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Lycée
Première

Explication linéaire n°2 du Menteur : Un mariage fictif (Acte II, scène 5)

Introduction

  • Dans la société parisienne du XVIIIe siècle, apparences jouent un rôle central _> tous souhaitent se mettre en avant + se faire valoir auprès des autres
  • Pierre Corneille (1606-1684) rend compte avec finesse de ces modes de vie et de pensée dans Le Menteur (1644)
  • Montre ainsi ses talents de dramaturge qui ne se limite pas à la tragédie (Horace) ni à la tragi-comédie (Le Cid)
  • Cette comédie met en scène un jeune homme arrivé de Poitiers où il a fait ses études de droit _> à Paris il souhaite trouver sa place
  • Extrait : Acte II scène 5 : longue tirade où Dorante prononce face à son père Géronte pa quelle fatalité il aurait été contraint d'épouser une certaine Orphise.
  • Dans quelles mesures le mensonge construit par Dorante présente-t-il un potentiel, voire une nécessité dramaturgique ?

I. L'arrivée d'un fâcheux (v.617-630)

II. Une série de péripéties spectaculaires (v.631-652)

III. Une parodie de barricade épique (v.653-664)

I. L'arrivée d'un fâcheux (v.617-630)

Dans un 1er temps, va être décrit l'arrivée imprévue du père

  • Efforts de Dorante pour insérer dans son récit des repères spatio-temporels _> "Un soir" "La chambre" (v.617) _> illusion d'authenticité, pour que Géronte croit que c'est véridique ; fait que ce soit dans une chambre : idée de mystère, transgression _> cela capte l'attention du lecteur
  • Dorante fait mine de chercher dans sa mémoire, il fait semblant de chercher la plus grande précision alors que tout est faux (= exactitude fictive)
  • Accumulation de verbes au présent de narration ( 2 verbes d'action dans le même vers : "monte" "frappe") _> idée de dynamisme et d'action, d'accélération _> D. cherche à capter son auditoire donc garde un effet de rapidité
  • 3 verbes de 2 syllabes (v.622) _> renvoi aux émotions d'Orphise _> D. va jouer avec les codes précieux de son époque : représentations traditionnelles des troubles amoureux
  • D s'applique à valoriser Or. _> " qu'elle eût d'esprit et d'art !" _> tournure exclamative avec des notions mélioratives _> va louer son inventivité, ses réflexes : "se jetter au cou de son père"
  • Or. est finalement un double de D. _> qualités de tromperie et d'adaptation
  • Dans un deuxième temps a lieu une conversation père/fille _> succession de verbes d'action et de parole ("dit" "réponse" "propose")
  • D. s'inspire d'événements récents pour son mensonge : un père qui lui propose à son enfant un mariage dont il ne veut pas
  • Valorisation perdure _> Termes mélioratifs : (v.629) "une réponse adroite" "elle sut si bien faire" : adverbe d'intensité "si" _> montre bien le succès d'Orphise, elle réussit à convaincre


Dans cette 1ère partie, les utilisations de repères spatio-temporels et d'une dynamique verbale pour instaurer une illusion d'authenticité dans le récit captent l'attention du lecteur. En valorisant Orphise, D. montre que son mensonge est un outil dramaturgique puisqu'il ne se contente pas de tromper, il crée une dynamique où Or. est le propre reflet de ses propres artifices. Cela met en lumière le rôle central de la tromperie dans la pièce.

II. Une série de péripéties spectaculaires (v.631-654)

Dans un deuxième temps, va être décrite une véritable scène de théâtre imaginée par Dorante, peut-être parce qu'il s'ennuyait d'être passif dans le récit

  • Action _> Dialogue au discours direct entre 2 personnages _> Présence d'une mise en abîme
  • Objets jouent un rôle important dans cette scène de théâtre _> la montre qui crée l'étonnement du père (v.634) _> soupçon car c'est un accessoire masculin
  • Or. _> habilité de créer un mensonge dans le mensonge
  • Accumulation d'actions au présent (présent de narration, parallélisme) _> dynamisme, effet de vitesse
  • "triste hasard" _> ironique
  • Dans le récit, étapes délibérément choisies et construite _> chute de Or. : dramatisation
  • Combat _> D. se présente comme un héros de fougue, qui se bat avec courage "au milieu de tous trois" ; D. aurait gagné la bataille si son épée ne se serait pas cassée _> exagération comique, il ne peu plus poursuivre le combat (comique de situation) _> sorte de parodie des épopées de roman de chevalerie
  • (v.652) _> alexandrins composé de mots courts : effet de régression

Dans cette seconde partie, on voit donc aussi que ce mensonge dynamise la pièce et joue sur les émotions des spectateurs avec cette parodie du combat et cette scène comique, ce qui représente un élément essentiel dans la pièce.

