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Toxicomanies et dépendance

Théorie

1. Abus et dépendance (DSM-IV)

Usage de substances psychoactives (SPA) : consommation sans complications, occasionnelle dans 90-95% des cas.

Abus :

  • Utilisation répétée d’une substance psychoactive avec des conséquences nuisibles mais sans dépendance.
  • Critères d’abus (1 critère requis sur 4 dans une période de 12 mois) :
  • Incapacité de remplir des obligations majeures (travail, école, domicile).
  • Usage dans des situations dangereuses (ex. conduite).
  • Problèmes judiciaires récurrents liés à la substance.
  • Utilisation malgré des problèmes interpersonnels récurrents.

Dépendance :

  • Usage compulsif avec tolérance, sevrage, et persistance malgré des effets négatifs graves.
  • Critères de dépendance (3 critères sur 7 requis dans une période de 12 mois) :
  • Tolérance (augmentation de la dose ou diminution de l’effet).
  • Syndrome de sevrage physique ou psychologique.
  • Quantité plus importante que prévue.
  • Désir ou efforts infructueux pour arrêter.
  • Temps excessif passé à consommer ou récupérer.
  • Réduction des activités.
  • Poursuite malgré les dommages physiques ou psychiques.


2. DSM-5 : Nouvelle classification (2013)

  • Fusion des diagnostics d’abus et de dépendance en une seule entité, Trouble de l’usage de substance (TUS).
  • Ajout du critère de craving (désir impérieux) ; retrait du critère des problèmes judiciaires.
  • Continuum de sévérité basé sur le nombre de critères rencontrés (2 à 11) sur 12 mois :
  • 2-3 critères : TUS léger.
  • 4-5 critères : TUS modéré.
  • 6 critères ou plus : TUS sévère.


3. Concept d’addiction

  • Selon Goodman (1990), l’addiction implique un comportement procurant du plaisir ou soulageant un malaise interne, utilisé de manière répétée malgré des conséquences négatives.
  • Modèle Triangle de l'addiction (Olivenstein) :
  • Produit : toute substance addictive (alcool, tabac, cannabis, héroïne, médicaments comme les BZD) ; potentiels addictogènes variables.
  • Individu : prédispositions génétiques, troubles psychiatriques.
  • Environnement : influences socio-culturelles, accessibilité, soutien social.


4. Neurobiologie de la dépendance

  • Les substances psychoactives agissent sur le système de récompense du cerveau, provoquant une libération de dopamine et renforçant les comportements addictifs.
  • L’usage prolongé modifie les circuits neuronaux, compromettant la régulation de l’humeur, les fonctions cognitives, motrices, et sensitives.


Clinique

1. Entretien motivationnel

  • But : explorer l’ambivalence au changement et soutenir la motivation.
  • Indiqué pour les personnes en phase de pré-contemplation ou de contemplation.
  • Principes clés :
  • Éviter la confrontation.
  • Exprimer de l’empathie : créer un climat de confiance.
  • Soutenir le sentiment d’efficacité personnelle : renforcer la capacité de changement.
  • Balancer les décisions : explorer avantages et inconvénients du changement.


2. Étapes du changement (Prochaska et Diclemente)

  • Pré-contemplation : le patient ne reconnaît pas le problème.
  • Contemplation : prise de conscience du besoin de changement.
  • Préparation : volonté de changer.
  • Action : mise en œuvre des changements.
  • Maintien : stabilisation des nouvelles habitudes.
  • Rechute : retour aux anciens comportements, nécessite un soutien pour éviter l’échec définitif.


Prises en charge : Sevrage et aide médicamenteuse

A retenir :

1. Alcool

  • Sevrage alcoolique :
  • Symptômes non compliqués : nausée, vomissements, tremblements, anxiété, insomnie.
  • Symptômes graves : crises convulsives (2-24h après arrêt), delirium tremens (désorientation, hallucinations, coma).
  • Échelle de CIWA-Ar pour évaluer la sévérité et ajuster le traitement avec des benzodiazépines comme Seresta.
  • Maintien de l’abstinence :
  • Disulfirame (Esperal) : produit une réaction désagréable (céphalées, dyspnée) en cas de consommation d’alcool.
  • Acamprosate (Aotal) : réduit le craving en agissant sur les récepteurs GABA.
  • Naltrexone (Revia) : antagoniste des opiacés, réduit l’euphorie liée à l’alcool.


