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Post-Bac
1

épistémologie et observation

Psychologie clinique

Définition

perspective épistémologique constructiviste
la perception n’est qu’une construction.
L’épistémologie
Est la théorie des sciences et des connaissances. Il s’agit de la description et de l’examen critique des procédés sur lesquels se fonde la science.

I. Principes épistémologiques de l’observation


Observer est une activité extrêmement complexe puisque notre objet d’étude, la réalité psychique n’est pas directement observable, on y a pas accès directement. On observe une reconstruction à partir de différents indices. On mutile alors toujours une partie du réel, on ne peut jamais observer l'entièreté de la chose, on a notre propre pdv. Le langage est réducteur, le nombre de mots est limité, ce qui participe encore à la mutilation de la réalité psychique en utilisant le langage pour la décrire. 

Le clinicien va alors devoir adopter une position de modestie et de prudence puisque beaucoup de choses lui échappe.

Face à cette complexité, plusieurs dérives sont possibles :

- Se cacher derrière la théorie : on ne va pas véritablement rencontrer et observer le patient dans sa singularité

- Voir en l’autre des éléments de soi : on projette chez le patient des choses qui nous appartiennent.

Il va falloir être ouvert pour véritablement rencontrer l’autre, appréhender sa vie psychique en se laissant surprendre sans attente préalablesans mémoire ni désir” (BION)

Ce que le patient nous montre vient dire quelque chose de son fonctionnement psychique, il existe alors une fonction métaphorique derrière ce qu’il dit. Il existe un écart entre ce qu’il dit (contenu manifeste) et ce qu’il faut entendre (contenu latent). Il y a des logiques qui sont propre au fonctionnement de chaque individu qu’il faut observer par le biais du détail et de l’attention.

? Soucis du détail : consiste à faire parler le réel en observant avec minutie. On peut alors observer finement différentes variations dans le réel (comment il passe la porte, comment il s'assit, est-ce qu’il nous regarde, sa respiration..). On découpe la réalité en éléments observables (mutile forcément des éléments)

? Fluidité de l’attention : être en mesure de déplacer rapidement notre attention, être présent dans l’ici et le maintenant de la consultation. Notre attention doit se déplacer entre l’observation externe (autour de nous, chez le patient) et l'observation interne (qu’est ce qui passe à l’intérieur de moi ?).


II. L’observation


A) L’observation externe

Notre attention se focalise sur un élément, on passe alors à côté de certaines info. Il faut tenir compte de cette reconstruction et apprendre à observer plus de choses à la fois.

Il y a des causes neuro-anatomiques à cette reconstruction : on ne traite pas de la même façon la situation (le “where”) et ce qu’est l’objet (le “what”) ou la forme et la couleur. Dans le cerveau, ces info sont traitées par des zones et circuits neuronaux différents. Le cerveau décompose l’info visuelle pour la traiter afin de la reconstruire par la suite.

Observer, c’est être en capacité de déplacer son attention de manière suffisamment fluide pour accéder aux différents registres de la communication. Cette fluidité permet de discriminer les variations du réel. On ne fait pas que sélectionner l’info, on la transforme également, on la construit c'est l'idée de la perspective épistémologique constructiviste.

B) L’observation est une construction

Ce qu’on perçoit et construit n’est qu’une illusion. La réalité est une hallucination qui est suffisamment cohérente et stable pour qu’on est le sentiment de véritablement percevoir le réel.

On ne peut pas différencier la perception et la construction, on ne peut donc jamais atteindre l’objectivité. Notre perception de la réalité est toujours partielle et sélective. Nous retenons les info qui sont les plus signifiantes pour nous.

C) Comment et quoi observer ?

On va porter notre attention sur des marqueurs de la réalité psychique. On s'intéresse au langage non-verbal (la posture, le regard, le rythme de la respiration,..) et le langage du corps par lequel le patient va nous dire des choses à son insu.

On observe alors les interactions entre ces 2 niveaux de langages, parfois le non-verbal permet de comprendre le verbal. Un signe n’a de sens que dans un contexte donné et chaque individu est un contexte particulier à lui-même avec une subjectivité particulière.

D) L’observation interne  

Le clinicien doit développer des capacités d’auto-observation, d’auto-représentation de son expérience dans l’entièreté de son expérience. Il faut d’abord prendre conscience de ses représentations, de ses images mentales. L’entièreté de l’expérience est nos émotions, nos ressentis corporels, nos 5 sens,. On observe nos propres pensées.

