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GF 70-90

GF 70-90

1 — Nouvelles crises et tensions après la Détente (1970 — 1979)


A. Les chocs pétroliers : crise économique et nouvelle donne internationale


Introduction : un système monétaire international en difficulté


  • 1970 : système monétaire international (SMI) de Bretton Woods déréglé
  • EF balance des paiements américaine déficitaire = accumulation de dollars hors-USA (EURODOLLARS et PETRODOLLARS)


Les déséquilibres américains


  • Guerre du Vietnam : puissance américaine menacée sur plan économique (dépenses liées au conflit devaient relancer l’économie MAIS creusent le déficit budgétaire).


  • 1971 : importations augmentent DONC déficit commercial
  • Désormais, les DEFICITS JUMEAUX (hausse simultanée du déficit budgétaire et du déficit courant aux USA) sont la caractéristique de l'économie américaine. Quelle durabilité pour ce double déficit ?


Les eurodollars et pétrodollars


  • Eurodollars : avoirs bancaires libellés en dollars circulant à l'extérieur des Etats-Unis (surtout en Europe). Sont une monnaie scripturale.


  • Pétrodollars : avoirs bancaires libellés en dollars circulant à l'extérieur des Etats-Unis détenus par les Etats exportateurs de pétrole.


  • L'augmentation des eurodollars et pétrodollars conduit à une spéculation contre la devise. Les conséquences :
  • Méfiance renforcée envers la monnaie américaine après la contraction du stock d'or de la Banque fédérale américaine
  • Nouvelle conversion en or des avoirs en dollars des banques centrales (de Gaulle cherche à remettre en cause le rôle du dollar comme monnaie du commerce mondial au profit d'un retour à l’or)


  • PARADOXE DE TRIFFIN : contradictions du SMI de Bretton Woods.
  • Soit les échanges des USA avec le monde sont excédentaires (renforce la valeur du dollar aux USA MAIS risque de conduire à un DOLLAR GAP des autres pays)
  • Soit ils sont déficitaires, ce qui permet aux autres pays d'engranger des dollars (dollar favorisé MAIS crée un écart entre masse de dollars en circulation et réserve en or = spéculation contre le dollar)


  • Conclusion du paradoxe : la monnaie de référence mondiale ne peut pas être la monnaie de l'un des pays.


La fin du système de Bretton Woods


  • 1971 : Richard Nixon, président américain = double décision contradictoire avec les accords de Bretton Woods, sans concertation :
  • La convertibilité en or du dollar est suspendue
  • Les importations sont surtaxées de 10% pour compenser la non-réévaluation de monnaies étrangères (surtout RFA/Japon)


  • Accord trouvé plus tard : surtaxe supprimée, dévaluation du dollar allégée, monnaies flottantes autorisées de 2,25% autour du COURS PIVOT.


  • 1973 : USA renoncent = ACCORDS DE LA JAMAIQUE (1976) enterrent Bretton Woods (monnaies restent flottantes).
  • Ouverture d’une voie à la PLANCHE A BILLETS (création monétaire massive)
  • CEE cherche à remplacer régionalement le SMI
  • ACCORDS DE BÂLE (1972) : coopération monétaire pour encadrer le flottement des monnaies membres : le SERPENT MONETAIRE doit flotter au sein d'un « tunnel »



Les chocs pétroliers


Contexte : la création de cartels pétroliers


  • PETROMONARCHIES : 7 plus grosses entreprises pétrolières (5 américaines et 2 européennes : British Petroleum et Royal Dutch Shell)
  • Forment un cartel du pétrole
  • Maintiennent le prix du baril entre 10 et 15 dollars, au bénéfice du consommateur occidental et aux dépens des États exportateurs
  • Portent à 50% les ROYALTIES empochées (« pétrodollars » investis dans l'achat d'armements aux États-Unis)


  • Pour contrer ces politiques, pays exportateurs fondent un cartel, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)
  • Regroupe 13 pays
  • Représente 85% des exportations mondiales
  • Complétée par la création de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP


  • 1971 : période de DECOLONISATION PETROLIERE : nationalisation des compagnies occidentales pétrolières.
  • Exemples : Algérie nationalise la SONATRACH, Irak nationalise l’IRAK PETROLEUM COMPANY et Arabie Saoudite nationalise l'ARAMCO, rebaptisé SAUDI ARAMCO


Pétrole et matières premières : le choc avant les chocs


  • Choc pétrolier de 1973 résultat de deux logiques distinctes.
  • Logique de prix : dévaluation du dollar en 1971 + inflation = les membres de l'OPEP veulent une augmentation du prix du baril de 40% MAIS compagnies proposent 15% en 1973


  • Logique politique : le Koweit veut utiliser le pétrole comme arme contre Israël en cas de conflit en 1973


  • Résulte aussi d’une dénonciation générale des déséquilibres des échanges commerciaux internationaux : les cours des matières premières restent très bas (« DEGRADATION DES TERMES DE L’ECHANGE » au profit des pays industrialisés DONC pillage du tiers-monde).


  • EN EFFET : théorie de la dégradation séculaire des termes de l’échange.
  • Les prix des produits agricoles/ matières premières vendus par le tiers-monde baissent CONTRAIREMENT à ceux des produits manufacturés DONC « termes de l'échange » désavantageux pour le tiers-monde


  • Réponses rapides dès 1972 :
  • Maroc augmente x3 prix à l’exportation des phosphates
  • Producteurs de BAUXITE (minerais d’aluminium) augmentent x4 prix à l’exportation
  • Houari Boumediene, président algérien réclame à l’ONU un « nouvel ordre économique international » (avec transfert de technologies et contrôle de matières premières pour rééquilibrer les échanges)


Des chocs géopolitiques


  • 1973 : guerre du Kippour point de départ du choc pétrolier.
  • Fête du Yom Kippour : les égyptiens traversent le canal et enfoncent les défenses israéliennes de la LIGNE BAR-LEV (opération BADR d’abord victorieuse pour monde arabe)
  • Israéliens contre-attaquent et Ariel Sharon pénètre en territoire égyptien


  • L’OPAEP se réunit à Koweit et décide augmentation de 70% le baril d’ARABIAN LIGHT (les prix quadruplent).
  • Deux logiques réunies après décision : le pétrole comme arme contre TSAHAL (armée israélienne) et comme outil d'un transfert de richesses au profit des arabes


  • Conséquences en Occident :
  • Limitations de vitesse, rationnement
  • Pays-Bas : voitures remplacées par des vélos sur les autoroutes
  • Négociations des USA (échouent à constituer un cartel d'importateurs (OPIP))
  • 1974 : l’OPEP baisse ses prix et déclare vouloir stabiliser le marché


  • Choc de 1979 diffère de celui de 1973 :
  • Pas de logique économique et n’est pas voulu politiquement (pas la décision de l’OPEP : au contraire les saoudiens en profitent pour jouer les intermédiaires nécessaires avec des prix compétitifs)


  • Résulte d’une panique au vu de la révolution iranienne, aggravée avec l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS et le début de la guerre Iran-Irak (1980 — 1988)


  • Résultats : anéantissement des efforts budgétaires et monétaires de l'OCDE mais aussi des pays de l'Est. Les pays de l'OPEP doublent leurs résultats annuels avec un cours doublé



Une nouvelle donne économique internationale


Les échanges commerciaux internationaux résistent dans un premier temps


  • Echanges commerciaux persistent après le choc de 1973 :
  • Pas le repli du commerce mondial (faible baisse de 3% en 1975)
  • Croissance des échanges moins forte mais continue (de 8,9% avant à 3% dès 1973)
  • Economies s’ouvrent : écart croissant entre exportations et productions
  • Montée en puissance des multinationales (commerce INTRA-BRANCHE)


  • Spécificités par régions du monde :
  • OCDE : RFA et Japon exportent beaucoup
  • Pays pétroliers importent massivement des armes et font construire des infrastructures
  • Nouveaux pays industrialisés (NPI) assemblent des matériaux et les exportent


  • Négociations tarifaires ouvrent toujours plus les marchés :
  • TOKYO ROUND organisé par le GATT : 12 accords sont signés pour réduire les tarifs douaniers ET obstacles non tarifaires (normes pour évincer un concurrent)


  • CEPENDANT : réflexes protectionnistes persistent. Le Japon accepte des « restrictions volontaires à l'exportation » (une partie de la production est transférée dans les pays cibles). Cela ouvre la voie à d'autres NPI, tels que la Corée du Sud.


La stagflation dans un second temps


  • Creusement du déficit des pays de l’OCDE (surtout USA). Endettement accentué dans l'OCDE, le bloc socialiste et le tiers-monde.


