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College or University
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Rappels Anatomiques, Physiopathologie et Classifciations de la Tendinopathie Calcifiante

Rappels anatomiques et physiopathologiques du tendon


  • Les tendons sont constitués de 3 éléments de base : ténocytes, matrice extracellulaire et collagène (principalement de type I).


  • Le collagène est disposé en une hiérarchie de fibres linéaires serrées entourées de gaines de tissu conjonctif, présentes dans l’endotendon et l’épitendon.


  • Les tendons sont principalement avasculaires : leurs nutriments proviennent de la diffusion à partir des tissus conjonctifs voisins.


  • Les ténocytes assurent la surveillance et la réparation du tendon en sécrétant la matrice extracellulaire lorsqu’ils sont stimulés.


Tendinopathie dégénérative VS tendinopathie calcifiante (TC)


  • La tendinopathie dégénérative entraîne la dégradation du collagène de type I et une calcification intratendineuse diffuse.


  • La tendinopathie calcifiante (TC) correspond à la formation d’un foyer unique de cristaux d’hydroxyapatite de calcium, enchâssé entre des fibrilles de collagène saines.


  • La théorie prédominante est celle d’une « guérison à médiation cellulaire défaillante ».


  • Des microtraumatismes répétés ou une surcharge mécanique provoquent une réponse de guérison aberrante et la formation de calcifications focales.


  • Le dépôt calcique serait une réponse protectrice et structurante de l’organisme.


  • Les tendons les plus sollicités (ex. supra-épineux) sont les plus vulnérables.


  • Kim et al. 2017 ; Uhthoff et al. 1997 ; Holmes et al. 2018 ; Thankam et al. 2018 ; Bishop et al. 1939.


Classifications radiologiques


Classification de Gärtner (1983)

  • Stade 1 : dense, contour bien défini, en formation.
  • Stade 2 : dense, contour bien défini, translucide et homogène.
  • Stade 3 : contour trouble, mal défini, translucide.


Classification de Molé (1993)

  • Type A : contour bien défini, dense et homogène.
  • Type B : contour bien défini, dense et polylobé.
  • Type C : hétérogène, contours mal définis.
  • Type D : dystrophie localisée au site d’insertion.


Louwerens et al. 2020 : la classification de Gärtner est plus fiable que celle de Molé.


Autres classifications :


Selon la durée

  • Aiguë : < 2 semaines
  • Subaiguë : 3 à 8 semaines
  • Chronique : > 3 semaines


Selon le degré d’invasion

  • Dépôts localisés ou diffus
  • Les formes diffuses sont plus douloureuses et persistantes
  • Depalma et al. 1961 ; Louwerens et al. 2020 ; Gärtner 1983 ; Sansone et al. 2018.


Selon l’étiologie

  • Type I (idiopathique) : sans maladie endocrinienne.
  • Type II (secondaire) : associée à une affection endocrinienne (ex : diabète).
  • Les formes secondaires répondent moins bien au traitement conservateur et nécessitent plus souvent une chirurgie.


Selon la taille des dépôts

  • Petits : < 0,5 cm
  • Moyens : 0,5 – 1,5 cm
  • Gros : > 1,5 cm


Selon Neer (douleur + dépôts)

  • Type 1 : irritation chimique due aux dépôts.
  • Type 2 : pression tissulaire locale accrue.
  • Type 3 : conflit sous-acromial avec bursite.
  • Type 4 : raideur chronique gléno-humérale (épaule gelée).


Évolution naturelle de la lésion calcique


  • Bosworth (1941) : 9,3 % de résorption spontanée en 3 ans.


  • Wagenhauser (1972) : 27,1 % en 10 ans.


  • Wölk & Wittenberg (1997) : 70 % de résorption et disparition des symptômes en 49 mois ; 82 % à 8,6 ans.


  • Gerdesmeyer et al. (2003) : 11 % à 6 mois, 25 % à 12 mois.


  • Polastri et al. (2020) : disparition complète en 2 mois avec traitement conservateur.


  • Compagnoni et al. (2021) : 88,57 % de persistance après 10 ans, avec baisse de volume de 57 % et absence d’arthrose GH significative.


