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📘 Fiche de rĂ©vision – Les femmes et la dĂ©mographie Ă  l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siĂšcle)


Introduction : un contexte démographique en mutation

  • Croissance dĂ©mographique au XVIe siĂšcle : la population europĂ©enne passe de 80M (1500) Ă  100M (1600).
  • Nuances :
  • Sources (registres paroissiaux) peu fiables au dĂ©but de la pĂ©riode moderne.
  • Croissance inĂ©gale selon les rĂ©gions (ex. pĂ©ninsule IbĂ©rique touchĂ©e par la peste en 1597).
  • Facteurs de frein : guerres, Ă©pidĂ©mies, « petite Ăšre glaciaire » (XVIIe).
  • On parle nĂ©anmoins d’un « beau XVIe siĂšcle ».

RepĂšres :

  • L’Europe = 20 % de la population mondiale.
  • EspĂ©rance de vie moyenne : 20-25 ans (mais chiffre trompeur car forte mortalitĂ© infantile).
  • Pas encore de transition dĂ©mographique.

I. Le cycle de vie féminin

1. Natalité et fécondité

  • Taux de natalitĂ© : naissances/population.
  • Taux de fĂ©conditĂ© : enfants par femme en Ăąge de procrĂ©er.
  • Variables influençant la fĂ©conditĂ© :
  • Âge au mariage → plus tĂŽt = plus d’enfants.
  • Pourcentage de cĂ©libataires → hausse du cĂ©libat en pĂ©riode de crise (ex. Italie : prix des dots Ă©levĂ©s).
  • Intervalle entre naissances : 13 mois en moyenne, mais parfois 2-3 ans (usage du coĂŻt interrompu, seule contraception attestĂ©e).

2. Mariage

  • Âge moyen :
  • Femmes → 22 ans (XVIe), 24-25 ans (XVIIIe).
  • Hommes → 26-27 ans (XVIe), 27-28 ans (XVIIIe).
  • Mariage tardif → limite la fĂ©conditĂ©.
  • Noblesse : mariages plus prĂ©coces (raisons dynastiques).
  • Variations rĂ©gionales : ex. Limousin = mariages plus jeunes ; Lyon XVIIIe = mariages > 28 ans.

Durée moyenne des unions :

  • XVIe → 10-12 ans.
  • XVIIIe → 15-18 ans.
  • ⚠ Longs mariages trĂšs rares → forte mortalitĂ©.

Veuvage fréquent : femmes jeunes avec enfants.

Remariages courants (3 unions possibles avant 40 ans).

Célibat féminin : 10-20 %, lié à stratégies familiales, professions (domestiques), entrée au couvent.

II. La mortalité infantile et juvénile

1. Taux et espérance de vie

  • Selon Pierre Goubert : « il faut deux bĂ©bĂ©s pour faire un adulte ».
  • 25 % meurent avant 1 an.
  • 50 % meurent avant 20 ans.
  • Ceux qui survivent peuvent atteindre 70-80 ans (voire 100 ans en couvent).

2. Causes de mortalité

  • Facteurs biologiques et sociaux : malnutrition des mĂšres, soins inadaptĂ©s (tĂȘte bandĂ©e, emmaillotage excessif).
  • Accouchements difficiles : forte mortalitĂ© maternelle, instruments obstĂ©triques (forceps, XVIIIe).
  • InĂ©galitĂ©s sociales : mortalitĂ© plus Ă©levĂ©e dans les familles populaires.

3. Nourrices et allaitement

  • Enfants des Ă©lites souvent envoyĂ©s en nourrice (risques Ă©levĂ©s).
  • Allaitement artificiel (bouillies, lait animal) → trĂšs dangereux.
  • Sevrage = moment critique.

4. Abandon et illégitimité

  • Nombreux abandons → mortalitĂ© > 90 % pour les enfants trouvĂ©s.
  • Avortement et infanticide clandestins (condamnĂ©s Ă  mort).

5. Maladies

  • Variole (avant Jenner, XVIIIe).
  • Autres Ă©pidĂ©mies → aggravĂ©es par absence d’hygiĂšne.

III. Vers une baisse progressive de la mortalité (XVIIIe)

  • Nouvelles pratiques :
  • Promotion de l’allaitement maternel.
  • Lutte contre l’emmaillotage.
  • DĂ©but d’une politique de conservation de l’enfant.
  • DĂ©but de la contraception → espacement des naissances, meilleure survie des enfants.