  • EN EFFET :
  • Les deux chocs pétroliers ont encouragé l’inflation
  • Facteurs : indexation des salaires sur les prix + dépenses croissantes de l’État-providence


  • Inflation + stagnation = STAGFLATION.
  • Inflation américaine dépasse 10%. Stagnation résultat de gains de productivité à l’arrêt et du ralentissement de la demande
  • DE FAIT, plein-emploi plus atteint et chômage augmente


  • Réponses : politiques de contrôle des agrégats monétaires par FED américaine. Les mesures :
  • Limitation des impôts fonciers que peut prélever l’État
  • Dérégulation du transport aérien
  • MONETARISME en 1979 : Paul Volcker à la tête de la FED casse l’inflation




B. Une nouvelle vague démocratique


  • Tensions intérieures + crise de 1973 = fin des dictatures.
  • Démocratisation du Portugal, de la Grèce et de l'Espagne ouvre la 3EME VAGUE DEMOCRATIQUE (Samuel Huntington)
  • D’abord sud de l'Europe jusqu'à fin du bloc soviétique 1991


  • Transition démocratique : période ouverte par une crise qui met fin à une dictature et conduit à une démocratie. Trois phases :
  • Libéralisation : libération de prisonniers politiques + légalisation de partis politiques
  • Démocratisation : donne naissance à un processus constituant
  • Consolidation : tenue d'élections libres


  • 2 facteurs peuvent mettre les dictatures sous tension :
  • DETENTE DANS LE CADRE DE LA GF = moins d’intérêts américains à soutenir dictatures anticommunistes


  • DECOLONISATION
  • Exemple : ESTADO NOVO (régime dictatorial portugais) fait face à des guérillas communistes en Angola et au Mozambique. Portugal mobilise 40% de ses ressources pour les guerres coloniales MAIS guerres rejetées par la population car elles conduisent à l'envoi des appelés du service militaire DONC mouvement révolutionnaire au régime se développe : le MOUVEMENTS DES FORCES ARMEES (MFA)



Gouvernements provisoires et décolonisation


Au Portugal


  • Fin du REGIME SALAZARISTE :
  • MFA s’associe au général António de Spínola (qui avait été démis de ses fonctions pour son opposition aux guerres coloniales)
  • Slogan « Démocratisation, décolonisation, développement »
  • Coup d'État militaire en 1974 : REVOLUTION DES OEILLETS 
  • Nouvelle Constitution, élections libres sont remportées par les socialistes


  • Conséquences et décolonisation :
  • Indépendance négociée avec la Guinée-Bissau et le Cap-Vert
  • Angola et Mozambique abandonnés au chaos de la guerre civile


En Espagne


  • Mort de Franco (1975)
  • Couronnement de Juan Carlos
  • Légalisation du parti communiste
  • Vote d’une AMNISTIE GENERALE (pas de répression des opposants au royaume)
  • Vote d’une Constitution de monarchie parlementaire


En Grèce


  • Avant 1974 : DICTATURE DES COLONELS de Grèce s’intéresse à Chypre pour terminer l’unité nationale (PROJET ENOSIS commencé au 19ème siècle).
  • EN EFFET Chypre indépendante et non alignée
  • DONC USA soutiennent Athènes pour faire un coup d'État à Chypre (mais déclenche le débarquement de troupes turques)
  • USA refusent guerre entre deux membres de l’OTAN = cessez-le-feu imposé
  • AINSI fin de la Dictature des colonels en 1974 et retour au pouvoir de Constantin Caramanlis
  • Nouvelle Constitution en 1975



Le projet européen conforté


La Communauté économique européenne (CEE) entre approfondissement et euroscepticisme


  • 1970 : CEE « approfondit » sa construction politique.
  • A ses propres ressources (grâce aux prélèvements douaniers et agricoles)
  • 1974 : Conseil européen des chefs d'État se réunit régulièrement = politique STRUCTURELLE et de COHESION
  • 1975 : ACCORDS DE LOME avec les pays « ACP » (Afrique — Caraïbes — Pacifique) pour l'entrée de leurs produits agricoles sur le marché européen
  • Dès 1978 : Système monétaire européen (SME) encadre le flottement des monnaies, crée l'European Currency Unit (ECU) comme monnaie commune de compte et un Fonds européen de coopération monétaire (FECOM)


Une nouvelle « union » européenne


  • 1973 : début de l'élargissement de la construction européenne.
  • Angleterre, Irlande et Danemark entrent dans la construction européenne


  • 1975 :
  • CONFERENCE D’HELSINKI pour le principe d'intangibilité des frontières et de respect des droits de homme (un échec : voir plus tard)
  • Fondation de l’AGENCE SPATIALE EUROPEENNE




C. La « guerre fraiche » et l’offensive soviétique


  • Guerre fraiche : période de tensions plus importantes dès 1975 et jusqu’à 1987.
  • Brejnev à l’origine du froid dans les relations (GLACIATION BREJENEVIENNE)
  • URSS affaiblie :
  • GERONTOCRATIE soviétique (pouvoir exercé par des personnes âgées car jugées plus sages) rend compte d’un Etat peu dynamique qui peine à renouveler son modèle
  • Produit plus que USA (acier, blé) mais n’a pas su prendre le virage des hautes technologies 
  • Economie en crise, taux de croissance chutent MAIS développe une ECONOMIE SOUTERRAINE (marché noir, + de secteurs informels non déclarés) : 20% du PIB est consacré à l’armement


  • But de l’URSS : avancer ses pions sur l’échiquier international après affaiblissement USA (suite à la fin de Bretton Woods et du choc de 1973).
  • OR : des dissidents dénoncent le soviétisme (ex : Sakharov, prix Nobel de la paix), le modèle « ne séduit plus » par son affaiblissement. « L’espérance communiste » s’éteint dans beaucoup de pays
  • Comment faire ? Se rapprocher d’un certain nombre de régimes dans le monde



Une nouvelle stratégie soviétique


République fédérale d’Allemagne


  • Les raisons d’une approche soviétique avec la RFA par Brejnev :
  • Cherche à améliorer ses relations avec l'Occident, en particulier en période de Détente et d’affaiblissement américain
  • Souhaite participer à des négociations plus larges en Europe en s’y rapprochant stratégiquement
  • Souhaite un statu quo en Europe, en raison de ses relations difficiles avec la Chine, de ses ambitions dans d'autres régions du monde et de ses préoccupations économiques


CONTEXTE

  • OSTPOLITIK : politique menée par la RFA au début des années 1970.
  • But : normaliser les relations avec pays du pacte de Varsovie (dont URSS et RDA)
  • EN EFFET RFA était devenue membre de l'OTAN, RDA sous influence soviétique (relations tendues entre Est et Ouest allemands)


  • Willy Brandt, chancelier allemand en RFA, cherche à favoriser la Détente (créer un climat plus favorable au « pacifisme » entre les deux blocs, s’ouvrir aux négociations avec pays de l’Est).


  • Résultats :
  • Fin de la DOCTRINE HALLSTEIN de 1955 (interdisait relations entre RFA et RDA)
  • Conclusion du TRAITE FONDAMENTAL entre RFA et RDA/URSS en 1970 (reconnaissance de la frontière entre RFA et RDA, fin des revendications territoriales)
  • RFA et RDA entrent à l’ONU
  • URSS a eu un impact évident sur cette paix en Europe, dictant la actions de la RDA


Moyen-Orient

 

  • Se rapproche de l’Egypte d’El Sadate, de la Syrie d’El Assad, et de la Libye de Kadhafi (tous hostiles à Israël).
  • Hostilité portée par l’OLP (créée en 1964) après la Nakba de 1948 et la guerre du Kippour


  • 1979 : URSS signe un protocole de coopération avec Iran sous un nouveau régime islamiste dirigé par Khomeini qui remplace le REGIME DU SHAH soutenu par USA.
  • Début de l’islamisme qui va déstabiliser tout le M-O (terrorisme)
  • Début de la guerre Iran-Irak (voir en 2ème partie)


Asie


  • 1971 : troisième guerre indo-pakistanaise.
  • Raisons éthiques, politiques liées à la création du Bangladesh
  • URSS soutient l’Inde et donc le Bangladesh, Chine soutient le Pakistan (qui avait un territoire étendu dans le nouveau Bangladesh)
  • Raisons : Inde non alignée avec USA, était un acteur influent dans la région


  • 1978 : Afghanistan bascule dans un régime communiste par Karmal
  • Des opposants tentent de déstabiliser le régime : Moscou envahit le pays au nom de la liberté et de la protection du régime.


