1 – Physiopathologie de la Goutte
1.1 – Définition
La goutte est un trouble du métabolisme de l’acide urique, souvent d’origine familiale, entraînant une hyperuricémie prolongée. Cela se manifeste par des précipitations de cristaux d’urates, provoquant des crises d’arthrite aiguë ou une atteinte rénale.
- Hyperuricémie : Taux élevé d’acide urique dans le sang.
- Urates : Cristaux, sels d’acide urique.
1.2 – Facteurs Étiologiques et Risques
1.2.1 – Goutte Primitive
- Surtout chez les hommes après 40 ans ; augmentation chez les femmes ménopausées.
- Alimentation : Riche en purines (gibiers, abats, poissons forts, épinards, chocolat).
- Consommation : Alcool fort, sodas riches en fructose, alimentation riche en calories.
- Facteurs génétiques.
- Uricémie normale : 40 à 50 mg/l (300 μmol/l).
- Hyperuricémie : > 70 mg/l chez les hommes, > 60 mg/l chez les femmes.
1.2.2 – Goutte Secondaire
- Pathologies : Insuffisance rénale chronique, hémopathies malignes.
- Médicaments : Diurétiques, salicylés à faibles doses, immunosuppresseurs.
- Syndrome métabolique : HTA, diabète, obésité.
1.3 – Modes de Dépistage et Diagnostic
- Manifestations cliniques : Gonflement, rougeur, douleur (gros orteil, genou, main).
- Analyses biologiques : Syndrome inflammatoire (VS, CRP), hyperuricémie, fonction rénale.
- Exploration articulaire : Échographie, ponction articulaire.
1.4 – Signes Cliniques Caractéristiques
1.4.1 – Accès Aigu : Crise de Goutte
Survient après une phase d’hyperuricémie prolongée.
- Douleur brutale, souvent nocturne, touchant principalement le gros orteil.
- L’articulation est tuméfiée et enflammée.
1.5 – Complications
- Goutte chronique : Gêne articulaire permanente, crises fréquentes.
- Formation de tophi cutanés.
- Lithiase rénale et, dans de rares cas, insuffisance rénale.
- Risque cardiovasculaire accru.
1.6 – Conseils Hygiéno-Diététiques
1.6.1 – Régime Alimentaire
- Éviter les aliments riches en purines (poissons forts, abats).
- Limiter l’alcool et les jus riches en fructose.
- Favoriser les eaux alcalines et les produits laitiers pauvres en graisses.
1.6.2 – Hygiène de Vie
- Activité physique modérée, repos lors des crises.
- Application de glace sur l’articulation douloureuse.
- Régime hypocalorique en cas de surpoids.
2 – Pharmacie Clinique : Prise en Charge Thérapeutique
2.1 – But Thérapeutique
Traitement des crises aiguës et mise en place d’un traitement de fond pour diminuer l’uricémie (valeur cible : 60 mg/L).
2.2 – Classes Pharmacologiques
2.2.1 – Traitement de la Crise
2.2.1.1 – COLCHICINE®
- Mécanisme d’action : Diminue la précipitation des cristaux et l'inflammation.
- Posologie : 1 mg puis 0,5 mg après 1h, suivi de 0,5 mg 2-3 fois/jour.
- Effets indésirables : Diarrhées, nausées.
2.2.1.2 – COLCHIMAX®
Association de colchicine avec tiémonium pour les douleurs intestinales.
2.2.1.3 – AINS (Indométacine, Kétoprofène, Ibuprofène)
- Utilisés en cas de contre-indication à la colchicine.
2.2.1.4 – CORTICOÏDES
- Utilisés dans les formes rebelles ou en cas de CI aux AINS.
2.2.1.5 – ILARIS®
- Anticorps monoclonal en dernière intention.
2.2.2 – Traitement de Fond
2.2.2.1 – ZYLORIC® (Allopurinol)
- Mécanisme : Inhibiteur de la xanthine oxydase.
- Posologie : 100 mg/jour, ajustée selon l'uricémie.
- Effets indésirables : Toxidermies graves, crises de goutte.
2.2.2.2 – ADENURIC® (Fébuxostat)
- Meilleure tolérance que l’allopurinol.
- Posologie : 80 mg/jour, ajustée si nécessaire.
- Effets indésirables : Diarrhées, nausées, toxidermies.