IV. La mortalité adulte

1. Vivre aprĂšs 20 ans

  • Si on atteint 20 ans → espĂ©rance de vie supplĂ©mentaire : 30-40 ans.
  • Femmes exposĂ©es Ă  la mortalitĂ© obstĂ©tricale.
  • Pratiques d’accouchement mal maĂźtrisĂ©es (usage du tire-tĂȘte pour sauver la mĂšre).

2. Les hommes et la mortalité violente

  • Bagarres, guerres, Ă©pidĂ©mies.

3. Les crises de mortalité

  • Fonctionnement par pics (Ă©pidĂ©mie + guerre + famine).
  • La peste :
  • ArrivĂ©e en 1348, reste endĂ©mique.
  • Forte mortalitĂ© (60-80 %).
  • DĂ©clin au XVIIIe siĂšcle.
  • Autres maladies : fiĂšvres, dysenteries liĂ©es Ă  l’eau, climat dĂ©favorable.
  • La guerre : morts directs limitĂ©s, mais effets indirects massifs (pillages, famines, Ă©pidĂ©mies).
  • La famine : mauvaises rĂ©coltes, faiblesse des transports.
  • Effets : sous-alimentation → vulnĂ©rabilitĂ© accrue, baisse des mariages et conceptions.

4. Effets en chaĂźne

  • Combinaisons famine + guerre + Ă©pidĂ©mie → effondrement dĂ©mographique ponctuel.



A retenir :

đŸ—ïž Points Ă  retenir

  • Le mariage tardif limite la fĂ©conditĂ© → diffĂ©rence avec sociĂ©tĂ©s orientales.
  • MortalitĂ© infantile massive → espĂ©rance de vie faussĂ©e.
  • Les femmes jouent un rĂŽle central dans la survie des enfants (allaitement, soins, transmission de pratiques).
  • Le XVIIIe marque un tournant : premiĂšres rĂ©formes (mĂ©dicales, sociales, hygiĂ©niques) → amorce d’une baisse de la mortalitĂ©.
  • Les crises dĂ©mographiques sont multifactorielles (guerre, famine, maladie).



📘 Fiche de rĂ©vision – Les femmes et la dĂ©mographie Ă  l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siĂšcle)


Introduction : un contexte démographique en mutation

  • Croissance dĂ©mographique au XVIe siĂšcle : la population europĂ©enne passe de 80M (1500) Ă  100M (1600).
  • Nuances :
  • Sources (registres paroissiaux) peu fiables au dĂ©but de la pĂ©riode moderne.
  • Croissance inĂ©gale selon les rĂ©gions (ex. pĂ©ninsule IbĂ©rique touchĂ©e par la peste en 1597).
  • Facteurs de frein : guerres, Ă©pidĂ©mies, « petite Ăšre glaciaire » (XVIIe).
  • On parle nĂ©anmoins d’un « beau XVIe siĂšcle ».

RepĂšres :

  • L’Europe = 20 % de la population mondiale.
  • EspĂ©rance de vie moyenne : 20-25 ans (mais chiffre trompeur car forte mortalitĂ© infantile).
  • Pas encore de transition dĂ©mographique.

I. Le cycle de vie féminin

1. Natalité et fécondité

  • Taux de natalitĂ© : naissances/population.
  • Taux de fĂ©conditĂ© : enfants par femme en Ăąge de procrĂ©er.
  • Variables influençant la fĂ©conditĂ© :
  • Âge au mariage → plus tĂŽt = plus d’enfants.
  • Pourcentage de cĂ©libataires → hausse du cĂ©libat en pĂ©riode de crise (ex. Italie : prix des dots Ă©levĂ©s).
  • Intervalle entre naissances : 13 mois en moyenne, mais parfois 2-3 ans (usage du coĂŻt interrompu, seule contraception attestĂ©e).

2. Mariage

  • Âge moyen :
  • Femmes → 22 ans (XVIe), 24-25 ans (XVIIIe).
  • Hommes → 26-27 ans (XVIe), 27-28 ans (XVIIIe).
  • Mariage tardif → limite la fĂ©conditĂ©.
  • Noblesse : mariages plus prĂ©coces (raisons dynastiques).
  • Variations rĂ©gionales : ex. Limousin = mariages plus jeunes ; Lyon XVIIIe = mariages > 28 ans.

