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fiche Madame Beauvary

Introduction

  • Contexte littéraire : Le XIXe siècle est marqué par l’essor du roman réaliste, porté par des auteurs comme Balzac, Zola et Maupassant. Ces œuvres mettent en avant une vision crue de la réalité, où les rêves et l’imagination sont souvent ridiculisés ou anéantis. Flaubert s’inscrit dans ce mouvement et se distingue par son souci du détail et son style impersonnel.
  • Résumé de l’œuvre : Inspiré d’un fait divers, Madame Bovary raconte la vie d’Emma, une femme mariée à un médecin de campagne, Charles Bovary. Emma, insatisfaite par sa vie monotone, cherche à vivre les passions et les aventures romanesques qu’elle a découvertes dans ses lectures. Ses tentatives pour échapper à la banalité aboutissent à sa ruine morale et financière, et finalement à son suicide.
  • Présentation de l’extrait : Dans cet extrait du chapitre 12 de la deuxième partie, Emma rêve d’une évasion avec son amant Rodolphe. Ce passage met en lumière son désir d’un ailleurs idéal, mais ce rêve est rapidement confronté à la brutalité de sa vie quotidienne.
  • Problématique : Comment Flaubert illustre-t-il la confrontation entre les aspirations romantiques d’Emma et la réalité désenchantée de son existence ?
  • Annonce du plan : L’étude se divisera en deux parties : d’abord, nous analyserons la construction d’un rêve merveilleux, puis nous montrerons comment ce rêve est progressivement détruit par la réalité.



I. Un rêve merveilleux

1. Opposition entre rêve et réalité
  • Le texte débute avec un champ lexical du sommeil : « dormait », « s’assoupissait », « réveillait », renforçant l’idée d’un contraste entre l’état d’Emma et celui de son mari.
  • L’opposition est marquée par le parallélisme : « il s’assoupissait à ses côtés » et « elle se réveillait en d’autres rêves ». Charles, plongé dans le sommeil, incarne l’ancrage dans la réalité, tandis qu’Emma s’évade dans ses rêveries.
  • La coupure visuelle du texte, signalée par le retour à la ligne après « rêves », marque le passage du réel au monde onirique d’Emma.
2. La construction d’un voyage imaginaire
  • Le rêve commence avec une description hyperbolique et dynamique : « Au galop de quatre chevaux ». Cette course effrénée, amplifiée par le complément circonstanciel de temps « depuis huit jours », reflète l’intensité de l’évasion rêvée.
  • L’utilisation de l’indéfini « un pays nouveau » souligne le caractère vague et utopique de cet ailleurs, tandis que l’indéfini « on » efface les contours précis des protagonistes, renforçant l’universalité du rêve.
  • La répétition « ils allaient, ils allaient » et le rythme ternaire traduisent l’élan passionné d’Emma et l’enchantement lié à son imagination.
3. Un décor féerique
  • L’évasion d’Emma est illustrée par une accumulation de détails enchanteurs : « des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers ». Cette énumération stimule les sens du lecteur, particulièrement la vue et l’odorat.
  • La description atteint son apogée avec les « cathédrales de marbre blanc », qui se distinguent par leur majesté et leur intemporalité. La subordonnée relative « dont les clochers aigus portaient des nids de cigogne » ajoute une touche poétique et exotique.
  • L’harmonie de la scène est renforcée par le champ lexical de la musique et de la nature : « murmure des guitares », « bruit des fontaines », « tas de fruits ». La personnification des statues qui « souriaient sous les jets d’eau » confère une dimension vivante à cet univers rêvé.
4. Une atmosphère romantique
  • Le rêve d’Emma évoque une parenthèse enchantée, où tout semble idéal et irréel. L’absence de dialogues (« sans parler ») renforce l’impression d’un monde suspendu, loin des contraintes du réel.
  • L’utilisation des couleurs chaudes et éclatantes contraste avec les tons plus froids et fades de la réalité, soulignant l’éclat éphémère du rêve.