2. Tabac (Nicotine)

  • Symptômes de sevrage : craving intense, irritabilité, troubles de l’humeur, prise de poids.
  • Aides médicamenteuses :
  • Substituts nicotiniques : patchs, gommes, comprimés à sucer (dose et durée adaptées).
  • Bupropion (Zyban) : traitement antidépresseur qui atténue le craving.
  • Varénicline (Champix) : agit sur les récepteurs nicotiniques, réduisant le plaisir de fumer.


3. Opiacés

  • Surdosage en opiacés : myosis, bradypnée, somnolence à coma ; traitement avec naloxone pour inverser les effets.
  • Sevrage opiacé :
  • Symptômes : larmoiement, douleurs abdominales, insomnie, diarrhée, tachycardie.
  • Traitement : administration de Méthadone (agoniste μ opiacé, dose adaptée progressivement) ou Buprénorphine (Subutex) (agoniste-antagoniste morphinique, dose initiale de 0,8 à 2 mg).
  • Suivi :
  • Analyses urinaires régulières pour surveiller l'absence de consommation d’opiacés et l’observance du traitement.


Pronostic et prise en charge clinique

A retenir :

1. Aspects pronostiques

  • Facteurs de succès : motivation du patient, suivi d’un projet de soins global, et stabilité environnementale.
  • Facteurs de rechute : absence de demande initiale, pressions externes, manque de projet de réinsertion sociale.


2. Pratique infirmière

  • Attitude thérapeutique :
  • Maintenir une approche cohérente et respectueuse.
  • Éviter tout jugement pour favoriser l’alliance thérapeutique.
  • Discuter de la possibilité de rechute pour préparer le patient à une reprise de traitement sans sentiment d’échec.
  • Suivi :
  • Fournir des ressources pour les démarches de sevrage (contacts de centres spécialisés).
  • Valoriser les progrès du patient et soutenir son projet de vie post-sevrage.



Toxicomanies et dépendance

Théorie

1. Abus et dépendance (DSM-IV)

Usage de substances psychoactives (SPA) : consommation sans complications, occasionnelle dans 90-95% des cas.

Abus :

  • Utilisation répétée d’une substance psychoactive avec des conséquences nuisibles mais sans dépendance.
  • Critères d’abus (1 critère requis sur 4 dans une période de 12 mois) :
  • Incapacité de remplir des obligations majeures (travail, école, domicile).
  • Usage dans des situations dangereuses (ex. conduite).
  • Problèmes judiciaires récurrents liés à la substance.
  • Utilisation malgré des problèmes interpersonnels récurrents.

Dépendance :

  • Usage compulsif avec tolérance, sevrage, et persistance malgré des effets négatifs graves.
  • Critères de dépendance (3 critères sur 7 requis dans une période de 12 mois) :
  • Tolérance (augmentation de la dose ou diminution de l’effet).
  • Syndrome de sevrage physique ou psychologique.
  • Quantité plus importante que prévue.
  • Désir ou efforts infructueux pour arrêter.
  • Temps excessif passé à consommer ou récupérer.
  • Réduction des activités.
  • Poursuite malgré les dommages physiques ou psychiques.


2. DSM-5 : Nouvelle classification (2013)

  • Fusion des diagnostics d’abus et de dépendance en une seule entité, Trouble de l’usage de substance (TUS).
  • Ajout du critère de craving (désir impérieux) ; retrait du critère des problèmes judiciaires.
  • Continuum de sévérité basé sur le nombre de critères rencontrés (2 à 11) sur 12 mois :
  • 2-3 critères : TUS léger.
  • 4-5 critères : TUS modéré.
  • 6 critères ou plus : TUS sévère.


3. Concept d’addiction

  • Selon Goodman (1990), l’addiction implique un comportement procurant du plaisir ou soulageant un malaise interne, utilisé de manière répétée malgré des conséquences négatives.
  • Modèle Triangle de l'addiction (Olivenstein) :
  • Produit : toute substance addictive (alcool, tabac, cannabis, héroïne, médicaments comme les BZD) ; potentiels addictogènes variables.
  • Individu : prédispositions génétiques, troubles psychiatriques.
  • Environnement : influences socio-culturelles, accessibilité, soutien social.


