engagement volontaire et sélectif de musulmans pratiquant mais qui sont soucieux de développer une vie intérieure et soucieuse de se rapprocher de Dieu au-delà des 5 prières. Ces confréries doivent leur nom à leur fondateur, réputé par son charisme spirituel (Baraka). Tarîquah en arabe désigne les confréries. Diversité de confrérie du fait que l’islam n’est pas uni et que tous les arabes ne sont pas musulmans. On a des confréries partout et s’installent dans des lieux divers, dans des cultures diverses. Le chant spirituel est un point commun à la pratique du soufisme mais aussi la pratique de la danse.  

Mahyddin ibn Arabi (1165-1240) est réputé comme le plus grand des maître spirituel même s’il n’est pas apprécié par toutes les tendances de l’islam. Il exerce un enseignement philosophique, métaphysique et spirituel. Un grand nombre de confrérie se réclame à lui et de son engagement.

Conclusion 

  • Le statut du livre diffère dans les trois monothéismes : Littérature orale et culture du commentaire dans le judaïsme. Simplification (TaNaKh) et orthodoxie dans le rabbinisme. 
  • Le livre comme témoignage de la vérité dans le christianisme (mémoires des apôtres)  
  • Le livre comme prototype céleste et révélation intégrale dans l’islam (Coran).  
  • Écriture sacrée dans le judaïsme : l’hébreu langue des savants.  
  • Traduction en plusieurs langues et diffusion du Nouveau Testament.  
  • Abandon du rouleau au profit du codex (IVe s.) : livre perd de sa sacralité et devient support technique du Logos divin.
  • Processus de « canonisation » à travers le débat orthodoxie-hérésie : La Mishna et le Nouveau Testament sont définis dans la même période (2e moitié du IIe s).  
  • Des usages magiques de l’écrit : les talismans.  
  • Les règles de l’interprétation et les niveaux de sens. Dangers de l’écrit et traditions ésotériques.  
  • De nouvelles formes d’autorité religieuse : rabbins, pères, moines.  
  • Développement de la lecture silencieuse, encouragement à la dialectique entre lecture du livre et lecture de soi. Mémorisation, introspection et autobiographie.  
  • La transformation du système d’éducation à l'IVe s. et le sauvetage de la culture classique « païenne » : Le triangle Rome-Athènes-Jérusalem. Une double culture savante qui subordonne le logos à la pistis (foi). Lire, écrire, interpréter coïncident. 


Post-Bac
2

Formation et caractère

Histoire des religions

A retenir :

La notion de tradition désigne le fait de transmettre, désigne aussi la traduction et aussi la notion d’interpréter. Les traditions religieuses sont un système religieux qui s’est construit sur la transmission et l’interprétation de donner.

Deux grandes catégories de spécialistes de la religion : les médiateurs charismatiques (les prophètes ou les visionnaires) et les administrateurs de ce savoir traditionnel et de la mémoire qu’ils véhiculent (les prêtres, les théologiens, les scribes, les sages). 

La tradition religieuse met en œuvre : 

  • L’oralité : il n’y a pas de tradition sans transmission. Enseignement grâce au commentaire qui a été fait de tradition qui sont passé, qui ont été mises par écrit. Ce rapport d’oralité-écriture est liée à l’idée d’interprétation, il n’y a pas de texte qui ne soit pas interprétable et interprété par la tradition.  
  • Autorité : pour que la tradition soit valide, elle doit être validée par une autorité légitime. 
  • Orthodoxie : idée d’une doctrine qui se veut authentique, vrai, juste car elle est définie par une autorité légitime dans un contexte de débat ou de conflit. 