II. Une transition vers un réveil brutal

1. Les premiers signes de fragilité du rêve
  • Le conditionnel (« ils s’arrêteraient ») marque une rupture dans le rythme du rêve et annonce son caractère illusoire. Le retour à une perspective plus restreinte, avec la description d’une « maison basse », reflète une perte de grandeur et d’intensité.
  • L’accumulation d’adjectifs concrets (« basse », « plat », « ombragée ») ancre progressivement le rêve dans une réalité plus banale et terrestre.
2. Un rêve qui se brouille
  • Les comparaisons deviennent incohérentes : « facile comme leurs vêtements de soie », « toute chaude et étoilée ». Ces associations étranges traduisent la perte de cohérence du rêve.
  • Le contraste entre l’uniformité des journées rêvées (« tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ») et la précision des descriptions précédentes montre l’affaiblissement progressif du rêve.
3. Le retour à la réalité
  • La conjonction « Mais » introduit une opposition brutale : Emma est ramenée à son rôle de mère (« l’enfant se mettait à tousser ») et d’épouse (« Bovary ronflait plus fort »).
  • Les noms propres (« Bovary », « Justin ») remplacent les figures anonymes du rêve, ancrant définitivement l’héroïne dans son quotidien.
  • La lumière change : la métaphore « quand l’aube blanchissait les carreaux » évoque un univers froid et terne, opposé à l’éclat chaleureux du rêve.



Conclusion

  • Bilan : Ce passage illustre le décalage entre les aspirations romantiques d’Emma et la réalité prosaïque de sa vie. Le rêve, d’abord enchanteur, est progressivement déconstruit par des indices stylistiques et narratifs qui rappellent l’inexorable retour au réel.
  • Ouverture : Emma Bovary, figure marginale par ses rêves d’absolu et son rejet des normes sociales, préfigure d’autres héroïnes désillusionnées, comme Jeanne dans Une Vie de Maupassant. À travers elle, Flaubert propose une critique des illusions romantiques et met en garde contre leurs conséquences tragiques.



fiche Madame Beauvary

Introduction

  • Contexte littéraire : Le XIXe siècle est marqué par l’essor du roman réaliste, porté par des auteurs comme Balzac, Zola et Maupassant. Ces œuvres mettent en avant une vision crue de la réalité, où les rêves et l’imagination sont souvent ridiculisés ou anéantis. Flaubert s’inscrit dans ce mouvement et se distingue par son souci du détail et son style impersonnel.
  • Résumé de l’œuvre : Inspiré d’un fait divers, Madame Bovary raconte la vie d’Emma, une femme mariée à un médecin de campagne, Charles Bovary. Emma, insatisfaite par sa vie monotone, cherche à vivre les passions et les aventures romanesques qu’elle a découvertes dans ses lectures. Ses tentatives pour échapper à la banalité aboutissent à sa ruine morale et financière, et finalement à son suicide.
  • Présentation de l’extrait : Dans cet extrait du chapitre 12 de la deuxième partie, Emma rêve d’une évasion avec son amant Rodolphe. Ce passage met en lumière son désir d’un ailleurs idéal, mais ce rêve est rapidement confronté à la brutalité de sa vie quotidienne.
  • Problématique : Comment Flaubert illustre-t-il la confrontation entre les aspirations romantiques d’Emma et la réalité désenchantée de son existence ?
  • Annonce du plan : L’étude se divisera en deux parties : d’abord, nous analyserons la construction d’un rêve merveilleux, puis nous montrerons comment ce rêve est progressivement détruit par la réalité.



