Partielo | Créer ta fiche de révision en ligne rapidement

Histoire de la mixité filles-garçons à l’école – Une révolution inachevée

I. Introduction

La mixité scolaire, instaurée en France dans les années 1970, devait promouvoir l’égalité entre les sexes.

Pourtant, malgré son officialisation, elle reste inachevée et inégale. Les stéréotypes de genre persistent dans les filières, les choix d’orientation et les pratiques pédagogiques, engendrant des inégalités durables dans les parcours professionnels et sociaux.

Problématique : Pourquoi, malgré la mixité formelle, les parcours scolaires restent-ils aussi genrés ? Quels en sont les mécanismes et les conséquences ?

II. Constat actuel (à partir de 2020)

1. Disparités dans les filières

Santé-social :

81% de filles (ex. : infirmière, assistante sociale).

  • Causes : Représentation sociale du "care" (soin) associé au féminin.

Informatique et numérique :

79% de garçons (ex. : développeur, ingénieur en informatique).

  • Causes : Image "masculine" des métiers tech, manque de modèles féminins.

Sciences de l’ingénieur (SI) :

Moins de 20% de filles.

  • Causes : Auto-censure, stéréotypes ("les maths, c’est pour les garçons").

Enseignements d’exploration (ex. : 2018) :

Méthodes et pratiques scientifiques : 53% de filles en seconde, mais seulement 48% en terminale S.

SVT : 50% des filles en terminale S contre 27% des garçons.

Littéraire (L) : Très peu de garçons (moins de 10%).

2. Enseignement professionnel

Filles :

  • Majoritaires dans les filières de services (ex. : coiffure, secrétariat).
  • Moins présentes en apprentissage (sauf dans les formations supérieures).

Garçons :

  • Surreprésentés dans les filières industrielles (ex. : mécanique, BTP).


Conclusion : La mixité n’est pas atteinte, même dans les filières générales.

III. Causes de cette répartition sexuée

1. Stéréotypes sociaux et éducation genrée

Dès l’enfance :

Jouets (poupées vs voitures), activités (danse vs foot).

Attentes différenciées :

  • Filles : "Sois sage, soigne ton écriture".
  • Garçons : "Sois fort, ne pleure pas".

Rôle des parents et enseignants :

Encouragements différenciés (ex. : "Tu es douée en français" vs "Tu es fort en maths").







2. Le curriculum caché (Nicole Mosconi)

Définition

Le curriculum caché
Normes implicites transmises par l’école sans être enseignées.

Exemples :

Filles : Plus souvent interrogées sur des sujets "littéraires".

Garçons : Tolérance envers leur indiscipline ("C’est normal, ce sont des garçons").

3. Auto-sélection et conformité de genre

Effet Pygmalion :

Les attentes des profs influencent les performances.

Ex : En géométrie, les filles sous-performent si on leur dit que "c’est une matière masculine".

Projet professionnel genré :

Filles : Privilégient les métiers "utiles" (santé, enseignement).

Garçons : Visent des métiers "prestigieux" (ingénieur, informatique).

IV. Conséquences de la non-mixité

1. Appauvrissement des compétences

Garçons :

Difficultés en expression artistique et émotionnelle.

Moins à l’aise dans les métiers du care.

Filles :

Moins confiantes dans les espaces compétitifs (sport, prise de parole).

Auto-censure dans les filières scientifiques.

2. Inégalités professionnelles futures

Double différenciation (Danièle Kergoat) :

Horizontale : Métiers genrés (ex. : infirmière vs ingénieur).

Verticale : Hiérarchisation (hommes aux postes de direction).

Écarts de salaire : Les filières "féminines" sont moins rémunératrices.

3. Paradoxe scolaire

Filles :

Meilleure réussite scolaire (moins de redoublement, plus de bacs).

Mais s’orientent vers des filières moins valorisées (littéraire, paramédical).

Garçons :

Plus souvent en filières scientifiques rentables, mais moins diplômés en moyenne.

V. Concepts clés

Définition

Curriculum caché
Normes implicites transmises par l’école (ex. : attentes genrées).
Double différenciation
Séparation (horizontale) et hiérarchisation (verticale) des métiers.
Auto-sélection
Choix d’orientation influencés par les stéréotypes de genre.

