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MASTER
4ème année

Eco industries culturelles et créatives 3

Histoire sociale

Definition

rien
rien

Chapitre 3 – Éléments d'analyse économique de l'économie culturelle et créative


>Introduction : économie de la culture et des ICC

Les auteurs classiques en économie comme Adam Smith, David Ricardo, Alfred Marshall, ont tous

considéré les arts comme se situant hors du champ d'analyse de l'économie politique. Les arts

seraient « à part » de l'économie, ne fonctionneraient pas sur le modèle du marché et ne pourraient

être analysés au travers d'arguments économiques. Il existe pourtant bel et bien une économie de la

culture qui met en avant les spécificités de ce domaine, les points communs avec d'autres,

notamment l'utilisation commune d'outils tels que les externalités, les défaillances du marché

(économie publique) ; les économies d'échelles, les rendements croissants de production, les formes

de marché telles que le monopole, l'oligopole, la concurrence (économie industrielle) ; et enfin des

outils issus de la socio-économie. On peut donc utiliser l'analyse économique au sens large de

manière à analyser la culture et les ICC.


I/ Nature des biens et propriétés économiques


> Trois typologies des biens et des biens culturels

-Typologie 1 : nature des besoins : primaires, secondaires, tertiaires.

Consommation : besoins de première nécessité (nourriture, logement), produits industriels, besoins supérieurs. Les biens culturels sont des biens supérieurs, parce qu'ils sont très liés aux revenus.

- Typologie 2 : bien et services, biens matériels et immatériels.

Un service est une production économique ne consistant pas en la fourniture d'un bien tangible à un client, un coiffeur, un cabinet d'avocat, un hôpital, un restaurant, un commerce, une entreprise de transport ou une banque produisent des services et non pas des besoin. Un bien matériel est tangible comme une voiture, un ordinateur. Un bien immatériel est intangible (la connaissance, un brevet…) Les biens culturels, eux, peuvent rentrer dans toutes les cases : ils peuvent être à la fois des services, des biens matériels et immatériels. L’œuvre de Victor Hugo est immatérielle, le livre de Victor Hugo est un bien matériel, mais la séance de cinéma est un service. D'autre part, la nature des biens culturels évolue avec la technologie DVD, CD : biens matériels qui deviennent immatériels. Pas de caractéristique univoque. Développement d'internet favorable à l'immatérialité croissante des biens culturels.

- Typologie 3 : biens (ou services) privés, publics, communs, clubs. Distinction entre les notions de

rivalité et d'exclusion. Rivalité : la consommation du bien par un agent est au détriment de celle

d'un autre agent. Non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus. Exclusion : il est possible d'exclure des agents de l'usage du bien. Non exclusion : une fois que le bien est produit, tout le monde peut en profiter gratuitement. Comme par exemple l'éclairage public ( tableau p11)*


>Les lois économiques « normales » de la consommation et biens culturels

  • La consommation est une fonction du prix et du revenu (l'élasticité): fonction croissante du revenu et décroissante du prix
  • Loi d'Engel (? nature demande / revenu)
  • Loi d'utilité marginale décroissante
  • assez forte élasticité revenu et prix
  • autres déterminants : coûts d'opportunité du temps libre, coûts associés (transport, garde d'enfants, etc...)


>Biens d'expérience et d'apprentissage

  • fonction croissante de la consommation antérieure (apprentissage)
  • pas d'utilité marginale décroissante mais cumulative, tend à croître avec la consommation (« l'addiction rationnelle » G. Becker = utilité plus forte après chaque consommation)


> Socio - économie de la consommation de biens culturels

  • construite sur des goûts acquis (apprentissage social)
  • facteur d'identité et de distinction sociale: « consommation ostentatoire » T. Veblen, « Capital social et domination » P. Bourdieu
  • « les décisions individuelles sont soumises à l'influence sociale » ; les individus s'assimilent aux groupes sociaux auxquels ils s'identifient
  • … mais cherchent aussi à se distinguer : changement de modes, renouvellement


II/ Les incertitudes


> Incertitude et facteurs de concentration du marché

  • L’incertitude sur la qualité et concentration de l’offre
  • L’incertitude sur la qualité: et prescription
  • Facteurs d’agrégation de l’offre et la demande : effet superstar et effet boule de neige


>L' incertitude sur la qualité

Biens culturels et valeur :

