🟦 Procédure Pénale Numérique (PPN)
🎓 Formation cible : Élève Gendarme (EG)
📚 Bloc matière : Sécurité des territoires et des mobilités
🧠 I. Présentation générale
La PPN est une réforme structurelle de la chaîne pénale visant à dématérialiser intégralement les procédures judiciaires. Elle repose sur 5 objectifs :
- Simplification et efficacité opérationnelle
- → Réduction des délais, suppression des doublons, fluidité des échanges
- Recentrage des acteurs
- → Le gendarme enquête, le magistrat juge, le greffe traite : chacun dans son rôle
- Procédure enrichie par le numérique
- → Intégration de pièces externes, traçabilité, interconnexion des bases
- Renforcement de la valeur probante
- → Signature numérique, horodatage, sécurisation des actes
- Accessibilité pour le justiciable
- → Dossier consultable, lisible, transmissible sans support papier
⚖️ II. Cadre juridique
La PPN est encadrée par plusieurs textes du Code de Procédure Pénale :
- Article 801-1 CPP :
“Tous les actes […] peuvent être établis ou convertis sous format numérique […] sans nécessité d’un support papier.”
- Article D589 CPP : décret d’application
- Article A53-8 CPP : attestation de conformité à joindre en cas d’impression
📌 Ces textes garantissent la validité juridique des actes numériques et leur opposabilité en justice.
🛠️ III. Fonctionnement technique
🔹 Création des pièces
- Les actes sont rédigés dans LRPGN, identiques à la version papier
- Aucun document n’est imprimé
- Les tiers (victimes, témoins) apposent leur consentement digitalisé
- Le gendarme signe chaque pièce au format PDF avec :
- Sa carte professionnelle
- Son code personnel à 6 chiffres
📌 La signature est horodatée et inviolable : toute modification annule la signature.
🔹 Intégration dans Pulsar Registre
- Chaque pièce est intégrée dans l’UNA correspondante
- Elle devient consultable par tous les personnels habilités
- Un fil de discussion permet les échanges entre enquêteur, commandant d’unité et agents autorisés
🔹 Importation de documents externes
- Tout document papier (ex. certificat médical) peut être :
- Scanné
- Converti en PDF
- Signé numériquement via LRPGN
📌 Cela garantit l’intégrité et la traçabilité des pièces annexes.
🔹 Transmission au parquet
- Le BEJ est rédigé en fin de procédure
- Le commandant d’unité :
- Contrôle les pièces
- Demande les modifications si nécessaire
- Transmet la procédure numériquement au tribunal judiciaire
📌 Le BEJ est la clé de voûte de la transmission judiciaire.
📄 IV. Particularités à maîtriser
- En procédure simplifiée, usage obligatoire du modèle PV enquête clôture
- En cas d’impression d’une pièce numérique, il faut joindre une attestation de conformité signée
- La signature numérique est :
- Horodatée (date/heure de signature)
- Différente de la date de réalisation de l’acte
- Invalide si le document est modifié
🔁 V. La PLINE – Plateforme d’Échange INterne de l’État
- Outil sécurisé pour les échanges entre gendarmerie et juridictions
- Utilisée pour :
- Transmettre des documents volumineux
- Permettre à un magistrat de prévisualiser une procédure avant réception officielle
📌 La PLINE est complémentaire à LRPGN et essentielle pour les flux complexes.
📌 VI. À connaître impérativement
🔷 Dans LRPGN :
- Création des pièces sans impression papier
- Consentement des tiers digitalisé
- Signature numérique via carte pro + code
- Horodatage automatique
- Importation possible de documents externes
- BEJ = contrôle + transmission par le commandant d’unité
🔷 Dans Pulsar Registre :
- Intégration successive des pièces dans l’UNA
- Consultation par les personnels habilités
- Fil de discussion pour coordination interne
📌 Toute pièce imprimée doit être accompagnée d’une attestation de conformité.