Afrique


  • URSS étend son influence en envoyant des conseillers militaires.
  • Angola et Mozambique en guerre civile entre pro-communistes et pro-occidentaux après la décolonisation
  • Afrique du Sud reçoit de l’aide de pour lutter contre l’APARTHEID qui commence dès 1948. Le parti du CNA (congrès national africain) est financé
  • Zimbabwe (auparavant Rhodésie du Sud) obtient l’indépendance grâce à l’URSS
  • Ethiopie et Somalie basculent dans un régime socialiste 


Amérique du Sud

 

  • URSS soutient toutes les guérillas d’inspiration communiste.
  • Soutien aux SANDINISTES (mouvement communiste au Nicaragua)
  • Soutien au FARC (forces révolutionnaires en Colombie)
  • Soutiens financiers au Salvador, Guatemala, Honduras



Une réponse américaine


  • Inquiétude des USA de l’immixtion de l’URSS DONC USA se mettent à financer des guérillas et coups d’Etat.
  • Chili, 1973 : coup d’Etat de Pinochet, renversant le président démocratiquement élu Salvador Allende (USA impliqués avec la CIA car hostiles à la politique de gauche d'Allende, et ont donc fourni un soutien financier à des groupes anti-Allende)


  • Argentine, 1976 : coup d’Etat qui a renversé Isabel Perón, établissant une junte militaire au pouvoir (USA impliqués avec la CIA car hostiles aux GUERILLEROS de gauche)


  • Ces pays nouvellement alliés des USA mettent en place le PLAN CONDOR qui vise à éliminer tout communisme en Amérique latine.




D. L’illusion de la conférence d’Helsinki (1975)


  • 1975 : Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) à Helsinki se déroule dans une période « fragile » de réduction des tensions entre URSS et USA, initiée dans le contexte de l'Ostpolitik allemande et d'efforts de Détente tels que les accords SALT.


  • Objectifs :
  • Favoriser la coopération et de prévenir les conflits directs en Europe (car contexte de division du continent : mur de Berlin, invasion de la Tchécoslovaquie en 1968)


  • Prévenir les conflits après les incidents aériens (crise des missiles de Cuba en 1962) et les collisions entre avions américains et soviétiques en mer de Barents en 1970


  • MAIS conférence marquée par des éléments d’illusion (DONC divergences entre intentions et réalité des relations internationales)


  • Les principales illusions :
  • Accord sur les Droits de l’Homme superficiels : URSS a accepté ces principes pour des raisons stratégiques, mais mépris continu des droits de l'homme, avec répression des dissidents
  • Exemple : Sakharov (voir plus haut) pour avoir critiqué le régime


  • Intangibilité des frontières non respectée : certaines frontières ont été redéfinies ultérieurement, surtout en Europe de l’Est et en Asie
  • Exemple : invasion soviétique en Afghanistan (1979) a clairement violé le principe d'intangibilité des frontières


  • Absence de mécanismes de mise en oeuvre contraignants = faille


  • Réalités de la Guerre froide qui se poursuit sur d’autres fronts malgré l’accord : course aux armements, rivalités géopolitiques (Amérique latine, voir plus haut)




E. Le basculement de l’année 1979


Vers un « nouveau désordre mondial »


  • Hormis les tensions suscitées par les offensives soviétiques en Afrique et Amérique latine, 1979 est marquée par des risques de conflit généralisé au Moyen-Orient.


  • Iran :
  • Une idéologie, l’ISLAMISME, est désormais incarnée par un Etat qui souhaite la diffuser dans le monde entier, y compris par la violence aveugle, les attentats
  • Concurrence l’Arabie Saoudite pour le leadership religieux (intrusion du religieux dans les relations internationales ainsi inaugurée)


  • Afghanistan :
  • Poussée soviétique (derniers soubresauts de la Guerre froide) malgré un système économique soviétique très fragilisé EF dépenses de guerre atteignent des sommets.


  • Face aux offensives soviétiques et au nouvel ANTIAMÉRICANISME au Moyen-Orient, Ronald Reagan veut restaurer la puissance des Etats-Unis.
  • Qualifie d’abord l’URSS d’« empire du mal » et réanime les tensions
  • Décide de boycotter les JO de Moscou en 1980


  • 1979 est donc l’émergence d’un « NOUVEAU DESORDRE MONDIAL » avec une instabilité dans le Tiers-monde.
  • Le monde tend à devenir multipolaire, plus conflictuel que coopératif
  • Au même moment, le tiers-mondisme est en crise (des dirigeants de pays pauvres affament et oppriment leur population)



Les fissures en Europe de l’Est


  • 1979 — 1980 : grèves importantes menées par le syndicat libre SOLIDARNOSC en Pologne, dirigé par Lech Walesa, soutenu par l’Eglise catholique et qui débouche sur les ACCORDS DE GDANKS qui légalisent le syndicat.
  • MAIS grèves et revendications réprimées et un coup d’Etat commandité par Moscou installe le général Jaruzelski au pouvoir + le nouveau pape, polonais, élu en 1978, Jean-Paul II, se présente comme un soutien contre le soviétisme. Choc pour le bloc communiste


  • Tchécoslovaquie : l’écrivain Vaclav Havel, membre de la CHARTE 77, critique ouvertement le régime communiste.


  • Roumanie : Ceausescu reçoit des leaders occidentaux malgré les menaces de Moscou.


  • URSS en même temps prise dans le « PIEGE AFGHAN » et défiée par l’offensive américaine et ne peut gérer tous les fronts.




2 — Vers la fin de la Guerre froide (1980 — 1990)


A. La nouvelle donne stratégique


Le réveil américain


  • 1981, discours de Ronald Reagan : « Nous sommes un pays sous la garde de Dieu et je crois que Dieu nous a destinés à être libres. ». 
  • Réalité : prudence des USA, cherchent à renouer avec URSS (USA savent que URSS épuisée économiquement)


  • Caspar Weinberger, secrétaire d’Etat à la Défense : augmentation des moyens nucléaires + une politique plus offensive contre l’URSS et ses alliés. 


La crise des Euromissiles (1977 — 1987)


  • Contexte : Reagan (avec l’OTAN) coordonne l’installation des FUSEES PERSHING en Europe de l’Ouest (RFA, Angleterre) face aux SS-20 installés par URSS en Europe de l’Est


  • 1983 : tensions entre les Deux Grands au sommet (Reagan cherche à déstabiliser l’Union soviétique et crée l’INITIATIVE DE DEFENSE STRATEGIQUE, un projet de défense anti-missiles balistiques intercontinentaux concrétisé par des lasers à rayons X, capables de canaliser l’énergie d'une explosion nucléaire en des rayons capables de détruire des missiles balistiques en vol)


  • 1987 : USA et URSS signent le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), éliminant tous les missiles terrestres d'une portée de 500 à 5 500 km.


Un découplage entre la défense atlantique (OTAN) et la défense de l’Europe de l’Ouest ?


  • Risque d’exposer cette Europe qui n’a pas les moyens de l’OTAN.


  • Helmut Schmidt, chancelier allemand socio-démocrate, favorable au découplage entre forces européennes et forces américaines (ne souhaite pas de missiles installés sur son territoire, ni Pershing ni SS-20).


  • François Mitterrand s’y oppose et intervient dans le débat électoral allemand.
  • 1983 : souligne les risques de découplage entre le continent européen et le continent américain qui « mettrait en cause l’équilibre des forces et donc le maintien de la paix ». Il déclare ensuite : « Je constate que le pacifisme est à l’Ouest et les euromissiles à l’Est. Je pense qu’il s’agit là d’un rapport inégal. ».


  • Margaret Thatcher juge nécessaire une plus grande présence d'armements à longue portée américains, alliée inconditionnelle de Reagan.



  • Pour mettre fin à la Guerre froide = Reagan favorise la coopération à l’offensive anticommuniste
  • 1985 : rencontre Gorbatchev-Reagan jette les bases d’un dialogue entre USA et URSS



L’agonie soviétique


  • Pour affaiblir l’URSS, USA agissent en tentant de fracturer le bloc communiste et en menant des offensives dans les pays en voie de développement (PVD).
  • OPERATION URGENT FURY (1983) : invasion en Grenade par les USA + coup d'État avec exécution du Premier ministre grenadien, Maurice Bishop. Cela met fin au Gouvernement révolutionnaire du peuple, régime d'orientation communiste en place depuis 1979


  • IRANGATE (1986) : vente secrète d'armes à l'Iran (en pleine guerre avec l’Irak) pour libérer des otages MAIS SURTOUT pour financer illégalement les CONTRAS au Nicaragua (des groupes armés anti-sandinistes au Nicaragua, un pays dirigé par les SANDINISTES soutenus par les soviétiques)


  • Soutiens à :
  • Israël contre les pays arabes favorables à l’URSS (Syrie, Libye, Liban)
  • Guérilla anticommuniste en Angola contre le régime du MPLA


  • 1985 : Gorbatchev nommé Secrétaire général du PCUS change radicalement l’image de l’URSS.
  • But : sauver le régime soviétique, pas de le transformer en pays capitaliste


  • Evoque la MAISON COMMUNE EUROPEENNE et pense qu’une coopération avec la CEE (Communauté économique européenne) est possible en Europe
  • But : favoriser un découplage entre USA et Europe (de ce point de vue, en 1985, la diplomatie soviétique reste encore largement marquée par l’héritage des années 1970)


  • PERESTROïKA (dès 1985) : série de réformes pour la reconstruction du système économique


  • Met fin à la « souveraineté limitée » de Brejnev (centralisation du pouvoir)


  • Décide le retrait de l’Armée rouge d’Afghanistan en 1989


  • Multiplie les appels au désarmement CAR conscient que URSS a raté la « 3ème révolution militaire » (association de la technologie, de l’économie et des industries d’armement) et que militaire représente un coût trop élevé pour une économie peu performante


Les négociations sur le désarmement


  • SOMMET DE REYKJAVIK (1986) : suppression en 10 ans des armes stratégiques (mais angoisse européenne alliée des USA car fin des Pershing et donc fin du « parapluie nucléaire américain »)


  • 1987 : TRAITE DE WASHINGTON (FNI) met définitivement fin à la crise des Euromissiles


  • 1990 : SALT devient START I : réduction nucléaire (et non plus simple limitation)
  • Réduction de 30% des armements nucléaires
  • Ne représentent que 4% de l’arsenal des Deux Grands
  • Marque aussi une réduction des armes conventionnelles


  • Parallèlement, réconciliation de l’URSS avec la Chine (reconnaissance des frontières qui passent au milieu des fleuves frontaliers).