  • valeur d'usage ne provient pas de leur utilité pratique mais symbolique (esthétique ou sociale) qui rend difficile leur évaluation monétaire
  • rôle de la légitimation sociale des œuvres comme élément de la valeur (conventions de qualité)
  • biens d'expérience = qualité non visible avant usage (médiations)

? incertitude radicale sur la valorisation d'une œuvre (implication sur

l'offre et la demande)


> Incertitude et offre : « nobody knows » R. Caves

  • augmente le risque lié à l'accueil par le public
  • la demande est incertaine, ni connue à l’avance, ni prévisible
  • forte incertitude quant aux revenus générés
  • stratégies : recours au vedettariat, dépenses de promotion, panels test, utilisation de datas = barrières à l'entrée


> L'incertitude sur la qualité : des marchés de prescription

  • Une oeuvre n'a pas de valeur dans l'absolu, elle doit être validée par un public
  • Certaines instances (agents, éditeurs, conservateurs de musée, directeur de rédaction) sélectionnent en amont ce qui sera diffusé au public (les gate keepers – R. Caves)


>Effet de la prescription

  • Du côté du consommateur s : rôle informationnel (ce qu'il faut voir, écouter …)
  • Du côté du prescripteur : peut répondre à des finalités différentes : - accroitre les ventes de biens culturels, - diffuser et promouvoir des œuvres de qualité mais difficiles d'accès


> Incertitude des marchés et facteurs d'agrégation de l'offre et la demande

: effet superstar (Rosen) et effet « boule de neige » Shervin Rosen (1981), des différences mineures de talents parmi les meilleurs se traduisent en grandes différences de revenus.

Les personnes plus talentueuses vendent leur travail un peu plus cher, mais vendent de très grandes quantités « leurs revenus viennent avant tout de la vente en grande quantité plutôt que de prix plus élevés »


>Un effet : la concentration de la demande sur quelques produits

Concentration de la consommation dans le cinéma et le livre : 100 films les plus performants représentent 1,5% des sorties mais 73% des entrées 1,4% des titres disponibles (sorties et catalogue) représentent 45% de ventes


MASTER
4ème année

Eco industries culturelles et créatives 3

Histoire sociale

Definition

rien
rien

Chapitre 3 – Éléments d'analyse économique de l'économie culturelle et créative


>Introduction : économie de la culture et des ICC

Les auteurs classiques en économie comme Adam Smith, David Ricardo, Alfred Marshall, ont tous

considéré les arts comme se situant hors du champ d'analyse de l'économie politique. Les arts

seraient « à part » de l'économie, ne fonctionneraient pas sur le modèle du marché et ne pourraient

être analysés au travers d'arguments économiques. Il existe pourtant bel et bien une économie de la

culture qui met en avant les spécificités de ce domaine, les points communs avec d'autres,

notamment l'utilisation commune d'outils tels que les externalités, les défaillances du marché

(économie publique) ; les économies d'échelles, les rendements croissants de production, les formes

de marché telles que le monopole, l'oligopole, la concurrence (économie industrielle) ; et enfin des

outils issus de la socio-économie. On peut donc utiliser l'analyse économique au sens large de

manière à analyser la culture et les ICC.


I/ Nature des biens et propriétés économiques


> Trois typologies des biens et des biens culturels

-Typologie 1 : nature des besoins : primaires, secondaires, tertiaires.

Consommation : besoins de première nécessité (nourriture, logement), produits industriels, besoins supérieurs. Les biens culturels sont des biens supérieurs, parce qu'ils sont très liés aux revenus.

- Typologie 2 : bien et services, biens matériels et immatériels.

Un service est une production économique ne consistant pas en la fourniture d'un bien tangible à un client, un coiffeur, un cabinet d'avocat, un hôpital, un restaurant, un commerce, une entreprise de transport ou une banque produisent des services et non pas des besoin. Un bien matériel est tangible comme une voiture, un ordinateur. Un bien immatériel est intangible (la connaissance, un brevet…) Les biens culturels, eux, peuvent rentrer dans toutes les cases : ils peuvent être à la fois des services, des biens matériels et immatériels. L’œuvre de Victor Hugo est immatérielle, le livre de Victor Hugo est un bien matériel, mais la séance de cinéma est un service. D'autre part, la nature des biens culturels évolue avec la technologie DVD, CD : biens matériels qui deviennent immatériels. Pas de caractéristique univoque. Développement d'internet favorable à l'immatérialité croissante des biens culturels.

