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MANON LESCAUT- LA MORT DE MANON

Définition

Manon Lescaut
Un roman de l'Abbé Prévost publié pour la première fois en 1731 dans le volume sept de 'Mémoires et aventures d'un homme de qualité'. C'est une histoire d'amour tragique entre le jeune chevalier des Grieux et Manon Lescaut.

Le contexte de 'La mort de Manon'

Dans le passage 'La mort de Manon', tiré du roman 'Manon Lescaut' de l'Abbé Prévost, nous assistons à un moment crucial qui clôt l'histoire d'amour entre le Chevalier des Grieux et Manon. Cet épisode apparaît comme la conclusion tragique des aventures tumultueuses des deux amants.

L'intrigue centrale

L'intrigue de 'Manon Lescaut' se concentre sur la passion amoureuse et destructrice entre des Grieux et Manon. Leur histoire est marquée par des errements, des choix impulsifs, des exils et des retrouvailles tragiques qui culminent dans la mort de Manon. Le passage de sa mort symbolise l'aboutissement inéluctable de leur destin désastreux, engendré par leur amour aveugle.

PROBLEMATIQUE . Comment le récit douloureux de Des Grieux sublime la mort de Manon?

UN RECIT DOULOUREUX

1. « Pardonnez, si j'achève ... »

Le narrateur s'adresse directement au lecteur, ce qui crée une proximité et une implication émotionnelle. L'emploi du verbe « pardonnez » traduit la douleur et la difficulté de raconter cet événement. Le ton est empreint de solennité et de gravité, marquant l’importance de ce moment dans le récit. Le verbe « achève » porte une double signification : celle de terminer son récit et celle de revivre symboliquement la mort de Manon, ce qui amplifie l’émotion tragique.

La mort de Manon est désignée par des périphrases : « un récit qui me tue » ; « un malheur qui n’eut jamais d’exemple ». De plus ces périphrases ont également une valeur d’hyperbole ce qui renforce la tristesse de Des Grieux.

On peut également noter que les champs lexicaux du récit et de la tragédie sont associés dans le premier paragraphe pour souligner la difficulté pour Des Grieux de revenir sur ces événements : « récit » ; « raconte » ; « exprimer » / « malheur » ; « pleurer » ; « horreur ».

Enfin, on voit que Des Grieux ne se sent pas capable de tourner la page. Il affirme : « toute ma vie est destinée à le pleurer », puis, « je le porte sans cesse dans ma mémoire ». Ici, le présent d’habitude et la négation « sans cesse » insistent sur le fait que Des Grieux est constamment rappelé à son deuil.

LA DESCRIPTION DE LA MORT DE MANON

La mort de Manon est décrite avec une grande sensibilité, mettant en avant la beauté tragique de la scène. Prévost utilise un langage poétique pour évoquer la fragilité de Manon, qui, même à l'agonie, conserve une grâce et une dignité touchantes. Des Grieux, narrateur de l'histoire, exprime son impuissance et sa douleur face à la perte de celle qu'il aime. Cette scène est marquée par une tension entre l'amour passionné de Des Grieux et l'inéluctabilité de la mort.

On remarque d’emblée le changement de temps (« avions passé » = plus que parfait) qui indique le début du récit au passé. De plus, le pronom « nous » projette le lecteur dans un temps où Manon était encore en vie.

La première phrase donne une image paisible grâce à l’adverbe complément circonstanciel de manière « tranquillement ».

Cette tranquillité est confirmée par la douceur du propos qui suit : « je croyais ma chère maîtresse endormie ». On remarque que Manon est ici désignée par une périphrase qui insiste sur son importance pour Des Grieux.

Cependant, le verbe modalisateur « croyais » montre bien que ce n’est qu’une illusion.

Ici, la mort est associée au sommeil, ce qui donne l’image d’un départ noble et sublime, après tant de troubles et d’aventures.

Ce calme est confirmé par l’attitude de Des Grieux : « je n’osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. » Il ne réalise pas encore que sa maîtresse se meurt.

Toutefois le retour du récit au passé simple « je m’aperçus » avec l’indication temporelle « dès le point du jour » vient troubler ce court moment d’apaisement dans la vie des deux jeunes amants. En effet, les mains de Manon sont « froides et tremblantes ».

Par déni, Des Grieux pense qu’elle souffre simplement du froid : « je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Le « sein » désignant le cœur par métonymie, on voit qu’il semble penser que l’amour peut venir à bout de tous les maux.

Ce déni se poursuit quelques lignes plus tard, quand Manon lui confie qu’elle se sent mourir et qu’il pense qu’elle exagère : « je ne pris d’abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l’infortune ».