Traitement conservateur - données scientifiques


Noël 1997 ; Wölk 1997 ; Ogon 2009 ; Cho 2010 ; Contreras 2013 ; Polastri 2020 ; Bechay 2020 ; Drummond 2021 ; Loew 2021.



  • 50,4 % de bons/excellents résultats à 6 mois (n=125).
  • 70 % à 49 mois (n=159).
  • 27 % d’échec après 3 mois (kiné + AINS).
  • Amélioration des scores Constant & UCLA à 16 mois.
  • 28–40 % de taux d’échec selon les études.
  • Disparition des symptômes à 18 mois dans la majorité des cas.
  • 1re ligne de traitement recommandée (kiné, AINS, infiltration).
  • 38,9 % ont finalement eu recours à la chirurgie après échec (4,4 mois).
  • Complication possible : raideur secondaire de l’épaule (difficile à différencier d’une capsulite rétractile).


Facteurs pronostiques d’évolution


Noël 1997 ; Ogon 2009 ; Drummond 2021.


  • Facteurs défavorables :
  1. Sexe féminin
  2. Calcification de type C (Molé)
  3. Calcification volumineuse
  4. Localisation antérieure à l’acromion
  5. Extension sous-acromiale
  6. Atteinte bilatérale


  • Taille > 1 cm → corrélée à chirurgie.


  • ROM et scores PROMS plus élevés → corrélés à chirurgie (patients actifs/exigeants).


Facteurs favorisants


Facteurs généraux

Louwerens et al. 2015 :

Sexe féminin (OR=1,5), âge 30–60 ans (OR=8,0), douleur (OR=7,1).


Facteurs endocriniens

Harvie 2007 ; Mavrikakis 1989 ; Su 2021 ; Lin 2020

  • Désordres endocriniens et œstrogéniques favorisent la TC.
  • Diabète : prévalence 31,8 % (x3).
  • Risque accru de 27 % de TC à 8 ans post-diagnostic diabète.
  • Hyperlipidémie : risque accru chez femmes taïwanaises.

Facteurs anatomiques et vasculaires

Codman 1934 ; Moseley & Goldie 1963 ; Uhthoff 1989 ; Rathbun 1970

  • Zone critique du supra-épineux à 1,3 cm de l’insertion.
  • Vascularisation : artères supra-scapulaire, circonflexes post/ant., thoraco-acromiale.
  • Zone critique = faiblement vascularisée, surtout en adduction.
  • Infra-épineux et sous-scapulaire aussi


Facteurs professionnels

Darrieutort 2019 ; Fernández-Cuadros 2015 ; Sansone 2018 ; Louwerens 2015

  • Pas de lien avec travail manuel ni côté dominant.
  • Risque accru avec mouvements répétitifs ou postures forcées.
  • Risque plus élevé chez les travailleurs sédentaires.
  • En RM + légère ABD → contraction accrue → ischémie locale.


Alimentation

Grases et al. 2015 :

  • Faible taux de phytates urinaires → favorise les cristaux d’apatite.
  • Phytates = inhibiteurs naturels présents dans céréales et légumes.


Image tirée de Schulz et al. 2022

Mécanismes douloureux et inflammation


  • Migration calcique → résorption → bursite → douleur neuropathique


  • Douleur mixte : inflammatoire + mécanique + neuropathique.


Phases d’évolution de la calcification



1) Formation : transformation des ténocytes en chondrocytes → production de cristaux.


2) Résorption progressive : migration de cristaux vers la bourse → macrophages → inflammation modérée.


3) Migration active : pression → rupture tendineuse et bursite → inflammation intense (6h–72h).


Siège de l’inflammation


  • McLaughlin 1946 : inflammation = bourse sous-acromiale, non tendon.


  • Le Goff 2010 : Doppler positif dans 36 % des épaules douloureuses.


  • Schulz 2022 : la bourse est une source de douleur et de cicatrisation ; rôle encore débattu.


Présentation clinique (Catapano et al. 2022)


  • Pathologie bénigne, souvent résolutive.


