L'inconscient freudien est une des notions fondamentales de la psychanalyse. Sigmund Freud, considéré comme le père de cette discipline, est l'un des premiers à avoir systématisé l'étude de l'inconscient. Selon Freud, l'inconscient renferme des désirs refoulés, souvent d'ordre sexuel, et des conflits non résolus de l'enfance. Ces éléments sont inaccessibles directement à la conscience, mais ils influencent néanmoins le comportement, les pensées et les émotions. Freud imaginait l'esprit humain comme un iceberg, avec la petite partie émergée représentant la conscience, et la grande partie immergée symbolisant l'inconscient. Pour Freud, rendre accessible le contenu de l'inconscient à travers la psychanalyse permettrait de comprendre et de soigner certains troubles mentaux.

Les mécanismes de défense sont des stratégies psychologiques inconscientes mises en place par le moi pour se protéger de l'anxiété provoquée par des pulsions inacceptables. Parmi les mécanismes identifiés par Freud et ses successeurs figurent le refoulement, la projection, le déni, la rationalisation, le déplacement et la sublimation. Le refoulement concerne l’éjection de pensées hors de la conscience, tandis que la projection attribue à autrui des désirs ou sentiments que l'on éprouve. La sublimation, quant à elle, transforme des pulsions inacceptables en activités socialement valorisées.

Freud considérait les rêves comme "la voie royale vers l'inconscient". Selon lui, les rêves sont l'expression déguisée de désirs inconscients refoulés. Dans l'analyse des rêves, Freud distingue le contenu manifeste, soit le récit apparent du rêve, du contenu latent, correspondant aux désirs inconscients qui s'y expriment. L'interprétation des rêves permet donc de prendre conscience de ces désirs et d'intégrer les éléments inconscients dans le conscient. Cette méthode est centrale dans la psychanalyse, car elle fournit un accès privilégié aux processus inconscients de l'esprit.

Carl Gustav Jung, l'un des disciples de Freud, a enrichi la notion d'inconscient en introduisant le concept d'inconscient collectif. Contrairement à l'inconscient personnel de Freud, qui est le résultat des expériences individuelles, l'inconscient collectif est partagé par toute l'humanité. Selon Jung, il comprend des archétypes, c'est-à-dire des images primordiales et symboliques, telles que la Mère, le Héros ou l'Ombre, qui se manifestent dans les mythes, les rêves et les productions culturelles. Jung accorde un rôle essentiel à ces éléments collectifs dans la structuration de la psyché humaine et la formation de l'identité individuelle.

Avec l'essor des neurosciences, l'étude de l'inconscient prend une nouvelle dimension. Les neurosciences cognitives explorent comment certaines activités mentales échappant à la conscience, telles que la perception subliminale ou les processus automatiques, influencent les comportements. Les recherches montrent que le cerveau traite une quantité d'informations bien plus importante que ce que la conscience peut gérer. Certainement, cela suggère que de nombreuses décisions et actions sont prises hors du champ de la conscience. Ces avancées permettent de reconsidérer l'inconscient sur une base empirique et scientifique, en intégrant les connaissances des sciences modernes.