La mixité scolaire, instaurée en France dans les années 1970, devait promouvoir l’égalité entre les sexes.
Pourtant, malgré son officialisation, elle reste inachevée et inégale. Les stéréotypes de genre persistent dans les filières, les choix d’orientation et les pratiques pédagogiques, engendrant des inégalités durables dans les parcours professionnels et sociaux.
Problématique : Pourquoi, malgré la mixité formelle, les parcours scolaires restent-ils aussi genrés ? Quels en sont les mécanismes et les conséquences ?
Santé-social :
81% de filles (ex. : infirmière, assistante sociale).
- Causes : Représentation sociale du "care" (soin) associé au féminin.
Informatique et numérique :
79% de garçons (ex. : développeur, ingénieur en informatique).
- Causes : Image "masculine" des métiers tech, manque de modèles féminins.
Sciences de l’ingénieur (SI) :
Moins de 20% de filles.
- Causes : Auto-censure, stéréotypes ("les maths, c’est pour les garçons").
Enseignements d’exploration (ex. : 2018) :
Méthodes et pratiques scientifiques : 53% de filles en seconde, mais seulement 48% en terminale S.
SVT : 50% des filles en terminale S contre 27% des garçons.
Littéraire (L) : Très peu de garçons (moins de 10%).
Filles :
- Majoritaires dans les filières de services (ex. : coiffure, secrétariat).
- Moins présentes en apprentissage (sauf dans les formations supérieures).
Garçons :
- Surreprésentés dans les filières industrielles (ex. : mécanique, BTP).
Conclusion : La mixité n’est pas atteinte, même dans les filières générales.
Dès l’enfance :
Jouets (poupées vs voitures), activités (danse vs foot).
Attentes différenciées :
- Filles : "Sois sage, soigne ton écriture".
- Garçons : "Sois fort, ne pleure pas".
Rôle des parents et enseignants :
Encouragements différenciés (ex. : "Tu es douée en français" vs "Tu es fort en maths").
Exemples :
Filles : Plus souvent interrogées sur des sujets "littéraires".
Garçons : Tolérance envers leur indiscipline ("C’est normal, ce sont des garçons").
Effet Pygmalion :
Les attentes des profs influencent les performances.
Ex : En géométrie, les filles sous-performent si on leur dit que "c’est une matière masculine".
Projet professionnel genré :
Filles : Privilégient les métiers "utiles" (santé, enseignement).
Garçons : Visent des métiers "prestigieux" (ingénieur, informatique).
Garçons :
Difficultés en expression artistique et émotionnelle.
Moins à l’aise dans les métiers du care.
Filles :
Moins confiantes dans les espaces compétitifs (sport, prise de parole).
Auto-censure dans les filières scientifiques.
Double différenciation (Danièle Kergoat) :
Horizontale : Métiers genrés (ex. : infirmière vs ingénieur).
Verticale : Hiérarchisation (hommes aux postes de direction).
Écarts de salaire : Les filières "féminines" sont moins rémunératrices.
Filles :
Meilleure réussite scolaire (moins de redoublement, plus de bacs).
Mais s’orientent vers des filières moins valorisées (littéraire, paramédical).
Garçons :
Plus souvent en filières scientifiques rentables, mais moins diplômés en moyenne.