La tradition est une création du présent qui reconstruit le passé historique ou mythique pour servir de fondement à une communauté donnée. C’est le mouvement que l’on perçoit avec l’analyse des textes du judaïsme et du christianisme. On s’intéresse aux communautés elles-mêmes, à leur préoccupation, au contexte dans lequel elles ont vécus, à leur attente. C’est à partir de là qu’on reproduit le processus des communautés à reconstruire leur passé. C’est un processus du filtrage du passé, soit une sélection de fait que la tradition se charge de réorganiser pour les rendre conforme aux attentes de la communauté et du groupe. On réécrit les textes bibliques à la lumière de ce qui vient d’arriver. On l’idée de réappropriation et de recréation. 

Tradition : autorité et figures fondatrices  

Le Judaïsme 

  • Les 24 rouleaux de la Bible hébraïque = TaNaKh : Torah (Pentateuque : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome) ; Neviim (7 livres historiques : Josué, Juges, Sm 1 et 2, Rois 1 et 2) et 15 livres de prophètes dont Isaïe, Jérémie, Ezéchiel. (Canon clos v. – 323) ; Ketuvim : Ecrits ou hagiographes (poésie liturgique, sagesse, histoire…) : Psaumes, proverbes, Job, Cantique des C. ; Ruth, Ecclésiaste, Lamentations, Chroniques 1 et 2. Un canon clos vers 100 est organisé pour se rendre compte de l’élimination du culte de Yahvé à Jérusalem, de la destruction de l’Église. La réunion de Jabné décide de recentrer la religion en rejetant les trois courants qui subsistaient encore dont le courant apocalyptique, le courant essénien et le courant chrétien. Cette réunion est un acte de fondation du judaïsme et donc le point de départ d’une nouvelle conception juive. Ce corpus en hébreu s’accompagne d’un développement de la tradition orale. Plus tard apparition du Codex. 
  • La Bible grecque d’Alexandrie ou Septante dans laquelle on trouve : la Torah, des livres historiques, des livres poétiques et didactiques, des livres prophétiques, le Hè Biblos qui est un livre d’expression grecque au IIe av. J.-C, auquel on ajoute de nombreux écrits tel écrits salomoniens (Odes, Psaumes, Sagesse).
  • Moïse, figure fondateur et modèle du prophète : figure qui traverse le temps et les traditions religieuses. La figure de Moïse s’est imposée au-delà même du judaïsme. Mais problème de distinguer la réalité historique de la part légendaire car pas d’assurance sur la réalité historique de Moïse qui a servi à créer une entité historique permettant à la religion des hébreux de se distinguer de son environnement. Il est fondateur en matière de doctrine, de pratiques identitaires. C’est figure de prophète législateur s’inscrit également dans la tradition chrétienne. En effet, il est représenté dans l’art médiéval chrétien, représenté avec des cornes sur la tête mais représenté dans l’art contemporain. La figure de Moïse est appropriée par le christianisme moderne. Aujourd’hui, on a coutume de distinguer le Jésus de l’histoire, soit le réformateur ou le prophète juif, et le Jésus de la foi, Jésus Christ reconnu comme Messie, fils de Dieu et sauveur. Le Jésus de la foi s’est superposé sur le Jésus de l’histoire, mais ne doivent pas être perçu de la même façon. C’est le Jésus de la foi qui lui-même à une histoire et qui va permettre la construction d’une nouvelle communauté.
  • La construction historique de la figure du « fondateur » dans les traditions monothéistes car le fondateur est un référent mythique plus qu’une personne réelle ou une fonction sociale. La notion de fondateur qu’il s’agisse d’un référent mythique ou réel émerge après coup dans l’imaginaire de la tradition. C’est une figure doublement construite après coup, par la tradition religieuse et par l’histoire des religions. Une nette différenciation entre les figures « fondatrices »: seul Muhammad est fondateur d’une communauté autour d’une doctrine et de pratiques spécifiques. Le Christ est une figure théologique qui se superpose à la réalité historique de Jésus, maître charismatique, prophète ou réformateur. Moïse est une figure construite par le judaïsme dans la phase d’élaboration de son identité (VIe-Ve s. avant J-C). Les facteurs qui interviennent dans la construction du fondateur : l’élaboration ou la réécriture d’une biographie du personnage, récit à fort potentiel symbolique (hagiographie) ; le phénomène de la pseudépigraphie qui est l’attribution de récits ou de paroles dont le fondateur n’est pas l’auteur ; et le développement d’une dimension métaphysique du fondateur, avatar divin, médiateur unique. L’inscription du fondateur dans la tradition, à travers des rituels (commémorations, pratiques instituées par lui) et invention de lieux saints ou lieux de mémoire (lieu de naissance ou de sépulture, lieu de miracles…). 

