Définition
Fascisme
Doctrine politique autoritaire et nationaliste qui prône un État centralisé sous contrôle d'un seul parti, souvent dirigé par un leader charismatique.
Nazisme
Idéologie fondée sur la supériorité supposée de la race aryenne, une forme extrême de nationalisme et d'antisémitisme, qui fut à la base de l'État totalitaire dirigé par Adolf Hitler en Allemagne.
Totalitarisme
Système politique dans lequel l'État détient la totalité des pouvoirs et ne tolère aucune opposition, contrôlant tous les aspects de la vie publique et privée.
I/ LA CULTURE POLITIQUE FASCISTE
I/A. PRINCIPES
La culture politique fasciste repose sur l'idée d'un État totalitaire, renforcé par un État corporatiste, et la création d'un homme nouveau. La Nouvelle Encyclopédie Italienne, dans son article sur le fascisme de 1929, décrit un État qui contrôle tous les aspects de la vie sociale et politique, incarnant un idéal absolu pour concilier les intérêts individuels et collectifs.
Le fascisme prône une organisation corporatiste de l'économie, où l'État joue un rôle central pour éviter les conflits entre classes sociales tout en promouvant une économie harmonieuse et nationale. Le concept d'homme nouveau est fondamental : il s'agit de former un citoyen loyal, discipliné, imprégné de l'idéologie du régime, détaché des anciennes valeurs démocratiques et libérales.
I/B. MOYENS
Le fascisme a utilisé des moyens autoritaires pour consolider son pouvoir. La dictature de Mussolini fut l'une des périodes où un chef charismatique, soutenu par un ensemble de lois fascistes (les lois fascistissimes), contrôlait fermement l'État italien avec un arsenal de lois et d'institutions. Pour asseoir son autorité, Mussolini s'appuya sur des organisations de masse comme l'Opera Nazionale Dopolavoro qui encadrait les loisirs et le quotidien des Italiens.
Des politiques symboliques, telles que la 'religion fasciste' décrite par Emilio Gentile, visaient à sacraliser l'État et à unir la population autour de mythes fondateurs. Le discours de Mussolini à Udine reflète l'emphase mise sur la force et la puissance, qui glorifiait l'Italie fasciste tout en incitant à l'unité nationale.
I/C. La culture politique fasciste : la violence au cœur des pratiques
La violence était au cœur des pratiques fascistes, considérée comme légitime pour garantir l'ordre et l'autorité. Cela impliquait l'usage de forces paramilitaires pour intimider et réprimer l'opposition, instaurant ainsi un climat de terreur.
II/ LE NAZISME
II/A. D’UN PETIT PARTI VÖLKISCH À L’ACCESSION D’HITLER AU POUVOIR
Le nazisme, initialement incarné par un petit parti völkisch, s'est progressivement imposé comme une force dominante en Allemagne grâce à ses tentatives répétées de prise de pouvoir. Le parti nazi, sous l'égide d'Hitler, a pris le pouvoir après une succession d'événements politiques, se présentant comme l'instrument par excellence de la transformation sociale et politique du pays.
II/B. UNE CULTURE POLITIQUE NOURRIE PAR UNE VISION DU MONDE
Le nazisme a puisé dans l'héritage de la pensée völkisch, influencée par une vision racialement pure de la société, telle que discutée par George L. Mosse dans 'Les Racines intellectuelles du Troisième Reich'. Cette idéologie exacerbait le nationalisme et aspirait à une régénération raciale du peuple allemand.
II/C. UNE DICTATURE
Hitler a mis en place une dictature rigide en se basant sur l'union symbolique de l'histoire allemande et son idéologie. La Gleichschaltung, ou la mise en conformité, a servi à centraliser le pouvoir en Allemagne, éradiquant partis, syndicats, et groupements pour façonner une société homogène, dominée par un parti unique.
Cette dictature se caractérisait par une organisation particulière des pouvoirs, fragmentée entre la Waffen-SS et la Wehrmacht, avec un chevauchement des compétences et des rivalités internes constantes, caractérisant une 'polycratie', comme décrit par Ian Kershaw.
II/D. PROPAGANDE ET POUVOIR CHARISMATIQUE
La propagande était centrale dans la culture politique nazie, utilisant de grands événements comme les jeux Olympiques de Berlin pour réaliser une mise en scène grandiose de la puissance allemande. Le Volksempfänger, ou le récepteur du peuple, symbolisait la portée du message nazi dans chaque foyer allemand.
Le pouvoir charismatique d'Hitler, analysé selon les théories de Gustave Le Bon dans sa 'Psychologie des foules', se traduisait par des rassemblements massifs et des congrès comme celui de Nuremberg, qui amplifiaient l'imagerie et le message nazi à travers la société.
A retenir :
Le fascisme et le nazisme sont deux cultures politiques qui ont émergé d'un fort nationalisme et ont transformé des petits partis en puissants régimes totalitaires. Ces idéologies se sont caractérisées par la violence, la répression, la propagande, et la centralisation du pouvoir autour d'un leader charismatique, conduisant à des systèmes fondés sur l'exclusion, des régimes concentrationnaires, et une logique d'extermination. Le fascisme italien et le nazisme allemand ont chacun créé des sociétés totalitaires marquées par des idéaux distincts, mais similaires dans leurs méthodes de dominance et de contrôle social.