B. La fin de la Guerre froide


L’essor des mouvements démocratiques en Europe de l’est


  • Gorbatchev cultive son image d’homme ouvert, créant une véritable GORBYMANIA à l’étranger, mais est tiraillé entre sa formation communiste et la nécessité des réformes.


  • Est de l’Europe perçoit la nouvelle orientation après l’affaiblissement du GRAND FRERE SOVIETIQUE. Politique lancée par Gorbatchev libère les forces démocratiques.


  • Exemple de la Hongrie :
  • 1988 : réformateurs arrivent au pouvoir en Hongrie (Janos Kadar leader du parti socialiste ouvrier hongrois s’efface) puis nouvelle république


  • 1988 : le PM hongrois Miklos Nemeth ouvre ses frontières et démantèle le rideau de fer. Une fois en Hongrie, les Allemands de l'Est avaient la possibilité de demander l'asile à l'ambassade ouest-allemande à Budapest. Cela leur donnait la possibilité légale de chercher refuge en Allemagne de l’Ouest. On parle de GRANDE EVASION



Une victoire américaine ?


  • 1987 : publication de The Rise and Fall of the Great Powers de Paul Kennedy
  • Analyse les décalages dans le temps entre l’accession d’un État à la puissance économique et sa traduction inévitable dans le domaine diplomatico-stratégique
  • Une fois au sommet de la hiérarchie, une puissance commence à se désagréger sous son propre poids, en raison des ressources économiques nécessaires à son effort militaire
  • Cela la conduit à un sur-engagement stratégique qui entraîne son déclin


  • Le nouveau président américain, le républicain G.W. Bush (1988 — 1992) était convaincu dès son élection de la crise finale du communisme en Europe, mais il ne veut pas laisser l’Europe et l’URSS négocier seules


  • Deux perspectives historiques :
  • But Gorbatchev = sauver le système soviétique en le réformant et faire entrer l’URSS dans « la communauté des Etats civilisés »
  • But Bush = réorganiser le leadership américain durant cette dernière phase de la Guerre froide


  • Un nouvel ordre mondial plus démocratique ? 
  • 1988 : OLP accepte la résolution 242 et annonce la création d’un Etat palestinien, reconnaît Israël tandis que les USA dialoguent enfin avec l’OLP = conférence internationale sur le Proche-Orient à Madrid en 1991


  • 1988 : cessez-le-feu au Nicaragua, élections libres en 1990 avec l’aide des Casques bleus, défaite d’Ortega, fin embargo américain contre le Nicaragua


  • Des régimes autoritaires se transforment en régime démocratiques-libéraux (Côte d’Ivoire, Bénin, Congo, Cameroun, Zambie, Panama récupère le canal)


  • 1991 : fin de l’apartheid en Afrique du Sud (Mandela libéré en 1990)


  • SOMMET DE MALTE (1989) :
  • Bush veut bien accorder la clause de la nation la plus favorisée à l’URSS (traité de commerce) et Gorbatchev accepte ainsi la présence américaine en Europe
  • Gorbatchev non opposé à la dissolution du Pacte de Varsovie
  • Coïncide avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989


  • Proclamation de la fin de la Guerre froide en 1990 : Les Etats-Unis n’ont donc pas fermé la porte à l’URSS mais ont accompagné sa dissolution.
  • Janvier 1990 : URSS accepte la réunification allemande même si adhésion à l’OTAN
  • Octobre 1990 : réunification = privatisation des entreprises est-allemandes (12 000 « entreprises du peuple » doivent être privatisées
  • Novembre 1990 : CHARTE DE PARIS pour une « nouvelle Europe » célébrant la fin de l’ère de la confrontation et le renouveau de la démocratie comme « seul système de gouvernement »


  • Pacte de Varsovie dissout en juillet 1991 (OTAN n’a plus de justification mais demeure, Eltsine souhaite même la rejoindre à long terme). 


  • ACCORD DE MINSK (1991) : Russie, Ukraine, Biélorussie prennent acte de la disparition de l’URSS et naissance de la COMMUNAUTE DES ETATS INDEPENDANTS (CEI) à laquelle adhèrent 8 ex-républiques soviétiques. Démocratisation à petits pas. 


  • 1991 : proclamation de l’indépendance de la Slovénie et Croatie = intervention des casques bleus avec appui des occidentaux (France/ USA). 


  • 1992 :
  • Rencontre Eltsine-Bush à Camp David : GF enterrée définitivement
  • Bush dans le DISCOURS SUR L’ETAT DE L’UNION prononce : « Par la Grâce de Dieu, l’Amérique a gagné la Guerre froide »


  • DONC fin d’un monde en 1991, anciens pays communistes se rallient au capitalisme. 
  • Effondrement URSS = nouvelle vision eschatologique de l’histoire en Occident
  • Triomphe universel et définitif des forces du Marché, comme manifestation des lois de l’Histoire et même la « fin de l’Histoire » 



Nouvel ordre ou désordre mondial dès 1991 ?


  • Le « Nouvel ordre mondial » annoncé par Bush symbolise le triomphe de la démocratie libérale (ce qui était promis en 1945 par USA).


  • 1993 : traité START II entre Bush et Eltsine prévoit la suppression de 70% du stock d’armes nucléaires (se poursuit avec Obama). Ratifié en 1996 par le Sénat américain et en 2000 par la DOUMA russe.


  • La Guerre froide se termine donc sans affrontement armé, par la négociation (aboutissement d’Helsinki ?). Plus de controverses sur la définition de la démocratie.


  • Le problème de fond de la Guerre froide est ainsi résolu. Le problème est que la fin de la Guerre froide laisse un vide, que les USA ne peuvent combler seuls.
  • 1990 : naissance d’un nouveau désordre mondial (guerres au Sri Lanka, Congo, Suriname, Palestine, Libéria, Soudan + guerre contre l’Irak après invasion du Koweït)


  • 1994 :
  • Accord de partenariat et de coopération entre Russie et UE. Européens de l’Ouest débarrassés de l’empire du mal
  • 1ère guerre de Tchétchénie


  • 1995 : Russie marginalisée des ACCORDS DE DAYTON
  • 1996 : prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan




Conclusion du chapitre


  • Pour G.H. Soutou, la Détente a eu raison de l’URSS (courir aux côtés des USA a épuisé l’URSS).


  • La Guerre froide a :
  • Eclipsé d’autres conflits/ gelé les situations géopolitiques (Allemagne figée pendant 40 ans)
  • Inondé le monde d’armes (comme seul pilier de la structure internationale) : bcp de « régimes militaires » et de « petites guerres » ont continué après 1990


  • Les Européens de l’Ouest ont accepté pendant 50 ans de dépendre entièrement des USA pour leur sécurité (au point où en 1991 cette « Europe sans rideau de fer » ne peut se projeter comme puissance mondiale).
  • Michaël Stürmer : « Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle qui se caractérise par une grande insécurité et l’absence de toute espèce de statu quo » (1993)


  • Pendant la Guerre froide, USA sont restés une puissance expansionniste (après 1991, l’adhésion à l’OTAN précède adhésion à l’UE pour les nouveaux Etats).


  • Visions libre-échangiste et libérale triomphent : l’hégémonie qui régnait sur un seul continent avant 1945 s’est transformée en Empire mondial ou « système impérial mondial » américain. Aucune alternative à la puissance américaine en 1991.


  • Monde « unipolaire » en 1991 ou façonné par une hyper-puissance (1999) dans un monde devenu multipolaire ?
  • A partir des années 1990, d’après les historiens Manon Tessier et Michel Fortmann, la structure mondiale se trouve dans un environnement très différent de celui de la GF : omniprésence de la puissance américaine.


  • 2007 : Poutine annonçait à Munich la fin d’un « monde unipolaire ».