Le Christianisme  

  • Les plus anciennes traces documentaires du christianisme sont au Ier siècle notamment avec le papyrus. On a aussi le développement de l’oralité. On va annoncer un message, prédication passe par la figure de Paul. qui est un juif romain qui se converti au message de Jésus.
  • Le Nouveau Testament = les évangiles synoptiques : de Marc (65-69), de Mathieu et de Luc (70-85) ; l’évangile de Jean (v. 90) ; les épîtres de Paul (50-58), de Pierre, de Jacques, de Jean et de Jude ; les Actes des apôtres (rédigés par Luc v. 80) ainsi que l’Apocalypse de Jean (v. 100-110). Marcion explique que rejeter les textes où sont mentionnée le dieu Yahvé, c'est rejeté l'ancien testament dc la torah mais les autres évêques ne sont pas d’accord car pour eux, il faut garder les textes et y intégrer la Bible sous la forme de la Septante.  
  • Le Codex : forme originelle de la Bible chrétienne avec le Codex sinaïticus et le Codex Vaticanus qui sont les plus anciennes bibles retrouvés en codex. L'adoption du codex s’accompagne dès le IIe-IIIe siècle, d’un mouvement de traduction du corpus canonique.  Le christianisme prend ici une autre direction par rapport au judaïsme. En effet, on a la diffusion du texte grec mais aussi la traduction du Nouveau Testament dans d’autres langues. Très vite, le message évangélique fait qu’on entreprend un effort de traduction du Testament dans d’autres langues. Il est traduit du grec en syriaque, en arménien, en latin etc. Toutes ces langues deviennent des langues de culture chrétienne. En bref, on a un processus où la culture religieuse n’est plus entre les mains des spécialistes d’une langue. La parole compte plus que le livre, et donc l’utilisation des autres langues (le livre saint de l’islam est un codex et non un rouleau. Mohammed à subit les influences de ce qu’il s’est passé avant ainsi que l’influence des communautés chrétiennes). Le Codex Amiatinus (fin du VIIe s.) représenté le Christ en majesté mais aussi le prophète Esdras écrivant marque les débuts des manuscrits enluminés. Mais aussi dvlpmt des codex est lié au dvlopmt des traductions ( St Jérome le premier traduit la bible de l'hébreu en latin). Entre le IVe siècle et le XVe siècle, on a la trace de traduction partielle dans des langues vernaculaires. Ce qui change au XVe siècle, c’est qu’on a depuis la première fois, depuis St Jérôme, la formation d’hommes de culture qui ont fait l’apprentissage des langues anciennes. En effet, ces derniers connaissent le grec et l’hébreu. A partir de là, des traductions se développent dans les langues vernaculaires (comme la version française de Lefèvres d’Étaples XVIe.

