📘Synthèse de l’audition
🔹 1. Définition et rôle procédural
La synthèse d’audition est un résumé structuré et objectif des propos recueillis lors d’une audition (mis en cause, témoin, victime, gardé à vue). Elle ne constitue pas un acte de procédure autonome, mais un outil de lecture rapide destiné à :
- Faciliter la compréhension du contenu d’une audition par les autorités judiciaires.
- Mettre en évidence les points clés utiles à la poursuite ou à l’orientation de l’enquête.
- Préparer les suites procédurales : confrontation, perquisition, expertise, mise en examen, etc.
Elle est rédigée en complément du procès-verbal d’audition, sans jamais le remplacer.
🔹 2. Principes fondamentaux de rédaction
La synthèse doit respecter les principes suivants :
- Être strictement fidèle aux propos tenus lors de l’audition.
- Être neutre, objective et exempte de toute interprétation personnelle.
- Être claire, structurée et lisible pour un magistrat ou un collègue.
- Ne contenir aucune analyse juridique, aucune appréciation morale, ni aucune extrapolation.
⚠️ Toute divergence entre la synthèse et le PV d’audition peut entraîner une perte de crédibilité ou une nullité de procédure.
🔹 3. Structure détaillée de la synthèse
La synthèse d’audition doit suivre une structure rigoureuse, permettant une lecture rapide et efficace :
a) Identification de la personne entendue
- Nom, prénom, date et lieu de naissance.
- Qualité procédurale : mis en cause, témoin, victime.
- Lien éventuel avec les faits ou les autres protagonistes.
b) Cadre procédural
- Date, heure et lieu de l’audition.
- Type d’enquête : flagrance, préliminaire, commission rogatoire.
- Statut procédural : audition libre, garde à vue, assistance d’un avocat.
c) Résumé des déclarations
- Présentation des faits selon la personne entendue.
- Réponses aux questions posées par l’agent ou l’OPJ.
- Éventuelles contradictions, hésitations ou évolutions dans le discours.
- Attitude générale : calme, nerveuse, coopérative, silencieuse, émotive…
d) Points saillants à retenir
- Reconnaissance ou contestation des faits.
- Désignation d’autres personnes impliquées.
- Références à des éléments matériels ou à des témoins.
- Demandes spécifiques formulées par la personne : confrontation, protection, expertise, etc.
🔹 4. Exigences formelles
La synthèse doit être :
- Rédigée en langue française, sans abréviations ni jargon technique.
- Structurée en paragraphes courts, avec des phrases simples et précises.
- Signée par le rédacteur, avec mention de sa qualité (APJ ou OPJ).
- Annexée au dossier ou intégrée dans un rapport de synthèse global.
Elle peut être utilisée :
- Dans le cadre d’un transfert au parquet.
- Pour préparer une audience ou une instruction.
- Comme support de lecture pour les collègues ou les magistrats.
🔹 5. Responsabilité du rédacteur
L’agent ou l’officier qui rédige la synthèse est responsable de :
- La fidélité des propos rapportés.
- Le respect du cadre procédural.
- L’absence de déformation, d’omission ou d’interprétation.
- La transmission conforme aux autorités compétentes.
Il doit veiller à :
- Ne pas altérer le sens des déclarations.
- Ne pas omettre les éléments clés ou les précisions importantes.
- Ne pas introduire de biais ou de jugement personnel.
Toute imprécision ou erreur peut :
- Compromettre la validité de la procédure.
- Induire en erreur le magistrat.
- Engager la responsabilité du rédacteur.