  • Douleur variable : de fortuite à pseudoparalytique.


  • Résorption = phase la plus douloureuse.


  • Complication rare : capsulite rétractile réversible.


  • Traitement conservateur efficace dans 73 % des cas.


  • 27 % nécessitent chirurgie endoscopique.


Phases cliniques (Catapano et al. 2022)



Formation

  • Douleur faible, subaiguë, mal localisée.
  • 10 % chroniques → évolution vers quiescence (3–6 mois).


Quiescence

  • Peu douloureuse, parfois cliquetis ou accrochages.


Résorption

  • Phase la plus douloureuse, avec douleur nocturne, gonflement, érythème, perte d’amplitude.
  • Guérison progressive avec récupération fonctionnelle complète.


Évaluation clinique de l’épaule


1) Anamnèse

  • Localisation, type de douleur, stade évolutif.
  • Si douleur nocturne + irradiation + repos → irritabilité faible → mise en charge.
  • Sinon → irritabilité élevée → priorité à l’anti-douleur.
  • 🔴 Drapeaux rouges : tumeur, infection, fracture, neurologie, viscéral.
  • 🟡 Drapeaux jaunes : anxiété, kinésiophobie, catastrophisme.


2) Observation et palpation

  • Asymétries, cyphose, atrophie.
  • Palpation préliminaire : chaleur, gonflement.


3) Examen clinique de base (ECB)

  • ROM, douleur, qualité du mouvement, compensations.
  • Test isométrique :
  • Douleur sans faiblesse → tendinopathie.
  • Douleur + faiblesse → rupture suspectée.
  • Force de préhension corrélée à la force des rotateurs latéraux (Turabi 2022).


4) Palpation spécifique

  • Supra/infra-épineux, sous-scapulaire, LHB, trapèze, rhomboïdes, petit pectoral…


McClure et al. 2013 Cools 2021

STRATÉGIE DE TRAITEMENT

Définitions opérationnelles des trois stades de l'irritabilité tissulaire établies par consensus (McClure et al. 2015)

To remember :

ROM :  = l'amplitude des mouvements, AROM = l'amplitude des mouvements actifs, PROM = l'amplitude des mouvements passifs.

Causes d’hyperalgie à évoquer


  • Migration calcique
  • Névralgie cervico-brachiale
  • Syndrome de Parsonage-Turner
  • Ostéome ostéoïde
  • Infarctus (drapeau rouge)


Imagerie

Radiographie antéro-postérieure de l’épaule droite d’une femme de 35 ans souffrant d’une TC douloureuse montrant une opacité sans trabéculation sur la tête humérale (flèches)

Échographie de l'épaule de 3 patients différents atteints de TC douloureuse. (A ) Calcification dure, avec pourtour hyperéchogène et forte ombre acoustique postérieure (flèches). (B ) Calcification molle, apparaissant comme hyperéchogène homogène sans ombre acoustique postérieure (headarrows). (C) Calcification liquidienne, présentant un mince rebord hyperéchogène périphérique et un noyau anéchogène (astérisque)

IRM de l'épaule gauche d'une patiente de 47 ans atteinte d'une TC douloureuse. Les images coronales pondérées en T1 (A ) et pondérées en fonction de la densité des protons (B) avec suppression de la graisse montrent une calcification apparaissant comme une zone focale de faible signal sur toutes les séquences (flèches) dans le tendon du sus-épineux


Radiographie

  • Dépôts autour de la tête humérale (souvent supra-épineux).
  • Opacités homogènes à contours lisses ou flous (Gärtner & Heyer).
  • Taille stable au fil du temps (Cho 2010).


Échographie

  • Sensibilité 98 %, spécificité 94 %.
  • Sconfienza (2012) :
  • A : calcification dure (ombre)
  • B : molle (hyperéchogène sans ombre)
  • C : liquidienne (centre anéchogène)


IRM

  • Non systématique (sensibilité 65 %, spécificité 58 %).
  • Dépôts = T1 bas, T2 haut (œdème péri-lésionnel).
  • Utile pour les tissus environnants.