Il pense d’ailleurs encore une fois pouvoir la guérir avec son amour : « je n’y répondis que par les tendres consolations de l’amour. »

Le lexique du toucher dans ces quelques lignes : « touchant » ; « main » ; « échauffer » ; « saisir » évoque un dernier contact entre les deux amants.

La première fois que Manon apparaît éveillée, désignée par le pronom « elle », elle semble très diminuée : sa voix est « faible » et elle doit faire un « effort » pour « saisir » les mains de Des Grieux.

Elle est par ailleurs consciente que sa fin est proche et affirme, dans des paroles rapportées au discours indirect « qu’elle se croyait à sa dernière heure ».

La mort est une nouvelle fois évoquée avec pudeur, sous la forme d’une périphrase, ce qui est un peu contradictoire quand on voit le comportement des amants dans le reste du récit.

Après cet aveu, Des Grieux prend bien vite conscience de la situation. Ce basculement est exprimé par la conjonction de coordination « Mais » qui vient contredire son déni et ses faux espoirs.

Ici, on remarque que Manon n’a plus la force de parler, c’est son corps qui exprime son trépas avec des « soupirs » qui laissent place au « silence », puis ce n’est plus qu’un « serrement de ses mains ». On constate bien que Des Grieux cherche à rendre de manière précise les derniers instants de Manon.

Si le départ de la vie du corps de Manon est clairement évoqué ici, on peut également noter le passage du discours indirect au discours narrativisé : “je ne lui répondis que par les tendre consolation de l’amour” qui évoque la fin de la communication entre les deux amants.

La scène se fait en fait de plus en plus silencieuse, les “soupirs” sont remplacés par le “silence” et le discours est de plus en plus distant de la scène.

Finalement, sa mort, silencieuse et calme, est désignée par une périphrase : « la fin de ses malheurs ». Cela permet de considérer la fin du personnage comme une libération, et de sublimer ses derniers instants en montrant qu’elle quitte une société qui la marginalise et la violente.


A retenir :

Cet extrait illustre la puissance émotionnelle du récit de l’abbé Prévost, où l’amour et la mort se confondent. Par le biais d’un style à la fois sobre et pathétique, l’auteur explore les thèmes de la passion, de la perte et de la condition humaine face à la fatalité. Le lecteur est invité à partager le désespoir de Des Grieux, faisant de cet épisode un moment clé de l’œuvre.



MANON LESCAUT- LA MORT DE MANON

Définition

Manon Lescaut
Un roman de l'Abbé Prévost publié pour la première fois en 1731 dans le volume sept de 'Mémoires et aventures d'un homme de qualité'. C'est une histoire d'amour tragique entre le jeune chevalier des Grieux et Manon Lescaut.

Le contexte de 'La mort de Manon'

Dans le passage 'La mort de Manon', tiré du roman 'Manon Lescaut' de l'Abbé Prévost, nous assistons à un moment crucial qui clôt l'histoire d'amour entre le Chevalier des Grieux et Manon. Cet épisode apparaît comme la conclusion tragique des aventures tumultueuses des deux amants.

L'intrigue centrale

L'intrigue de 'Manon Lescaut' se concentre sur la passion amoureuse et destructrice entre des Grieux et Manon. Leur histoire est marquée par des errements, des choix impulsifs, des exils et des retrouvailles tragiques qui culminent dans la mort de Manon. Le passage de sa mort symbolise l'aboutissement inéluctable de leur destin désastreux, engendré par leur amour aveugle.

PROBLEMATIQUE . Comment le récit douloureux de Des Grieux sublime la mort de Manon?

UN RECIT DOULOUREUX

1. « Pardonnez, si j'achève ... »

Le narrateur s'adresse directement au lecteur, ce qui crée une proximité et une implication émotionnelle. L'emploi du verbe « pardonnez » traduit la douleur et la difficulté de raconter cet événement. Le ton est empreint de solennité et de gravité, marquant l’importance de ce moment dans le récit. Le verbe « achève » porte une double signification : celle de terminer son récit et celle de revivre symboliquement la mort de Manon, ce qui amplifie l’émotion tragique.

La mort de Manon est désignée par des périphrases : « un récit qui me tue » ; « un malheur qui n’eut jamais d’exemple ». De plus ces périphrases ont également une valeur d’hyperbole ce qui renforce la tristesse de Des Grieux.

On peut également noter que les champs lexicaux du récit et de la tragédie sont associés dans le premier paragraphe pour souligner la difficulté pour Des Grieux de revenir sur ces événements : « récit » ; « raconte » ; « exprimer » / « malheur » ; « pleurer » ; « horreur ».

Enfin, on voit que Des Grieux ne se sent pas capable de tourner la page. Il affirme : « toute ma vie est destinée à le pleurer », puis, « je le porte sans cesse dans ma mémoire ». Ici, le présent d’habitude et la négation « sans cesse » insistent sur le fait que Des Grieux est constamment rappelé à son deuil.