I. Un rêve merveilleux

1. Opposition entre rêve et réalité
  • Le texte débute avec un champ lexical du sommeil : « dormait », « s’assoupissait », « réveillait », renforçant l’idée d’un contraste entre l’état d’Emma et celui de son mari.
  • L’opposition est marquée par le parallélisme : « il s’assoupissait à ses côtés » et « elle se réveillait en d’autres rêves ». Charles, plongé dans le sommeil, incarne l’ancrage dans la réalité, tandis qu’Emma s’évade dans ses rêveries.
  • La coupure visuelle du texte, signalée par le retour à la ligne après « rêves », marque le passage du réel au monde onirique d’Emma.
2. La construction d’un voyage imaginaire
  • Le rêve commence avec une description hyperbolique et dynamique : « Au galop de quatre chevaux ». Cette course effrénée, amplifiée par le complément circonstanciel de temps « depuis huit jours », reflète l’intensité de l’évasion rêvée.
  • L’utilisation de l’indéfini « un pays nouveau » souligne le caractère vague et utopique de cet ailleurs, tandis que l’indéfini « on » efface les contours précis des protagonistes, renforçant l’universalité du rêve.
  • La répétition « ils allaient, ils allaient » et le rythme ternaire traduisent l’élan passionné d’Emma et l’enchantement lié à son imagination.
3. Un décor féerique
  • L’évasion d’Emma est illustrée par une accumulation de détails enchanteurs : « des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers ». Cette énumération stimule les sens du lecteur, particulièrement la vue et l’odorat.
  • La description atteint son apogée avec les « cathédrales de marbre blanc », qui se distinguent par leur majesté et leur intemporalité. La subordonnée relative « dont les clochers aigus portaient des nids de cigogne » ajoute une touche poétique et exotique.
  • L’harmonie de la scène est renforcée par le champ lexical de la musique et de la nature : « murmure des guitares », « bruit des fontaines », « tas de fruits ». La personnification des statues qui « souriaient sous les jets d’eau » confère une dimension vivante à cet univers rêvé.
4. Une atmosphère romantique
  • Le rêve d’Emma évoque une parenthèse enchantée, où tout semble idéal et irréel. L’absence de dialogues (« sans parler ») renforce l’impression d’un monde suspendu, loin des contraintes du réel.
  • L’utilisation des couleurs chaudes et éclatantes contraste avec les tons plus froids et fades de la réalité, soulignant l’éclat éphémère du rêve.



II. Une transition vers un réveil brutal

1. Les premiers signes de fragilité du rêve
  • Le conditionnel (« ils s’arrêteraient ») marque une rupture dans le rythme du rêve et annonce son caractère illusoire. Le retour à une perspective plus restreinte, avec la description d’une « maison basse », reflète une perte de grandeur et d’intensité.
  • L’accumulation d’adjectifs concrets (« basse », « plat », « ombragée ») ancre progressivement le rêve dans une réalité plus banale et terrestre.
2. Un rêve qui se brouille
  • Les comparaisons deviennent incohérentes : « facile comme leurs vêtements de soie », « toute chaude et étoilée ». Ces associations étranges traduisent la perte de cohérence du rêve.
  • Le contraste entre l’uniformité des journées rêvées (« tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ») et la précision des descriptions précédentes montre l’affaiblissement progressif du rêve.
3. Le retour à la réalité
  • La conjonction « Mais » introduit une opposition brutale : Emma est ramenée à son rôle de mère (« l’enfant se mettait à tousser ») et d’épouse (« Bovary ronflait plus fort »).
  • Les noms propres (« Bovary », « Justin ») remplacent les figures anonymes du rêve, ancrant définitivement l’héroïne dans son quotidien.
  • La lumière change : la métaphore « quand l’aube blanchissait les carreaux » évoque un univers froid et terne, opposé à l’éclat chaleureux du rêve.



Conclusion

  • Bilan : Ce passage illustre le décalage entre les aspirations romantiques d’Emma et la réalité prosaïque de sa vie. Le rêve, d’abord enchanteur, est progressivement déconstruit par des indices stylistiques et narratifs qui rappellent l’inexorable retour au réel.
  • Ouverture : Emma Bovary, figure marginale par ses rêves d’absolu et son rejet des normes sociales, préfigure d’autres héroïnes désillusionnées, comme Jeanne dans Une Vie de Maupassant. À travers elle, Flaubert propose une critique des illusions romantiques et met en garde contre leurs conséquences tragiques.


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