Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement

THERESE RAQUIN - L'EXCIPIT -LE DENOUEMENT TRAGIQUE-EMILE ZOLA

Définition

Excipit
L’excipit est la conclusion ou les dernières lignes d’un texte littéraire, qui servent à clore le récit.
Naturalisme
Le naturalisme est un mouvement littéraire du XIXe siècle qui vise à reproduire la réalité avec une démarche scientifique.
PROBLEMATIQUE : En quoi l’excipit de Thérèse Raquin traduit il l’aboutissement de la fatalité naturaliste et la destruction psychologique des personnages ?

Thérèse Raquin est un roman d'Émile Zola publié pour la première fois en 1867. Il s'agit d'une œuvre naturaliste qui explore les instincts humains et les conséquences des actions des personnages. Le roman se déroule principalement dans le Paris du XIXème siècle et met en scène l'histoire tragique de Thérèse et Laurent, qui, après avoir assassiné Camille, vivent une descente aux enfers psychologique.

L'outil du dénouement

L’excipit de "Thérèse Raquin" est crucial pour comprendre l'aboutissement tragique du roman. Après une montée progressive de la tension dramatique, le dénouement survient avec la mort des personnages principaux, Thérèse et Laurent. Ce passage, d'une grande intensité, illustre la fatalité qui s’abat sur les protagonistes. Il est construit de manière à montrer l’effondrement psychologique et moral des personnages, menant à leur extinction physique dans un climax très attendu par le lecteur.

Le contexte

Ce passage décrit le moment où Thérèse et Laurent, après avoir commis un meurtre et vécu dans la culpabilité, décident de mettre fin à leurs jours. Le texte est marqué par une tension dramatique, une introspection profonde et une atmosphère de fatalité. Zola, en tant qu'auteur naturaliste, explore ici les conséquences psychologiques et morales de leurs actes, tout en mettant en scène une fin tragique et symbolique.

La routine et l'inquiétude

"Avant de coucher madame Raquin, ils avaient l’habitude de mettre en ordre la salle à manger..."

Zola commence par évoquer une routine domestique, qui contraste avec la tension dramatique qui va suivre. Cette normalité apparente souligne l'horreur de ce qui va se produire.

"ils s’assirent un instant, les yeux vagues, les lèvres pâles."

Les descriptions physiques ("yeux vagues", "lèvres pâles") montrent leur état de détresse et de fatigue psychologique. Ils sont déjà comme des fantômes, vidés de vie.

La préparation du poison et du couteau

 "Il enleva la carafe des mains de sa femme et remplit un verre d’eau..."

Laurent prend l'initiative de préparer le verre d'eau sucrée, mais cette action banale cache une intention mortelle. Le poison symbolise leur désir d'échapper à leur culpabilité.

 "Thérèse s’était accroupie devant le buffet ; elle avait pris le couteau de cuisine..."

Thérèse, de son côté, prépare un couteau. Les deux instruments de mort (poison et couteau) montrent qu'ils envisagent tous deux le suicide, mais de manière différente. Cela révèle leur désespoir commun tout en soulignant leurs individualités.



 La prise de conscience mutuelle

 "Ils se regardèrent. Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l’éclair blanc du couteau..."

Le regard qu'ils échangent est un moment clé. Ils comprennent que chacun a eu la même idée de suicide. Cette reconnaissance mutuelle est à la fois une révélation et une confirmation de leur complicité dans le crime et dans la mort.

 "Ils comprenaient. Chacun d’eux resta glacé en retrouvant sa propre pensée chez son complice."

Zola insiste sur leur complicité morbide. Leur compréhension mutuelle est à la fois une libération (ils ne sont plus seuls dans leur désespoir) et une condamnation (ils sont liés par leur culpabilité).

 La réaction de madame Raquin

"Madame Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus."

Madame Raquin, paralytique et muette, observe la scène avec une intensité presque surnaturelle. Son intervention renforce l’intensité dramatique et son regard symbolise le jugement moral et la fatalité qui pèsent sur Thérèse et Laurent.

 La crise émotionnelle et le suicide

 "Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots... Ils pleurèrent, sans parler, songeant à la vie de boue qu’ils avaient menée..."

Leur crise de larmes montre un moment de lucidité et de regret. Ils prennent conscience de la monstruosité de leurs actes et de la futilité de leur existence.

"Ils échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison."