Histoire de la mixité filles-garçons à l’école – Une révolution inachevée

I. Introduction

La mixité scolaire, instaurée en France dans les années 1970, devait promouvoir l’égalité entre les sexes.

Pourtant, malgré son officialisation, elle reste inachevée et inégale. Les stéréotypes de genre persistent dans les filières, les choix d’orientation et les pratiques pédagogiques, engendrant des inégalités durables dans les parcours professionnels et sociaux.

Problématique : Pourquoi, malgré la mixité formelle, les parcours scolaires restent-ils aussi genrés ? Quels en sont les mécanismes et les conséquences ?

II. Constat actuel (à partir de 2020)

1. Disparités dans les filières

Santé-social :

81% de filles (ex. : infirmière, assistante sociale).

  • Causes : Représentation sociale du "care" (soin) associé au féminin.

Informatique et numérique :

79% de garçons (ex. : développeur, ingénieur en informatique).

  • Causes : Image "masculine" des métiers tech, manque de modèles féminins.

Sciences de l’ingénieur (SI) :

Moins de 20% de filles.

  • Causes : Auto-censure, stéréotypes ("les maths, c’est pour les garçons").

Enseignements d’exploration (ex. : 2018) :

Méthodes et pratiques scientifiques : 53% de filles en seconde, mais seulement 48% en terminale S.

SVT : 50% des filles en terminale S contre 27% des garçons.

Littéraire (L) : Très peu de garçons (moins de 10%).

2. Enseignement professionnel

Filles :

  • Majoritaires dans les filières de services (ex. : coiffure, secrétariat).
  • Moins présentes en apprentissage (sauf dans les formations supérieures).

Garçons :

  • Surreprésentés dans les filières industrielles (ex. : mécanique, BTP).


Conclusion : La mixité n’est pas atteinte, même dans les filières générales.

III. Causes de cette répartition sexuée

1. Stéréotypes sociaux et éducation genrée

Dès l’enfance :

Jouets (poupées vs voitures), activités (danse vs foot).

Attentes différenciées :

  • Filles : "Sois sage, soigne ton écriture".
  • Garçons : "Sois fort, ne pleure pas".

Rôle des parents et enseignants :

Encouragements différenciés (ex. : "Tu es douée en français" vs "Tu es fort en maths").







2. Le curriculum caché (Nicole Mosconi)

Définition

Le curriculum caché
Normes implicites transmises par l’école sans être enseignées.

Exemples :

Filles : Plus souvent interrogées sur des sujets "littéraires".

Garçons : Tolérance envers leur indiscipline ("C’est normal, ce sont des garçons").

3. Auto-sélection et conformité de genre

Effet Pygmalion :

Les attentes des profs influencent les performances.

Ex : En géométrie, les filles sous-performent si on leur dit que "c’est une matière masculine".

Projet professionnel genré :

Filles : Privilégient les métiers "utiles" (santé, enseignement).

Garçons : Visent des métiers "prestigieux" (ingénieur, informatique).

IV. Conséquences de la non-mixité

1. Appauvrissement des compétences

Garçons :

Difficultés en expression artistique et émotionnelle.

Moins à l’aise dans les métiers du care.

Filles :

Moins confiantes dans les espaces compétitifs (sport, prise de parole).

Auto-censure dans les filières scientifiques.

2. Inégalités professionnelles futures

Double différenciation (Danièle Kergoat) :

Horizontale : Métiers genrés (ex. : infirmière vs ingénieur).

Verticale : Hiérarchisation (hommes aux postes de direction).

Écarts de salaire : Les filières "féminines" sont moins rémunératrices.

3. Paradoxe scolaire

Filles :

Meilleure réussite scolaire (moins de redoublement, plus de bacs).

Mais s’orientent vers des filières moins valorisées (littéraire, paramédical).

Garçons :

Plus souvent en filières scientifiques rentables, mais moins diplômés en moyenne.

V. Concepts clés

Définition

Curriculum caché
Normes implicites transmises par l’école (ex. : attentes genrées).
Double différenciation
Séparation (horizontale) et hiérarchisation (verticale) des métiers.
Auto-sélection
Choix d’orientation influencés par les stéréotypes de genre.
Retour

Actions

Actions