I - Les éléments constitutifs de la responsabilité
Une victime d’un dommage peut engager la responsabilité civile de l’auteur si elle prouve trois éléments :
- Le dommage : il doit être certain, personnel, légitime et direct.
- Le fait générateur : l’événement qui a causé le dommage.
- Le lien de causalité : la preuve que le fait générateur a causé le dommage.
Deux régimes existent :
- Responsabilité fondée sur la faute → il faut prouver un comportement fautif.
- Responsabilité fondée sur le risque → pas besoin de prouver la faute, il suffit d’établir que le fait s’est produit.
II - La responsabilité contractuelle
A - La faute contractuelle
Si une victime a un contrat avec l’auteur du dommage, elle peut engager sa responsabilité contractuelle (article 1231-1 du Code civil).
➡ Responsabilité subjective : il faut prouver que l’auteur a eu un comportement fautif.
B - Obligation de moyen et obligation de résultat
- Obligation de moyen : le débiteur doit mettre tous les moyens nécessaires pour obtenir un résultat.
- Obligation de résultat : le débiteur s’engage à obtenir un résultat précis.
C - Obligation de sécurité
- Présente dans les contrats de transport, de vente, de travail…
- Si elle est violée → responsabilité contractuelle engagée.
- Peut être une obligation de moyen ou de résultat selon la situation.
D - Clauses de responsabilité
- Clause limitative de responsabilité : réduit la responsabilité contractuelle dans le contrat.
- Clause d’exonération de responsabilité : annule la responsabilité en cas d’inexécution.
- ⚠ Certaines clauses sont illégales si elles concernent les obligations principales du contrat.
III - La responsabilité extra-contractuelle
A - Le fait personnel
L’auteur d’un dommage peut voir sa responsabilité engagée s’il a commis une faute (article 1240 du Code civil).
➡ La victime doit prouver la faute pour obtenir réparation.
B - Le fait d’autrui
- Un individu peut être responsable des fautes commises par d’autres (ex : parents pour enfants mineurs, employeurs pour salariés).
- Responsabilité objective : la victime n’a pas besoin de prouver la faute du responsable.
C - Le fait des choses
- Un propriétaire est responsable des dommages causés par une chose (article 1242 du Code civil).
- Responsabilité objective : il suffit de prouver que la chose a causé le dommage.
D - Le fait des animaux
- Le propriétaire d’un animal est responsable des dommages qu’il cause (article 1243 du Code civil).
- Responsabilité objective : la victime n’a pas besoin de prouver la faute du propriétaire.
E - La ruine des bâtiments
- Responsabilité du propriétaire en cas de dommage dû à un défaut d’entretien ou un vice de construction (article 1244 du Code civil).
IV - Les régimes spéciaux
A - Le préjudice écologique
- Dommages causés aux écosystèmes ou aux bénéfices collectifs de l’environnement.
- Réparation en priorité par la nature (dépollution, remise en état…).
- Un particulier ne peut pas agir seul, il doit passer par une association ou une autorité publique.
B - L’accident du travail
- Le salarié peut demander une réparation sans prouver la faute de l’employeur.
- Indemnisation forfaitaire : des indemnités sont versées par la Sécurité sociale et l’employeur.
C - L’accident de la circulation
- Responsabilité fondée sur le risque : le propriétaire d’un véhicule est responsable des dommages causés, même sans faute.
- Assurance obligatoire pour couvrir ces risques.
D - Les produits défectueux
- Responsabilité objective et extra-contractuelle du fabricant ou du fournisseur.
- La victime doit prouver :
- Un dommage causé par le produit (> 500€).
- Un défaut de sécurité du produit.
- Le lien de causalité entre le produit et le dommage.
Résumé
- Responsabilité contractuelle = fondée sur un contrat, il faut prouver une faute.
- Responsabilité extra-contractuelle = hors contrat, peut être fondée sur la faute ou le risque.
- Régimes spéciaux = responsabilité adaptée à certaines situations (travail, circulation, écologie…).