GF 70-90

GF 70-90

1 — Nouvelles crises et tensions après la Détente (1970 — 1979)


A. Les chocs pétroliers : crise économique et nouvelle donne internationale


Introduction : un système monétaire international en difficulté


  • 1970 : système monétaire international (SMI) de Bretton Woods déréglé
  • EF balance des paiements américaine déficitaire = accumulation de dollars hors-USA (EURODOLLARS et PETRODOLLARS)


Les déséquilibres américains


  • Guerre du Vietnam : puissance américaine menacée sur plan économique (dépenses liées au conflit devaient relancer l’économie MAIS creusent le déficit budgétaire).


  • 1971 : importations augmentent DONC déficit commercial
  • Désormais, les DEFICITS JUMEAUX (hausse simultanée du déficit budgétaire et du déficit courant aux USA) sont la caractéristique de l'économie américaine. Quelle durabilité pour ce double déficit ?


Les eurodollars et pétrodollars


  • Eurodollars : avoirs bancaires libellés en dollars circulant à l'extérieur des Etats-Unis (surtout en Europe). Sont une monnaie scripturale.


  • Pétrodollars : avoirs bancaires libellés en dollars circulant à l'extérieur des Etats-Unis détenus par les Etats exportateurs de pétrole.


  • L'augmentation des eurodollars et pétrodollars conduit à une spéculation contre la devise. Les conséquences :
  • Méfiance renforcée envers la monnaie américaine après la contraction du stock d'or de la Banque fédérale américaine
  • Nouvelle conversion en or des avoirs en dollars des banques centrales (de Gaulle cherche à remettre en cause le rôle du dollar comme monnaie du commerce mondial au profit d'un retour à l’or)


  • PARADOXE DE TRIFFIN : contradictions du SMI de Bretton Woods.
  • Soit les échanges des USA avec le monde sont excédentaires (renforce la valeur du dollar aux USA MAIS risque de conduire à un DOLLAR GAP des autres pays)
  • Soit ils sont déficitaires, ce qui permet aux autres pays d'engranger des dollars (dollar favorisé MAIS crée un écart entre masse de dollars en circulation et réserve en or = spéculation contre le dollar)


  • Conclusion du paradoxe : la monnaie de référence mondiale ne peut pas être la monnaie de l'un des pays.


La fin du système de Bretton Woods


  • 1971 : Richard Nixon, président américain = double décision contradictoire avec les accords de Bretton Woods, sans concertation :
  • La convertibilité en or du dollar est suspendue
  • Les importations sont surtaxées de 10% pour compenser la non-réévaluation de monnaies étrangères (surtout RFA/Japon)


  • Accord trouvé plus tard : surtaxe supprimée, dévaluation du dollar allégée, monnaies flottantes autorisées de 2,25% autour du COURS PIVOT.


  • 1973 : USA renoncent = ACCORDS DE LA JAMAIQUE (1976) enterrent Bretton Woods (monnaies restent flottantes).
  • Ouverture d’une voie à la PLANCHE A BILLETS (création monétaire massive)
  • CEE cherche à remplacer régionalement le SMI
  • ACCORDS DE BÂLE (1972) : coopération monétaire pour encadrer le flottement des monnaies membres : le SERPENT MONETAIRE doit flotter au sein d'un « tunnel »



Les chocs pétroliers


Contexte : la création de cartels pétroliers


  • PETROMONARCHIES : 7 plus grosses entreprises pétrolières (5 américaines et 2 européennes : British Petroleum et Royal Dutch Shell)
  • Forment un cartel du pétrole
  • Maintiennent le prix du baril entre 10 et 15 dollars, au bénéfice du consommateur occidental et aux dépens des États exportateurs
  • Portent à 50% les ROYALTIES empochées (« pétrodollars » investis dans l'achat d'armements aux États-Unis)


  • Pour contrer ces politiques, pays exportateurs fondent un cartel, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)
  • Regroupe 13 pays
  • Représente 85% des exportations mondiales
  • Complétée par la création de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP


  • 1971 : période de DECOLONISATION PETROLIERE : nationalisation des compagnies occidentales pétrolières.
  • Exemples : Algérie nationalise la SONATRACH, Irak nationalise l’IRAK PETROLEUM COMPANY et Arabie Saoudite nationalise l'ARAMCO, rebaptisé SAUDI ARAMCO


Pétrole et matières premières : le choc avant les chocs


  • Choc pétrolier de 1973 résultat de deux logiques distinctes.
  • Logique de prix : dévaluation du dollar en 1971 + inflation = les membres de l'OPEP veulent une augmentation du prix du baril de 40% MAIS compagnies proposent 15% en 1973


  • Logique politique : le Koweit veut utiliser le pétrole comme arme contre Israël en cas de conflit en 1973


  • Résulte aussi d’une dénonciation générale des déséquilibres des échanges commerciaux internationaux : les cours des matières premières restent très bas (« DEGRADATION DES TERMES DE L’ECHANGE » au profit des pays industrialisés DONC pillage du tiers-monde).


  • EN EFFET : théorie de la dégradation séculaire des termes de l’échange.
  • Les prix des produits agricoles/ matières premières vendus par le tiers-monde baissent CONTRAIREMENT à ceux des produits manufacturés DONC « termes de l'échange » désavantageux pour le tiers-monde


  • Réponses rapides dès 1972 :
  • Maroc augmente x3 prix à l’exportation des phosphates
  • Producteurs de BAUXITE (minerais d’aluminium) augmentent x4 prix à l’exportation
  • Houari Boumediene, président algérien réclame à l’ONU un « nouvel ordre économique international » (avec transfert de technologies et contrôle de matières premières pour rééquilibrer les échanges)


Des chocs géopolitiques


  • 1973 : guerre du Kippour point de départ du choc pétrolier.
  • Fête du Yom Kippour : les égyptiens traversent le canal et enfoncent les défenses israéliennes de la LIGNE BAR-LEV (opération BADR d’abord victorieuse pour monde arabe)
  • Israéliens contre-attaquent et Ariel Sharon pénètre en territoire égyptien


  • L’OPAEP se réunit à Koweit et décide augmentation de 70% le baril d’ARABIAN LIGHT (les prix quadruplent).
  • Deux logiques réunies après décision : le pétrole comme arme contre TSAHAL (armée israélienne) et comme outil d'un transfert de richesses au profit des arabes


  • Conséquences en Occident :
  • Limitations de vitesse, rationnement
  • Pays-Bas : voitures remplacées par des vélos sur les autoroutes
  • Négociations des USA (échouent à constituer un cartel d'importateurs (OPIP))
  • 1974 : l’OPEP baisse ses prix et déclare vouloir stabiliser le marché


  • Choc de 1979 diffère de celui de 1973 :
  • Pas de logique économique et n’est pas voulu politiquement (pas la décision de l’OPEP : au contraire les saoudiens en profitent pour jouer les intermédiaires nécessaires avec des prix compétitifs)


  • Résulte d’une panique au vu de la révolution iranienne, aggravée avec l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS et le début de la guerre Iran-Irak (1980 — 1988)


  • Résultats : anéantissement des efforts budgétaires et monétaires de l'OCDE mais aussi des pays de l'Est. Les pays de l'OPEP doublent leurs résultats annuels avec un cours doublé



Une nouvelle donne économique internationale


Les échanges commerciaux internationaux résistent dans un premier temps


  • Echanges commerciaux persistent après le choc de 1973 :
  • Pas le repli du commerce mondial (faible baisse de 3% en 1975)
  • Croissance des échanges moins forte mais continue (de 8,9% avant à 3% dès 1973)
  • Economies s’ouvrent : écart croissant entre exportations et productions
  • Montée en puissance des multinationales (commerce INTRA-BRANCHE)


  • Spécificités par régions du monde :
  • OCDE : RFA et Japon exportent beaucoup
  • Pays pétroliers importent massivement des armes et font construire des infrastructures
  • Nouveaux pays industrialisés (NPI) assemblent des matériaux et les exportent


  • Négociations tarifaires ouvrent toujours plus les marchés :
  • TOKYO ROUND organisé par le GATT : 12 accords sont signés pour réduire les tarifs douaniers ET obstacles non tarifaires (normes pour évincer un concurrent)


  • CEPENDANT : réflexes protectionnistes persistent. Le Japon accepte des « restrictions volontaires à l'exportation » (une partie de la production est transférée dans les pays cibles). Cela ouvre la voie à d'autres NPI, tels que la Corée du Sud.


La stagflation dans un second temps


  • Creusement du déficit des pays de l’OCDE (surtout USA). Endettement accentué dans l'OCDE, le bloc socialiste et le tiers-monde.