L'Islam 

  • Le Coran et la première sourate : coran est composé de traditions orales jusqu’en 632 puis de traditions jusqu’en 656. Tout cet ensemble forme la version officielle. Notons que ce Coran est découpé en 114 chapitres (sourates), composé de 6400 versets au total. Le Coran traite des exhortations à la foi en Dieu et en ses prophètes, des récits relatifs aux prophètes antérieurs. Enfin, fait description rituelles ou juridiques (alimentation, héritage, mariage, dispositions pénales..). Marx Muller est le premier a parlé de la « religion du livre » (=expression vient du Coran où on trouve les gens grecs). Ce coran peut être interprété par le Ahl al-kîtab, c’est-à-dire les « gens du Livre » (Les juifs et les chrétiens, et par extension : tous ceux qui possèdent des livres saints, comme les Zoroastriens), par le Umm al-kîtab, c’est-à-dire la mère du Livre (le prototype céleste du livre divin, parole révélée partiellement dans le temps, jusqu’à la révélation intégrale dans le Coran) et enfin par la Mushaf qui correspond au codex, comme livre-objet matériel (grille de lecture).  La tradition musulmane nous affirme que la première sourate rassemble tout le Coran. Cette première sourate est définie par Al-Fatiha qui signifie « celle qui ouvre ». Elle comporte sept versets. Son contenu est très orienté. De plus, on est dans une perspective d’une tradition eschatologique, qui est réactivé par Mohamed.  
  • Le Coran : la tradition textuelle avec au départ des recueils de traditions qui sont les prédications orales mis sur différents supports comme des pierres, du papyrus puis rassemblé dans différents recueils de textes (632-656) dc on a différentes versions de Coran avant la mise en place du 3e calife (Uthman) qui établit le premier Coran complet et détruit ainsi toutes les autres versions. En tant que tradition religieuse séparé du christianisme et du judaïsme, l’islam se met en place progressivement. Il lui faut deux siècles pour qu’elle soit considérée comme une nouvelle religion.

On a un processus de mise au point de la tradition religieuse qui se ressemble dans le judaïsme et le christianisme : avec une codification. Ainsi qu’une validation d’une autorité. 

Tradition, enseignement, interprétation 

Il n’y a pas dans les traditions monothéistes, pas de tradition sans transmission ni sans interprétation. Il s’agit d’enseigner le message contenu dans les textes étant eux-mêmes issus d’une parole, promouvoir une interprétation de ses textes. Ces textes demandent à savoir qui détient l’autorité mais aussi de savoir qui a la légitimité pour interpréter les textes. De plus, on se pose la question de l’orthodoxie c’est-à-dire d’une doctrine droite, juste, conforme à la tradition. Elle va se construire à travers des débats, des conflits, des positions divergentes mais cherche toujours un consensus. 

Le judaïsme  

  • Torah écrite et Torah orale qui se met en place au Ier siècle. Avec d'abord, la tradition du rouleau. C’est grâce au développement d’un réseau de synagogues (lieu de réunion) et de lieux d’étude que le judaïsme a pu survivre à la destruction du temple. Puis est mis en place la tradition orale = la Torah. La Mishna correspond au code de loi en hébreu (v. 200) Elle est élaborée à partir de la Torah. Par la suite, elle est compilée au sein du Talmud. On y trouve ses commentaires et débats (Gemara). On distingue le Talmud de Jérusalem (fin du IVe s.) et le Talmud de Babylone (achevé en 499), en hébreu et en araméen. Parmi les autres textes, on a Les « dix paroles » (Décalogue ou dix commandements) se déclinent en 613 commandements, 365 interdits et 248 injonctions positives. On a encore le Midrash est une compilation d’exégèses traditionnelles des livres de la Bible hébraïque. Ces textes sont d’abord issus de l’oral, ce sont des enseignements oraux qui ont été par écrit vers 200. 
  • Le judaïsme comme voie = la Halakha (la voie à suivre) englobe tous les aspects de la vie et les branches du droit. C’est un ensemble de prescriptions qui permet de permettre en place la loi juive (vestimentaire, nourriture etc.). On a toute une littérature et en particulier une littérature mystique qui commence à se développer au IIe siècle avant notre ère. Production religieuse qui ne se limite pas au droit, car développe la poésie, les commentaires bibliques ainsi que les œuvres théologico-philosophiques et mystiques. Les écritures sont devenues le point focal on en retrouve dans les synagogues.
  • L’herméneutique juive : les sens de l’écrit = texte peut avoir plusieurs sens. Or, le sens littéral du texte est le sens premier, sens historique. Au Moyen-Age, apparaît le mot Pardes qui désigne le paradis. Ici, le paradis correspond au jardin de la connaissance car c’est le jardin des interprétations des textes, de la pluralité des sens. Dans le judaïsme comme dans le christianisme, on a l’idée d’un étagement des sens. On a un enseignement d’ordre éthique avant que ce ne soit un enseignement d’ordre mythique. On a des textes qui forment un substrat, produisent des sens. 