III. Une parodie de barricade épique (v.653-664)

Dans cette 3ème partie, nous allons lire une scène de barricade

  • D. n'a plus d'épée, il va donc se replier : "Désarmé, je recule" (v.653)
  • D. valorise encore une fois Or. et son caractère entreprenant malgré qu'elle ait peur ("frayeur" "effroi") _> sens de l'adapter, maîtrise de soi
  • (v.657-659) consacrés à la barricade _> énumération d'objets servant à la barricade : accumulation comique (= pas des objets habituellement utilisés pour ça, détournés de leur fonction)
  • Champ lexical de la guerre (référence aux guerres de siège) _> "désarmé" "feu" "remparts" "muraille" _> décalage entre ton et vocabulaire utilisé et sujet : même vocabulaire utilisé pour décrire la chambre que si il était dans une forteresse _> donc relève de l'héroï-comique = sujet trivial ; ton noble
  • Défaite ridicule : ils accèdent facilement par une deuxième porte de la chambre
  • A la fin de cette histoire épique : retour à un cadre + réaliste : Géronte comprend donc que son fils a dû se marier (mensonge) et les didascalies sont importantes : elles montrent que Clarice comprend que Dorante est le même que celui avec qui elle a discuté dans le jardin des Tuileries et celui que Géronte lui propose en mariage

Dans cette 3ème partie, on remarque que ce mensonge va donc faire avancer l'intrigue : Géronte comprend que son fils est déjà marié, et Clarice qu'il le voit de loin comprend qu'il est également l'homme qu'elle a croisé aux Tuileries, cela nous montre une fois de plus que ce mensonge présente une nécessité dramaturgique

Conclusion

Pour conclure,

Cet extrait présente en effet une nécessité dramaturgique de par :

  • la dynamique mise en place où Or. est le reflet de Dorante et de ses mensonges, qui met en lumière le rôle central de la tromperie dans la pièce
  • les nombreuses parodies du combat/guerre, avec une utilisation de l'héroï-comique qui rappellent que le comique est très présent dans la pièce
  • le fait que le mensonge marque un tournant dans l'intrigue : Géronte réalise qu'il ne peut donc pas marier son fils à Clarice (mensonge) + Clarice le reconnait de son balcon et se rend compte que l'homme à qui on lui propose de se marier et l'homme des Tuileries est le même

Dans la suite de l'intrigue, Géronte va donc annuler le mariage avec Clarice. Quand Géronte va lui reparler de cet histoire, il va d'ailleurs se tromper de prénom dans la scène 3 de l'acte IV. Clarice, sait que Dorante a menti sur ses antécédents de soldat alors qu'il a fait des études de droit puisqu'elle l'a reconnu et sait de Géronte qu'il revient de Poitiers, elle va d'ailleurs en parler avec Isabelle, dans la scène 3 de l'acte III

Lycée
Première

Explication linéaire n°2 du Menteur : Un mariage fictif (Acte II, scène 5)

Introduction

  • Dans la société parisienne du XVIIIe siècle, apparences jouent un rôle central _> tous souhaitent se mettre en avant + se faire valoir auprès des autres
  • Pierre Corneille (1606-1684) rend compte avec finesse de ces modes de vie et de pensée dans Le Menteur (1644)
  • Montre ainsi ses talents de dramaturge qui ne se limite pas à la tragédie (Horace) ni à la tragi-comédie (Le Cid)
  • Cette comédie met en scène un jeune homme arrivé de Poitiers où il a fait ses études de droit _> à Paris il souhaite trouver sa place
  • Extrait : Acte II scène 5 : longue tirade où Dorante prononce face à son père Géronte pa quelle fatalité il aurait été contraint d'épouser une certaine Orphise.
  • Dans quelles mesures le mensonge construit par Dorante présente-t-il un potentiel, voire une nécessité dramaturgique ?

I. L'arrivée d'un fâcheux (v.617-630)

II. Une série de péripéties spectaculaires (v.631-652)

III. Une parodie de barricade épique (v.653-664)

I. L'arrivée d'un fâcheux (v.617-630)

Dans un 1er temps, va être décrit l'arrivée imprévue du père

  • Efforts de Dorante pour insérer dans son récit des repères spatio-temporels _> "Un soir" "La chambre" (v.617) _> illusion d'authenticité, pour que Géronte croit que c'est véridique ; fait que ce soit dans une chambre : idée de mystère, transgression _> cela capte l'attention du lecteur
  • Dorante fait mine de chercher dans sa mémoire, il fait semblant de chercher la plus grande précision alors que tout est faux (= exactitude fictive)
  • Accumulation de verbes au présent de narration ( 2 verbes d'action dans le même vers : "monte" "frappe") _> idée de dynamisme et d'action, d'accélération _> D. cherche à capter son auditoire donc garde un effet de rapidité
  • 3 verbes de 2 syllabes (v.622) _> renvoi aux émotions d'Orphise _> D. va jouer avec les codes précieux de son époque : représentations traditionnelles des troubles amoureux
  • D s'applique à valoriser Or. _> " qu'elle eût d'esprit et d'art !" _> tournure exclamative avec des notions mélioratives _> va louer son inventivité, ses réflexes : "se jetter au cou de son père"
  • Or. est finalement un double de D. _> qualités de tromperie et d'adaptation
  • Dans un deuxième temps a lieu une conversation père/fille _> succession de verbes d'action et de parole ("dit" "réponse" "propose")
  • D. s'inspire d'événements récents pour son mensonge : un père qui lui propose à son enfant un mariage dont il ne veut pas
  • Valorisation perdure _> Termes mélioratifs : (v.629) "une réponse adroite" "elle sut si bien faire" : adverbe d'intensité "si" _> montre bien le succès d'Orphise, elle réussit à convaincre