4. Neurobiologie de la dépendance

  • Les substances psychoactives agissent sur le système de récompense du cerveau, provoquant une libération de dopamine et renforçant les comportements addictifs.
  • L’usage prolongé modifie les circuits neuronaux, compromettant la régulation de l’humeur, les fonctions cognitives, motrices, et sensitives.


Clinique

1. Entretien motivationnel

  • But : explorer l’ambivalence au changement et soutenir la motivation.
  • Indiqué pour les personnes en phase de pré-contemplation ou de contemplation.
  • Principes clés :
  • Éviter la confrontation.
  • Exprimer de l’empathie : créer un climat de confiance.
  • Soutenir le sentiment d’efficacité personnelle : renforcer la capacité de changement.
  • Balancer les décisions : explorer avantages et inconvénients du changement.


2. Étapes du changement (Prochaska et Diclemente)

  • Pré-contemplation : le patient ne reconnaît pas le problème.
  • Contemplation : prise de conscience du besoin de changement.
  • Préparation : volonté de changer.
  • Action : mise en œuvre des changements.
  • Maintien : stabilisation des nouvelles habitudes.
  • Rechute : retour aux anciens comportements, nécessite un soutien pour éviter l’échec définitif.


Prises en charge : Sevrage et aide médicamenteuse

A retenir :

1. Alcool

  • Sevrage alcoolique :
  • Symptômes non compliqués : nausée, vomissements, tremblements, anxiété, insomnie.
  • Symptômes graves : crises convulsives (2-24h après arrêt), delirium tremens (désorientation, hallucinations, coma).
  • Échelle de CIWA-Ar pour évaluer la sévérité et ajuster le traitement avec des benzodiazépines comme Seresta.
  • Maintien de l’abstinence :
  • Disulfirame (Esperal) : produit une réaction désagréable (céphalées, dyspnée) en cas de consommation d’alcool.
  • Acamprosate (Aotal) : réduit le craving en agissant sur les récepteurs GABA.
  • Naltrexone (Revia) : antagoniste des opiacés, réduit l’euphorie liée à l’alcool.


2. Tabac (Nicotine)

  • Symptômes de sevrage : craving intense, irritabilité, troubles de l’humeur, prise de poids.
  • Aides médicamenteuses :
  • Substituts nicotiniques : patchs, gommes, comprimés à sucer (dose et durée adaptées).
  • Bupropion (Zyban) : traitement antidépresseur qui atténue le craving.
  • Varénicline (Champix) : agit sur les récepteurs nicotiniques, réduisant le plaisir de fumer.


3. Opiacés

  • Surdosage en opiacés : myosis, bradypnée, somnolence à coma ; traitement avec naloxone pour inverser les effets.
  • Sevrage opiacé :
  • Symptômes : larmoiement, douleurs abdominales, insomnie, diarrhée, tachycardie.
  • Traitement : administration de Méthadone (agoniste μ opiacé, dose adaptée progressivement) ou Buprénorphine (Subutex) (agoniste-antagoniste morphinique, dose initiale de 0,8 à 2 mg).
  • Suivi :
  • Analyses urinaires régulières pour surveiller l'absence de consommation d’opiacés et l’observance du traitement.


Pronostic et prise en charge clinique

A retenir :

1. Aspects pronostiques

  • Facteurs de succès : motivation du patient, suivi d’un projet de soins global, et stabilité environnementale.
  • Facteurs de rechute : absence de demande initiale, pressions externes, manque de projet de réinsertion sociale.


2. Pratique infirmière

  • Attitude thérapeutique :
  • Maintenir une approche cohérente et respectueuse.
  • Éviter tout jugement pour favoriser l’alliance thérapeutique.
  • Discuter de la possibilité de rechute pour préparer le patient à une reprise de traitement sans sentiment d’échec.
  • Suivi :
  • Fournir des ressources pour les démarches de sevrage (contacts de centres spécialisés).
  • Valoriser les progrès du patient et soutenir son projet de vie post-sevrage.


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