Durée moyenne des unions :

  • XVIe → 10-12 ans.
  • XVIIIe → 15-18 ans.
  • ⚠ Longs mariages trĂšs rares → forte mortalitĂ©.

Veuvage fréquent : femmes jeunes avec enfants.

Remariages courants (3 unions possibles avant 40 ans).

Célibat féminin : 10-20 %, lié à stratégies familiales, professions (domestiques), entrée au couvent.

II. La mortalité infantile et juvénile

1. Taux et espérance de vie

  • Selon Pierre Goubert : « il faut deux bĂ©bĂ©s pour faire un adulte ».
  • 25 % meurent avant 1 an.
  • 50 % meurent avant 20 ans.
  • Ceux qui survivent peuvent atteindre 70-80 ans (voire 100 ans en couvent).

2. Causes de mortalité

  • Facteurs biologiques et sociaux : malnutrition des mĂšres, soins inadaptĂ©s (tĂȘte bandĂ©e, emmaillotage excessif).
  • Accouchements difficiles : forte mortalitĂ© maternelle, instruments obstĂ©triques (forceps, XVIIIe).
  • InĂ©galitĂ©s sociales : mortalitĂ© plus Ă©levĂ©e dans les familles populaires.

3. Nourrices et allaitement

  • Enfants des Ă©lites souvent envoyĂ©s en nourrice (risques Ă©levĂ©s).
  • Allaitement artificiel (bouillies, lait animal) → trĂšs dangereux.
  • Sevrage = moment critique.

4. Abandon et illégitimité

  • Nombreux abandons → mortalitĂ© > 90 % pour les enfants trouvĂ©s.
  • Avortement et infanticide clandestins (condamnĂ©s Ă  mort).

5. Maladies

  • Variole (avant Jenner, XVIIIe).
  • Autres Ă©pidĂ©mies → aggravĂ©es par absence d’hygiĂšne.

III. Vers une baisse progressive de la mortalité (XVIIIe)

  • Nouvelles pratiques :
  • Promotion de l’allaitement maternel.
  • Lutte contre l’emmaillotage.
  • DĂ©but d’une politique de conservation de l’enfant.
  • DĂ©but de la contraception → espacement des naissances, meilleure survie des enfants.

IV. La mortalité adulte

1. Vivre aprĂšs 20 ans

  • Si on atteint 20 ans → espĂ©rance de vie supplĂ©mentaire : 30-40 ans.
  • Femmes exposĂ©es Ă  la mortalitĂ© obstĂ©tricale.
  • Pratiques d’accouchement mal maĂźtrisĂ©es (usage du tire-tĂȘte pour sauver la mĂšre).

2. Les hommes et la mortalité violente

  • Bagarres, guerres, Ă©pidĂ©mies.

3. Les crises de mortalité

  • Fonctionnement par pics (Ă©pidĂ©mie + guerre + famine).
  • La peste :
  • ArrivĂ©e en 1348, reste endĂ©mique.
  • Forte mortalitĂ© (60-80 %).
  • DĂ©clin au XVIIIe siĂšcle.
  • Autres maladies : fiĂšvres, dysenteries liĂ©es Ă  l’eau, climat dĂ©favorable.
  • La guerre : morts directs limitĂ©s, mais effets indirects massifs (pillages, famines, Ă©pidĂ©mies).
  • La famine : mauvaises rĂ©coltes, faiblesse des transports.
  • Effets : sous-alimentation → vulnĂ©rabilitĂ© accrue, baisse des mariages et conceptions.

4. Effets en chaĂźne

  • Combinaisons famine + guerre + Ă©pidĂ©mie → effondrement dĂ©mographique ponctuel.



A retenir :

đŸ—ïž Points Ă  retenir

  • Le mariage tardif limite la fĂ©conditĂ© → diffĂ©rence avec sociĂ©tĂ©s orientales.
  • MortalitĂ© infantile massive → espĂ©rance de vie faussĂ©e.
  • Les femmes jouent un rĂŽle central dans la survie des enfants (allaitement, soins, transmission de pratiques).
  • Le XVIIIe marque un tournant : premiĂšres rĂ©formes (mĂ©dicales, sociales, hygiĂ©niques) → amorce d’une baisse de la mortalitĂ©.
  • Les crises dĂ©mographiques sont multifactorielles (guerre, famine, maladie).


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