Le Talmud est une tradition basée sur l’interprétation du texte de la Torah et de son commentaire sans cesse renouvelé.  

Ce travail nécessite la mise en place d’école de travaux supérieurs. Ce sont des écoles qui sont destinés à la formation des rabbins, spécialistes de la tradition qui s’efforcent de rechercher le sens mystique, spirituel = méthode interprétative mais aussi une quête de la sagesse divine. Cette quête du sens cachée est illustrée par une médiation des attributs des qualités divines.

Le christianisme  

  • La formation de la tradition chrétienne (IIe-Ve) = il faut déterminer un corpus destiné à tous. Par conséquent, on va voir découler des commentaires bibliques (Hippolyte, Clément d’Alexandrie) ou encore des traités théologiques, exégétiques et moraux (Ambroise, Augustin). On peut également ajouter les Homélies et enseignement. A côté de cela, on a les apocryphes qui sont des textes qui ne sont pas insérer dans le Nouveau Testament. 
  • Les huit conciles œcuméniques (IVe-IXe) 

Nicée I (325) : nature divine du Fils, engendré, non créé (condamnation d’Arius) 

Constantinople I (381) : Procession de l’Esprit, qui reçoit même adoration et même gloire. (Trinité Sainte) 

Ephèse (431) : débat christologique sur la dualité des personnes dans le Christ (Nestorius).  

Chalcédoine (451) : union des deux natures (divine et humaine) dans la personne du Christ 

Constantinople II (553) : condamnation des Trois chapitres 

Constantinople III (681) : deux énergies et volontés en J-C 

Nicée II (787) : affirmation du culte des images (icônes) 

Constantinople IV (869) : triomphe de l’orthodoxie 

  • L’autorité du prêtre car le christianisme recrée un clergé en créant un culte qui nécessite un clergé : le sacerdoce ministériel. Ce dernier rassemble trois ordres majeurs qui sont le diaconat, la prêtrise et l’épiscopat. Il nécessite le développement de l’écriture et de ce fait, il faut donc des manuscrits qui sont des livres qui contiennent les bénédictions et les écrits. Il faut des recueils de textes bibliques mais aussi les antiphonaires qui sont des livres qui contiennent des chants. On a une hiérarchie entre les fonctions, où prêtre est le délégué de l’évêque, d’où les livres liturgiques.  
  • Les pères de l’Église comme St Augustin qui traite dans ses livres tel La cité de Dieu : de sa pensée selon la formation de la tradition chrétienne. L’orientation générale de la tradition chrétienne fait qu’on a un mouvement vers l’intériorité. On met en avant la théologie. Par conséquent, on a une mise au premier plan de l’effort de méditation et d’introspection où Les Confessions d’Augustin sont les toutes premières traces de cela.
  • Diffusion croissante du christianisme et à une transformation du système d’éducation au IVe siècle. Il faut se rappeler que les chrétiens étaient interdits d’enseignement alors même que le christianisme devient la religion d’État. Les chrétiens ont réussi à développer très tôt une double culture articulée autour de deux traditions littéraires totalement différentes. Une culture sémitique que l’on peut qualifier aujourd’hui de judéo-chrétienne, et certains textes de la culture gréco-latine provenant du stoïcisme ou du platonisme. Ces deux civilisations sont le résultat de cette double culture développée par le christianisme notamment par Cassiodore puis Boèce au VIe : processus de transmission de la culture antique à la culture médiévale. Sans le travail des moines du haut Moyen-Age, sans leur travail de copie des textes des auteurs dits païens (César, Virgile, Cicéron), nous aurions perdus une bonne part du patrimoine latin. En transmettant ce patrimoine, les moines ont compris que pour maîtriser au mieux la langue latine, il leur fallait ces auteurs païens. 
  • La culture savante, l’autorité et sainteté avec Isidore de Séville (=premier encyclopédiste chrétien, symbole de la réunion en un seul homme de la culture biblique,parole de l’église mais aussi un lettré qui essaie de rassembler la totalité du savoir de son temps) avec Hildegarde de Bingen (=abbesse extraordinaire qui a des dons de vision et qui a été reconnue comme le prolongement de l’enseignement biblique), avec Thomas d’Aquin (=réalise l’enseignement du christianisme à des non-chrétiens et intègre à sa pensée, la réflexion de philosophique grecque et arabe) et avec enfin maître spirituel : François d’Assise (=qui développe dans le cadre des écoles, un enseignement mystique rhénane et flamande). Dc développement de mouvement spirituel qui deviennent des ordres religieux au sein de l’Église et autour d’un fondateur qui est réputé pour son charisme spirituel, son rapport à Dieu. 
  • Le sens de l’Écriture dans le judaïsme et le christianisme 