LA DESCRIPTION DE LA MORT DE MANON

La mort de Manon est décrite avec une grande sensibilité, mettant en avant la beauté tragique de la scène. Prévost utilise un langage poétique pour évoquer la fragilité de Manon, qui, même à l'agonie, conserve une grâce et une dignité touchantes. Des Grieux, narrateur de l'histoire, exprime son impuissance et sa douleur face à la perte de celle qu'il aime. Cette scène est marquée par une tension entre l'amour passionné de Des Grieux et l'inéluctabilité de la mort.

On remarque d’emblée le changement de temps (« avions passé » = plus que parfait) qui indique le début du récit au passé. De plus, le pronom « nous » projette le lecteur dans un temps où Manon était encore en vie.

La première phrase donne une image paisible grâce à l’adverbe complément circonstanciel de manière « tranquillement ».

Cette tranquillité est confirmée par la douceur du propos qui suit : « je croyais ma chère maîtresse endormie ». On remarque que Manon est ici désignée par une périphrase qui insiste sur son importance pour Des Grieux.

Cependant, le verbe modalisateur « croyais » montre bien que ce n’est qu’une illusion.

Ici, la mort est associée au sommeil, ce qui donne l’image d’un départ noble et sublime, après tant de troubles et d’aventures.

Ce calme est confirmé par l’attitude de Des Grieux : « je n’osais pousser le moindre souffle, dans la crainte de troubler son sommeil. » Il ne réalise pas encore que sa maîtresse se meurt.

Toutefois le retour du récit au passé simple « je m’aperçus » avec l’indication temporelle « dès le point du jour » vient troubler ce court moment d’apaisement dans la vie des deux jeunes amants. En effet, les mains de Manon sont « froides et tremblantes ».

Par déni, Des Grieux pense qu’elle souffre simplement du froid : « je les approchai de mon sein, pour les échauffer. Le « sein » désignant le cœur par métonymie, on voit qu’il semble penser que l’amour peut venir à bout de tous les maux.

Ce déni se poursuit quelques lignes plus tard, quand Manon lui confie qu’elle se sent mourir et qu’il pense qu’elle exagère : « je ne pris d’abord ce discours que pour un langage ordinaire dans l’infortune ».

Il pense d’ailleurs encore une fois pouvoir la guérir avec son amour : « je n’y répondis que par les tendres consolations de l’amour. »

Le lexique du toucher dans ces quelques lignes : « touchant » ; « main » ; « échauffer » ; « saisir » évoque un dernier contact entre les deux amants.

La première fois que Manon apparaît éveillée, désignée par le pronom « elle », elle semble très diminuée : sa voix est « faible » et elle doit faire un « effort » pour « saisir » les mains de Des Grieux.

Elle est par ailleurs consciente que sa fin est proche et affirme, dans des paroles rapportées au discours indirect « qu’elle se croyait à sa dernière heure ».

La mort est une nouvelle fois évoquée avec pudeur, sous la forme d’une périphrase, ce qui est un peu contradictoire quand on voit le comportement des amants dans le reste du récit.

Après cet aveu, Des Grieux prend bien vite conscience de la situation. Ce basculement est exprimé par la conjonction de coordination « Mais » qui vient contredire son déni et ses faux espoirs.

Ici, on remarque que Manon n’a plus la force de parler, c’est son corps qui exprime son trépas avec des « soupirs » qui laissent place au « silence », puis ce n’est plus qu’un « serrement de ses mains ». On constate bien que Des Grieux cherche à rendre de manière précise les derniers instants de Manon.

Si le départ de la vie du corps de Manon est clairement évoqué ici, on peut également noter le passage du discours indirect au discours narrativisé : “je ne lui répondis que par les tendre consolation de l’amour” qui évoque la fin de la communication entre les deux amants.

La scène se fait en fait de plus en plus silencieuse, les “soupirs” sont remplacés par le “silence” et le discours est de plus en plus distant de la scène.

Finalement, sa mort, silencieuse et calme, est désignée par une périphrase : « la fin de ses malheurs ». Cela permet de considérer la fin du personnage comme une libération, et de sublimer ses derniers instants en montrant qu’elle quitte une société qui la marginalise et la violente.


A retenir :

Cet extrait illustre la puissance émotionnelle du récit de l’abbé Prévost, où l’amour et la mort se confondent. Par le biais d’un style à la fois sobre et pathétique, l’auteur explore les thèmes de la passion, de la perte et de la condition humaine face à la fatalité. Le lecteur est invité à partager le désespoir de Des Grieux, faisant de cet épisode un moment clé de l’œuvre.


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