  • EN EFFET :
  • Les deux chocs pétroliers ont encouragé l’inflation
  • Facteurs : indexation des salaires sur les prix + dépenses croissantes de l’État-providence


  • Inflation + stagnation = STAGFLATION.
  • Inflation américaine dépasse 10%. Stagnation résultat de gains de productivité à l’arrêt et du ralentissement de la demande
  • DE FAIT, plein-emploi plus atteint et chômage augmente


  • Réponses : politiques de contrôle des agrégats monétaires par FED américaine. Les mesures :
  • Limitation des impôts fonciers que peut prélever l’État
  • Dérégulation du transport aérien
  • MONETARISME en 1979 : Paul Volcker à la tête de la FED casse l’inflation




B. Une nouvelle vague démocratique


  • Tensions intérieures + crise de 1973 = fin des dictatures.
  • Démocratisation du Portugal, de la Grèce et de l'Espagne ouvre la 3EME VAGUE DEMOCRATIQUE (Samuel Huntington)
  • D’abord sud de l'Europe jusqu'à fin du bloc soviétique 1991


  • Transition démocratique : période ouverte par une crise qui met fin à une dictature et conduit à une démocratie. Trois phases :
  • Libéralisation : libération de prisonniers politiques + légalisation de partis politiques
  • Démocratisation : donne naissance à un processus constituant
  • Consolidation : tenue d'élections libres


  • 2 facteurs peuvent mettre les dictatures sous tension :
  • DETENTE DANS LE CADRE DE LA GF = moins d’intérêts américains à soutenir dictatures anticommunistes


  • DECOLONISATION
  • Exemple : ESTADO NOVO (régime dictatorial portugais) fait face à des guérillas communistes en Angola et au Mozambique. Portugal mobilise 40% de ses ressources pour les guerres coloniales MAIS guerres rejetées par la population car elles conduisent à l'envoi des appelés du service militaire DONC mouvement révolutionnaire au régime se développe : le MOUVEMENTS DES FORCES ARMEES (MFA)



Gouvernements provisoires et décolonisation


Au Portugal


  • Fin du REGIME SALAZARISTE :
  • MFA s’associe au général António de Spínola (qui avait été démis de ses fonctions pour son opposition aux guerres coloniales)
  • Slogan « Démocratisation, décolonisation, développement »
  • Coup d'État militaire en 1974 : REVOLUTION DES OEILLETS 
  • Nouvelle Constitution, élections libres sont remportées par les socialistes


  • Conséquences et décolonisation :
  • Indépendance négociée avec la Guinée-Bissau et le Cap-Vert
  • Angola et Mozambique abandonnés au chaos de la guerre civile


En Espagne


  • Mort de Franco (1975)
  • Couronnement de Juan Carlos
  • Légalisation du parti communiste
  • Vote d’une AMNISTIE GENERALE (pas de répression des opposants au royaume)
  • Vote d’une Constitution de monarchie parlementaire


En Grèce


  • Avant 1974 : DICTATURE DES COLONELS de Grèce s’intéresse à Chypre pour terminer l’unité nationale (PROJET ENOSIS commencé au 19ème siècle).
  • EN EFFET Chypre indépendante et non alignée
  • DONC USA soutiennent Athènes pour faire un coup d'État à Chypre (mais déclenche le débarquement de troupes turques)
  • USA refusent guerre entre deux membres de l’OTAN = cessez-le-feu imposé
  • AINSI fin de la Dictature des colonels en 1974 et retour au pouvoir de Constantin Caramanlis
  • Nouvelle Constitution en 1975



Le projet européen conforté


La Communauté économique européenne (CEE) entre approfondissement et euroscepticisme


  • 1970 : CEE « approfondit » sa construction politique.
  • A ses propres ressources (grâce aux prélèvements douaniers et agricoles)
  • 1974 : Conseil européen des chefs d'État se réunit régulièrement = politique STRUCTURELLE et de COHESION
  • 1975 : ACCORDS DE LOME avec les pays « ACP » (Afrique — Caraïbes — Pacifique) pour l'entrée de leurs produits agricoles sur le marché européen
  • Dès 1978 : Système monétaire européen (SME) encadre le flottement des monnaies, crée l'European Currency Unit (ECU) comme monnaie commune de compte et un Fonds européen de coopération monétaire (FECOM)


Une nouvelle « union » européenne


  • 1973 : début de l'élargissement de la construction européenne.
  • Angleterre, Irlande et Danemark entrent dans la construction européenne


  • 1975 :
  • CONFERENCE D’HELSINKI pour le principe d'intangibilité des frontières et de respect des droits de homme (un échec : voir plus tard)
  • Fondation de l’AGENCE SPATIALE EUROPEENNE




C. La « guerre fraiche » et l’offensive soviétique


  • Guerre fraiche : période de tensions plus importantes dès 1975 et jusqu’à 1987.
  • Brejnev à l’origine du froid dans les relations (GLACIATION BREJENEVIENNE)
  • URSS affaiblie :
  • GERONTOCRATIE soviétique (pouvoir exercé par des personnes âgées car jugées plus sages) rend compte d’un Etat peu dynamique qui peine à renouveler son modèle
  • Produit plus que USA (acier, blé) mais n’a pas su prendre le virage des hautes technologies 
  • Economie en crise, taux de croissance chutent MAIS développe une ECONOMIE SOUTERRAINE (marché noir, + de secteurs informels non déclarés) : 20% du PIB est consacré à l’armement


  • But de l’URSS : avancer ses pions sur l’échiquier international après affaiblissement USA (suite à la fin de Bretton Woods et du choc de 1973).
  • OR : des dissidents dénoncent le soviétisme (ex : Sakharov, prix Nobel de la paix), le modèle « ne séduit plus » par son affaiblissement. « L’espérance communiste » s’éteint dans beaucoup de pays
  • Comment faire ? Se rapprocher d’un certain nombre de régimes dans le monde



Une nouvelle stratégie soviétique


République fédérale d’Allemagne


  • Les raisons d’une approche soviétique avec la RFA par Brejnev :
  • Cherche à améliorer ses relations avec l'Occident, en particulier en période de Détente et d’affaiblissement américain
  • Souhaite participer à des négociations plus larges en Europe en s’y rapprochant stratégiquement
  • Souhaite un statu quo en Europe, en raison de ses relations difficiles avec la Chine, de ses ambitions dans d'autres régions du monde et de ses préoccupations économiques


CONTEXTE

  • OSTPOLITIK : politique menée par la RFA au début des années 1970.
  • But : normaliser les relations avec pays du pacte de Varsovie (dont URSS et RDA)
  • EN EFFET RFA était devenue membre de l'OTAN, RDA sous influence soviétique (relations tendues entre Est et Ouest allemands)


  • Willy Brandt, chancelier allemand en RFA, cherche à favoriser la Détente (créer un climat plus favorable au « pacifisme » entre les deux blocs, s’ouvrir aux négociations avec pays de l’Est).


  • Résultats :
  • Fin de la DOCTRINE HALLSTEIN de 1955 (interdisait relations entre RFA et RDA)
  • Conclusion du TRAITE FONDAMENTAL entre RFA et RDA/URSS en 1970 (reconnaissance de la frontière entre RFA et RDA, fin des revendications territoriales)
  • RFA et RDA entrent à l’ONU
  • URSS a eu un impact évident sur cette paix en Europe, dictant la actions de la RDA


Moyen-Orient

 

  • Se rapproche de l’Egypte d’El Sadate, de la Syrie d’El Assad, et de la Libye de Kadhafi (tous hostiles à Israël).
  • Hostilité portée par l’OLP (créée en 1964) après la Nakba de 1948 et la guerre du Kippour


  • 1979 : URSS signe un protocole de coopération avec Iran sous un nouveau régime islamiste dirigé par Khomeini qui remplace le REGIME DU SHAH soutenu par USA.
  • Début de l’islamisme qui va déstabiliser tout le M-O (terrorisme)
  • Début de la guerre Iran-Irak (voir en 2ème partie)


Asie


  • 1971 : troisième guerre indo-pakistanaise.
  • Raisons éthiques, politiques liées à la création du Bangladesh
  • URSS soutient l’Inde et donc le Bangladesh, Chine soutient le Pakistan (qui avait un territoire étendu dans le nouveau Bangladesh)
  • Raisons : Inde non alignée avec USA, était un acteur influent dans la région


  • 1978 : Afghanistan bascule dans un régime communiste par Karmal
  • Des opposants tentent de déstabiliser le régime : Moscou envahit le pays au nom de la liberté et de la protection du régime.