 PaRDeS : Paradis, le « verger » du sens plénier ou « jardin de la connaissance » 

 - PeShaT (sens littéral) 

 - ReMeZ (sens allusif) 

 - DeRaSH (sens exégétique) 

 - SôD (sens ésotérique et mystique). 

Sens littéral (historique) et sens spirituel (celui-ci étant contenu dans celui-là) 

 Les trois subdivisions du sens spirituel sont : 

- Sens allégorique (la Foi)  

- Sens tropologique ou moral (la Charité, praxis) 

- Sens anagogique ou mystique (l’Espérance) 

L'Islam 

  • Lexique de la tradition musulmane avec la umma qui est la communauté musulmane. Les hadîth qui sont enseignements oraux, paroles rapportées du prophète par des témoins dignes de foi = source principale du droit. La sunna est l'usage, pratique normative, progressivement intégrées au droit musulman. Puis la sharia qui est l'ensemble des normes contenues dans le Coran et la sunna.
  • Le Coran : la diversité des styles d’écriture et les différentes exégèses avec d'abord l’écriture coufique qui est une écriture stylisée qui cultivent la verticalité et l’horizontalité. Elle utilise des points de couleurs rouges pour la vocalisation du texte. Tout cela, nous montre l’importance du culte du livre. En effet, on a un codex qui fait l’objet de toute une chaîne codifiée, des personnages qui contribuent à le fabriquer. L’autorité dans l’islam est aussi la prédication de Mohammed. Enfin, l’islam distingue différentes exégèses : narrative (histoire des prophètes) ; juridique et normative (réponse aux besoins de la nouvelle société musulmane) ; philologique, lexicographique, grammaticale (Tafsîr : exégèse grammaticale du Coran) ; allégorique ou spirituelle. Tabari est un des premiers commentateurs du coran.
  • Le débat théologique et les écoles de pensée islamique avec 3 courants : le mutazilite qui s’appuie sur la raison. Coran créé, justice de Dieu, responsabilité humaine au IXe ; le littéraliste qui s’appuie sur le hadith plus que sur la raison et le modéré acharite qui distingue le Coran créé et le Coran incréé. 
  • Le culte et les études en islam car dans monde musulman : lieux d’études comme université d’Alarsa qui est lieu d’autorité du docteur de la loi, un docteur qui doit lire la vraie doctrine sur le plan théologique etc. Cependant, ceux-ci n’ont pas de pouvoirs concrets. Ces autorités qui exercent une autorité doctrinale n’ont pas de pouvoirs pour faire appliquer les décisions. 