Leur suicide est dépeint comme un soulagement . Le "regard de remerciement" montre qu'ils trouvent enfin une forme de paix dans la mort, après avoir été torturés par leur culpabilité.

La mort et le symbole final

"Ils tombèrent l’un sur l’autre, foudroyés, trouvant enfin une consolation dans la mort."

Leur mort est décrite comme une chute brutale, presque violente, mais aussi comme une libération. Zola insiste sur l'idée que la mort est leur seule échappatoire.

 "La bouche de la jeune femme alla heurter, sur le cou de son mari, la cicatrice qu’avaient laissée les dents de Camille."

Ce détail symbolique rappelle le meurtre de Camille, dont ils portent encore les marques. La cicatrice est un rappel de leur crime et de leur culpabilité indélébile.

 La contemplation de madame Raquin

 "Les cadavres restèrent toute la nuit sur le carreau de la salle à manger... madame Raquin, roide et muette, les contempla à ses pieds..."

La fin du passage montre madame Raquin, témoin silencieux de leur mort. L’attitude de Madame Raquin confère à la scène une dimension presque mythologique, où la vengeance et la justice sont rendues sans intervention humaine.

Symbolique de la mort

La mort dans l'excipit joue un rôle symbolique fort. C’est à la fois une libération des tourments psychiques et une sanction pour les crimes commis. Zola fait de cette mort un aboutissement logique et nécessaire mais qui laisse le lecteur face à une sensation de désespoir et de déchéance. Elle représente également l’échec des valeurs morales et sociales, car ni l’amour, ni la société ne peuvent sauver les personnages de leur propre nature destructrice.

A retenir :

L'excipit de "Thérèse Raquin" de Zola est une conclusion puissante et tragique qui résume les thèmes du naturalisme, de la fatalité, et de la symbolique de la mort. Ce passage souligne la force destructrice des passions et l'absence de rédemption pour des personnages prisonniers de leurs propres choix criminels et de leur environnement oppressant. En tant qu'outil littéraire, cet excipit offre une fin à la fois inévitable et terrifiante, révélant l’habileté de Zola à marier intrigue et analyse psychologique.

THERESE RAQUIN - L'EXCIPIT -LE DENOUEMENT TRAGIQUE-EMILE ZOLA

Définition

Excipit
L’excipit est la conclusion ou les dernières lignes d’un texte littéraire, qui servent à clore le récit.
Naturalisme
Le naturalisme est un mouvement littéraire du XIXe siècle qui vise à reproduire la réalité avec une démarche scientifique.
PROBLEMATIQUE : En quoi l’excipit de Thérèse Raquin traduit il l’aboutissement de la fatalité naturaliste et la destruction psychologique des personnages ?

Thérèse Raquin est un roman d'Émile Zola publié pour la première fois en 1867. Il s'agit d'une œuvre naturaliste qui explore les instincts humains et les conséquences des actions des personnages. Le roman se déroule principalement dans le Paris du XIXème siècle et met en scène l'histoire tragique de Thérèse et Laurent, qui, après avoir assassiné Camille, vivent une descente aux enfers psychologique.

L'outil du dénouement

L’excipit de "Thérèse Raquin" est crucial pour comprendre l'aboutissement tragique du roman. Après une montée progressive de la tension dramatique, le dénouement survient avec la mort des personnages principaux, Thérèse et Laurent. Ce passage, d'une grande intensité, illustre la fatalité qui s’abat sur les protagonistes. Il est construit de manière à montrer l’effondrement psychologique et moral des personnages, menant à leur extinction physique dans un climax très attendu par le lecteur.

Le contexte

Ce passage décrit le moment où Thérèse et Laurent, après avoir commis un meurtre et vécu dans la culpabilité, décident de mettre fin à leurs jours. Le texte est marqué par une tension dramatique, une introspection profonde et une atmosphère de fatalité. Zola, en tant qu'auteur naturaliste, explore ici les conséquences psychologiques et morales de leurs actes, tout en mettant en scène une fin tragique et symbolique.

La routine et l'inquiétude

"Avant de coucher madame Raquin, ils avaient l’habitude de mettre en ordre la salle à manger..."

Zola commence par évoquer une routine domestique, qui contraste avec la tension dramatique qui va suivre. Cette normalité apparente souligne l'horreur de ce qui va se produire.

"ils s’assirent un instant, les yeux vagues, les lèvres pâles."

Les descriptions physiques ("yeux vagues", "lèvres pâles") montrent leur état de détresse et de fatigue psychologique. Ils sont déjà comme des fantômes, vidés de vie.