College or University
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Rappels Anatomiques, Physiopathologie et Classifciations de la Tendinopathie Calcifiante

Rappels anatomiques et physiopathologiques du tendon


  • Les tendons sont constitués de 3 éléments de base : ténocytes, matrice extracellulaire et collagène (principalement de type I).


  • Le collagène est disposé en une hiérarchie de fibres linéaires serrées entourées de gaines de tissu conjonctif, présentes dans l’endotendon et l’épitendon.


  • Les tendons sont principalement avasculaires : leurs nutriments proviennent de la diffusion à partir des tissus conjonctifs voisins.


  • Les ténocytes assurent la surveillance et la réparation du tendon en sécrétant la matrice extracellulaire lorsqu’ils sont stimulés.


Tendinopathie dégénérative VS tendinopathie calcifiante (TC)


  • La tendinopathie dégénérative entraîne la dégradation du collagène de type I et une calcification intratendineuse diffuse.


  • La tendinopathie calcifiante (TC) correspond à la formation d’un foyer unique de cristaux d’hydroxyapatite de calcium, enchâssé entre des fibrilles de collagène saines.


  • La théorie prédominante est celle d’une « guérison à médiation cellulaire défaillante ».


  • Des microtraumatismes répétés ou une surcharge mécanique provoquent une réponse de guérison aberrante et la formation de calcifications focales.


  • Le dépôt calcique serait une réponse protectrice et structurante de l’organisme.


  • Les tendons les plus sollicités (ex. supra-épineux) sont les plus vulnérables.


  • Kim et al. 2017 ; Uhthoff et al. 1997 ; Holmes et al. 2018 ; Thankam et al. 2018 ; Bishop et al. 1939.


Classifications radiologiques


Classification de Gärtner (1983)

  • Stade 1 : dense, contour bien défini, en formation.
  • Stade 2 : dense, contour bien défini, translucide et homogène.
  • Stade 3 : contour trouble, mal défini, translucide.


Classification de Molé (1993)

  • Type A : contour bien défini, dense et homogène.
  • Type B : contour bien défini, dense et polylobé.
  • Type C : hétérogène, contours mal définis.
  • Type D : dystrophie localisée au site d’insertion.


Louwerens et al. 2020 : la classification de Gärtner est plus fiable que celle de Molé.


Autres classifications :


Selon la durée

  • Aiguë : < 2 semaines
  • Subaiguë : 3 à 8 semaines
  • Chronique : > 3 semaines


Selon le degré d’invasion

  • Dépôts localisés ou diffus
  • Les formes diffuses sont plus douloureuses et persistantes
  • Depalma et al. 1961 ; Louwerens et al. 2020 ; Gärtner 1983 ; Sansone et al. 2018.


Selon l’étiologie

  • Type I (idiopathique) : sans maladie endocrinienne.
  • Type II (secondaire) : associée à une affection endocrinienne (ex : diabète).
  • Les formes secondaires répondent moins bien au traitement conservateur et nécessitent plus souvent une chirurgie.


Selon la taille des dépôts

  • Petits : < 0,5 cm
  • Moyens : 0,5 – 1,5 cm
  • Gros : > 1,5 cm


Selon Neer (douleur + dépôts)

  • Type 1 : irritation chimique due aux dépôts.
  • Type 2 : pression tissulaire locale accrue.
  • Type 3 : conflit sous-acromial avec bursite.
  • Type 4 : raideur chronique gléno-humérale (épaule gelée).


Évolution naturelle de la lésion calcique


  • Bosworth (1941) : 9,3 % de résorption spontanée en 3 ans.


  • Wagenhauser (1972) : 27,1 % en 10 ans.


  • Wölk & Wittenberg (1997) : 70 % de résorption et disparition des symptômes en 49 mois ; 82 % à 8,6 ans.


  • Gerdesmeyer et al. (2003) : 11 % à 6 mois, 25 % à 12 mois.


  • Polastri et al. (2020) : disparition complète en 2 mois avec traitement conservateur.


  • Compagnoni et al. (2021) : 88,57 % de persistance après 10 ans, avec baisse de volume de 57 % et absence d’arthrose GH significative.