Dans cette 1ère partie, les utilisations de repères spatio-temporels et d'une dynamique verbale pour instaurer une illusion d'authenticité dans le récit captent l'attention du lecteur. En valorisant Orphise, D. montre que son mensonge est un outil dramaturgique puisqu'il ne se contente pas de tromper, il crée une dynamique où Or. est le propre reflet de ses propres artifices. Cela met en lumière le rôle central de la tromperie dans la pièce.

II. Une série de péripéties spectaculaires (v.631-654)

Dans un deuxième temps, va être décrite une véritable scène de théâtre imaginée par Dorante, peut-être parce qu'il s'ennuyait d'être passif dans le récit

  • Action _> Dialogue au discours direct entre 2 personnages _> Présence d'une mise en abîme
  • Objets jouent un rôle important dans cette scène de théâtre _> la montre qui crée l'étonnement du père (v.634) _> soupçon car c'est un accessoire masculin
  • Or. _> habilité de créer un mensonge dans le mensonge
  • Accumulation d'actions au présent (présent de narration, parallélisme) _> dynamisme, effet de vitesse
  • "triste hasard" _> ironique
  • Dans le récit, étapes délibérément choisies et construite _> chute de Or. : dramatisation
  • Combat _> D. se présente comme un héros de fougue, qui se bat avec courage "au milieu de tous trois" ; D. aurait gagné la bataille si son épée ne se serait pas cassée _> exagération comique, il ne peu plus poursuivre le combat (comique de situation) _> sorte de parodie des épopées de roman de chevalerie
  • (v.652) _> alexandrins composé de mots courts : effet de régression

Dans cette seconde partie, on voit donc aussi que ce mensonge dynamise la pièce et joue sur les émotions des spectateurs avec cette parodie du combat et cette scène comique, ce qui représente un élément essentiel dans la pièce.

III. Une parodie de barricade épique (v.653-664)

Dans cette 3ème partie, nous allons lire une scène de barricade

  • D. n'a plus d'épée, il va donc se replier : "Désarmé, je recule" (v.653)
  • D. valorise encore une fois Or. et son caractère entreprenant malgré qu'elle ait peur ("frayeur" "effroi") _> sens de l'adapter, maîtrise de soi
  • (v.657-659) consacrés à la barricade _> énumération d'objets servant à la barricade : accumulation comique (= pas des objets habituellement utilisés pour ça, détournés de leur fonction)
  • Champ lexical de la guerre (référence aux guerres de siège) _> "désarmé" "feu" "remparts" "muraille" _> décalage entre ton et vocabulaire utilisé et sujet : même vocabulaire utilisé pour décrire la chambre que si il était dans une forteresse _> donc relève de l'héroï-comique = sujet trivial ; ton noble
  • Défaite ridicule : ils accèdent facilement par une deuxième porte de la chambre
  • A la fin de cette histoire épique : retour à un cadre + réaliste : Géronte comprend donc que son fils a dû se marier (mensonge) et les didascalies sont importantes : elles montrent que Clarice comprend que Dorante est le même que celui avec qui elle a discuté dans le jardin des Tuileries et celui que Géronte lui propose en mariage

Dans cette 3ème partie, on remarque que ce mensonge va donc faire avancer l'intrigue : Géronte comprend que son fils est déjà marié, et Clarice qu'il le voit de loin comprend qu'il est également l'homme qu'elle a croisé aux Tuileries, cela nous montre une fois de plus que ce mensonge présente une nécessité dramaturgique

Conclusion

Pour conclure,

Cet extrait présente en effet une nécessité dramaturgique de par :

  • la dynamique mise en place où Or. est le reflet de Dorante et de ses mensonges, qui met en lumière le rôle central de la tromperie dans la pièce
  • les nombreuses parodies du combat/guerre, avec une utilisation de l'héroï-comique qui rappellent que le comique est très présent dans la pièce
  • le fait que le mensonge marque un tournant dans l'intrigue : Géronte réalise qu'il ne peut donc pas marier son fils à Clarice (mensonge) + Clarice le reconnait de son balcon et se rend compte que l'homme à qui on lui propose de se marier et l'homme des Tuileries est le même

Dans la suite de l'intrigue, Géronte va donc annuler le mariage avec Clarice. Quand Géronte va lui reparler de cet histoire, il va d'ailleurs se tromper de prénom dans la scène 3 de l'acte IV. Clarice, sait que Dorante a menti sur ses antécédents de soldat alors qu'il a fait des études de droit puisqu'elle l'a reconnu et sait de Géronte qu'il revient de Poitiers, elle va d'ailleurs en parler avec Isabelle, dans la scène 3 de l'acte III

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