- Typologie 3 : biens (ou services) privés, publics, communs, clubs. Distinction entre les notions de

rivalité et d'exclusion. Rivalité : la consommation du bien par un agent est au détriment de celle

d'un autre agent. Non-rivalité : la consommation du bien par un agent n'a aucun effet sur la quantité disponible de ce bien pour les autres individus. Exclusion : il est possible d'exclure des agents de l'usage du bien. Non exclusion : une fois que le bien est produit, tout le monde peut en profiter gratuitement. Comme par exemple l'éclairage public ( tableau p11)*


>Les lois économiques « normales » de la consommation et biens culturels

  • La consommation est une fonction du prix et du revenu (l'élasticité): fonction croissante du revenu et décroissante du prix
  • Loi d'Engel (? nature demande / revenu)
  • Loi d'utilité marginale décroissante
  • assez forte élasticité revenu et prix
  • autres déterminants : coûts d'opportunité du temps libre, coûts associés (transport, garde d'enfants, etc...)


>Biens d'expérience et d'apprentissage

  • fonction croissante de la consommation antérieure (apprentissage)
  • pas d'utilité marginale décroissante mais cumulative, tend à croître avec la consommation (« l'addiction rationnelle » G. Becker = utilité plus forte après chaque consommation)


> Socio - économie de la consommation de biens culturels

  • construite sur des goûts acquis (apprentissage social)
  • facteur d'identité et de distinction sociale: « consommation ostentatoire » T. Veblen, « Capital social et domination » P. Bourdieu
  • « les décisions individuelles sont soumises à l'influence sociale » ; les individus s'assimilent aux groupes sociaux auxquels ils s'identifient
  • … mais cherchent aussi à se distinguer : changement de modes, renouvellement


II/ Les incertitudes


> Incertitude et facteurs de concentration du marché

  • L’incertitude sur la qualité et concentration de l’offre
  • L’incertitude sur la qualité: et prescription
  • Facteurs d’agrégation de l’offre et la demande : effet superstar et effet boule de neige


>L' incertitude sur la qualité

Biens culturels et valeur :

  • valeur d'usage ne provient pas de leur utilité pratique mais symbolique (esthétique ou sociale) qui rend difficile leur évaluation monétaire
  • rôle de la légitimation sociale des œuvres comme élément de la valeur (conventions de qualité)
  • biens d'expérience = qualité non visible avant usage (médiations)

? incertitude radicale sur la valorisation d'une œuvre (implication sur

l'offre et la demande)


> Incertitude et offre : « nobody knows » R. Caves

  • augmente le risque lié à l'accueil par le public
  • la demande est incertaine, ni connue à l’avance, ni prévisible
  • forte incertitude quant aux revenus générés
  • stratégies : recours au vedettariat, dépenses de promotion, panels test, utilisation de datas = barrières à l'entrée


> L'incertitude sur la qualité : des marchés de prescription

  • Une oeuvre n'a pas de valeur dans l'absolu, elle doit être validée par un public
  • Certaines instances (agents, éditeurs, conservateurs de musée, directeur de rédaction) sélectionnent en amont ce qui sera diffusé au public (les gate keepers – R. Caves)


>Effet de la prescription

  • Du côté du consommateur s : rôle informationnel (ce qu'il faut voir, écouter …)
  • Du côté du prescripteur : peut répondre à des finalités différentes : - accroitre les ventes de biens culturels, - diffuser et promouvoir des œuvres de qualité mais difficiles d'accès


> Incertitude des marchés et facteurs d'agrégation de l'offre et la demande

: effet superstar (Rosen) et effet « boule de neige » Shervin Rosen (1981), des différences mineures de talents parmi les meilleurs se traduisent en grandes différences de revenus.

Les personnes plus talentueuses vendent leur travail un peu plus cher, mais vendent de très grandes quantités « leurs revenus viennent avant tout de la vente en grande quantité plutôt que de prix plus élevés »


>Un effet : la concentration de la demande sur quelques produits

Concentration de la consommation dans le cinéma et le livre : 100 films les plus performants représentent 1,5% des sorties mais 73% des entrées 1,4% des titres disponibles (sorties et catalogue) représentent 45% de ventes