Traitement conservateur - données scientifiques


Noël 1997 ; Wölk 1997 ; Ogon 2009 ; Cho 2010 ; Contreras 2013 ; Polastri 2020 ; Bechay 2020 ; Drummond 2021 ; Loew 2021.



  • 50,4 % de bons/excellents résultats à 6 mois (n=125).
  • 70 % à 49 mois (n=159).
  • 27 % d’échec après 3 mois (kiné + AINS).
  • Amélioration des scores Constant & UCLA à 16 mois.
  • 28–40 % de taux d’échec selon les études.
  • Disparition des symptômes à 18 mois dans la majorité des cas.
  • 1re ligne de traitement recommandée (kiné, AINS, infiltration).
  • 38,9 % ont finalement eu recours à la chirurgie après échec (4,4 mois).
  • Complication possible : raideur secondaire de l’épaule (difficile à différencier d’une capsulite rétractile).


Facteurs pronostiques d’évolution


Noël 1997 ; Ogon 2009 ; Drummond 2021.


  • Facteurs défavorables :
  1. Sexe féminin
  2. Calcification de type C (Molé)
  3. Calcification volumineuse
  4. Localisation antérieure à l’acromion
  5. Extension sous-acromiale
  6. Atteinte bilatérale


  • Taille > 1 cm → corrélée à chirurgie.


  • ROM et scores PROMS plus élevés → corrélés à chirurgie (patients actifs/exigeants).


Facteurs favorisants


Facteurs généraux

Louwerens et al. 2015 :

Sexe féminin (OR=1,5), âge 30–60 ans (OR=8,0), douleur (OR=7,1).


Facteurs endocriniens

Harvie 2007 ; Mavrikakis 1989 ; Su 2021 ; Lin 2020

  • Désordres endocriniens et œstrogéniques favorisent la TC.
  • Diabète : prévalence 31,8 % (x3).
  • Risque accru de 27 % de TC à 8 ans post-diagnostic diabète.
  • Hyperlipidémie : risque accru chez femmes taïwanaises.

Facteurs anatomiques et vasculaires

Codman 1934 ; Moseley & Goldie 1963 ; Uhthoff 1989 ; Rathbun 1970

  • Zone critique du supra-épineux à 1,3 cm de l’insertion.
  • Vascularisation : artères supra-scapulaire, circonflexes post/ant., thoraco-acromiale.
  • Zone critique = faiblement vascularisée, surtout en adduction.
  • Infra-épineux et sous-scapulaire aussi


Facteurs professionnels

Darrieutort 2019 ; Fernández-Cuadros 2015 ; Sansone 2018 ; Louwerens 2015

  • Pas de lien avec travail manuel ni côté dominant.
  • Risque accru avec mouvements répétitifs ou postures forcées.
  • Risque plus élevé chez les travailleurs sédentaires.
  • En RM + légère ABD → contraction accrue → ischémie locale.


Alimentation

Grases et al. 2015 :

  • Faible taux de phytates urinaires → favorise les cristaux d’apatite.
  • Phytates = inhibiteurs naturels présents dans céréales et légumes.


Image tirée de Schulz et al. 2022

Mécanismes douloureux et inflammation


  • Migration calcique → résorption → bursite → douleur neuropathique


  • Douleur mixte : inflammatoire + mécanique + neuropathique.


Phases d’évolution de la calcification



1) Formation : transformation des ténocytes en chondrocytes → production de cristaux.


2) Résorption progressive : migration de cristaux vers la bourse → macrophages → inflammation modérée.


3) Migration active : pression → rupture tendineuse et bursite → inflammation intense (6h–72h).


Siège de l’inflammation


  • McLaughlin 1946 : inflammation = bourse sous-acromiale, non tendon.


  • Le Goff 2010 : Doppler positif dans 36 % des épaules douloureuses.


  • Schulz 2022 : la bourse est une source de douleur et de cicatrisation ; rôle encore débattu.


Présentation clinique (Catapano et al. 2022)


  • Pathologie bénigne, souvent résolutive.