Afrique


  • URSS étend son influence en envoyant des conseillers militaires.
  • Angola et Mozambique en guerre civile entre pro-communistes et pro-occidentaux après la décolonisation
  • Afrique du Sud reçoit de l’aide de pour lutter contre l’APARTHEID qui commence dès 1948. Le parti du CNA (congrès national africain) est financé
  • Zimbabwe (auparavant Rhodésie du Sud) obtient l’indépendance grâce à l’URSS
  • Ethiopie et Somalie basculent dans un régime socialiste 


Amérique du Sud

 

  • URSS soutient toutes les guérillas d’inspiration communiste.
  • Soutien aux SANDINISTES (mouvement communiste au Nicaragua)
  • Soutien au FARC (forces révolutionnaires en Colombie)
  • Soutiens financiers au Salvador, Guatemala, Honduras



Une réponse américaine


  • Inquiétude des USA de l’immixtion de l’URSS DONC USA se mettent à financer des guérillas et coups d’Etat.
  • Chili, 1973 : coup d’Etat de Pinochet, renversant le président démocratiquement élu Salvador Allende (USA impliqués avec la CIA car hostiles à la politique de gauche d'Allende, et ont donc fourni un soutien financier à des groupes anti-Allende)


  • Argentine, 1976 : coup d’Etat qui a renversé Isabel Perón, établissant une junte militaire au pouvoir (USA impliqués avec la CIA car hostiles aux GUERILLEROS de gauche)


  • Ces pays nouvellement alliés des USA mettent en place le PLAN CONDOR qui vise à éliminer tout communisme en Amérique latine.




D. L’illusion de la conférence d’Helsinki (1975)


  • 1975 : Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) à Helsinki se déroule dans une période « fragile » de réduction des tensions entre URSS et USA, initiée dans le contexte de l'Ostpolitik allemande et d'efforts de Détente tels que les accords SALT.


  • Objectifs :
  • Favoriser la coopération et de prévenir les conflits directs en Europe (car contexte de division du continent : mur de Berlin, invasion de la Tchécoslovaquie en 1968)


  • Prévenir les conflits après les incidents aériens (crise des missiles de Cuba en 1962) et les collisions entre avions américains et soviétiques en mer de Barents en 1970


  • MAIS conférence marquée par des éléments d’illusion (DONC divergences entre intentions et réalité des relations internationales)


  • Les principales illusions :
  • Accord sur les Droits de l’Homme superficiels : URSS a accepté ces principes pour des raisons stratégiques, mais mépris continu des droits de l'homme, avec répression des dissidents
  • Exemple : Sakharov (voir plus haut) pour avoir critiqué le régime


  • Intangibilité des frontières non respectée : certaines frontières ont été redéfinies ultérieurement, surtout en Europe de l’Est et en Asie
  • Exemple : invasion soviétique en Afghanistan (1979) a clairement violé le principe d'intangibilité des frontières


  • Absence de mécanismes de mise en oeuvre contraignants = faille


  • Réalités de la Guerre froide qui se poursuit sur d’autres fronts malgré l’accord : course aux armements, rivalités géopolitiques (Amérique latine, voir plus haut)




E. Le basculement de l’année 1979


Vers un « nouveau désordre mondial »


  • Hormis les tensions suscitées par les offensives soviétiques en Afrique et Amérique latine, 1979 est marquée par des risques de conflit généralisé au Moyen-Orient.


  • Iran :
  • Une idéologie, l’ISLAMISME, est désormais incarnée par un Etat qui souhaite la diffuser dans le monde entier, y compris par la violence aveugle, les attentats
  • Concurrence l’Arabie Saoudite pour le leadership religieux (intrusion du religieux dans les relations internationales ainsi inaugurée)


  • Afghanistan :
  • Poussée soviétique (derniers soubresauts de la Guerre froide) malgré un système économique soviétique très fragilisé EF dépenses de guerre atteignent des sommets.


  • Face aux offensives soviétiques et au nouvel ANTIAMÉRICANISME au Moyen-Orient, Ronald Reagan veut restaurer la puissance des Etats-Unis.
  • Qualifie d’abord l’URSS d’« empire du mal » et réanime les tensions
  • Décide de boycotter les JO de Moscou en 1980


  • 1979 est donc l’émergence d’un « NOUVEAU DESORDRE MONDIAL » avec une instabilité dans le Tiers-monde.
  • Le monde tend à devenir multipolaire, plus conflictuel que coopératif
  • Au même moment, le tiers-mondisme est en crise (des dirigeants de pays pauvres affament et oppriment leur population)



Les fissures en Europe de l’Est


  • 1979 — 1980 : grèves importantes menées par le syndicat libre SOLIDARNOSC en Pologne, dirigé par Lech Walesa, soutenu par l’Eglise catholique et qui débouche sur les ACCORDS DE GDANKS qui légalisent le syndicat.
  • MAIS grèves et revendications réprimées et un coup d’Etat commandité par Moscou installe le général Jaruzelski au pouvoir + le nouveau pape, polonais, élu en 1978, Jean-Paul II, se présente comme un soutien contre le soviétisme. Choc pour le bloc communiste


  • Tchécoslovaquie : l’écrivain Vaclav Havel, membre de la CHARTE 77, critique ouvertement le régime communiste.


  • Roumanie : Ceausescu reçoit des leaders occidentaux malgré les menaces de Moscou.


  • URSS en même temps prise dans le « PIEGE AFGHAN » et défiée par l’offensive américaine et ne peut gérer tous les fronts.




2 — Vers la fin de la Guerre froide (1980 — 1990)


A. La nouvelle donne stratégique


Le réveil américain


  • 1981, discours de Ronald Reagan : « Nous sommes un pays sous la garde de Dieu et je crois que Dieu nous a destinés à être libres. ». 
  • Réalité : prudence des USA, cherchent à renouer avec URSS (USA savent que URSS épuisée économiquement)


  • Caspar Weinberger, secrétaire d’Etat à la Défense : augmentation des moyens nucléaires + une politique plus offensive contre l’URSS et ses alliés. 


La crise des Euromissiles (1977 — 1987)


  • Contexte : Reagan (avec l’OTAN) coordonne l’installation des FUSEES PERSHING en Europe de l’Ouest (RFA, Angleterre) face aux SS-20 installés par URSS en Europe de l’Est


  • 1983 : tensions entre les Deux Grands au sommet (Reagan cherche à déstabiliser l’Union soviétique et crée l’INITIATIVE DE DEFENSE STRATEGIQUE, un projet de défense anti-missiles balistiques intercontinentaux concrétisé par des lasers à rayons X, capables de canaliser l’énergie d'une explosion nucléaire en des rayons capables de détruire des missiles balistiques en vol)


  • 1987 : USA et URSS signent le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF), éliminant tous les missiles terrestres d'une portée de 500 à 5 500 km.


Un découplage entre la défense atlantique (OTAN) et la défense de l’Europe de l’Ouest ?


  • Risque d’exposer cette Europe qui n’a pas les moyens de l’OTAN.


  • Helmut Schmidt, chancelier allemand socio-démocrate, favorable au découplage entre forces européennes et forces américaines (ne souhaite pas de missiles installés sur son territoire, ni Pershing ni SS-20).


  • François Mitterrand s’y oppose et intervient dans le débat électoral allemand.
  • 1983 : souligne les risques de découplage entre le continent européen et le continent américain qui « mettrait en cause l’équilibre des forces et donc le maintien de la paix ». Il déclare ensuite : « Je constate que le pacifisme est à l’Ouest et les euromissiles à l’Est. Je pense qu’il s’agit là d’un rapport inégal. ».


  • Margaret Thatcher juge nécessaire une plus grande présence d'armements à longue portée américains, alliée inconditionnelle de Reagan.



  • Pour mettre fin à la Guerre froide = Reagan favorise la coopération à l’offensive anticommuniste
  • 1985 : rencontre Gorbatchev-Reagan jette les bases d’un dialogue entre USA et URSS



L’agonie soviétique


  • Pour affaiblir l’URSS, USA agissent en tentant de fracturer le bloc communiste et en menant des offensives dans les pays en voie de développement (PVD).
  • OPERATION URGENT FURY (1983) : invasion en Grenade par les USA + coup d'État avec exécution du Premier ministre grenadien, Maurice Bishop. Cela met fin au Gouvernement révolutionnaire du peuple, régime d'orientation communiste en place depuis 1979


  • IRANGATE (1986) : vente secrète d'armes à l'Iran (en pleine guerre avec l’Irak) pour libérer des otages MAIS SURTOUT pour financer illégalement les CONTRAS au Nicaragua (des groupes armés anti-sandinistes au Nicaragua, un pays dirigé par les SANDINISTES soutenus par les soviétiques)


  • Soutiens à :
  • Israël contre les pays arabes favorables à l’URSS (Syrie, Libye, Liban)
  • Guérilla anticommuniste en Angola contre le régime du MPLA


  • 1985 : Gorbatchev nommé Secrétaire général du PCUS change radicalement l’image de l’URSS.
  • But : sauver le régime soviétique, pas de le transformer en pays capitaliste


  • Evoque la MAISON COMMUNE EUROPEENNE et pense qu’une coopération avec la CEE (Communauté économique européenne) est possible en Europe
  • But : favoriser un découplage entre USA et Europe (de ce point de vue, en 1985, la diplomatie soviétique reste encore largement marquée par l’héritage des années 1970)


  • PERESTROïKA (dès 1985) : série de réformes pour la reconstruction du système économique


  • Met fin à la « souveraineté limitée » de Brejnev (centralisation du pouvoir)


  • Décide le retrait de l’Armée rouge d’Afghanistan en 1989


  • Multiplie les appels au désarmement CAR conscient que URSS a raté la « 3ème révolution militaire » (association de la technologie, de l’économie et des industries d’armement) et que militaire représente un coût trop élevé pour une économie peu performante


Les négociations sur le désarmement


  • SOMMET DE REYKJAVIK (1986) : suppression en 10 ans des armes stratégiques (mais angoisse européenne alliée des USA car fin des Pershing et donc fin du « parapluie nucléaire américain »)


  • 1987 : TRAITE DE WASHINGTON (FNI) met définitivement fin à la crise des Euromissiles


  • 1990 : SALT devient START I : réduction nucléaire (et non plus simple limitation)
  • Réduction de 30% des armements nucléaires
  • Ne représentent que 4% de l’arsenal des Deux Grands
  • Marque aussi une réduction des armes conventionnelles


  • Parallèlement, réconciliation de l’URSS avec la Chine (reconnaissance des frontières qui passent au milieu des fleuves frontaliers).