La préparation du poison et du couteau

 "Il enleva la carafe des mains de sa femme et remplit un verre d’eau..."

Laurent prend l'initiative de préparer le verre d'eau sucrée, mais cette action banale cache une intention mortelle. Le poison symbolise leur désir d'échapper à leur culpabilité.

 "Thérèse s’était accroupie devant le buffet ; elle avait pris le couteau de cuisine..."

Thérèse, de son côté, prépare un couteau. Les deux instruments de mort (poison et couteau) montrent qu'ils envisagent tous deux le suicide, mais de manière différente. Cela révèle leur désespoir commun tout en soulignant leurs individualités.



 La prise de conscience mutuelle

 "Ils se regardèrent. Thérèse vit le flacon dans les mains de Laurent, et Laurent aperçut l’éclair blanc du couteau..."

Le regard qu'ils échangent est un moment clé. Ils comprennent que chacun a eu la même idée de suicide. Cette reconnaissance mutuelle est à la fois une révélation et une confirmation de leur complicité dans le crime et dans la mort.

 "Ils comprenaient. Chacun d’eux resta glacé en retrouvant sa propre pensée chez son complice."

Zola insiste sur leur complicité morbide. Leur compréhension mutuelle est à la fois une libération (ils ne sont plus seuls dans leur désespoir) et une condamnation (ils sont liés par leur culpabilité).

 La réaction de madame Raquin

"Madame Raquin, sentant que le dénouement était proche, les regardait avec des yeux fixes et aigus."

Madame Raquin, paralytique et muette, observe la scène avec une intensité presque surnaturelle. Son intervention renforce l’intensité dramatique et son regard symbolise le jugement moral et la fatalité qui pèsent sur Thérèse et Laurent.

 La crise émotionnelle et le suicide

 "Thérèse et Laurent éclatèrent en sanglots... Ils pleurèrent, sans parler, songeant à la vie de boue qu’ils avaient menée..."

Leur crise de larmes montre un moment de lucidité et de regret. Ils prennent conscience de la monstruosité de leurs actes et de la futilité de leur existence.

"Ils échangèrent un dernier regard, un regard de remerciement, en face du couteau et du verre de poison."

Leur suicide est dépeint comme un soulagement . Le "regard de remerciement" montre qu'ils trouvent enfin une forme de paix dans la mort, après avoir été torturés par leur culpabilité.

La mort et le symbole final

"Ils tombèrent l’un sur l’autre, foudroyés, trouvant enfin une consolation dans la mort."

Leur mort est décrite comme une chute brutale, presque violente, mais aussi comme une libération. Zola insiste sur l'idée que la mort est leur seule échappatoire.

 "La bouche de la jeune femme alla heurter, sur le cou de son mari, la cicatrice qu’avaient laissée les dents de Camille."

Ce détail symbolique rappelle le meurtre de Camille, dont ils portent encore les marques. La cicatrice est un rappel de leur crime et de leur culpabilité indélébile.

 La contemplation de madame Raquin

 "Les cadavres restèrent toute la nuit sur le carreau de la salle à manger... madame Raquin, roide et muette, les contempla à ses pieds..."

La fin du passage montre madame Raquin, témoin silencieux de leur mort. L’attitude de Madame Raquin confère à la scène une dimension presque mythologique, où la vengeance et la justice sont rendues sans intervention humaine.

Symbolique de la mort

La mort dans l'excipit joue un rôle symbolique fort. C’est à la fois une libération des tourments psychiques et une sanction pour les crimes commis. Zola fait de cette mort un aboutissement logique et nécessaire mais qui laisse le lecteur face à une sensation de désespoir et de déchéance. Elle représente également l’échec des valeurs morales et sociales, car ni l’amour, ni la société ne peuvent sauver les personnages de leur propre nature destructrice.

A retenir :

L'excipit de "Thérèse Raquin" de Zola est une conclusion puissante et tragique qui résume les thèmes du naturalisme, de la fatalité, et de la symbolique de la mort. Ce passage souligne la force destructrice des passions et l'absence de rédemption pour des personnages prisonniers de leurs propres choix criminels et de leur environnement oppressant. En tant qu'outil littéraire, cet excipit offre une fin à la fois inévitable et terrifiante, révélant l’habileté de Zola à marier intrigue et analyse psychologique.
Retour

Actions

Actions