Dans le schisme, on a une autorité spirituelle différente. Elle développe les douze inams qui sont considérés comme les interprètes autorisés de l’islam. Dans le schisme, ce sont des porteurs d’une interprétation spirituel de la révélation islamique du courant. A partir du Xe siècle avec leur disparition, on des docteurs chiites.  

Weber définie une typologie des formes d’autorité religieuse, qui distingue la puissance légitimant (ce qui légitime une autorité religieuse) et qui qualifie l’agent de cette autorité (qualités, compétences, charisme) :  

- Le magicien, spécialiste de la relation avec les puissances qui animent la nature. 

- Le prêtre, fonctionnaire d’une institution qui légitime son autorité ; administrateur des rites, du droit, de la doctrine (charisme de fonction). 

- Le prophète, autorité de rupture, au charisme personnel, dont la légitimité vient d’un lien particulier avec la divinité. 

- Le docteur, autorité légitimée par l’institution, dont la fonction relève du charisme du savoir (enseignement et interprétation des textes) 

- Le maître spirituel, forme d’autorité légitimée par la tradition d’un enseignement et le charisme spirituel. 

  • Le soufisme est une confrérie dc la confrérie soufie est un regroupement de personnes autour d’un maître spirituel qui prodigue un enseignement qui peut-être de plusieurs ordres : un enseignement pratique qui permettrait aux adeptes de la confrérie de se rapprocher de Dieu mais aussi un enseignement de type théorique, philosophique et spirituel. C’est donc un engagement volontaire et sélectif de musulmans pratiquant mais qui sont soucieux de développer une vie intérieure et soucieuse de se rapprocher de Dieu au-delà des 5 prières. Ces confréries doivent leur nom à leur fondateur, réputé par son charisme spirituel (Baraka). Tarîquah en arabe désigne les confréries. Diversité de confrérie du fait que l’islam n’est pas uni et que tous les arabes ne sont pas musulmans. On a des confréries partout et s’installent dans des lieux divers, dans des cultures diverses. Le chant spirituel est un point commun à la pratique du soufisme mais aussi la pratique de la danse.  

Mahyddin ibn Arabi (1165-1240) est réputé comme le plus grand des maître spirituel même s’il n’est pas apprécié par toutes les tendances de l’islam. Il exerce un enseignement philosophique, métaphysique et spirituel. Un grand nombre de confrérie se réclame à lui et de son engagement.

Conclusion 

  • Le statut du livre diffère dans les trois monothéismes : Littérature orale et culture du commentaire dans le judaïsme. Simplification (TaNaKh) et orthodoxie dans le rabbinisme. 
  • Le livre comme témoignage de la vérité dans le christianisme (mémoires des apôtres)  
  • Le livre comme prototype céleste et révélation intégrale dans l’islam (Coran).  
  • Écriture sacrée dans le judaïsme : l’hébreu langue des savants.  
  • Traduction en plusieurs langues et diffusion du Nouveau Testament.  
  • Abandon du rouleau au profit du codex (IVe s.) : livre perd de sa sacralité et devient support technique du Logos divin.
  • Processus de « canonisation » à travers le débat orthodoxie-hérésie : La Mishna et le Nouveau Testament sont définis dans la même période (2e moitié du IIe s).  
  • Des usages magiques de l’écrit : les talismans.  
  • Les règles de l’interprétation et les niveaux de sens. Dangers de l’écrit et traditions ésotériques.  
  • De nouvelles formes d’autorité religieuse : rabbins, pères, moines.  
  • Développement de la lecture silencieuse, encouragement à la dialectique entre lecture du livre et lecture de soi. Mémorisation, introspection et autobiographie.  
  • La transformation du système d’éducation à l'IVe s. et le sauvetage de la culture classique « païenne » : Le triangle Rome-Athènes-Jérusalem. Une double culture savante qui subordonne le logos à la pistis (foi). Lire, écrire, interpréter coïncident.