KOSSLYN (cognitiviste) a travaillé sur ces représentations mentales. Il demande à des participants observer une carte avec différents éléments qu’ils mémorisent. Ils doivent ensuite se représenter ses différents éléments. Le temps de représentation est proportionnel à la distance des éléments sur la carte. Il a développé l'idée que notre pensée mentale est analogique, dépendante de ce qui se passerai dans la vraie vie. Plus l'on met de temps dans la réalité, plus la représentation sera longue. C'est l'idée que les opérations mentales sont proportionnelles à la réalité.

Penser c’est faire un certain nombre d’opération sur nos représentations mentales, quelles soient cognitives ou émotionnelles. Le principe de décomposer notre activité mentale ne se fait que quand on en a besoin ou qu’on nous le demande, l’auto-observation n’est pas une activité naturelle, pourtant le clinicien va devoir apprendre à le faire de façon assez fine. 

Cette observation interne nous permet d’appréhender des indices qui vont influencer la conduite de nos entretiens.

? Capacité à ressentir en nous les émotions d’autrui : Pendant les entretiens, on est traversée par des émotions qui nous appartiennent pas totalement mais que le patient nous fait vivre. Cette capacité est facilité par les “neurones miroirs” qui s’activent lorsqu'on fait une action ou qu’on voit quelqu’un faire une action ou qu’on imagine le déroulement de cette action. Ils nous permettent de reproduire à l’intérieur de nous les mouvements de l’autre (les grand singes en ont aussi). Ces neurones sont aussi impliqués dans des processus affectifs tels que l’empathie.

? Capacité à s’éprouver soi-même : notre cerveau a appris à faire des liens entre les modifications de notre environnement et les modifications de notre état interne. Ces indices internes (ressenti corporel) nous permettent de catégoriser les situations.

? Capacité à se refléter soi-même ? métacognition = capacité à s’observer soi-même en train d’éprouver quelque chose. Une fois qu’on a analysé ce qu’on ressent, il faut différencier ce qui vient de nous et les émotions que le patients nous transmet

L’observation interne :

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même corporellement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même émotionnellement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même mentalement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même en tant que “je” : toutes ces capacités sont subjectives et organisées d’un certain point de vue qui est le nôtre.

A retenir :

L’entretien est donc un allers-retours entre l’observation interne et l’observation externe. Ce travail change à chaque entretien puisqu’on aura pas la même écoute, la même sensibilité selon les patients que l’on rencontre : les patients ne nous imprègnent pas tous de la même manière. Cette sensibilité varie selon la moment du suivi (au début ou après 6 mois), si c’est le 1er patient de la journée, etc.

Post-Bac
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épistémologie et observation

Psychologie clinique

Définition

perspective épistémologique constructiviste
la perception n’est qu’une construction.
L’épistémologie
Est la théorie des sciences et des connaissances. Il s’agit de la description et de l’examen critique des procédés sur lesquels se fonde la science.

I. Principes épistémologiques de l’observation


Observer est une activité extrêmement complexe puisque notre objet d’étude, la réalité psychique n’est pas directement observable, on y a pas accès directement. On observe une reconstruction à partir de différents indices. On mutile alors toujours une partie du réel, on ne peut jamais observer l'entièreté de la chose, on a notre propre pdv. Le langage est réducteur, le nombre de mots est limité, ce qui participe encore à la mutilation de la réalité psychique en utilisant le langage pour la décrire. 

Le clinicien va alors devoir adopter une position de modestie et de prudence puisque beaucoup de choses lui échappe.

Face à cette complexité, plusieurs dérives sont possibles :

- Se cacher derrière la théorie : on ne va pas véritablement rencontrer et observer le patient dans sa singularité

- Voir en l’autre des éléments de soi : on projette chez le patient des choses qui nous appartiennent.

Il va falloir être ouvert pour véritablement rencontrer l’autre, appréhender sa vie psychique en se laissant surprendre sans attente préalablesans mémoire ni désir” (BION)

Ce que le patient nous montre vient dire quelque chose de son fonctionnement psychique, il existe alors une fonction métaphorique derrière ce qu’il dit. Il existe un écart entre ce qu’il dit (contenu manifeste) et ce qu’il faut entendre (contenu latent). Il y a des logiques qui sont propre au fonctionnement de chaque individu qu’il faut observer par le biais du détail et de l’attention.

? Soucis du détail : consiste à faire parler le réel en observant avec minutie. On peut alors observer finement différentes variations dans le réel (comment il passe la porte, comment il s'assit, est-ce qu’il nous regarde, sa respiration..). On découpe la réalité en éléments observables (mutile forcément des éléments)

? Fluidité de l’attention : être en mesure de déplacer rapidement notre attention, être présent dans l’ici et le maintenant de la consultation. Notre attention doit se déplacer entre l’observation externe (autour de nous, chez le patient) et l'observation interne (qu’est ce qui passe à l’intérieur de moi ?).