  • Douleur variable : de fortuite à pseudoparalytique.


  • Résorption = phase la plus douloureuse.


  • Complication rare : capsulite rétractile réversible.


  • Traitement conservateur efficace dans 73 % des cas.


  • 27 % nécessitent chirurgie endoscopique.


Phases cliniques (Catapano et al. 2022)



Formation

  • Douleur faible, subaiguë, mal localisée.
  • 10 % chroniques → évolution vers quiescence (3–6 mois).


Quiescence

  • Peu douloureuse, parfois cliquetis ou accrochages.


Résorption

  • Phase la plus douloureuse, avec douleur nocturne, gonflement, érythème, perte d’amplitude.
  • Guérison progressive avec récupération fonctionnelle complète.


Évaluation clinique de l’épaule


1) Anamnèse

  • Localisation, type de douleur, stade évolutif.
  • Si douleur nocturne + irradiation + repos → irritabilité faible → mise en charge.
  • Sinon → irritabilité élevée → priorité à l’anti-douleur.
  • 🔴 Drapeaux rouges : tumeur, infection, fracture, neurologie, viscéral.
  • 🟡 Drapeaux jaunes : anxiété, kinésiophobie, catastrophisme.


2) Observation et palpation

  • Asymétries, cyphose, atrophie.
  • Palpation préliminaire : chaleur, gonflement.


3) Examen clinique de base (ECB)

  • ROM, douleur, qualité du mouvement, compensations.
  • Test isométrique :
  • Douleur sans faiblesse → tendinopathie.
  • Douleur + faiblesse → rupture suspectée.
  • Force de préhension corrélée à la force des rotateurs latéraux (Turabi 2022).


4) Palpation spécifique

  • Supra/infra-épineux, sous-scapulaire, LHB, trapèze, rhomboïdes, petit pectoral…


McClure et al. 2013 Cools 2021

STRATÉGIE DE TRAITEMENT

Définitions opérationnelles des trois stades de l'irritabilité tissulaire établies par consensus (McClure et al. 2015)

To remember :

ROM :  = l'amplitude des mouvements, AROM = l'amplitude des mouvements actifs, PROM = l'amplitude des mouvements passifs.

Causes d’hyperalgie à évoquer


  • Migration calcique
  • Névralgie cervico-brachiale
  • Syndrome de Parsonage-Turner
  • Ostéome ostéoïde
  • Infarctus (drapeau rouge)


Imagerie

Radiographie antéro-postérieure de l’épaule droite d’une femme de 35 ans souffrant d’une TC douloureuse montrant une opacité sans trabéculation sur la tête humérale (flèches)

Échographie de l'épaule de 3 patients différents atteints de TC douloureuse. (A ) Calcification dure, avec pourtour hyperéchogène et forte ombre acoustique postérieure (flèches). (B ) Calcification molle, apparaissant comme hyperéchogène homogène sans ombre acoustique postérieure (headarrows). (C) Calcification liquidienne, présentant un mince rebord hyperéchogène périphérique et un noyau anéchogène (astérisque)

IRM de l'épaule gauche d'une patiente de 47 ans atteinte d'une TC douloureuse. Les images coronales pondérées en T1 (A ) et pondérées en fonction de la densité des protons (B) avec suppression de la graisse montrent une calcification apparaissant comme une zone focale de faible signal sur toutes les séquences (flèches) dans le tendon du sus-épineux


Radiographie

  • Dépôts autour de la tête humérale (souvent supra-épineux).
  • Opacités homogènes à contours lisses ou flous (Gärtner & Heyer).
  • Taille stable au fil du temps (Cho 2010).


Échographie

  • Sensibilité 98 %, spécificité 94 %.
  • Sconfienza (2012) :
  • A : calcification dure (ombre)
  • B : molle (hyperéchogène sans ombre)
  • C : liquidienne (centre anéchogène)


IRM

  • Non systématique (sensibilité 65 %, spécificité 58 %).
  • Dépôts = T1 bas, T2 haut (œdème péri-lésionnel).
  • Utile pour les tissus environnants.


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