Au début de la Seconde Guerre mondiale, le Québec était une province dominée par une forte culture francophone et catholique. Le sentiment initial envers la guerre était généralement réticent, la mémoire de la Première Guerre mondiale et ses sacrifices étant encore présente dans l'esprit collectif. De plus, la montée des tensions politiques autour de la question de la conscription qui avait marqué la société québécoise restait vive.

Malgré une opposition initiale, le Québec s'est progressivement impliqué dans l'effort de guerre. De nombreux Québécois ont rejoint volontairement les forces armées, participant activement aux combats sur différents fronts. L'économie québécoise a également été mobilisée, avec une augmentation significative de la production industrielle pour répondre aux besoins militaires, incluant la production d'armes et de munitions.

Les femmes québécoises ont joué un rôle crucial en entrant massivement sur le marché du travail pour remplacer les hommes partis au front et en contribuant aux efforts de construction et de production manufacturière. Cette période a marqué un tournant dans la modernisation du Québec, avec une industrialisation accélérée et une urbanisation croissante.

La conscription a été un sujet extrêmement controversé au Québec. En 1944, le gouvernement canadien a imposé la conscription pour soutenir les forces combattantes sur le front européen en raison des pertes de soldats. Cette décision a conduit à d'importantes tensions au Québec, un fort sentiment anti-conscription prévalant dans la société. Le plébiscite de 1942 avait déjà révélé un fort rejet de la conscription chez les Québécois, un contraste frappant avec le reste du Canada.

Les tensions ont atteint leur paroxysme lors de l'imposition de la conscription, créant des fractures politiques et sociales importantes. Malgré tout, la contribution militaire québécoise a continué, et plusieurs militaires québécois se sont distingués par leur bravoure et leur dévouement sur le champ de bataille.