II. L’observation


A) L’observation externe

Notre attention se focalise sur un élément, on passe alors à côté de certaines info. Il faut tenir compte de cette reconstruction et apprendre à observer plus de choses à la fois.

Il y a des causes neuro-anatomiques à cette reconstruction : on ne traite pas de la même façon la situation (le “where”) et ce qu’est l’objet (le “what”) ou la forme et la couleur. Dans le cerveau, ces info sont traitées par des zones et circuits neuronaux différents. Le cerveau décompose l’info visuelle pour la traiter afin de la reconstruire par la suite.

Observer, c’est être en capacité de déplacer son attention de manière suffisamment fluide pour accéder aux différents registres de la communication. Cette fluidité permet de discriminer les variations du réel. On ne fait pas que sélectionner l’info, on la transforme également, on la construit c'est l'idée de la perspective épistémologique constructiviste.

B) L’observation est une construction

Ce qu’on perçoit et construit n’est qu’une illusion. La réalité est une hallucination qui est suffisamment cohérente et stable pour qu’on est le sentiment de véritablement percevoir le réel.

On ne peut pas différencier la perception et la construction, on ne peut donc jamais atteindre l’objectivité. Notre perception de la réalité est toujours partielle et sélective. Nous retenons les info qui sont les plus signifiantes pour nous.

C) Comment et quoi observer ?

On va porter notre attention sur des marqueurs de la réalité psychique. On s'intéresse au langage non-verbal (la posture, le regard, le rythme de la respiration,..) et le langage du corps par lequel le patient va nous dire des choses à son insu.

On observe alors les interactions entre ces 2 niveaux de langages, parfois le non-verbal permet de comprendre le verbal. Un signe n’a de sens que dans un contexte donné et chaque individu est un contexte particulier à lui-même avec une subjectivité particulière.

D) L’observation interne  

Le clinicien doit développer des capacités d’auto-observation, d’auto-représentation de son expérience dans l’entièreté de son expérience. Il faut d’abord prendre conscience de ses représentations, de ses images mentales. L’entièreté de l’expérience est nos émotions, nos ressentis corporels, nos 5 sens,. On observe nos propres pensées.

KOSSLYN (cognitiviste) a travaillé sur ces représentations mentales. Il demande à des participants observer une carte avec différents éléments qu’ils mémorisent. Ils doivent ensuite se représenter ses différents éléments. Le temps de représentation est proportionnel à la distance des éléments sur la carte. Il a développé l'idée que notre pensée mentale est analogique, dépendante de ce qui se passerai dans la vraie vie. Plus l'on met de temps dans la réalité, plus la représentation sera longue. C'est l'idée que les opérations mentales sont proportionnelles à la réalité.

Penser c’est faire un certain nombre d’opération sur nos représentations mentales, quelles soient cognitives ou émotionnelles. Le principe de décomposer notre activité mentale ne se fait que quand on en a besoin ou qu’on nous le demande, l’auto-observation n’est pas une activité naturelle, pourtant le clinicien va devoir apprendre à le faire de façon assez fine. 

Cette observation interne nous permet d’appréhender des indices qui vont influencer la conduite de nos entretiens.

? Capacité à ressentir en nous les émotions d’autrui : Pendant les entretiens, on est traversée par des émotions qui nous appartiennent pas totalement mais que le patient nous fait vivre. Cette capacité est facilité par les “neurones miroirs” qui s’activent lorsqu'on fait une action ou qu’on voit quelqu’un faire une action ou qu’on imagine le déroulement de cette action. Ils nous permettent de reproduire à l’intérieur de nous les mouvements de l’autre (les grand singes en ont aussi). Ces neurones sont aussi impliqués dans des processus affectifs tels que l’empathie.

? Capacité à s’éprouver soi-même : notre cerveau a appris à faire des liens entre les modifications de notre environnement et les modifications de notre état interne. Ces indices internes (ressenti corporel) nous permettent de catégoriser les situations.

? Capacité à se refléter soi-même ? métacognition = capacité à s’observer soi-même en train d’éprouver quelque chose. Une fois qu’on a analysé ce qu’on ressent, il faut différencier ce qui vient de nous et les émotions que le patients nous transmet

L’observation interne :

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même corporellement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même émotionnellement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même mentalement

- capacité à se ressentir et à se représenter soi-même en tant que “je” : toutes ces capacités sont subjectives et organisées d’un certain point de vue qui est le nôtre.

A retenir :

L’entretien est donc un allers-retours entre l’observation interne et l’observation externe. Ce travail change à chaque entretien puisqu’on aura pas la même écoute, la même sensibilité selon les patients que l’on rencontre : les patients ne nous imprègnent pas tous de la même manière. Cette sensibilité varie selon la moment du suivi (au début ou après 6 mois), si c’est le 1er patient de la journée, etc.