La construction européenne débute avec la création de la CECA en 1951, suite au Traité de Paris. Ce traité, en unifiant les industries du charbon et de l'acier de six pays (RFA, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas), pose les bases d'une coopération renforcée pour prévenir les conflits et reconstruire une Europe dévastée par la guerre. La CECA est révolutionnaire : elle crée des institutions supranationales comme la Haute Autorité et jette les bases du marché commun européen.

Inspirée du modèle de la CECA, la CED (Communauté Européenne de Défense) visait à créer une union militaire sous l'égide de la même supranationalité. Cependant, le projet échoue en 1954, principalement à cause du rejet par l'Assemblée française. Ce refus souligne les réticences à déléguer la souveraineté nationale dans des domaines jugés vitaux comme la défense.

Malgré l'échec de la CED, la volonté d'intégration persiste. En 1957, les Traités de Rome sont signés, créant la CEE et Euratom. La CEE érige un marché commun, favorisant la libre circulation au sein des États membres, tandis qu'Euratom se consacre au développement pacifique de l'énergie nucléaire. Cette relance marque une expansion économique et technologique de la construction européenne.

Avec trois communautés distinctes mais complémentaires (CECA, CEE, Euratom), l'Europe fait un nouveau pas vers une unification plus concrète et diversifiée. Le Traité de fusion de 1967 simplifie ces structures en unifiant leurs organes exécutifs, posant les bases de l'Union européenne moderne.