L’Empire byzantin est l'héritier direct de l’Empire romain d’Orient et conserve un certain prestige grâce à sa culture chrétienne orthodoxe. Sa langue officielle est le grec et il est dirigé par un empereur. Cependant, il souffre de divisions internes qui contribuent à son affaiblissement face aux menaces extérieures. Le monde musulman, souvent désigné sous le terme de Dar al-Islam, est une vaste région régie par des préceptes islamiques et dirigée par un calife. Parmi ses villes les plus importantes figurent Bagdad, Cordoue et Le Caire. Ce monde est très avancé scientifiquement, mais connaît de profondes divisions entre chiites et sunnites ainsi qu'entre différentes dynasties, telles que les Omeyyades, les Abbassides, les Fatimides et les Seldjoukides. L’Occident chrétien, quant à lui, est principalement chrétien catholique et connaît un renouveau dès l’an 1000, avec une augmentation de la population et un redémarrage économique. Organisé en une société féodale où le roi est faible face à des seigneurs puissants, son Église joue un rôle central dans la religion, la culture et le savoir. L’expansion chrétienne se manifeste également à travers les croisades.

Dans la région d’Al-Andalus, le nord chrétien et le sud musulman cohabitent. Les musulmans, chrétiens et juifs y vivent ensemble sous un régime de dhimma, ou tolérance des non-musulmans. La ville de Tolède devient un centre intellectuel crucial après sa conquête en 1085 par le roi chrétien Alphonse VI, favorisant la traduction de nombreux textes arabes en latin. Les contributions scientifiques du monde arabe sont significatives, grâce à l'héritage byzantin combiné à des échanges avec l'Asie. Des progrès notables sont réalisés dans les domaines des mathématiques, de l'astronomie, de la médecine, de la pharmacie et de la philosophie, avec des savants éminents tels qu'Ibn Wafid et Al-Zarqali. L’Europe chrétienne, consciente de son retard, ouvre des universités à partir du XIIIe siècle et adopte des politiques de tolérance envers les savants juifs et musulmans pour renforcer leurs royaumes et encourager les conversions.

Les relations entre musulmans et chrétiens oscillent entre conflits, tels que les croisades, et paix, influencées par les échanges intellectuels et commerciaux. Les croisades permettent aux rois de renforcer leur pouvoir en récupérant les terres des seigneurs décédés, réduisant ainsi les conflits internes et augmentant leur autorité. Cela permet également aux royaumes chrétiens de bénéficier des connaissances scientifiques acquises lors des croisades pour instaurer des administrations plus efficaces. Parallèlement, le commerce en Méditerranée se développe. Des villes comme Venise et Gênes deviennent puissantes. Venise, en particulier, se distingue par son soutien à l’Empire byzantin, même si elle finit par détourner la 4e croisade pour prendre Constantinople en 1204. Un réseau de comptoirs s’étend alors de Constantinople à Tana, forgeant un empire commercial prospère et influent.