B. La fin de la Guerre froide


L’essor des mouvements démocratiques en Europe de l’est


  • Gorbatchev cultive son image d’homme ouvert, créant une véritable GORBYMANIA à l’étranger, mais est tiraillé entre sa formation communiste et la nécessité des réformes.


  • Est de l’Europe perçoit la nouvelle orientation après l’affaiblissement du GRAND FRERE SOVIETIQUE. Politique lancée par Gorbatchev libère les forces démocratiques.


  • Exemple de la Hongrie :
  • 1988 : réformateurs arrivent au pouvoir en Hongrie (Janos Kadar leader du parti socialiste ouvrier hongrois s’efface) puis nouvelle république


  • 1988 : le PM hongrois Miklos Nemeth ouvre ses frontières et démantèle le rideau de fer. Une fois en Hongrie, les Allemands de l'Est avaient la possibilité de demander l'asile à l'ambassade ouest-allemande à Budapest. Cela leur donnait la possibilité légale de chercher refuge en Allemagne de l’Ouest. On parle de GRANDE EVASION



Une victoire américaine ?


  • 1987 : publication de The Rise and Fall of the Great Powers de Paul Kennedy
  • Analyse les décalages dans le temps entre l’accession d’un État à la puissance économique et sa traduction inévitable dans le domaine diplomatico-stratégique
  • Une fois au sommet de la hiérarchie, une puissance commence à se désagréger sous son propre poids, en raison des ressources économiques nécessaires à son effort militaire
  • Cela la conduit à un sur-engagement stratégique qui entraîne son déclin


  • Le nouveau président américain, le républicain G.W. Bush (1988 — 1992) était convaincu dès son élection de la crise finale du communisme en Europe, mais il ne veut pas laisser l’Europe et l’URSS négocier seules


  • Deux perspectives historiques :
  • But Gorbatchev = sauver le système soviétique en le réformant et faire entrer l’URSS dans « la communauté des Etats civilisés »
  • But Bush = réorganiser le leadership américain durant cette dernière phase de la Guerre froide


  • Un nouvel ordre mondial plus démocratique ? 
  • 1988 : OLP accepte la résolution 242 et annonce la création d’un Etat palestinien, reconnaît Israël tandis que les USA dialoguent enfin avec l’OLP = conférence internationale sur le Proche-Orient à Madrid en 1991


  • 1988 : cessez-le-feu au Nicaragua, élections libres en 1990 avec l’aide des Casques bleus, défaite d’Ortega, fin embargo américain contre le Nicaragua


  • Des régimes autoritaires se transforment en régime démocratiques-libéraux (Côte d’Ivoire, Bénin, Congo, Cameroun, Zambie, Panama récupère le canal)


  • 1991 : fin de l’apartheid en Afrique du Sud (Mandela libéré en 1990)


  • SOMMET DE MALTE (1989) :
  • Bush veut bien accorder la clause de la nation la plus favorisée à l’URSS (traité de commerce) et Gorbatchev accepte ainsi la présence américaine en Europe
  • Gorbatchev non opposé à la dissolution du Pacte de Varsovie
  • Coïncide avec la chute du mur de Berlin en novembre 1989


  • Proclamation de la fin de la Guerre froide en 1990 : Les Etats-Unis n’ont donc pas fermé la porte à l’URSS mais ont accompagné sa dissolution.
  • Janvier 1990 : URSS accepte la réunification allemande même si adhésion à l’OTAN
  • Octobre 1990 : réunification = privatisation des entreprises est-allemandes (12 000 « entreprises du peuple » doivent être privatisées
  • Novembre 1990 : CHARTE DE PARIS pour une « nouvelle Europe » célébrant la fin de l’ère de la confrontation et le renouveau de la démocratie comme « seul système de gouvernement »


  • Pacte de Varsovie dissout en juillet 1991 (OTAN n’a plus de justification mais demeure, Eltsine souhaite même la rejoindre à long terme). 


  • ACCORD DE MINSK (1991) : Russie, Ukraine, Biélorussie prennent acte de la disparition de l’URSS et naissance de la COMMUNAUTE DES ETATS INDEPENDANTS (CEI) à laquelle adhèrent 8 ex-républiques soviétiques. Démocratisation à petits pas. 


  • 1991 : proclamation de l’indépendance de la Slovénie et Croatie = intervention des casques bleus avec appui des occidentaux (France/ USA). 


  • 1992 :
  • Rencontre Eltsine-Bush à Camp David : GF enterrée définitivement
  • Bush dans le DISCOURS SUR L’ETAT DE L’UNION prononce : « Par la Grâce de Dieu, l’Amérique a gagné la Guerre froide »


  • DONC fin d’un monde en 1991, anciens pays communistes se rallient au capitalisme. 
  • Effondrement URSS = nouvelle vision eschatologique de l’histoire en Occident
  • Triomphe universel et définitif des forces du Marché, comme manifestation des lois de l’Histoire et même la « fin de l’Histoire » 



Nouvel ordre ou désordre mondial dès 1991 ?


  • Le « Nouvel ordre mondial » annoncé par Bush symbolise le triomphe de la démocratie libérale (ce qui était promis en 1945 par USA).


  • 1993 : traité START II entre Bush et Eltsine prévoit la suppression de 70% du stock d’armes nucléaires (se poursuit avec Obama). Ratifié en 1996 par le Sénat américain et en 2000 par la DOUMA russe.


  • La Guerre froide se termine donc sans affrontement armé, par la négociation (aboutissement d’Helsinki ?). Plus de controverses sur la définition de la démocratie.


  • Le problème de fond de la Guerre froide est ainsi résolu. Le problème est que la fin de la Guerre froide laisse un vide, que les USA ne peuvent combler seuls.
  • 1990 : naissance d’un nouveau désordre mondial (guerres au Sri Lanka, Congo, Suriname, Palestine, Libéria, Soudan + guerre contre l’Irak après invasion du Koweït)


  • 1994 :
  • Accord de partenariat et de coopération entre Russie et UE. Européens de l’Ouest débarrassés de l’empire du mal
  • 1ère guerre de Tchétchénie


  • 1995 : Russie marginalisée des ACCORDS DE DAYTON
  • 1996 : prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan




Conclusion du chapitre


  • Pour G.H. Soutou, la Détente a eu raison de l’URSS (courir aux côtés des USA a épuisé l’URSS).


  • La Guerre froide a :
  • Eclipsé d’autres conflits/ gelé les situations géopolitiques (Allemagne figée pendant 40 ans)
  • Inondé le monde d’armes (comme seul pilier de la structure internationale) : bcp de « régimes militaires » et de « petites guerres » ont continué après 1990


  • Les Européens de l’Ouest ont accepté pendant 50 ans de dépendre entièrement des USA pour leur sécurité (au point où en 1991 cette « Europe sans rideau de fer » ne peut se projeter comme puissance mondiale).
  • Michaël Stürmer : « Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle qui se caractérise par une grande insécurité et l’absence de toute espèce de statu quo » (1993)


  • Pendant la Guerre froide, USA sont restés une puissance expansionniste (après 1991, l’adhésion à l’OTAN précède adhésion à l’UE pour les nouveaux Etats).


  • Visions libre-échangiste et libérale triomphent : l’hégémonie qui régnait sur un seul continent avant 1945 s’est transformée en Empire mondial ou « système impérial mondial » américain. Aucune alternative à la puissance américaine en 1991.


  • Monde « unipolaire » en 1991 ou façonné par une hyper-puissance (1999) dans un monde devenu multipolaire ?
  • A partir des années 1990, d’après les historiens Manon Tessier et Michel Fortmann, la structure mondiale se trouve dans un environnement très différent de celui de la GF : omniprésence de la puissance américaine.


  • 2007 : Poutine annonçait à Munich la fin d’un « monde unipolaire ».